(meghan) lately all i wanna do is lay around with you and complain about the youth

@Meghan Harrison
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Sullivan était à l’entrainement de basket normalement. Je crois. Pas que je voulais nécessairement l’éviter, mais… ouais, j’voulais voir Meghan, pas lui. J’pense qu’on s’entendait mieux, lui et moi, depuis l’arrivée des bébés. Peut-être qu’il m’en voulait toujours pour Cléolya. J’en sais rien. Mais là, j’voulais juste passer ma soirée avec Meghan, avec mon âme-soeur. Parce qu’on ne se parlait plus beaucoup ces derniers temps, parce qu’on avait du mal à trouver du temps pour l’autre alors qu’elle faisait parti de mes priorités. C’est pour ça que je décide de frapper à sa porte d’entrée. Et quand elle m’ouvre, visiblement surprise de me voir débarquer à l’improviste, je lui offre un grand sourire digne d’un gamin de cinq ans. "Salut belle gosse. Je t’ai croisée sur la plage l’autre jour à la soirée Winthrop et j’ai été ébloui, j’voulais savoir si j’pouvais avoir ton numéro?" J’hausse les sourcils d’un regard amusé avant de la prendre dans mes bras pour un gros câlin et de déposer mes lèvres sur son front. "Ton homme est là? Tu me laisses entrer? Si t’avais des plans ce soir, t’annules, je suis désormais ta priorité." Ouais j’étais comme ça avec Meghan, tellement à l’aise que j’avais absolument aucun souci à m’imposer de la sorte. J’sais qu’elle ne m’en tiendrait pas rigueur de toute façon.

j’étais fatiguée, sincèrement. des prises de tête incessantes, de n’être jamais assez bien à ses yeux. j’avais l’impression que tout prétexte était bon pour me reprocher les choses. à croire qu’il ne me connaissait pas, que je n’avais jamais été comme ça et que c’était une surprise pour lui de découvrir que j’étais le genre de fille à oublier les choses, à me distraire trop facilement, à laisser mon esprit divaguer si rapidement qu’il m’était parfois impossible de me concentrer sur les choses. et ouais, j’en avais assez. assez de rester ici, de le voir vivre sa passion et grandir et d’avoir quasiment une interdiction d’hypothétiquement faire quelque chose qui pourrait me plaire. alors ouais, quand il partait pour son entraînement, quelque part, j’étais soulagée. parce qu’au moins, j’aurais le loisir d’être un peu seule. ouais, enfin pas pour longtemps. des coups contre la porte et je me dirigeais vers celle-ci découvrant alors elliot face à moi. amen. typiquement ce dont j’avais besoin en fait. « ça dépend, les enfants vous gênent beau blond ? » que je répondais amusée, mes bras venant entourer son cou comme s’il y avait une éternité que je ne l’avais pas vu. « il n’est pas là, tu peux entrer, et mon seul plan de ce soir, c’est toi » j’refermais derrière la porte derrière nous profitant que tu me tournes le dos pour te grimper dessus comme une enfant. « ta meuf va pas criser que tu sois là ? »

Je débarquais chez toi avec une phrase d’accroche débile et clichée à souhait mais j’savais que ça te ferait sourire. “Disons que c’est pas ce que je préfère, mais si c’est le prix à payer pour te conquérir, je ferai le sacrifice.” Et je lâche un petit rire quand je réduis la distance qui nous sépare encore et la prends enfin dans mes bras. Les tiens entourent ma nuque pour me retourner mon étreinte et... ouais, j’me sens enfin complet, c’était exactement ce dont j’avais besoin. Toi. Tu me manquais beaucoup trop, en fait. “Ouuuh, je suis ton ‘plan du soir’ ? Arrête j’vais finir par croire que tu me fais des avances.” Un baiser planté sur ton front et tu me laissais entrer chez toi. La dernière fois que j’étais venu ici, c’était après le Spring Break, quand on s’était engueulés. Bon, y’avait eu ta baby shower aussi mais tous les deux, la dernière fois, c’était pas très joyeux. J’espérais qu’aujourd’hui serait beaucoup mieux. Alors j’avance dans le salon et tu me sautes sur le dos. Je passe mes mains sous tes cuisses pour te maintenir en place sur mon dos et me balade dans la pièce. “Non, elle est cool t’inquiète, elle comprend que je puisse avoir des amis.” Je crois. J’sais qu’elle est jalouse mais bon, elle est intelligente et rationnelle également. “Et toi? Sullivan va encore te quitter s’il rentre et me voit dans ton canap?” D’ailleurs, je m’allonge dans le canapé, sur le ventre pour que tu restes allongée sur mon dos. “J’ai pas eu mon année.” que je lâche, assez las. J’suis ni désolé ni attristé ni surpris ni désemparé. C’est juste... un fait.

j’dis pas qu’elle a l’air du genre à te taper des crises phénoménales mais je ne la connais pas. en fait, je l’ai croisé qu’une fois, à cette fameuse soirée sur la plage et avant ça, j’crois pas que tu m’en ai réellement parlé alors ouais, pour le moment, je suis un peu sceptique même si forcément, vu que t’as l’air heureux, je suis heureuse pour toi. « wow, ça c’est une vraie preuve d’amour. j’crois que je vais t’épouser sur le champs » ouais, enfin pas sûre que sullivan soit ravie de m’entendre dire ça mais dernièrement, la moindre de mes paroles étaient capable de l’offenser alors très clairement, quand il était là, j’avais plutôt intérêt à marcher sur des oeufs si je ne voulais pas déclencher la prise de tête du siècle. « qui dit que je ne suis pas en train de t’en faire ? » que je rétorque haussant les sourcils de manière suggestive. mais qu’importe, on a toujours été potes toi et moi. même du temps où j’étais libre comme l’air, t’as jamais réellement posé les yeux sur moi, tu me feras pas croire que t’es rien qu’un peu intéressé, je sais que ça n’a jamais été le cas. bref, accrochée à ton dos, je te laisse nous guider dans l’appartement que je ne possède que grâce à holly alors que tu parles légèrement de vega. « ouais, elle a l’air un peu possessive quand même » crois pas que j’ai pas remarqué sa manière de s’accrocher à toi ou les regards qu’elle m’a lancé quand j’étais là. « oh, avec lui, tu sais, j’serais même pas étonnée » et c’est d’une façon un peu amer que je lance mes mots mais ouais, ces derniers, j’crois que j’ai un peu de mal à le supporter. et il pèterait clairement un câble s’il voyait notre position là. y a aucune arrière pensée mais j’suis allongée sur ton dos et ça lui plairait pas, je le sais. « oh, bienvenue au club » je l’ai encore dit à personne -probablement parce que lire la déception dans le regard de sullivan c’est la dernière chose que je veux au monde- mais puisque t’es honnête, je le suis. « tu retapes ou tu arrêtes ? » parce que moi, j’crois sincèrement que je vais laisser tomber.

"Ah carrément, m’épouser? J’suis pas un mec facile moi tu sais?" Je t’adresse un petit clin d’oeil amusé. Genre, moi, j’suis pas un mec facile. La blague. "Ton futur mari risque d’être jaloux tu sais?" Si tu me faisais des avances. Non puis de toute façon, on était pas ça nous, on n’avait pas ce genre de relation. On avait toujours été des amis, rien que des amis. Tactiles, fusionnels, des âmes soeurs. Ames soeurs amicales. Sans ambiguïté. Je roule des yeux quand tu réponds à mes mots concernant Vega. "Oui, elle l’est. Normal en même temps, quand t’attrapes Elliot Maxwell, tu veux pas le lâcher." Quoi? Je me jette des fleurs? Ouais, peut-être. J’le pense pas en réalité, mais c’est pour alléger l’atmosphère, te faire rire un peu après des dernières semaines difficiles. J’ai hâte que tes bébés soient hors de danger, que je puisse prendre Addison dans mes bras, la sentir me serrer les doigts et gazouiller. "Elle est possessive oui, mais… ça me dérange pas. J’crois que je suis pareil avec elle, étrangement." Parce que j’l’aime, Meg. Et j’sais que je t’ai déjà dit ça pour Cléo y’a pas si longtemps mais… c’est toi qui m’a dit que je devrais ouvrir mon coeur non? J’essaye de suivre tes conseils. Et la première fois n’était pas la bonne, mais peut-être que celle-ci le sera. Seul l’avenir nous le dira. J’voulais pas trop réfléchir sur la question pour l’instant en fait. J’voulais juste laisser la flemme me gagner et rester cloitré sur ce canapé avec toi sur moi. Elle m’avait manquée, cette proximité. Bienvenue au club? Quoi? T’as pas eu ton année non plus? J’hausse les épaules. "J’en sais rien Meg." Clairement, je sais pas ce que je fais. "Et toi? Et comment ça se fait que t’as pas eu ton année?" Comme quoi, qui se ressemble s’assemble au final. On était vraiment pareil, toi et moi.

« t’as cru j’étais une fille facile ? » je levais les yeux au ciel avant d’esquisser un sourire amusée. j’sais bien que si je te demande de m’épouser, tu le ferais. d’autant plus si je te met au défi mais.. j’vais pas me risquer à ruiner ta relation et la mienne par la même occasion donc on laissera plutôt ça à l’ordre de la plaisanterie. « lequel ? toi ou sullivan ? » j’plaisante mais ouais, j’sais bien que c’était typiquement le genre de truc qui ne ferait clairement pas rire sully. disons que son humour était très limité, d’autant plus sur ce genre de sujet. « tu devrais faire attention, c’est une jolie fille elle aussi. populaire et youtubeuse, tu pourrais te la faire voler rien qu’en clignant des yeux » parce que ouais, je me suis renseignée un peu. t’es mon ami et j’voulais savoir qui était cette vega. alors forcément, j’suis tombée sur son blog, sa chaîne et ses millions d’abonnés. t’as vu les choses en grand toi, tu pars dans le famous comme ça. « t’es possessif avec tout le monde maxwell » y compris avec moi. alors ouais, j’crois que dans le fond, t’étais juste le genre de personne qui n’aimait pas partager que ça soit ses potes ou sa petite amie. « la question est plutôt, par quel miracle j’aurais pu l’avoir ? » j’prends ça à la légère parce que concrètement, je m’en fiche. les études ça n’avait jamais été mon truc et j’ai eu beau m’impliquer dans toutes mes activités extra scolaires, les cours en eux même, j’avais pas réussi. puis j’avais été enceinte et j’crois que les révisions étaient juste passés à la trappe. « l’dit pas à sully ok ? il me prends déjà assez la tête comme ça et il serait capable de dire que j’ai fais exprès »

"Bien sur que non t’es pas une fille facile, je t’aurais pécho depuis longtemps si tu l’étais. T’as vu comment je galère là? Des mois et des mois que je rame avec toi. Et puis soudainement, tu insinues vouloir m’épouser? Tu joues avec mon coeur, Meghan, c’est pas fairplay, sors-moi de la friendzone une bonne fois pour toutes." Je feins une mine blessée, une main sur le coeur comme s’il me faisait réellement mal. Mais j’pouvais pas rester sérieux plus de deux secondes face à ma connerie alors je riais quelque peu et me laissais tomber sur le sofa. Et j’hausse un sourcil curieux et surpris. "T’as fait des recherches sur ma meuf?" Genre, tu sais que t’aurais pu me poser directement les questions? Je t’aurais répondu. "Mais ouais, je sais. En fait, j’crois que j’attends juste que ce jour arrive. Elle trouvera mieux." Obligé. Comme tu dis, elle était populaire et connue, elle avait quarante mille gars à ses pieds. Mais ouais, t’as raison, j’suis possessif avec tout le monde, j’y peux rien, c’est ma nature égoïste qui ressort. J’ai besoin d’attention moi, c’est pas ma faute. C’est comme mon échec scolaire, c’est pas ma faute. Bon, ça, si. Un peu. "Je parle même pas à Sully, Meg, t’inquiète. Tu vas faire quoi toi?" Parce que moi, j’ai pas envie de continuer. J’en ai ma claque d’Harvard en fait. D’être là où j’veux pas être.

puis je sais pas, peut être que j’avais honte quelque part. honte d’avoir réellement ratée mon année, de ne pas réussir à m’en sortir dans les cours, de pas être à la hauteur. je le savais avant même de venir ici au fond. être assidue c’était pas mon truc. j’étais incapable de me concentrer, incapable de bosser correctement et sans sullivan, j’aurais jamais été acceptée. puis j’sais pas, la psycho c’était pas mon truc, c’était un choix par défaut alors quoi ? j’étais juste nulle et j’étais fatiguée d’essayer. « je préfère te voir ramer, ça me prouve à quel point tu me veux » que je répondais d’un sourire même si je savais parfaitement que tout ça n’était que de l’ordre de la plaisanterie et qu’on possédait la relation la plus platonique qui soit. « moi ? non, jamais. j’aurais pas osé. » que je répondais un sourire innocent venant étirer mes lèvres. « dis pas n’importe quoi maxwell ou j’te mord » sans la moindre hésitation. fallait sincèrement que t’arrêtes de te rabaisser tout le temps. probablement que si on avait pas eu nos vies bien rodées j’aurais pu craquer pour toi, qui sait ? « je sais pas.. j’ai envie de rien en fait. y a aucun cursus qui m’intéresse, j’ai pas de passion, rien.. » juste le néant. est-ce que j’allais devenir mère au foyer ? putain, j’espérais tellement pas. mais à côté de ça, j’voyais rien susceptible de me plaire pour que je dirige ma vie dedans alors ouais, c’était merdique comme situation et ouais, j’en avais marre. « j’voudrais être.. un super espion, une totally spies mais j’me fais recaler à chaque fois »

On s’en émerveille à chaque fois mais... ouais, c’est dingue d’être aussi similaires. Enfin, toi t’as eu des enfants et tu vas te marier. Pas si similaires que ça en fin de compte. Ou du moins, plus autant qu’avant. Pourquoi j’avais l’impression que toi t’avançais alors que moi j’faisais toujours du sur place dans ma vie? Je soupire, visiblement agacé par cette situation. Je zappe même un peu le sujet Vega pour l’instant. C’est ce que tu me dis sur les études qui m’interpelle. « Je suis pareil. Même situation que toi. Rien qui me plait, j’suis là parce que mes parents m’ont foutu là y’a six ans. Je veux partir, mais je saurais pas quoi faire d’autre. » Et s’il te plaît, ne deviens pas mère au foyer bonne qu’à s’occuper des gosses, faire la lessive, passer l’aspirateur et faire de bons gâteaux. J’veux pas te perdre, je veux pas perdre ma Meghan. « J’crois que j’aurais kiffé être un détective privé. Mais ça c’est la voie de ma soeur. » Qui va d’ailleurs quitter Harvard pour s’occuper des gosses de son mec et ouvrir son cabinet. Comme quoi, tout le monde avance et grandit. Sauf moi. « J’ai peur, Meg. » que je souffle en me redressant un peu, à demi-allongé sur le canapé. « J’ai peur de devenir adulte, j’veux pas. J’vois tout le monde autour de moi se marier, avoir des gosses, trouver un taf. Je veux pas. » Et ça, j’en parle pas vraiment, à personne. Mais ouais, j’crois que c’est mal plus grande peur. Perdre ma liberté. Devoir arrêter de vivre ma vie comme je l’entends. Et ça a déjà commencé. Avec Cléo, avec Vega. Je devais penser à l’autre et pas qu’à moi. J’suis plus tout seul maintenant. Et j’redoute le jour où Vega voudra plus, parce que j’suis pas sur de pouvoir le lui donner.

j’y apporte une touche d’humour parce que je me rends compte que quelque part, c’est misérable. misérable de ne pas avoir d’ambition, pas de voie vers laquelle se tourner. c’est frustrant aussi. parce qu’en étant dans un endroit comme harvard, on était totalement entourés de personnes sachant depuis des années ce qu’ils feraient de leurs vies. alors au milieu de tout ça, j’avais juste l’impression d’être la brebis égarée, de ne pas y avoir ma place. qu’est-ce que j’étais censée faire dans tout ça ? c’était une question qui tournait souvent en boucle dans ma tête. alors ouais, ne pas avoir mon année n’était pas un étonnement pour moi. j’avais raté bien trop de cours, avait passé mes examens sans forcément me pencher sur les sujets et.. j’avais pas de facilité. alors ouais, j’avais juste foiré au point d’en avoir honte et de ne pas le dire à mes proches. « tu t’rends compte qu’on est deux personnes totalement pathétique ? » j’esquisse un léger sourire mais y a sûrement une part de vérité derrière ça. ça rend les choses encore plus triste. « rien ne t’empêche de te lancer si c’est ce que tu veux aussi » puis toi, au moins, y a quelque chose qui te plaît. c’est pas mon cas. « tu crois que c’est ce que je voulais ? » j’pousse un soupir quittant ton dos pour m’asseoir convenablement. « j’ai pas d’avenir et je serais probablement la pire mère de tous les temps » j’crois qu’on pouvait faire mieux en terme d’espérance. j’passais une main dans mes cheveux réfléchissant quelques secondes. « j’aime bien les photos. pas les prendre mais être dessus. j’en ai fais un peu mais.. t’aurais du voir l’état de sullivan, c’était comme si j’avais dépassée les bornes alors j’crois que ouais, j’ferais juste jamais rien de ma vie » aussi triste que ça puisse être.