we're all just humans. (efrain)

Une soirée de plus parmi tant d’autres. T’as machinalement envoyé un message à Efrain pour l’inviter à te rejoindre au bar ce soir, parce qu’après le retour fracassant de Basile dans ta vie, t’as clairement besoin de te changer les idées. Et surtout parce que toutes les raisons sont bonnes pour boire un coup. Vêtue d’un jean taille haute et d’un haut noir moulant au décolleté bien trop plongeant, complètement lacé, tu enfiles rapidement tes escarpins pour te grandir un peu. Parce que du haut de ton mètre cinquante, sans ça, tu disparais trop facilement au milieu du monde qui bonde les bars. En moins de quinze minutes, tu arrives à destination et patientes jusqu’à l’arrivée de ton avis à quelques pas de l’entrée. Tes doigts tapotent automatiquement l’écran de ton téléphone pour le prévenir de ton arrivée, histoire de ne pas avoir à l’attendre trop longtemps dans le froid.

@efrain delarosa

Un simple message, une offre qu’il m’est impossible de refuser. Je suis prêt à prendre le large pour rejoindre Louve dans un bar où nous possédons déjà quelques petites habitudes. C’est toujours ainsi, avec la jeune femme, rien de prémédité, toujours un SMS envoyé à la hâte pour combler l’ennui. Je ne vais pas m’en plaindre, ce rythme-là me convient bien, loin de toutes ces obligations que nous pourrions vouloir nous imposer sous prétexte que nous sommes amis. Mes doigts pianotent sans que mes yeux ne s’attèlent à vérifier les caractères placés les uns à la suite des autres pour former des mots, des petites phrases d’une simplicité déconcertante. Je marque un arrêt par la salle de bain, brosse à dent coincée entre les mâchoires, déodorant, parfum, gel pour les cheveux… Tout y passe en un temps record, j’enfile un t-shirt à la blancheur nettement plus prononcée que celle que l’on pourrait associer à mon âme et attrape un Uber à la sortie de mon appartement. Quelques minutes s’écoulent jusqu’à ce que j’atteigne notre lieu de rendez-vous, pile poil dans les temps. Louve, elle est arrivée il y a quelques minutes maintenant. Pas de quoi en faire tout un plat pour autant, elle a l’habitude de me faire poireauter le reste du temps. Je l’aperçois au loin, difficile de ne pas remarquer une telle beauté au milieu d’une foule anecdotique, et m’élance à sa poursuite. Un petit signe de la main me permet d’être identifié à mon tour et de gagner un peu plus de terrain jusqu’à pouvoir complètement la rejoindre. « Désolé, j’suis en retard ! » Je me baisse pour pouvoir lui faire une bise et me redresse, le sourire aux lèvres. « Tu veux boire quoi ? » Un signe de la main au barman qui se rapproche, prêt à donner vie au moindre de nos désirs du moment qu’ils soient alcoolisés.

Tes ongles claquent machinalement sur le bois auquel tu t’es accoudée, tandis que ton regard dévie ci et là. Un peu comme si tu cherchais une proie pour ce soir, tu guettes dans ton coin jusqu’à finalement apercevoir celui que tu attends. Un sourire vient immédiatement illuminer ton visage et, lorsqu’il se penche pour te faire la bise, tes doigts pincent la peau sous sa mâchoire. « Comme si t’étais vraiment désolé, pas à moi. » tu t’amuses. Tu lui adresses ensuite un sourire radieux avant de jeter un œil à cette carte que tu connais déjà trop bien. « Je sais pas, tu veux commencer doucement ou on attaque tout de suite les choses sérieuses ? » T’es pas difficile dans ton genre, et t’as tellement l’habitude de boire que tu tiens particulièrement bien l’alcool. Disons que t’as un bon levé de coude et que beaucoup d’hommes pourraient te jalouser. Tu glisses finalement la carte devant ton ami, comme si elle était nécessaire pour lui aussi. « Honneur aux hommes, je te laisse choisir. » Tant de galanterie en toi. Quoiqu’en soit, c’est plus pour le taquiner que pour du sérieux.

Désolé, j’imagine que je devrais sincèrement l’être pour les quelques minutes de retard qui viennent d’être imposées à la jeune demoiselle. Ouais, un mec normal aurait probablement à cœur de se faire pardonner un petit écart de route comme celui-ci mais moi… Moi j’suis pas vraiment le prototype du mec normal qui s’excuse sincèrement pour un oui ou pour un non. Encore moins quand la demoiselle en question est une habituée de la maison lorsqu’il est question de retard. Bien élevé par ma maman, je me fends néanmoins d’une formulation censée manifester un regret que je n’éprouve qu’à moitié et qui a davantage pour objectif de noyer le poisson. Grillé, je le suis à la minute ou je prends la parole puisqu’elle ne me rate pas, je grimace, faussement blessé par ce petit mouvement de pince sur la peau de ma joue. « Et en plus je suis violenté ? Le méritais-je vraiment ? » Avec elle, je mériterais probablement tous les châtiments, je vous l’accorde. « Mais t’as raison, en vrai, je m’en fou complètement ! » Je termine en lui tirant odieusement la langue. Les rois savent se faire attendre, n’est-ce pas ? Ce sont les sujets du roi qui se doivent d’être là à l’heure pour pouvoir l’accueillir. Parce que je suis tout de même un brave bonhomme, du moins en principe, je paie ma première tournée – surement pas la dernière de la soirée en bon gentleman – à une Louve qui ne sait pas vraiment quoi consommer et me laisse le choix suivant mon humeur et la saveur que je souhaite apporter à ce début de soirée. Je prends une décision express en faisant signe au barman qui, en quelques secondes à peine, me fait face et m’oblige à acter mon choix. « Deux whiskys sans glace ! » La glace, c’est aux petits joueurs qu’on la réserve. Je me retourne pour faire face à nouveau à cette beauté sculpturale. « Quels sont tes plans ce soir, qu’as-tu prévu pour nous... Ou pour le jeune homme qui ne cesse de te regarder là-bas, depuis tout à l'heure... » Le mec n'est pas discret, pas de fumée sans feu j'image, elle l'a surement capté du regard avant mon arrivée.

L’idée qu’Efrain puisse s’excuser de son retard t’amuse plus qu’autre chose. Si tes doigts viennent pincer la peau sous sa mâchoire, tu te fiches bien en réalité qu’il soit là à l’heure ou non. Parce qu’en soi, t’es la plus à même d’être en retard aux rendez-vous que vous vous fixez, mais autant profiter de la tendance qui a changé pour ce soir. « Arrête, je sais que t’adores quand je te violente, tu rêves de ça toutes les nuits on m’a dit. » reprends-tu en jouant de tes sourcils avant de rire quelque peu. Bien sûr qu’il s’en fout, toi aussi. Tu lui laisses finalement le choix de votre première tournée et tu souris, ravie, lorsqu’il demande deux whiskys au barman. C’est qu’il te connaît bien après tout ce temps, en plus d’avoir bon goût. Lorsqu’il te demande ce que t’as prévu pour vous ce soir avant de rebondir sur le fait qu’un mec n’arrête pas de t’observer depuis tout à l’heure, tu fais mine de réfléchir un instant. « Je sais pas trop… un plan à trois, ça me paraît bien, il est mignon. » Un sourire aux lèvres, tu plonges ton regard dans le sien tout juste avant que les deux verres ne soient posés devant vous. Tes doigts viennent enrouler le tien avec délicatesse pour le tendre en direction d’Efrain pour trinquer. « Je sais que t’as toujours rêvé de pouvoir profiter de mon corps, c’est le bon plan là, t’as pas le droit de refuser de toute façon. » t’amuses-tu en cognant finalement ton verre au sien. En soi, tu te fiches bien de comment se terminera cette soirée, pourvu que tu puisses boire et t’amuser, c’est bien la seule chose qui t’importe.

« T’es encore loin du compte… Si je ne faisais que rêver de cela ! » J’hausse les sourcils plusieurs fois sans en dire plus, il est parfois inutile d’ajouter des mots à une situation qui, à travers le faciès en dit déjà long, très long. Je me mordille la lèvre, amusé et déjà parti sur autre chose. La boisson, c’est important d’être hydraté en permanence. Vous ne voudriez pas nous voir perdre connaissance à cause d’une vulgaire déshydratation après tout. J’opte pour une première boisson suffisamment corsée pour nous mettre dans l’ambiance, également parce que nous ne jouons pas dans les cours d’école. Impossible de démarrer avec une bière, j’veux dire, cette fille a du caractère et il lui faut un verre qui aille avec le tempérament. Sans glace, pour ne pas diluer le whisky, et encore moins avec du coca cola, parce qu’on ne devrait pas avoir le droit d’altérer une telle boisson avec un soda. Quels sont ses plans pour la fin de soirée ? J’imagine qu’elle a déjà peut-être songé à prendre la fuite avec ce jeune homme au charme plutôt classique – surement trop classique pour une femme de sa trempe – qui la dévore du regard depuis que je suis arrivé. Louve, elle a cette capacité à rebondir avec une finesse qui désarme, désarçonne… Nous évoluons tous les deux dans la même catégorie, c’est ce qui me plait. « J’voudrais pas lui imposer cela, le pauvre risque de rester sur la touche ! » Parce qu’elle n’aura d’yeux – et autre chose d’ailleurs – que pour moi, n’est-ce pas ? J’attrape mon verre, laissant un gros billet glisser sur le comptoir. « Gardez la monnaie ! » J’adresse un clin d’œil au barman et, dans un tintement de nos verres, déguste la première gorgée de ce succulent whisky. « Pas le droit de refuser, carrément ? T’as pas peur que j’sois tellement bon dans ma discipline que je finisse par le faire changer de bord ? J’ai des talents cachés. » Des conneries, j’en prononce une quantité tellement importante à la minute que j’en perds moi-même le fil.

Tu lèves les yeux vers le ciel lorsqu’il te dit que t’es encore loin du compte en pensant qu’il ne fait que rêver de ta violence durant ses nuits. C’est qu’il peut se montrer bien plus con que toi le petit. L’instant d’après, Efrain commande vos boissons et ne tarde pas à lancer le sujet de ce type un peu plus loin qui, selon lui, n’a de cesse de t’observer depuis qu’il est arrivé. T’as pas fait gaffe à grand-chose, trop occupée à attendre que celui qui se trouve présentement en face de toi ne se bouge le cul pour te rejoindre. Tu lui proposes de faire un plan à trois et il ne se fait pas prier pour te dire que l’autre type resterait sur la touche. « Ah ouais, t’es sûr de toi ? Je demande à voir ça dans ce cas. » lui réponds-tu sous un air de provocation, comme si tu le mettais au défi de te faire oublier quelque autre type. Tu portes ton verre à tes lèvres après avoir trinqué avec le Winthrop et tu manques de t’étouffer avec le liquide sur ses derniers mois. Toussotant légèrement, tu tentes de te reprendre. « C’est beau de rêver… mais une fois qu’on m’a goûtée, on ne change plus de bord. T’as juste pas encore eu cette opportunité pour le savoir. » lances-tu d’un air narquois tout en faisant glisser ton verre entre tes doigts sur le comptoir. « Mais peut-être bien que ce soir ce sera différent… Peut-être bien que je voudrais te sauter dessus à poil sous la lune, mon fruit de mer en latex… » Tu lui adresses un clin d’œil avant de glisser une nouvelle fois le verre à tes lèvres pour boire une gorgée supplémentaires de ton élixir.

Entre Louve et moi, tout est question de surenchère. A chaque minute, à chaque seconde. Avec elle, aucune incertitude à avoir sur le fait de passer un bon moment, parce qu’elle est comme ça. Diablement habile avec les mots et les images à insérer dans ton esprit. J’ai trouvé en elle une concurrente de taille sur le domaine, c’est peut-être d’ailleurs pour cette raison qu’on s’entend si bien elle et moi… Pour cette raison que l’on parvient à passer outre nos accrochages en dépit des circonstances. Un whisky à la main, au bras d’une femme des plus ravissantes, j’avoue me sentir fier, fier d’être dans cette posture plutôt que dans celle du pauvre mec relayé au second plan là-bas, à quelques mètres de nous. Il la regarde, non, attendez… La dévore du regard comme si elle était la toute dernière variété de Doritos à la mode. Ses yeux crient à l’amour, pas celui que l’on retrouve dans les chansons de Bruno Mars et des autres dandys de ce genre… Non, à l’amour purement charnel et vulgaire. Le booty call que l’on apprécie sur le moment, dans un orgasme technique mais que l’on zappe à une vitesse hallucinante, jamais vraiment rassasié par un tel acte dénué de… De tout le reste, du packaging qui rend le sexe si explosif. Au milieu d’un plan à trois, j’opte pour la carte de la prétention en vantant mes propres mérites face à une Louve toujours plus offensive, prête à remettre en question mes affirmations et à me pousser, si j’étais faible d’esprit, à lui fournir une attestation par A+B en direct live. « J’suis pas certain que tu sois suffisamment méritante pour en avoir la preuve, pour l’expérimenter… » J’ai ce sourire au coin des lèvres qui en dit long. fruit de mer en latex, le fruit de mer a une connotation régulièrement sexualisée, on pense à la moule, à ce genre de choses… Mais en latex. L’image nait, largement aidée par mon imagination fertile, dans mon esprit et me fait rire. Le pauvre mec là-bas, il a bien remarqué qu’on parlait de lui, le maudit ne sait plus quoi faire, avancer, reculer, tourner la tête… Pauvre de lui. « Tu sais que tu prends un gros risque avec de telles revendications ? Parce que bon… Si je suis déçu, tu en entendras parler pour le restant de tes jours ! » Mais moi je dis cela, je ne dis rien ! « Chiche ? » Provocation maximale, est-elle capable de donner vie à ses mots ?

Si ton regard dévie sur le type au fond du bar qui ne te quitte pas de yeux, tu te fiches bien de terminer la soirée avec lui. T’as toujours été partante pour des coups d’un soir mais loin de toi l’idée de courir après un homme. Du moins, à part Basile peut-être. Alors, même si tu proposes un plan à trois à Efrain, c’est davantage par humour qu’autre chose. Faut dire que le mec a l’air gêné, coincé à sa table, incapable de s’approcher alors qu’il te dévore du regard. Lorsqu’Efrain te dit qu’il ne te pense pas suffisamment méritante pour avoir la preuve de ce qu’il avance, t’hausses les épaules, un sourire au coin de tes lèvres. « Quel dommage… je vais le regretter toute ma vie. » ironises-tu en lui adressant un clin d’œil avant de parler de ce fruit de mer en latex. Et pour cette fois, l’américain semble plus enclin à accepter ta proposition. Tu le vois dans son regard et les paroles qui suivent ne font que le confirmer. Il n’hésite pas d’ailleurs à te faire comprendre que s’il est déçu de tes prestations, t’en entendras parler toute ta vie ; mais ça, t’en doutes pas. Aucun des types que t’as pu côtoyer ne s’est plaint de tes capacités au lit, loin de là. Certains, si ce n’est beaucoup, en redemandent encore. « Hmm… » Tu fais mine de réfléchir. Chiche ? « Je crains que tu sois pas suffisamment méritant pour y goûter, désolée. » balances-tu, amusée. Tu lui jettes à la gueule ce qu’il t’a dit un peu plus tôt, la répartie. Tu quittes un instant Efrain du regard, jetant un œil au type au fond du bar dont le regard ne te quitte visiblement toujours pas. Relevant légèrement ta main, tu articules tes doigts en sa direction en guise de salutations, le tout accompagné d’un clin d’œil à peine plein de sous-entendus. Peut-être que tu cherches à le provoquer pour voir ce qu’il compte faire ? Fort probable.

J’ai le smile, comme toujours, on ne peut jamais me dévêtir de cet immense sourire qui toise fièrement sur mes lèvres. Pourquoi ? Parce que je mène ma vie comme je l’entends, sans aucune personne pour me contredire ni même me faire dévier en chemin. Des erreurs, je ne suis pas le dernier à en faire, mais j’avance et c’est le principal. Faire du surplace, ne plus se mettre en danger, ne pas se challenger… C’est bien pire que de s’exploser toutes les dents sur le parquet en prenant une bonne grosse gamelle. « J’aimerais en dire autant mais tu sais… Je ne sais même pas ce que c’est d’avoir des regrets ! » Je suis là, à me pavaner comme un lion alors qu’au fond de moi, je sais qu’il existe quelques petites choses que je regrette, @Jonah Kim si tu m’entends… Je me mordille la lèvre, amusé et mis en appétit par la répartie d’une Louve très en forme. Elle utilise mes propos contre moi, habile, fûté… Comme toujours. « Comme si tu croyais en tes propos, on sait tous que je le mérite… T’as juste peur… Peur d’être accro après cela, après y avoir goûté ! » Point le temps de débattre davantage sur le sujet, le regard de la jeune femme est déjà ailleurs, rivé sur ce pauvre bonhomme qui semble hésiter à la rejoindre après un tel mouvement de salutation. « Tu veux jouer ? Jouons ! » Je me retourne et lui fais signe à mon tour, mon plus beau sourire charmeur aux lèvres. Le mec n'est peut-être pas branché pénis mais c'est justement ce qui m'amuse d'avance, j'aime les défis, encore plus lorsqu'ils semblent inatteignables.