Annabella, ma douce Annabella… Voici ce qu’avaient été les premiers mots du père de la petite fille une fois qu’il l’eut pris dans ses bras tandis que la pluie s’abattait sur les vitres de l’hôpital dans lequel Annabella avait vu le jour, ou du moins la lumière aveuglante de la chambre d’accouchement. Par ailleurs c’était sans doute ce qui l’avait fait pousser son premier cri en plus des bruits assourdissants un peu partout dans la pièce. Puis elle avait passé une bonne partie du temps avec d’autres bébés, un bracelet à la cheville tandis que sa mère reprenait des forces après cet accouchement qui ne serait pas le dernier. Son avenir était déjà tracé avant même qu’elle ne vienne au monde, avant même sa conception d’ailleurs. Ses parents avaient conclut qu’à l’occasion de ce nouvel enfant il faudrait qu’elle soit d’une pureté incomparable et une grande femme d’affaire. La banque avait besoin d’une figure féminine et il fallait que sa chevelure rousse soit traduit comme une caractéristique de sa personnalité. Ses parents avaient déjà prévu un avenir tout tracé et son enfance se déroula comme ils l’avaient prévu.
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Les parents d’Annabella eurent ce qu’ils souhaitaient au fond, ou du moins le père de la jeune fille avait eu ce qu’il voulait : ses cheveux reflétaient ce qu’elle était, soit une jeune fille qui avait besoin d’être contrôlée. Ils voulaient une figure féminine qui ait ses propres opinions et son caractère et ils avaient eu ce qu’ils voulaient. Ils savaient qu’elle devait être canalisée donc ils ont décidé de faire l’inverse de ce à quoi elle s’attendait, ils acceptèrent de l’inscrire à des activités physiques ou artistiques lorsqu’elle l’exigea. La meilleure défense contre une enfant qui s’écartât du droit chemin ? Ne pas lui faire croire que l’on est son ennemi. La mère de la rouquine l’avait compris ayant eut cette période également. Elle savait exactement comment gérer sa fille. À la moitié de sa scuola primaria, Annabella était parfaitement contrôlée et ne risquait pas d’influencer ses cadets. Néanmoins la décision de la petite fille de vouloir entrer au sein de l’entreprise familial se fit de par elle-même. Personne ne l’avait orienté là-dedans, c’était comme s’il s’agissait d’une évidence, comme si tout avait été logique du début jusqu’à la fin. Elle voulait entrer dans ce milieu bien qu’il serait sans doute sans pitié pour elle pour deux raisons : elle n’était pas la première ni la dernière née de la famille et en plus elle était une femme. Annabella avait toujours été perspicace et intelligente, elle savait que d’entrer et diriger une équipe au sein de l’entreprise familiale ne serait pas la chose la plus facile que l’on la remettrait en cause juste pour son statut de femme pourtant elle était justement la plus dangereuse.
Qui se méfierait d’une jeune fille ou d’une jeune femme au visage d’ange ? C’était une de ses armes, personne ne pouvait croire en sa réussite et personne ne verrait en elle de la compétition jusqu’à ce qu’elle se fasse un nom et c’était son but d’ailleurs. Que l’on la sous-estime afin quelle monte avec plus de brillance.
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Les années passèrent et les relations de l’adolescente commencèrent à inquiéter ses parents ainsi que sa famille toute entière. Comme tout le monde dans cette famille, au vu du nom et des croyances, devait être respectueux. Catholicisme et christianisme sont deux mots phares dans cette famille. Annabella connaissait parfaitement le sujet, ses origines, son évolution, ses règles à travers le temps mais aussi l’histoire catholico-chrétienne. La religion avait une grande place dans sa vie, place qui serait à jamais ancré dans sa vie. Elle croyait en un seul et même Dieu et croyait en un paradis autant qu’un enfer. Pourtant elle aurait voulu ne pas respecter le règle concernant le sexe et ce n’était un secret pour personne. Durant cette période d’apprentissage si l’on peut l’appeler comme cela, ses parents ne la quittait pas, ils ne souhaitaient pas qu’elle s’écarte du chemin que l’on avait tracé pour elle. Toute sa vie entière était contrôlée ou du moins c’était ce que ses parents pensaient. De temps en temps elle sortait le soir, discrètement afin d’avoir une vie avec plus de libertés. Elle n'en voulait pas à sa famille, elle savait qu’ils pensaient bien faire et respectait leurs demandes. Pourtant sa technique ne marcha pas durant un long moment puisque, malheureusement, ses parents découvrirent son stratagème et mirent un verrou à sa fenêtre, verrou qui eut l’effet d’être fermé le soir, à partir de 20h.
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Par la suite la décision était venu d’une école pour fille durant la période de la scuola secondaria di primo grado de la part des parents d’Annabella afin quelle ne soit pas tentée par
« les vices de la vie » comme lui avait expliqué son père face à son indignation. En somme elle n’avait pas réellement eut le choix d’accepter puisque son père était resté sur cette idée qu’il trouvait excellente. Elle lui en voulait bien quelle savait pertinemment qu’il ne changerait pas d’avis même si sa petite princesse se mettait contre lui. Ils avaient cet entêtement en commun et lorsqu’ils avaient une idée en tête ils ne changeraient d’avis pour rien au monde, qu’ils aient tort ou non. C’était ainsi et la rousse n’avait pas eu le choix de passer ses deux cycles de secondaire dans cette fichue école pour fille. Cependant, et elle ne l’avoua jamais à son père pour la simple et bonne raison quelle refusait de voir son rictus de satisfaction, Annabella se plaisait bien dans cette école. Elle l’avoua uniquement à sa grande soeur, Billie, une personne dont elle était extrêmement proche et ce depuis toujours. Elle était celle qui lui manquait le plus lorsqu’elle repartait pour cette école la semaine puisqu’elle ne revenait chez elle que les week-ends et durant les vacances. La semaine, la rousse avait une chambre dans cette école, une chambre quelle occupait avec une autre fille quelle trouvait bizarre. Elle ne deviendra d’ailleurs jamais amie avec cette fille, la seule avec qui elle se fera jamais d’amitié ou du moins avec qui elle ne parlera que rarement.
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Arriva le temps de l’université. Elle prit la décision de partir loin afin de connaître autre chose que ce quelle avait connu toute sa vie. Son choix se porta sur les États-Unis, complètement intriguée par ce pays. Elle décida alors de rejoindre Harvard, une école quelle avait toujours admiré et apprécié. Ses parents acceptèrent de la laisser faire. C’est ainsi que la demoiselle posta sa candidature à Harvard avec une majeure en administration et une mineure en journalisme ( comme son grand frère pour le second point ). Elle intégra une maison afin de se mêler à une chose quelle connaissait déjà, afin de ne pas être totalement lâchée dans le vide, au sein d’une ville, d’un pays et d’une culture qu’elle ne maitrisait pas forcément. Elle se plut immédiatement dans cette ville, se disant que tout ceci était comme un signe du destin, qu’il fallait quelle reste un long moment par ici. Encore pure et innocente dans le domaine sexuel comme l’avaient voulu ses parents, Annabella reste une jeune femme intelligente certes mais qui adore sortir et s’amuser. Elle a eu quelques sorties avec des garçons mais sans plus que ce soit en Italie comme aux États-Unis. Néanmoins la rousse n’a jamais perdu un objectif en tête : travailler pour son père et se faire un nom dans le monde des finances. Ses études en administration lui permettaient non seulement d’apprendre à gérer mais aussi à s’ancrer dans le monde de la finance.