AXELE COHEN ► alicia vikander

O1. Axele, c'est un bonheur. Un bonheur arrivé à un couple qui pensait leurs rêves de parenté réduits à néant après une annonce de stérilité. Axele, un bébé né sous X dans la capitale française. Les Cohen, un archéologue et écrivain ainsi qu'une professeure de philosophie. Leurs chemins étaient faits pour se croiser, les blessures des uns étaient faites pour panser celles des autres. Quelques papiers administratifs, quelques visites, temps d'adaptation et ils formaient une jolie petite famille à laquelle vint s'ajouter un petit frère et une petite soeur deux et quatre ans plus tard. Une jolie petit fratrie pour des destins qui s'étaient cru brisés au départ. Chacun avait son rôle à jouer, chacun trouvait sa place, chacun contribuait au bonheur de tous. De nombreux pays visités, de nombreuses soirées passées sur le grand tapis hors de prix du salon de Papa à l'étage pendant que celui-ci racontait des histoires sur l'Histoire. Des yeux brillants, avides de savoir et une gourmandise pour les pépites intellectuelles inculquée depuis leur plus jeune âge. O2. Axele, c'est une solitude. Sa meilleure compagne depuis ses seize ans. Année où elle a malheureusement perdu son père. Son pilier, celui qui lui avait inspiré une vie heureuse et fructueuse. Cette perte l'a brisée, tout comme elle l'a fait pour sa mère. La dépression, une amie nocive et silencieuse qui vous attaque lorsque vous ne vous y attendiez pas. La perte d'un être cher vous marque à vie et même si sa mère n'est pas morte, elle n'a plus jamais été vivante non plus. Une mélancolique de tous les jours, une âme en peine que même ses enfants n'ont su totalement consoler. Une première rupture pour une Axele qui en connaîtra d'autres. O3. Axele, c'est une blessure. Un gros traumatisme dont elle se sentait et se sentira toujours coupable. Après une adolescence relativement calme, rythmée par de bonnes notes et quelques incartades au règlement imposé par les parents, la brunette a souhaité se lancer dans sa propre vie. Créer quelque chose à elle, un refuge où elle pourrait se réfugier quand le reste de sa vie partait en vrille. Elle pensait l'avoir trouvé avec son compagnon de l'époque. Elle avait vingt ans, il en avait trois de plus. Elle était enceinte, il attendait leur progéniture. Un cadeau tant attendu que lorsqu'il s'en est allé, ils en ont été tous les deux détruits. Une fausse couche à six mois de grossesse. On lui avait dit par la suite que ses chances de donner la vie étaient minces. Brisée, encore une fois. Elle s'est renfermée avant de tomber dans une autre spirale infernale. O4. Axele, c'est une addiction. Après la perte de son enfant et de l'homme qui partageait sa vie à l'époque, elle s'est tournée vers la drogue. La douce d'abord puis la dure. Parfois. Elle a souvent flirté avec la dose fatale, en prenant de plus en plus afin de pouvoir oublier qu'elle ne marchait pas droit. Pas la meilleure idée au monde puisqu'une fois à l'hôpital, son frère et sa soeur furent obligés d'intervenir. Les larmes dans les yeux et la rage au ventre, elle a décidé de s'en sortir. De tenter de relever la tête et de continuer. Aujourd'hui, elle fête ses trois années de sobriété. Les tentations sont nombreuses, les rechutes dans un coin de son esprit mais elle tient bon. O5. Axele, c'est l'acharnement. Après deux ans de dur labeur, elle est à présent sobre.  Elle n'a pas retouché à une seule cigarette, un seul verre d'alcool et encore moins à une jolie trainée de poudre blanche. Ca n'a pas été évident, ça ne l'est jamais mais son admission à Harvard lui a permis de s'offrir de nouveaux objectifs. Elle veut devenir psychiatre sur le long terme et elle sait parfaitement qu'elle doit s'en donner les moyens. Et puis, elle a été chargée d'une autre mission. Pas celle qui l'enchantait le plus après avoir rencontré Lily mais quand l'argent manque, on finit par laisser son amour propre de côté. L'offre paie bien, elle peut rester sur le campus et puis, malgré le caractère pas évident de sa nouvelle "patiente", elle doit bien admettre qu'elle lui trouve quelque chose de fascinant. Cette carapace que Aberline s'est forgée, cette façon qu'elle a de la repousser sans même pouvoir utiliser ses membres, ces gifles qu'elle lui donne avec des mots, c'est complètement déroutant. Axele n'est là que pour l'assister, essayer de lui rendre les choses moins difficiles pour elle et pourtant, chacune des lueurs au fond de ses yeux, chacun des soupirs qu'elle lui lance, chacun de ses silences, elle les connait par coeur et a appris à les inclure dans son quotidien. Rien n'est facile, c'est épuisant pour les deux partis et pour autant, la petite Française n'aurait pas envie de rompre leur petit arrangement.