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Julia soupira en regardant dehors à travers la fenêtre : il faisait gris, encore. Cela faisait maintenant quelques jours qu’elle rêvait d’un bon grand soleil, qui allégerait bien certainement son humeur devenu bien lourde ces derniers temps. Mais visiblement la météo avait décidé d’être contre elle. Au moins il ne pleuvait pas. C’est ce qu’elle se disait pour se remonter le moral du moins. Décidée à ne pas rester enfermée dans sa chambre aujourd’hui encore, la jeune femme enfila un jean et un pull violet en col roulé, attrapa sa guitare qui était posée près de son lit et quitta le bâtiment des Cabot. Elle réfléchit un instant une fois dehors : elle pouvait toujours aller dans le studio des musiciens mais il y avait de grandes chances qu’il soit bien trop rempli un jour comme celui-ci. C’est pourquoi elle prit finalement la décision de se rendre au parc. Il faisait peut-être froid mais ça ne lui faisait pas peur. Il lui fallut un petit moment pour y arriver, elle était à pied et elle ne se repérait pas encore très bien ici. Cependant elle finit tout de même par y parvenir. A son plus grand soulagement le parc était presque désert. Elle avança un peu et s’installa à l’abri du vent et du froid, au pied d’un arbre. Julia ferma ensuite les yeux durant quelques secondes tout en serrant sa guitare contre elle. Puis elle les rouvrit et se mit à jouer. Elle joua un morceau nommé « à la faveur de l’automne », c’était une musique française. Mais surtout c’était la mère de Julia qui lui avait appris ce morceau il y a de cela longtemps, il avait donc une signification bien particulière à ses yeux. Sans qu’elle ne cherche à les retenir les larmes dévalaient désormais ses joues tandis qu’elle continuait toujours de jouer. Elle s’était interdit de pleurer jusque-là mais elle en avait besoin désormais. Sa mère lui manquait, elle avait peur de ce qui pourrait lui arriver alors qu’elle n’était pas là. Elle lui avait parlé le matin même au téléphone mais sa voix lui avait paru trop faible, bien trop faible… La jeune femme, en pleur, abandonna l’idée de jouer, du moins pour quelques secondes, le temps de se calmer. C’est seulement lorsqu’elle retira ses mains de la guitare et qu’elle ouvrit les yeux qu’elle se rendit compte que son morceau continuait alors qu’elle ne jouait plus. A sa plus grande surprise elle découvrit une jeune fille non loin d’elle, qui jouait la même chose qu’elle, sans s’être rendu compte de sa présence visiblement. Etonnée Julia ne put s’empêcher de lâcher un petit cri et rougit lorsque la demoiselle à ses côtés tourna le regard vers elle…
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