FIRST STEP - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Qui suis-je ? Un homme simple. Sans prétention. Si je devais me souvenir d’une seule chose de ma jeunesse, ce sont les souvenirs avec ma famille. Il est rare de nos jours de voir une famille soudée, sans problèmes. A cette époque-là, tout était parfait. Aîné d’une famille composée uniquement de moi-même et de trois jolies sœurs, j’avais un certain poids sur mes épaules. La protection de mes sœurs a toujours été une de mes préoccupations premières. Si l’une ne soutient pas du tout la passion artistique de la famille mais est plutôt terre à terre, les deux autres sont tout aussi extraordinaires et passionnées que le reste de la famille. Mon père, l’exemple que j’essaie tant bien que mal de suivre. Je veux être sa fierté, étant son fils aîné je ne veux pas qu’il soit déçu. Ma mère, mon joyau, celle que je chérirais jusqu’à mon dernier souffle. Il n’y a aucun compromis dans la famille Murray. Si je me souviens, c’est elle qui m’a donné cette passion pour la danse.
Au-delà de tout ça, à part une vie remplie de tout ce qu’une personne attend, je n’ai jamais eu de mal à me faire des amis que ce soit à New York ou à Edimbourg, ma ville natale. J’avais comme tout ado qui se doit, une bande de pote. Et une bande de pote d’enfer je dois dire. Nous étions trois, trois casse cous. La paire était surtout composé d’Edward et moi. Et y avait Evy avec nous. Je ne me rappelle plus si elle était amoureuse d’Ed ou moi, peut être les deux en fait. Elle était compliquée à comprendre, mais c’était une rebelle dans l’âme. J’étais le petit richou de la bande, eux deux étaient de familles modestes, Evy soutenait le fait que sa famille était pauvre. En fait Ed et moi n’avons jamais vraiment connu la vérité sur elle, elle était mythomane celle-là. Mais je les aimais ces deux cons. Ils étaient mes deux cons à moi. Il va sans dire que j’étais le plus sérieux de la bande quand nos conneries débordaient, j’étais le cerveau et je nous sortais souvent de situations bien gênantes. Puis un jour nous nous sommes retrouvés au mauvais endroit, au mauvais moment. Nous avons été témoin d’un vol dans un magasin. Vol qu'on a essayé de mettre sur notre dos.
Mon père a fait jouer ses relations et évidemment a réussi à prouver mon innocence mais ça n’a pas été le cas d’Ed et Evy. Ca a été plus compliqué pour eux parce qu’ils s’étaient déjà fait chopés pour des petits vols, assez insignifiant, mais qui jouaient pas en leur faveur. Ed ne m’en a jamais voulu, mais ça n’a pas été le cas d’Evy qui m’en a toujours voulu d’être « un petit richou qui court sous les jupes de son papa dès qu’il a un problème. Pas besoin de se mélanger avec ce genre de personnes ». Elle a sûrement mal tourné, en fait on a plus jamais eu de nouvelles après cet incident. Ed et moi sommes restés comme deux doigts de la main jusqu’à ce qu’il parte pour l’Australie pour ses études. Et qu’Andrea arrive dans sa vie. Puis qu’elle croise mon chemin par la suite.
LOVE FOR THE FIRST TIME - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Oui, il y a eu cette femme que j’ai connu à NYC il y a 2 ans. Brune aux yeux noisette, envoûtante et merveilleuse. Simple. Elle respirait le bonheur, la fraîcheur, l’innocence… C’est la seule à avoir percé mon cœur qui depuis toujours n’a jamais été touché par une quelconque femme. Peut être est-ce le goût de l’interdit ? Peut être est-ce l’inaccessible que me donne autant envie d’être auprès d’elle, d’avoir tant voulu l’avoir auprès de moi, pour moi, à moi seul. Andrea était une jeune (et fraîchement) divorcée, elle était venue au studio MURRAY pour se reconstruire suite à l’éclatement de son couple. Son mari était un goujat, un de ces connards qui entretiennent des liaisons depuis des années avec des nenettes plus jeunes puis qui s’étonnent que leurs femmes veuillent s’en aller. Enfin bref, elle était venue en détresse auprès de moi afin que je l’aide à vider sa colère et sa tristesse, mais aussi à se reconstruire en tant que femme, à reprendre confiance en elle. J’étais d’abord passé de la peine, à la fascination. Elle s’était relevée si facilement et cela en partie grâce à mon aide. Je n’oserais jamais dire que c’était peut être tout à fait grâce à moi. Ce fut d’abord quelques cours de danse ensemble, puis quelques verres après l’entraînement, puis quelques dîners. Bizarrement, ma maladresse avait l’air de la toucher, preuve de ma bonne intention. Puis à mesure que nous dansions ensemble, je me délectais de toucher sa peau, et j’étais empli de bonheur de la voir s’épanouir dans la danse, avec moi.
Puis sans raison apparente, elle m’apprit qu’elle avait reprit contact avec son ex-mari afin de « recoller les morceaux » m’avait-elle dit. Pour la première fois de ma vie, j’étais entré dans une colère noire. Je n’ai jamais pu exprimer la douleur et le désespoir que j’ai ressenti, car elle m’annonçait clairement qu’elle ne pouvait ou ne voulait rien de plus avec moi. Rejeté, incompris, nous avions pourtant partagé des bons moments, des baisers même, et plus... Evidemment il avait fallu que je fasse mon entêté à savoir si cela venait de moi, ou si vraiment c’était son choix. J’étais donc passé la voir un soir alors qu’il était présent. Quelle surprise. J’étais tombé de haut. Mon pote Edward, ce vieux Edward, n’était autre que l’ex mari d’Andrea. J’avais tellement pensé du mal de cet homme qui avait osé tromper cette merveilleuse femme. Mais je comprenais à présent pourquoi elle voulait retourner vers lui. Malgré tout, un homme a ses faiblesses. Je ne valide pas ce qu’il a pu faire, mais mis à par cela, Edward était un type vraiment bien. Il était entier et drôle. Je ne savais plus à qui en vouloir, et si au final je ne devais en vouloir à personne, mais à moi-même ? Et comme si c’était une évidence, quand Edward m’a présenté Andrea comme étant sa « femme », nous nous sommes tous les deux longuement regardé, en souvenir de tout nos moments passés, puis nous avons fais comme si de rien n’était. Nous étions devenus deux parfaits inconnus qui ne se connaissaient nullement. Tout ce qui c’était passé resterait un secret, un vieux souvenir. Pour ma part je ne comptais pas faire de mal à Edward, ni à Andrea. Elle semblait vouloir pardonner à Ed, lui redonner une deuxième chance et je ne pouvais pas leur refuser cela.
GOODBYE, HEY NEW LIFE - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Je n’ai jamais pu ressortir cette déception en moi et c’est ainsi que je me suis décidé à accepter la proposition de mon père : partir à Harvard afin d’y continuer mes études et me spécialiser dans l’art visuel ainsi que le théâtre. De plus nous avions récemment ouvert un studio à Boston, une occasion pour moi de prendre des marques et gérer quelques paperasses de l’entreprise à distance. J’ai toujours montré un intérêt pour les comédies musicales et le cinéma. Un vieux rêve de gamin, qui me semble possible d’atteindre en intégrant la prestigieuse école d’Harvard. Avec le tremplin que me procure le studio de danse MURRAY, il me serait possible de devenir producteur et ainsi produire de véritables spectacles. Ca m’a semblé être l’idée la plus rationnelle afin de me détacher de tout ce qui était arrivé à New York. Cette ville me rappelait maintenant que des déceptions. Après avoir passé les entretiens et les tests avec brio, je fis mes au revoir à toute la famille et déposais bagage dans ma nouvelle ville.
Harvard semblait être un nouveau souffle.