then we start to believe in something // DEIRDRE&NIELS

Tu travaillais beaucoup Niels, ces derniers temps, tu ne faisais que ça. Ta vie sociale tombait au plus bas, mais cela ne t'importais pas. Tu faisais la fermeture du bar ce soir, tu connaissais la marche à suivre. C'était mécanique, ce soir. T'avais la tête ailleurs, la tête dans tes pensées. C'était Lili, dans ta tête, dans ton corps. C'soir t'aspirais à boire pour elle. Lili te manquait, mais tu avançais. Et ce, depuis des années, ce n'était pas maintenant que ça allait changer. A la sortie du bar, t'enfilais ta capuche et tu t'avançais dans la pénombre. Quand on y repensait, on te voyait rarement la tête découverte Niels. Les épaules renfrognées, tu slalomais à l'aide de ta planche parmi les soulards qui jonchaient la sortie du bar. Tu devais toujours les dégager à coup de pieds, ils te saoulaient. Et t'avançais, à travers le froid, au gré du vent. La ville était silencieuse ce soir, tu pouvais même percevoir les miaulements d'un chat. Et plus tu avançais, plus des vois te parvenaient. Il te semblait même entendre des cris, c'était si imprécis que tu essayais de tendre l'oreille, soudainement éveillée de ta virée solitaire. Tu descendais de ton skate à pleine vitesse, tu rattrapais ta planche. Ton ouïe cherchait la finesse, alors que tes pas s'approchaient doucement. Tu voulais simplement t'assurer qu'il n'y avait pas de problème. Ton pas se pressait, tu les entendais, sans les déceler parmi la nuit noire.

Tu ne sais pas ce qui t'a pris ce soir. T'avais pas envie, ni même la motivation. Mais tu es sortie. Sortie pour oublier et avec rien en tête pour une fois. T'avais juste envie de cette chaleur alcoolisé dans tes veines. Une sortie de pilier de comptoir aussi terne que pathétique. Alors, tu as opté pour une tenue habituelle, classe mais pas provocante et tu t'es rendu dans un bar friqué. T'y a passé un certain temps Deirdre et tout ce que t'as rencontré, c'est le vide. Alors finalement, tes talons t'ont porté à l'extérieur et tu as déambulé ainsi un certain temps. Tu as perdu la notion du temps et même toute once de raison à te balader de la sorte comme une proie offerte aux tumultes de la ville. La vérité c'est que tu t'en fous. Enfin... jusqu'à ce type qui te tombe dessus et t'entraîne dans une ruelle sombre. Il veut ton fric et tu ne lui offres que ton regard glacé. « J'ai rien sur moi. » Que tu lances d'un ton effronté échappant de ta gorge froide. Et le type ça le met en colère alors tu sens une lame acier passer sur ton gosier et ses phalanges épaisses remonter le tissu sur ta cuisse. « Lâche-moi. » Que tu cries de toutes ses forces à ce malotru qui te plaque un peu plus, commence à arracher le tissu comme il se doit. Ça va pas finir comme ça non ? Tu cries encore, t'as mal et tu veux t'enfuir, mais tu peux rien faire de ta condition frêle face à son poids.