LEITH BISHOP ► Zac Efron

(le château ambulant) Tokyo. La ville aux milles rêves, aux milles néons. La ville aux deux visages, l'un s'appelle tradition, l'autre innovation. Et moi je suis né là bas, d'un père ambassadeur et d'une mère avocate d'affaires internationales. J'ai grandi dans l'opulence, dans la luxure, mais j'ai passé ma vie dans les animés japonais, dans les films d'actions et de sciences fictions. Hayao Miyazaki m'a élevé avec ses films qui ont fait rêver plus d'un. Je me souviens des nuits passées à regarder encore et encore le château ambulant. Des journées à ne penser qu'à ça. C'est à ce moment là que je l'ai décidé. C'est à table que j'ai annoncé à mes parents, à Adrian mon jumeau et à mes deux soeurs Libby et Maddy que je voulais faire du cinéma d'animation. Dix ans et toujours la tête dans les étoiles. La tête pleins de rêves. Et rien ne pouvait me faire changer d'avis. Pourtant mes parents ont essayé, maintes et maintes fois. Tu dois faire de la politique, l'armée, ou du droit qu'ils me balançaient à la figure. Puis moi je leur souriais, avant de démarrer un film d'Hayao Miyazaki. Je serais comme lui.

(la Princesse Mononoké) Elle était belle, elle faisait chavirer mon coeur, Hae-Won. Elle était fragile mais elle semblait si forte, si grande. Elle me rappelait la Princesse Mononoké. Et moi je voulais juste la protéger, l'entourer de mes bras pour que rien ni personne ne l'atteigne. Mais elle, elle aimait Adrian. C'était lui qu'elle voulait, pas moi. Alors je faisais tout pour qu'ils se mettent ensemble, pour qu'elle ait sa chance. Même si je sentais mon coeur qui se serrait à chaque fois que leurs regards se croisaient. J'avais peur qu'elle me laisse, qu'elle m'oublie à force de traîner avec mon jumeau. Puis il y a eu ce soir. Elle, moi, et les étoiles. Ses lèvres et les miennes qui se touchent pour la première fois. Deux gamins de douze ans qui partageaient leur premier baiser dans un univers trop vaste pour qu'on les remarque. Puis une étoile filante qui passe et un voeu qui se fait : on se retrouverait tous les trois, mon jumeau, elle et moi à Harvard un jour.  

(le voyage de Chihiro) Le rêve est fini, on déménage. 2007. On s'en va en Australie car papa a été promu Ministre des Affaires Etrangères. Adrian se met au surf mais moi je continue les arts martiaux, même si je ne suis plus au Japon. Je trouve une école qui enseigne à haut niveau et j'y vais. Puis le temps passe et la routine se casse. On a dix huit ans et on doit choisir une université. Adrian veut Yale et moi Harvard. Je me dis que peut-être Hae-Won se souvient de sa promesse. Alors je prépare ma valise en pensant à elle. En me disant que ça serait cool qu'on redevienne amis. Et je m'en vais. Mon coeur se déchire lorsqu'Adrian part d'un côté et moi de l'autre. Mais je lui souris quand même, parce que je sais que tout se passera bien pour lui. Il est intelligent, Adrian. Mais quand on parle d'amour, il devient idiot. Il se fait avoir. Comme avec cette femme qu'il nous a présenté en 2014. Je l'aimais pas, je me méfiais et j'avais raison. Elle l'a trompé et il est venu me rejoindre à Harvard en septembre. Un mal pour un bien.

(le vent se lève il faut tenter de vivre) Clary. Adrian veut qu'on la cherche, qu'on apprenne à la connaître. Il m'avait parlé cinq ans plus tôt, en 2013, de l'existence de notre demi-soeur. Mais j'avais pas vraiment envie de l'inclure dans notre famille. On était bien sans elle. Pourtant, une partie de moi voulait savoir comment elle était, si elle était gentille ou peste, provocatrice ou discrète, ce qu'elle avait vécu. Alors finalement j'acceptais et les recherches commençaient. Puis à côté je voyais qu'Adrian recommençait à vivre avec Bambi à ses côtés. Mais j'avais pas confiance, alors je me méfiais. Encore. Avec la petite voix qui me disait vis, p'tit con, vis et arrête de penser aux conséquences.