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Cela faisait à peine quelques jours que j'étais arrivée à Harvard. Ce n'était vraiment pas facile de se repérer sur ce campus, tout simplement immense. Et même avec ces petits livrets stupides pour les nouveaux étudiants, impossible de me repérer sans me perdre. Je limitais mes déplacements entre les salles de cours, ma chambre, et le réfectoire. C'était déjà bien suffisant. Mais ce jour-là, je fus prise de curiosité. Ce qui est assez rare pour être souligné. Le batiement qui attirait mon attention, c'était cet auditorium immense dans lequel est joué des pièces de théatre, des concerts, des spectacles... Je me mis donc à sa recherche, et ce n'est que de longues minutes de marche plus tard que je me retrouvais devant l'entrée. La porte si haute donnait l'impression de pousser celle du paradis. Une fois ouverte, je déambulais dans les couloirs, surprise que le lieu soit si peu surveillé. Alors oui, nous sommes sur un campus, et dans l'absolu, à part des étudiants et des professeurs, il n'y a personne d'autre. Ou alors car un système de sécurité coûte cher. Aucune idée.
Mon raisonnement fut vite interrompu par un cri strident. Ne sachant pas vraiment d'où il vient, je me mis à courir dans les couloirs, à sa recherche. A force de déambuler, me voilà dans l'auditorium, dans les premières rangées. En levant les yeux vers la scène, je vis cette blondinette, des yeux clairs comme j'en avais jamais vu, un physique encore plus frêle que le mien, des mains tremblottantes et un cri à en déchirer les nuages. Face à elle, trois autres femmes, bien plus grandes, essayaient de lui voler ses affaires. La blondinette se débattaient, mais une femme dos à elle lui tenait fermement les bras, si bien qu'elle ne pouvait pas se défendre. En temps normal je ne suis pas une sauveuse, une protectrice ou quelque chose de ce genre. Mais la voir éclater en sanglots et supplier ses agresseurs d'arrêter en était trop pour moi. D'un coup, je pris en plein visage une gifle pleine de souvenirs, pas forcément des plus heureux. Alors sans trop réfléchir, je sautai sur la scène, glissant au passage sur une écharpe posée là. En me relevant, je bousculai la plus gaillarde, celle qui tenait la blondinette, puis je lui mis un coup de poing dans le ventre.
- Vite, cours !
Alors que je m'apprêtais à faire demi-tour, me lançant dans une fuite à deux avec cette inconnue, tout le monde s'arrêta. En regardant un peu plus autour de moi, je vis non pas quatre filles dans la pièce, mais un groupe d'une quinzaine d'individus, tous assis dans les gradins. Je crois que je viens de faire ma première connerie ici...
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