STORY OF MY LIFE
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C'est une matinée d'avril que Riyaaz Yimlul Abed fus né, à l'aube d'une journée qui s'avèrait être l'une des plus belles des vies de ses parents; mais qui finis par être pluvieuse, au sens littéral. Ce sera le début d'une longue vie pleine de santé, de bonheur et de succès aux yeux de son père, qui avait choisi ce second prénom à Riyaaz et qui, au jour d'aujourd'hui, l'appelle toujours par celui-ci. « Yimlul », qui à son sens le plus pur signifie « celui qui est blanc » (coïncidence?), est un prénom commun au sein du rare hameau berbère de Tlemcen dans lequel il a grandi, un prénom qui est en réalité lié à la bonne augure, la chance, et la santé. Fils d'un opticien réputé à travers le pays et ayant travaillé avec de nombreux présidents et ministres dans le passé, ainsi que d'une des agentes immobilière les plus prisées de celle qu'on appelle la « Médine de l'Occident », Riyaaz fus chanceux de grandir dans un environnement ou la pauvreté et le malheur n'était que rares coutûmes. Longtemps avait-il pensé que la vie était parfaite pour tout le monde, et que tous les enfants vivaient une enfance aussi choyée que la sienne. En revanche, alors qu'il n'avait que six ans, ses parents prirent la décision de prendre le large (littéralement) et de s'en aller de l'autre côté de l'Atlantique, accostant à Nice, prenant un vol sans retour vers la Ville Lumière. Le rêve américain, il ne l'avait jamais vécu, mais ils comptaient bien mettre leurs quatre enfants dans la meilleure des positions pour le vivre.
Malgré leur expérience, diplômes, réputations et, il fallait le dire, argent, la transition vers la France ne fut pas des plus faciles. Évidemment, Riyaaz et sa famille ne faisaient tout de même pas partie de la classe moyenne et vivait toujours dans des quartiers huppés de la capitale française, mais force était de constater que le succès semblait subitement infiniment plus dur à atteindre. La mère de Riyaaz fus forcée à changer d'emploi et se convertit en traductrice, elle qui était une polyglotte pentalingue de par son passé dans le secteur immobilier. Son père garda son emploi d'opticien, mais eus une chute de clients et fus forcé de quitter sa vie de clinique, afin de travailler comme médecin généraliste dans les banlieues parisiennes. Peu importe le statut social et le salaire annuel de ses parents, leurs enfants semblaient toujours être la priorité numéro un, malgré les disputes qui semblaient créer une certaine rupture sentimentale entre le couple. En effet, aux yeux de Riyaaz, ce changement qui avait chamboulé la vie de toute la famille avait produit une certaine aura nauséabonde, toute inverse à celle qui était attendue à un fils que l'on avait dénommé Yimlul. Alas, à l'âge de douze ans, Riyaaz appris la nouvelle de séparation entre ses deux parents de par son père, en larmes à l'idée d'avoir à faire face tant de problèmes seul; car en effet, madame Abed avait, elle, décidé de mener sa propre vie sans avoir à se préoccuper d'un quelconque problème liée à ses enfants, qu'elle portait pourtant toujours dans son coeur.
Son enfance et adolescence, en dépit de ses nombreux tourments et péripéties (qui n'équivalent en rien à la misère que certains de ses amis d'enfance eut à rencontrer) fus conclue par une lettre, qui elle détaillait les conditions à maintenir afin de préserver son acceptation au sein de l'Université Pierre-et-Marie-Curie, l'un des établissements les plus prestigieux de l'Hexagone. Il y étudia la chimie, un domaine qui le passionnait de par son intérêt envers la composition de chaque chose avec laquelle il interagissait sur une base quotidienne. Bien sûr, cette courte description aide un peu à romancer la chimie, qui semblait désintéresser une majorité des étudiants d'autres concentrations, mais l'intérêt de Riyaaz y résidait. En revanche, la nouvelle de la fusion imminente des différentes universités de la Sorbonne, de Paris et de Pierre-et-Marie-Curie créèrent un certain désintérêt et désarroi chez Yimlul, qui décida de tenter sa chance vers les États-Unis, avec des encouragements évidents de son père vieillissant. « Sois-pas stupide, t'as rien à perdre », lui avait-il dit, d'une façon à la fois plus convenable mais dans un français évidemment moins aiguisé et « naturel ». Sans surprise, il fut rejeté par son premier choix aux États-Unis, le Massachussetts Institute of Technology, ainsi que de nombreux autres collèges du pays, à l'exception de Harvard (où ironiquement, deux de ses frères et soeurs étudiaient et où sa mère avait obtenue son doctorat) et de Johns Hopkins. Après une longue période de débat avec son père, qui était convaincu que JHU allait être un meilleur choix et pouvait ouvrir plus de portes, Yimlul décida finalement de transférer à Harvard, où il étudiera la chimie et le latin quelques semaines après le Summer Camp.