Habile garçon. La carcasse qui se dissimule dans l’ombre. Enchaine les jardins pour fuir un vieux sexagénaire dont il visitait la baraque. Pour voler s’entend. Heureusement qu’il la portait, sa cagoule. Parce que d’ordinaire, ce n’était pas toujours le cas. A croire que là haut, on lui balancé un joker. Une chance pour un type comme lui. Surement semé, il s’applique à disparaitre. A devenir que spectre. Par précaution. Et puis, le karma reprend sa place. Décide de lui balancer des bâtons dans les roues. Dernière maison. Il déboule dans un lieu rempli de monde. Sans doute un truc important vu l’allure de certains. Rouge dans les prunelles. Face à lui, la sortie de secours se fait inexistante. Le mur lui est refusé à cause de sa visibilité. S’offre à lui, l’unique moyen : prendre la porte normale. Celle des gens normaux. Alors, il tente de s’y mêlé Pax. De passer inaperçu. En commençant d’abord par retirer le tissu sur sa tête. Puis, de faire profil bas. Lui, vêtue de noir avec ses vieilles nikes défoncées, mais bien pratique pour se faire silencieux. Tente la percée, le blond. Jusqu’à ce qu’une vieille tente de l’alpaguer, alors, il fait ce qu’il sait faire de mieux. Prendre une nouvelle route. De la paume de la main, il pousse une porte au hasard. Ferme à clé sans regarder derrière lui. Erreur de débutant.

Ça vient parfois avec le boulot. Quand on bosse dans la musique, on doit toujours rencontrer de nouvelles personnes afin de se faire un réseau. Un réseau qui pourrait s'avérer pratique pour le Sun, parce que plus on connait du monde, mieux c'est. C'est un milieu dans lequel il faut savoir se montrer, afficher un sourire parfois hypocrite. Un milieu où il faut savoir se vendre : ce que je fais de mieux avec cette robe qui moule mes formes et laisse découvrir un décolleté assez plongeant sur lequel la plupart des hommes louches lorsqu'ils me croisent. Je déteste ce genre de soirée, mais c'est comme ça, c'est le boulot. Alors je vois un homme débarquer au milieu de la foule, habillé de noir et une dégaine qui dénote, je suis interpelée. Le cocktail dans les mains, je m'avance vers lui alors qu'il semble ne pas vouloir attirer l'attention, cherchant probablement à se libérer de tout ce monde, un peu comme moi, mais pas pour les même raisons. "Je savais pas que c'était une soirée déguisée", que je lui dis en le regardant de haut en bas, un léger sourire sur les lèvres. Je sens que cette soirée va soudainement être plus intéressante.

“Surprise.” Faux sourire suspendu à ses lippes, il répond sans même regarder celle qui l’alpague. Occupé à évaluer la pièce dans laquelle ils sont. Putain de labyrinthe. Encore trop de monde. Le profil offert, il finit par regarder l’inconnue. Découvre une blonde à la tenue échancrée. Les yeux clairs qui l’observent. “Et c’moi qui suis déguisé hein.” Tête en ébullition, tente d’échafauder un plan pour se sortir de là. Et puis, l’idée lui vient. “T’sais où est la sortie des employés ? C’ma première fois ici. J’suis largué.” Ton décontract. Devient roublard. Utilise sa serpentine d’escroc. Il ferait presqu’oublier le sarcasme précédent.

Le sourcil arqué lorsqu'il annonce la fausse surprise et le regard qui ne peut s'empêcher de le décortiquer de haut en bas, comme si j'étais une de ces bourgeoises effrayées par ses chaussures trouées et sa dégaine franchement pas aisée. Pourtant, je ne suis rien de tout ça. Je galère à la fin du mois et sur cette robe, bien cachée, y'a encore l'étiquette pour pouvoir la rendre demain, prête à sortir mon air le plus outré si une tâche termine sur la robe en prétextant qu'elle était là quand je l'ai acheté. "Déguisé en cambrioleur ?", que je dis en pouffant de rire sans y croire une seule seconde, bien sûr. C'est bien connu que quelqu'un tout en noir passe pour un voleur. "Oh, je vois...t'es déguisé en employé du coup ?", que je demande alors que je commence à regarder autour de moi. "J'peux te demander de me ramener une coupe de bulles fraiches alors, si j't'aide à trouver la cuisine ?" Mon regard s'arrête sur une porte qui vient d'être poussée par un serveur. Bingo.