husband and wife of medicine (nyssa & victor)

Victor n’avait pas la moindre idée de comment il avait pu tenir un rythme aussi soutenu que celui de la fac de médecine, surtout dans le domaine pédiatrique. Avec ses démons et ses colères, il restait malgré tout un homme intègre dans le métier qu’il souhaitait entreprendre. Mais heureusement pour lui, malheureusement pour elle, il avait à ses côtés une partenaire, son épouse de la médecine qui le supportait tant bien que mal. Etrangement, ils s’alliaient bien. Ils avaient ce feeling entre eux, cette aisance à communiquer, à bosser ensemble qui rendait leur duo relativement célèbre au sein de l’hôpital. Leurs heures étaient ensembles, ils se retrouvaient généralement sur les mêmes opérations en observation, ou aux urgences l’un avec l’autre. Et aujourd’hui, c’était une journée particulière vu qu’il n’y avait pas une, mais deux opérations ! Une greffe de reins, d’un enfant à un autre. Une opération délicate, minutieuse, sur laquelle Victor aurait même le droit de tenir l’aspiration, et peut-être, si le chef était de bonne humeur, suturer la plaie. Il avait réussi à se détacher de Camila le matin pour sortir de son lit, mais il arrivait sur son lieu de travail/stage complètement décoiffé et débraillé. Et s’il n’était pas un homme très agréable, il n’y avait qu’à Nyssa, à qui il récupérait le café. Il fit couler les deux boissons et se dirigea vers le comptoir où elle devait déjà être en train d’organiser la tournée des visites du matin. « T’es trop matinale pour moi, putain. » Il posa le café à côté d’elle, les bras croisés sur le comptoir. « On commence par qui ? » Il récupérait son stéthoscope dans le tiroir aux côtés de Nyssa qu’il enfila autour de son cou.

Parfois, tu te demandais pourquoi tu t'obstinais à dépenser de l'argent dans la location d'un appartement alors que tu passais la majorité de ta vie ici, à l’hôpital. Les lits de la salle de garde étaient plutôt confortables, pour le peu de temps que tu y passais à dormir. Tu devrais sérieusement y réfléchir. Au moins, un des avantages d'arriver tôt à l’hôpital ou de passer sa vie à l’hôpital, c'était de pouvoir choper les meilleurs cas avant tout le monde, avant même les visites. C'était un milieu très compétitif, chacun ses petits trucs. Heureusement tu pouvais compter sur un allié de poids. Il n'était pas seulement ton mari de la pédiatrie parce qu'il t'apportait le café tous les matins. Votre relation était bien plus que cela: c'était comme si vous vous étiez apprivoisés. Au fil du temps, tu t'étais même habituée à ne pas t'inquiéter de ses retards, tu n'hésitais d'ailleurs pas à le couvrir. Comme ce matin. Tu ne pus t'empêcher de décrocher un sourire lorsque tu le vis enfin débarquer du bout du couloir, avec son air décoiffé et débraillé. Rien que cette vision suffisait à te faire sourire. « Je n'ai personne dans mon lit, ça aide à être matinale» Tu le remerciais pour ce café si salvateur, tu avais été de garde cette nuit alors ce café, c'était tout ce que tu attendais. Tu en profitas pour remettre bien le col de sa blouse en place, avant que les visites commencent.« Ça dépend. Elle s'appelle comment ? »Tu étais le diable en personne quand tu le voulais. Ce matin, un super cas de chirurgie se présentait à vous : cela faisait des années que tu suivais cet enfant. Si il y a une seule personne à qui tu étais prête à le confier, c'était uniquement lui. Tu ne t'imaginais pas faire cette opération sans lui. Ce n'était pas qu'une histoire de superstition, vous formiez un duo de choc.

C’était fluide, avec Nyssa. Il n’y avait pas besoin de mot, un regard et ils se comprenaient sans problème. C’était le principe de l’époux médical. Nyssa, c’était sa femme, Victor, son mari. Il n’y avait rien qui pouvait les dissocier dans leur façon de faire et tout le monde se plaisait à dire qu’ils formaient un drôle de duo. La femme solaire, le garçon lunaire. Le blanc et le noir, la chaleur et le glacial. C’était drôle et à la fois, ils se complétaient parfaitement. « Ca compte pas, quand j’avais personne dans l’mien, je venais quand même en retard. » Il but une longue gorgée de son café en soupirant de plaisir et il passait sa langue entre ses lèvres. Ca faisait du bien, ce goût amer sur les papilles qui annoncent une journée riche en émotion. Il prenait le dossier dans les bannettes et récupérait celui de la jeune fille qui allait être greffé. « Ellie Evans, huit ans. Mais on est avec l’docteur Karev (wink wink), il m’aime pas. » Un peu de victimisation, ça ne faisait pas de mal. Sachant que ce médecin, aussi impressionnant et doué soit-il, n’était pas le plus grand fan au monde de Victor par ses comportements parfois… trop rustre. Mais Multrier avait eu des retours de l’internat de Karev et savait que c’était probablement parce qu’il était pareil étant plus jeune. Il haussait les épaules, tant pis, il allait subir. « Et celle à qui on prélève un rein, c’est sa sœur, Jules Evans, treize ans. C’est joyeux, ils s’filent des organes dans la famille comme on donne ses poupées ! » Et il sourit amèrement en reprenant une longue gorgée de café, le docteur Karev se profilant au loin d’un couloir blanc et étroit.

En ce moment, je cours partout et ça n'est pas franchement facile. Ma conjointe, Leandra, est à l'hôpital suite aux évènements qui se sont déroulés à Boston et en plus d'aller lui rendre visite tous les jours, je dois m'occuper de nos deux enfants. Sans compter mes shifts à l'hôpital.. autant dire que je suis toujours à droite et à gauche en ce moment. Heureusement pour moi, j'en suis à ma dernière année de spécialisation de pédiatrie et je n'ai pas beaucoup de temps à l'hôpital pour me permettre de rédiger ma thèse, mais les passages à l'hôpital restent fréquents et toujours aussi fatigants. Lorsque j'arrive dans le service, je m'approche de deux jeunes étudiants en médecine que j'ai l'habitude de croiser dans le coin. Je tape dans le dos de Victor et je viens me placer à côté de Nyssa. « Alors, vous êtes sur quoi aujourd'hui ? », que je demande en sortant un stylo de la poche de ma blouse blanche pour ajouter quelques notes dans le dossier que j'ai entre les mains. J'aime bien parler avec eux, j'ai été étudiant moi aussi et on vient de la même école, alors ça rapproche encore plus. C'est important d'aider la nouvelle génération, même si je fais aussi parti des nouveaux dans ce service.