E&J ► No joy without annoy.

Dehors il pleuvait, je n'avais pas envie de me taper huit heures de cours aujourd'hui, la solution ? L'infirmerie évidemment. J'avançais d'un pas nonchalant dans les couloirs d'Harvard, tout semblait calme, je réfléchissais déjà à ce que j'allais bien sortir à l'infirmière : un mal de ventre ? Un mal de tête... J'étais le roi de l'improvisation donc ça devrait passer tout seul. La porte de l'infirmerie était grande ouverte, j'entrais en regardant si il y avait quelqu'un, manque de bol la salle était vide. Ce n'était pas très responsable de laisser un inconscient comme moi dans une infirmerie, il y avait bien des médicaments qui pouvait m'intéresser ici. Je m'avançais donc vers le placard à médicaments, cherchant quelque chose qui pourrait me percher un peu. Si l'infirmière rentrait à cette instant je n'avais plus de tête et je me ferais surement virer sur le champ, je m'en fichais, j'aimais prendre des risques. Je fouillais soigneusement dans les différents tubes de médicaments, à par du Doliprane et des cachets pour le ventre il n'y avait pas grand chose, après tout elle n'allait pas laisser des médicaments dangereux à la vue d'un Jackson inconscient. Je refermais le placard soigneusement pour me mettre à fouiller dans les tiroirs de son bureau, j'allais bien finir par trouver quelque chose d’intéressant.

La veille, les mathers avaient parlé de nouveaux arrivants dans notre maison populaire, parfaite pour fumer le joint et se foutre une pire mine. Mais je n'y avais pas forcément prêté attention. Après tout, je m'en foutais un peu. Les arrivants étaient toujours ceux qui nous apportaient le plus de problèmes. Je me contenterai donc de leur envoyer un faible sourire, sans vraiment vouloir faire connaissance. Il en fallait beaucoup à Emma pour être gentille et un peu aimable. Après avoir quitté le cours sans raisons, je me baladais dans les couloirs en me hâtant d'aller fumer dehors. Je grimaçai en remarquant qu'il pleuvait des cordes. Je fis demi-tour et passai devant l'infirmerie une première fois sans faire attention. Il y avait du bruit, comme si quelqu'un cherchait quelque chose. Je souris malicieusement et me glissai à l'intérieur en refermant brusquement la porte. Un jeune type releva la tête vers moi, assez effrayé de s'être fait cramé. Mais au lieu de me moquer, de rire et d'aller le balancer, mon visage se figea. Je fronçai mes sourcils et manquai de tomber par terre. Ce gars, je le connaissais. C'était impossible de l'oublier. Ce vieux Jackson qui baisait tout ce qui lui passe sous le nez, y compris moi. C'était il y avait quatre ans, quelque chose du genre. Lui, il semblait trouver cette situation amusante. J'avais tellement envie de lui faire ravaler son sourire bête. « C'est pas ici que tu trouveras des capotes. » lui lançai-je d'un air sérieux. Je voulais tourner les talons et partir, m'enfuir pour me dire que ce n'était qu'un rêve. Si seulement... Je me sentais impuissante et nulle face à lui. Je m'attendais à tout sauf à ça.

J'entendis des pas puis la porte se fermer brusquement, mon cœur fit un bond, je lâchais quelques boites de médicaments au sol pour finalement redresser la tête en direction de la personne qui venait de rentrer dans l'infirmerie. C'est sur après ça j'allais me faire virer sur le champ, j'attendais de me faire engueuler... Mais au lieu de ça j'ouvris grand les yeux en reconnaissant Emma. Comment l'oublier ? J'avais lâchement abandonné cette fille après avoir abusé d'elle il y a maintenant quatre ans. Je fus alors soulagé que ce ne soit pas l'infirmière ou encore le directeur lui même. Je ne pus m'empêcher d'afficher un sourire bête, voir Emma ici me surprenais un peu à vrai dire, le monde était petit. « C'est pas ici que tu trouveras des capotes. » Mais c'est qu'elle avait prit de la réparti dis donc, un sourire moqueur prit place sur mon visage. Je me penchais pour remettre en ordre mon bordel. « Je sais très bien que si je veux trouver des capotes, il suffit tout simplement d'aller t'en demander ! » Je m'asseyais sur la chaise de l'infirmière, posant alors mes pieds sur le bureau, cette situation était plutôt cocasse, retrouver Emma ici me faisais plutôt plaisir. Je venais enfin de trouver une délicieuse distraction à Harvard. « Ravi de te revoir ici Emma. » Je la regardais, elle ne semblait pas aussi heureuse que je ne pouvais l'être, pourtant elle serait obligé de supporter ma présence encore quelques années.