it's been a long time (william)

J’avais entendu que la crique de Castelo était l’une des plus belles criques au monde. Alors avant de terminer mon voyage, je voulais prendre le temps de passer y faire un tour. Une robe volante sur le dos, des sandales d’été, et une grande capeline sur la tête pour me protéger le cerveau de rayons UV trop violents. J’étais fin prête à me rendre à destination. C’est comme ça que je montais dans un taxi pour qu’il m’amène au plus près du lieu. Je prendrais le bateau ensuite pour être au cœur de la nature. Une fois dans le taxi, je sortais mon téléphone de mon sac à main et observa les dernières actualités sur ma famille qui se situait au Brésil. Même si j’étais en froid avec eux, j’aimais rester informé de tout ce qu’il pouvait se passer dans cette famille de dégénérés. Secouant négativement la tête, je rangeais mon téléphone dans mon sac quelques secondes plus tard, refusant d’en savoir plus, au risque de m’énerver encore plus contre eux. « Merci. Gardez la monnaie. » Je payais le taxi puis ouvra la portière du véhicule pour m’en extirper. La vue était splendide et l’air parfaitement respirable. Ça faisait du bien. Je fermais les yeux un instant et pris une profonde inspiration, comme pour gonfler mes poumons d’un nouvel oxygène indispensable. Si j’avais le choix, je resterais éternellement ici.

Loin des responsabilités familiales le jeune prince pouvait profiter pleinement de ses vacances. Ces derniers temps il ne se sentait pas très bien, il n’avait envie de rien. Ce n’était pas dans ses habitudes de se sentir ainsi. Même la photographie n’arrivait pas à le faire se sentir mieux, il n’arrivait même plus à obtenir ce qu’il voulait. Il était parti loin de tout afin de se ressourcer. Il était tellement accro aux règles et aux règlements qu’il ne pensait plus qu’à ça. Sa vie n’était régie que par ça. Il ne vivait plus, il ne vivait pas comme les jeunes de son âge. On lui avait souvent reproché d’être trop guindé mais ne pas pouvoir grandir comme les jeunes de son âge était sans doute ce qu’il lui avait manqué. Il avait dû grandir plus vite, sans doute trop vite. Il se prélassait au soleil en pensant à tout ça mais le soleil commençait à être insupportable. Il se leva et plongea dans l’eau.

J’arrivais au niveau de la crique. Plusieurs personnes se baignaient et étaient déjà en maillot de bain. Dommage que le lieu soit aussi touristique, il aurait mérité être plus invisible, comme un trésor caché qu’on essaye de préserver par-dessus tout. J’enlevais alors ma tunique de place, et posait mes affaires au sol, j’avais besoin de me ressourcer et ce n’était pas les quelques merdeux qui se trouvaient ici qui allait m’en empêcher. Je plonge alors dans l’eau, en apnée dans l’eau fraiche et chaude à la fois de cet endroit paradisiaque. Je restais un moment dans l’eau, puis me lassant rapidement, je retournais sur la plage pour parfaire un peu plus mon bronzage. Mon regard se posa alors sur une personne que je ne connaissais que trop bien mais que je n’avais pas vu depuis des années. Je m’avançais dans sa direction, un large sourire aux lèvres. « William ! » M’écriais-je peut-être un peu trop fort parce que deux touristes se tournèrent vers moi en me faisant les gros yeux.

Perdu dans ses pensées le jeune homme ne fit pas attention à ce qui l’entourait. Il était seul dans cette petite crique, il ne voulait pas se mélanger avec les touristes. Il entendait au loin le claquement des vagues contre les rochers alors qu’il était entrain de nager. Pendant un instant il était simplement un jeune homme de 27 ans, il n’appartenait plus à une famille royale. Il aurait souhaité que ce soit si simple malheureusement rien n’était simple dans sa vie. Il le savait dès que ses vacances étaient terminées il allait devoir continuer à faire bonne figure et participer à tout ce qui implique la royauté. Il n’en avait pas spécialement envie, il voulait être libre pour une fois et passer une année comme il le voulait et tranquille. Malheureusement ça ne sera sans doute jamais possible. Il fut sorti de ses réflexions par une voix, elle lui disait quelque chose mais il ne se souvenait plus d’où il l’avait entendu. C’est lorsqu’il se retourna qu’il vit la personne à qui appartenait ce visage. Eleanor, il ne l’avait pas vu depuis si longtemps. Eleanor ? Qu’est-ce que tu fais là ?