some big deal (vimila)

Il n’avait jamais pris de grosses responsabilités, parce qu’il se pensait toujours incapable de tout. C’était un homme qui aimait se briser parce qu’il avait l’impression d’être la pire ordure qui soit. Il avait fait du mal autour de lui, il avait cherché se mutiler à travers les coups qu’il se prenait dans les bagarres qu’il provoquait. Mais un enfant, c’était une autre histoire. Là, il ne s’agissait plus de lui mais de Charly. De Camila et Charly. De la famille qu’il allait se créer petit-à-petit. Et quand Victor lâcha sa deuxième bombe, Camila, elle, elle ne l’acceptait pas. Elle l’envoie balader, se lève, fait ses affaires et lui somme de partir. Mais Victor, comme d’habitude, il n’accepte pas. C’était pour se blanchir entièrement qu’il avait vu Louison et il n’allait pas se laisser faire comme ça. C’était une toute autre histoire-là. Et puis, si elle savait les tenants et aboutissants de cette conversation, elle ne réagirait pas comme ça. « Ok, go take some air, and we’re gonna talk after. » Ils devaient travailler sur leur intensité ? C’était le moment. Il se relevait, écrasait sa clope dans le cendrier posé sur le plan de travail, juste à côté de la cafetière, et il alla s’installer dans le canapé. Il attendrait le temps qu’il faut, mais il se foutait de la colère de Camila, à l’instant T. Il n’avait plus aucune raison de revoir son ex, désormais. Elle n’était plus dans sa vie vu qu’il lui avait rendu son argent. Il avait cassé une partie de ses économies pour ça, mais est-ce que Camila s’en soucierait ? Il allongea son bras sur le dossier, et alluma la télé.

et je plaisantais pas une seule seconde. j’allais sortir, probablement évacuer ma rage quelque part et quand je reviendrais, tu ne serais plus là. tu savais pertinemment comme je me sentais vis à vis d’elle. t’en étais parfaitement conscient et pourtant, t’allais la voir. alors je me foutais du motif, du pourquoi du comment, tu l’avais juste fait et je pouvais pas l’avaler. j’aurais bien voulu la voir ta tête si j’étais allée passer ma journée avec pluton. pas sûre que t’en plaisantes tiens. alors tes belles paroles, tu te les gardes. j’veux plus entendre tes conneries pour prendre des rafales comme ça par la suite. « no. we’re not gonna talk. you take your stuff and you leave. » tu joues à quoi là ? c’est pas un choix que je te donne. tu t’en vas. louison, c’était la seule limite à ne pas franchir et tu l’as fait. tu l’as fait en sachant très bien comment je réagirais alors ouais, tu dégages maintenant. et t’as le culot de t’asseoir tranquillement sur le canapé, allumant la télé comme si de rien était. j’peste intérieurement et tire sur le câble pour la débrancher. « go. » maintenant. « i’m not joking. you wanna spend some times with her even when you know how i’m feeling about that ? so go. i’m not losing my time. » j’suis pas là pour que tu me retournes à ton tour. j’te jure victor, tu prends tes affaires et tu t’en vas. et puisque tu ne bouges toujours pas, j’le fais pour toi. j’attrape un sac et commence à y foutre tes affaires. j’suis excessive, tu le sais. y a des choses que je tolère pas, elle en fait partie. et si tu continues à pas bouger, c’est moi qui m’en vais. mais crois pas que je reviendrais. j’plaisante absolument pas sur ça.

Elle débrancha la télé dans un accès de rage. Elle ne plaisantait pas. Et là, Victor, il n’avait pas réellement de réponse à lui donner. Parce que pour lui, il n’avait pas eu le choix. Elle l’avait sorti de la merde, Louison, et il ne pouvait pas se permettre d’être redevable envers elle. Et elle insistait, elle le virait de l’appartement, elle faisait ses affaires, récupérait sa brosse à dent, son rasoir, ses boxers, ses pantalons, elle le virait vraiment de l’appartement. Il se levait, et allait à la porte de la chambre pour faire rempart et bloquer l’accès à Camila. C’était ici que se trouvait quasiment la totalité de toutes ses affaires, vu qu’il avait déménagé officiellement il y a peu de temps. « It’s a fuckin line i’m not gonna cross again because we’re done with Lou ok ? » Il soufflait. Ok. Il aurait du lui dire. L’informer qu’il allait la voir, c’était pas malin de sa part. Mais mis à part ça… « No, i’m not gonna leave so soon. I don’t care how you feel about her because it’s about me and you ! You told me earlier to trust you around all the boys who want, so you need to do the same with me ! She’s with your ex-bastard/husband now, call him the way you want ! » Il serrait les poings, mais c’était plus fort que lui. Il avait mal à la gorge tellement il gainait son corps pour ne pas exploser. Travailler sur eux, travailler sur eux… Il ne pourrait jamais avoir la garde de Charly s’il était célibataire, en plus. Il continuerait à se battre contre son cyclone préféré sur la planète, quitte à manger le sol parfois, parce qu’elle valait le coup qu’on se démène. Il fallait qu’elle comprenne qu’elle n’était pas un second choix, ni une cinquième roue du carrosse. « Stop your fucking autodestruction Camila ! I’m fucking here now ! I’m not with her, i don’t love her, i don’t care about her ! It was a job i needed to do one last time ! » Et il croisait les bras devant lui pour ne pas faire de geste brusque.

t’aurais pu aller voir n’importe qui que ça m’aurait mis en colère. mais elle ? sérieusement, elle ? j’ai l’impression que tu fais exprès. que ça vise juste à m’emmerder et si c’est le cas, bravo, t’as réussi. parce que j’ai la rage là. t’as tapé en plein dans le mille. dans ma corde la plus sensible. j’suis tellement insecure quand ça ramène à elle que t’avais juste pas le droit de faire ça. et ouais, j’te met dehors. je m’en fous d’agir sous le coup de l’impulsivité, elle, c’était juste le truc à ne pas faire. j’vais pas passer ma vie à me battre. et si elle vous as tous ensorcelés, grand bien lui fasse mais je refuse d’en faire encore une fois les frais. tu vois, je me préserve moi pour une fois. « lou » j’pourrais presque en rire tellement ça m’insupporte. « earlier we talk about my fuckin’ best friend. a man i never touch and who never touch me. that’s totally not the same thing. » putain mais arrête de faire des comparaisons là où il ne peut pas y en avoir, tu te fous de ma gueule ou quoi ? « she destroy my life. she stole my husband and made me feel miserable. plus, she was your first love. so this is not about trust, this is about me being played for a fool once again. so don’t talk about pluton because i’m actually not seeing him anymore when you, and only you, go to the only person i truly hate. you know that, you know how i feel about her and you also know the fact i’m not comfortable with all of this. and despite of that, you throw in my face that you spend some time with her two days ago. so yeah fuck you victor. » tu vois, j’peux en sortir de la colère. parce que j’en ai des tas. j’suis une boule de nerf la plupart du temps et t’as dépassé les limites. tu l’sais en plus. tu l’savais que je ne pouvais pas bien le prendre. « a job ? are you fuckin’ kiddin’ me ? what do you think ? i’m a stupid rich girl ? if it was not important and if you don’t care, you don’t lie. you hide the fact you saw her so i’m not destroying myself right now, i’ll put you out. move or i swear to god i’m gonna punch you. »

Ca allait bien trop loin pour lui. Il était en train de péter un cable alors il retournait dans la cuisine pour récupérer un verre d’eau. Il écoutait Camila faire sa tirade sur à quel point il était monstrueux, qu’il faisait ça exprés pour l’emmerder, et elle ne voyait que ce qu’elle avait envie de voir. Puis il revient à la charge, posant presque son front contre le sien, en provocation totale. « So punch me ! PUNCH ME CAMILA. AND DON’T MISS MY FACE. I’m not going to leave, not now, not tomorrow, not in a year ! She was my fuckin past ! Yes, i have an history with her, and i’m FUCKING sorry i fall in love with you specially, her WORST ennemy ! » Et il grandit ses gestes avec les mains. Là, il en a marre, il est en train de péter un plomb. « So PUNCH ME, ok ? You just want an excuse to fight with me, all the time ! If i hide it from you, it’s… it’s because of that ! » Il fait un geste avec ses mains pour montrer Camila et l’état dans lequel elle est. « I almost told she’s a bitch and the bastard gonna cheat her because he’s that kind of guy ! » Il serrait les poings, les dents, il avait mal au corps tellement il était gainé. « She pays me a caution for prison before you, i called her and she came ! Now, i’m off debt with her by breaking my savings ! » Il passait ses deux mains dans ses cheveux, se prenant la tête, littéralement, et allégoriquement. Elle le rendait dingue, il avait envie de hurler, peut-être même de la frapper, mais il s’était juré de ne plus jamais alors faire, alors il prenait sur lui, tout son être, pour ne pas lever la main sur elle. Il n’avait plus rien à se reprocher. La maladresse, peut-être. « Hit me with you best shot ! And don’t miss it, because i’ll let you remember it ! »

dégage. faut que tu dégages de mon champs de vision parce qu’actuellement, je serais capable de faire un massacre. t’es toujours en train de me rentrer dedans à la moindre action mais putain, regarde toi victor. tu vas l’a voir elle en sachant par avance que ça me ferait péter les plombs. dis pas que tu ne cherches pas le bâton pour te faire battre en fait. et c’est ton front qui vient se coller au mien, comme si tu cherchais à m’affronter. « if she’s your past you don’t GO seeing her. » j’sais pas, tu réfléchis ou pas des fois ? parce que j’en ai pas l’impression. alors tu peux hurler autant que tu veux, c’est pas moi qui suis en tord là maintenant tout de suite, essaie pas de renverser les positions. « because of what, uh ? because i’m crazy camila ? don’t forget you create the fight everytime. » me pose pas en coupable. parce qu’à chaque fois, ça part de toi. toi qui gueule pour des photos, toi qui lance louison sur le tapis. alors viens pas me dire que c’est à cause de moi. tu m’fais péter les plombs, assume le au moins. « you don’t have to see people for giving back some money. » les banques, les virements. easy, ça se passe en quelques secondes et t’as même pas besoin de bouger de chez toi. si tu l’as vu, c’est parce que tu le voulais et ça, ouais, ça me dépasse. « remember what ? » j’ai un sourire vicieux qui vient étirer mes lèvres. tu veux attaquer, j’attaque la première. « you remember when you hit me so hard that neighbours have to break the door ? you remember the blood in my face ? the tears in my eyes ? so what ? what you gonna do ? is that a threat ? » ne te rates pas parce que je te laisserais t’en souvenir. quoi alors ? tu vas me frapper encore plus fort ?

Et elle aime aussi le provoquer, en utilisant la fois où il l’avait mise à terre. Cette fois complètement honteuse mais qui avait en fait révéler l’amour qu’il éprouvait pour elle. Il secouait son poing, comme pour effacer le souvenir tactile de son visage contre ses phalanges, et il soupirait. Fortement. « You want the truth ? It was not clean money, i needed to give it in cash. » Il soufflait, cette fois. Il en avait marre de ça, de cette guerre. Il aimait vivre de ça, ça l’aidait à compenser ses besoins de haine mais quand c’était pour du vide. Et là, c’était complètement du vide qui se passait, il n’y avait rien d’intéressant à donner comme excuse, ni même de cœur à cracher. « Yes ! Because you can’t stand the way i’ve seen her like, ONE HOUR. And i even fight with her because i take your side even if it’s not my place to be ! » Mais elle s’en foutait Camila, tout ce qu’elle voulait, c’était continuer ce conflit. Mais s’il pétait un plomb, comme ça, ce n’était pas pour rien. A chaque fois, c’était elle qui le provoquait en mettant des photos à poil ou avec d’autres mecs. Elle adorait jouer de ses charmes pour que Victor fasse un accès de rage. C’était sa passion, peut-être qu’elle aspirait toute la colère qu’il déversait pour se donner un peu plus de pouvoir. « You like that, you really like the hatred and the despair, you like to take me with you. » Il secouait la tête, presque dépité. « I just… » Il abaissait ses épaules. Puis il récupérait le sac par terre. « Ok. I’m leaving. » Que pouvait-il faire de plus ? Il n’avait plus de solution à offrir à Camila. Il pouvait lui donner tout l’amour qu’elle voulait, mais si elle ne l’acceptait pas, ce n’était plus lui le décisionnaire. « I’m going to Zed’s. » Comme ça au moins, elle savait où il était. Même si elle s’en foutait. Charly ne serait jamais adopté. Et lui jamais heureux. Il ramassait des affaires sur le sol de la chambre.

vas y, lâches toi. utilise moi comme un punching ball si ça te tente. tape de toutes tes forces, te gêne pas. tu t’es jamais retenu avant, pourquoi tu le ferais maintenant ? « not clean money ? you sale drugs ? » parce que c’est encore pire si c’est le cas. tu parles d’adopter une gamine mais tu te fais de l’argent sale ? dans quel monde est-ce qu’on aurait une chance ? « you right, i can’t stand the way you seen her. i just can’t. » et tu sais très bien pourquoi. tu sais pourquoi je réagis comme ça quand ça en vient à elle alors fais pas comme si tu n’étais pas au courant de la tempête qui se déclenchait. et je me poste sur mes positions, incapable de te donner raison. j’peux pas parce que je suis persuadée que t’es en tord, que t’avais pas à aller la voir et encore moins en cachette. parce que c’est ce que t’as fais pour me le confesser là maintenant tout de suite. « if you say so. » colle moi tous les tords du monde, vas y. t’as même pas été foutu de dire rien qu’une seule fois que t’étais désolé alors continu, fais comme si c’était de ma faute. comme si j’étais éternellement le problème. qu’est-ce que ça change au fond ? « good » je réplique juste alors que tu récupères le sac que j’avais commencé à remplir de tes affaires. puis j’hausse les épaules, va où tu veux, qu’est-ce que tu veux que je te dise. moi, j’me contente de dégager mes chaussures et me dirige vers le lit où je me planque sous la couette. j’vais probablement élire domicile ici pour les prochains jours de toute façon. sauf si j’suis encore une fois incapable de contrôler ma peine et que je tente de me foutre en l’air. avec un peu de chance ça marchera cette fois.

Dans l’armoire, il récupérait ses pantalons, ses pulls et ses tee-shirts. Il récupérait ses caleçons, ses chaussettes, ses produits d’entretien pour se raser, sa brosse à dent, son rasoir, son ordinateur portable, tout ce qui porte son nom ou son odeur. Il pose sa clef sur la table. Il pose son sac sur le sol. Ouais, de l’argent sale. Mais d’avant. De l’argent qu’il avait mis en stand-by parce qu’il était incapable de le blanchir. Mais est-ce que ça importait pour Camila qu’il avait trouvé des moyens de se démerder quand il avait des problèmes d’argent avant elle ? Avait-elle seulement conscience de tout ce qu’il avait pu lui donner et qu’elle lui recracher à la gueule pour avoir rendu de l’argent à son ex ? Il frottait le bout de ses doigts, en regardant autour de lui, savoir s’il n’avait rien oublié. Et puis merde, si quelque chose manquait, elle pourrait le brûler pour lui jeter des sorts ou des charmes démoniques, histoire qu’il finisse par crever une bonne fois pour toute. Il se dirigea vers la porte de la chambre, tapota dans l’encadrement de la porte. « Bye Camila. Take care. » Et putain, là, un trou noir était en train de s’ouvrir du fond de ses tripes, quelque chose de violent, de douloureux et de glacial. Parce que le feu, c’était le bonheur quand il embrassait Camila. La glace, c’était la mauvaise brûlure qui déchiquetait une peau. Il fit demi-tour et passait le pas de la porte en envoyant un message à Zed. Il claquait derrière lui, son sac sur le dos et la direction de l’arrêt du métro, histoire de se perdre dans les dédales de Boston.