Christina A. Armani - Maddie Ziegler

Vivre ma vie en portant le nom des Armani, c'est un synonyme de fierté et de richesse perpétuelle car je fais partie des héritières de la fortune colossale engendrée par mon grand-oncle Giorgio, né dans une petite ville nommée Plaisance. Je descend de son petit frère Roberto, qui a fait son service militaire en 1955 et s'est spécialisé dans le domaine viticole après avoir laissé tomber l'université. Mon père Armando a étudié le domaine de la vente afin de travailler dans la distribution pour le compte de la compagnie Armani.

Au moment où j'ai vu le jour, papa Armando avait trouvé l'amour en France alors qu'il travaillait dans les filiales de Armani à Paris. Il avait jeté son dévolu sur une modèle de 21 ans nommée Hélèna Martineri, une jeune mannequin qui fait ses stages et qui vient de Québec. Le père d'Hélèna avait quitté Rome pour s'installer au Québec et épouser une québécoise. Après 4 ans de mariage, ils avaient donné naissance à une fille nommée Sabrina, aujourd'hui âgée de 26 ans et mère de deux enfants. Par la suite, Vanessa vit le jour en 1995 et étudie pour prendre la relève de maman. Il faut dire que nous avons des origines italiennes et francophones.

À l'âge de trois ans, je découvre la piqûre de la danse classique alors mon grand-oncle persuade mes parents de m'inscrire à des cours privés à Turin. Par la suite, j'ai découvert un talent pour le flamenco et le tango. Mon partenaire de danse, Martin, était arrivé à l'école l'année précédente et on s'est cliqué dès que nous sommes réunis en 2007. Remportant trois prix dans des concours de prestige, on est invités à danser à la fête nationale de Rome en 2011.

Mes parents m'ont souvent dit que les études ont une place importante dans la famille. La preuve, c'est qu'avant de se marier, Sabrina se destinait à devenir médecin et Vanessa travaille comme coiffeuse, elle est top modèle depuis qu'elle avait 12 ans. De mon côté, j'ai découvert que l'éducation a une place de choix lorsque j'ai fait mon entrée à l'école primaire en septembre 2006. Menant de front mes études académique et mes cours de danse, j'ai terminé ma dernière année du primaire avec une moyenne de 84% à l'été 2011.

Mars 2014, je termine mon premier cycle du lycée lorsque un malheureux événement va survenir à la fin d'un cours de mathématique. Appelée pour rencontrer un enseignant dans une aile adjacente, des étudiants malveillants, séchant des cours, m'attrapent pour me faire un mauvais parti. Un d'entre eux emploie son téléphone mobile pour enregistrer leur méfait et, probablement, la diffuser pour obtenir leurs 5 minutes de gloire. Leurs agissements a ameuté la direction du lycée qui, après avoir appréhendé les suspects, les expulsent sur-le-champ une fois les aveux obtenus et dénoncé les véritables responsables. Personnellement, ils ont fait ça pour avoir la tentation de relever un défi de joindre une gang. Je me suis retrouvé avec une hémorragie interne à l'estomac et le foie perforée suivi d'une hospitalisation de deux mois. Malheureusement, ça a entraîné un choc nerveux qui va suivre tout le long de ma vie mais pas de dommage physique au niveau des jambes, la section que je souhaite conserver pour ma carrière de danseuse. Mon corps va prendre un certain temps avant de reprendre le dessus, je peux vous l'avouer.

À la fin de cette année scolaire, mes parents, pour éviter une autre vague d'attaque sur ma personne, m'ont demandée si je voudrais quitter Turin pour aller vivre ailleurs, par exemple à Montréal chez le cousin de papa, Mario qui est grand maître de la pizza. Quitter l'Italie, c'est au-dessus de mes forces car j'entretiens une relation très forte avec la plupart des étudiantes qui m'ont soutenu dans ma convalescence. J'avais parlé de cette possibilité avec mes amies et de les contacter par Skype. En accord commun, je quitte ma patrie pour aller étudier dans une école privée à Montréal pour apprendre intensivement le français et pratiquer l'italien. Mon père m'a répété à maintes reprises qu'être polyglotte, ça peut être payant!

Membre de la cohorte 2015-2016, mes enseignants m'ont souvent rappelé que le système scolaire est différent au Québec qu'en Italie. J'ai passé deux belles années du secondaire avec un nouveau environnement et la famille paternelle a été très accueillant à mon égard. Envoyant ma candidature à trois établissements collégiaux, que ce soit à Montréal, à Sherbrooke ou Laval, ces établissements m'ont envoyé une lettre me convoquant à des entrevues, afin de savoir pourquoi j'ai choisi la danse comme programme préuniversitaire. Après avoir répondu à leurs questions, je leur laisse un DVD du dernier spectacle de danse classique à mon école secondaire pour qu'ils aient la preuve de mon talent. Au mois de avril 2016, je reçois une réponse positive de la part du Cégep de Sherbrooke et du Cégep de St-Laurent. Désireuse de rester avec ma fratrie, j'ai annoncée que je joins les rangs du collège de St-Laurent. Au lieu de rester les bras croisées, j'ai aidé Mario à servir sa pizza dans son restaurant dans le quartier de la Petite Italie durant quatre ans, le temps que je puisse m'inscrire à Harvard. Avec ma renommée, pour être brève, je retire un montant d'argent pour subvenir à mes besoins académiques lorsque je vais faire mon entrée dans ce prestigieux établissement américain.