BILLIE STEWART ► kiko mizuhara

Mon père dit toujours que la plupart des riches n'ont toujours rien compris lorsqu'ils disent que pour connaitre une personne il n'y a qu'à remonter son arbre généalogique. Si mon père a réussit c'est tout seul, malgré la notoriété de sa famille, qui n'était pas toujours des plus dorée. Sa mère, Gloria Hatrick n'était pas réellement de bonne famille mais elle s'était forgé une réputation seule, model de renom, elle était belle et elle s'en était servi notamment pour marier mon grand-père, Edward Beale Mclean Jr. héritier multimillionaire, vestiges d'une ruée vers l'or pas ratée pour tout le monde. C'est sa mère qui m'aura toujours fascinée, surtout lorsque je voyais sa photographie, dans le hall d'entrée. Si belle, si douce, semblait-elle. Avec un si lourd diamant bleu autour du cou, certainement celui ayant inspiré le coeur de l'océan. Elle était mon modèle et elle m'inspirait souvent pour mes créations. Mais assez parlé de ma famille, il est temps que je vous raconte ce que moi, je fais au milieu de cette famille purement américaine avec mes yeux en amandes et ma peau dorée.


Ma mère s'appelle Minako et c'est une criminelle. Elle est arrivée aux Etats-Unis des dizaines d'années avant ma naissance, s'installant tranquillement dans le milieu bourgeois pour arnaquer quelques hommes recherchant de la compagnie. Jamais dans la même robe deux fois de suite, toujours le même sourire accroché aux lèvres, on dit qu'elle était douée et qu'elle avait amassé une fortune avant qu'elle ne rencontre mon père. Mon père n'était pas le plus riche, mais il était très riche, et il avait ce visage qui inspire confiance, qui semble être de votre coté, toujours. C'est d'ailleurs pour ça qu'il réussit si bien dans son métier. Il a passé du temps avec ma mère, à la courtiser et la flatter. Ils ont couchés ensemble quelques fois et puis ma mère est tombée enceinte. Voyant, une fenêtre pour enfin obtenir tout ce qu'elle avait toujours voulu, elle a demander à mon père de l'épouser, elle a fait chanter d'autres hommes aussi, leur disant que l'enfant était le leur. Ma mère n'en avait jamais assez, mon père dit qu'elle était insatiable. Il a prétendu être son fiancé avec l'intention de la faire renvoyer au pays juste après la naissance de leur enfant mais ma mère est sournoise et elle a toujours une longueur d'avance sur tout le monde. C'est comme ça qu'elle a disparu sans laisser de traces juste avant ma naissance. Bien sur mon père n'avait aucun doute sur l'endroit où nous étions, mais c'est grand, le Japon. Alors ça lui a prit quelques années pour mettre la main sur nous. J'avais eu le temps d'apprendre un japonais relatif et quelques leçons de vie que je n'oublierai pas de sitôt comme endurer la faim ou encore manquer d'argent.


Vu la situation dans laquelle mon père m'avait retrouvée, il n'eut aucun mal à obtenir ma garde, cela dit ce n'est qu'après deux tentatives d'enlèvement de la part de ma mère qu'il ne put la jeter en prison. Elle croupit toujours là-bas pour avoir essayer d'étrangler son avocat pendant son procès. Quand à moi j'ai retrouvé la vie qui m'avait été arrachée avant même que je ne puisse en profiter. Les vêtements de luxe, l'appartement grand standing avec piscine intérieure dans l'Upper East Side, quand l'argent coule à flots, on oublie vite que la vie peut être difficile. Avec le collège public les choses ont commencé à se gater. Mon père voulait m'apprendre à être humble, c'est pourquoi j'avais dû oublier mes rêves de rejoindre le collège privé réservé à l'élite new-yorkaise. Mais s'il y a bien une chose à laquelle il ne s'attendait pas, c'est que j'ai hérité en partie du caractère de ma mère. Manipulatrice, je devins vite la reine de l'établissement, mettant les adultes à genoux et dominant les autres élèves sans plus de peine. Mon seul faux pas fût de tomber amoureuse. Enfin à bien y réfléchir, je crois bien que c'est ce qui m'a sauvée. Je serais très certainement devenue une tarée, comme ma mère, si personne ne m'avait sortie de mes combines complètement foireuses pour avoir le respect d'autrui. Non, lui, il m'a tout apprit, il m'a forgée. C'est lui qui m'a montré qu'on s'en foutait de l'avis des autres, qu'on vivait que pour nous, qu'il ne fallait pas suivre qui que ce soit, simplement faire ce qu'on avait envie de faire et qu'au fond c'est pour ça que les autres nous admirerait. J'ai la certitude que j'aurais pu l'aimer pour toujours, me marier avec lui et avoir des enfants. Mais mon père a apprit, je ne sais comment, et il m'a retirée de l'école, il m'a fait prendre des cours à la maison et je n'ai jamais revu celui dont le souvenir reste vivace même aujourd'hui, mon premier amour.