« Meine sehr geliebte Eugenie,
Cela fait bien longtemps que je vous aie pas écrit. J’en suis des plus désolé, je vous l’assure. J’espère que vous vous portez bien et que les choses se passent a merveilles dans votre demeure parisienne.
Je dois vous avouer que notre dernière conversation m’a un peu laisse perplexe et sous le choc. Je suis ravi d’entendre pour vos fiançailles et espère du plus profond que vous êtes heureuse.
Au plaisir de vous revoir bientôt,
Votre amiable Xaver. » Parfois vous rencontrez une personne qui vous change radicalement, qui retourne votre monde dans un sens que vous ne l’aurez jamais imaginé. Puis vous en tombez amoureux et tout change, jusqu’au jour, ou cette personne vous fend le coeur a jamais. Je regarde la lettre dans mes mains, et toutes les autres que je lui avais envoye depuis maintenant deux ans. Soudain, j’entends quelqu’un entrer dans ma chambre. Surement une des domestiques qui vient déposer le thé, je n’y fais pas vraiment attention.
“Tu devrais arrêter de te torturer ainsi.” Je sursaute et je retourne pour voir qui venait d’interrompre mon moment de solitude, ma soeur Maria. Pourquoi ça ne m’étonne pas? Je l’ignore reportant mon attention sur sa dernière lettre.
« Cher Xaver,
J’apprécie énormément le cadeau de votre famille pour mes fiançailles. Remerciez votre chère mère de ma part. Je lui enverrai une lettre de remerciement plus tard.
En ce qui nous concerne, j’ai apprécié chacun moment où nous avions été ensemble, aux galas, bals et autres festivités. Cependant, à partir de maintenant, nous ne pouvons plus nous voir. J’ai joint à cette lettre un paquet avec toutes nos lettres. Je suis réticente de la manière dont notre relation se termine. J’espère du fond du coeur qu’un jour, vous trouverez quelqu’un qui vous complétera et vous rendra heureux.
Adieu,
Eure geliebte Eugenie. » Je connais ces mots par coeur à présent. A force de relire encore et encore cette lettre depuis deux semaines, les mots ont finit par s’imprégner en moi. Je soupire déposant la lettre sur mon bureau et me tournant vers ma grande soeur.
“T’es venu pour me dire ça, où tu veux quelque chose de spéciale?” lui demandai-je sur un ton sec. Je n’étais pas vraiment d’humeur sociale ni joyeuse depuis qu’Eugenie avait décidé de rompre tout contact avec moi. Ma soeur vient s’agenouiller devant moi prenant mes mains dans les siennes.
“Franz il faut que tu passe outre cette fille. Elle te fait souffrir et je n’aime pas voir cette petite tête de la tienne avec un air triste.” Un faible sourire s’affiche sur mon visage. Maria où l’art de réconforter quelqu’un. Je suis le seul fils d’une famille de quatre enfant. J’ai deux grandes soeurs et une petite, mais Maria a toujours été celle dont j’ai été le plus proche hormis notre grande différence d’âge. Nous avons dix ans, si c’est même possible cela, dans notre famille en tout cas. Maria a toujours été là pour s’occuper de moi quand Mère ne pouvait pas le faire, pour être sure que je ne faisais pas de connerie, à m’apprendre les bonnes manières et l’étiquette d’une famille royale. Elle a plus eu un rôle de Mère que ma propre Mère. Je baisse les yeux alors qu’elle ajouta.
“Bon arrête de faire le mou. Mère veut te voir.” dit-elle en se levant et ébouriffaient mes cheveux. Même a 28 ans, elle peut toujours être gamine quand ça vient à moi. Je me lève et sors de ma chambre et me rendit dans le salon.
“Mère, vous vouliez me voir.” Je crois que je n’ai jamais été aussi droit devant cette femme. Ma mère était très intimidante et cela dans tous les sens. Beaucoup de personne la respectait y compris moi. Je reste là en attendant une réponse de sa part.
“Oui, assied toi s’il te plait.” J’exécute instinctivement. Quand on grandit en tant que le seul fils de la famille royale allemande, prétendant au trône – s’il existait encore-, on apprend a faire beaucoup de sacrifice dans la vie, et a obéir comme jamais a ses supérieurs. Je ne sais pas trop a quoi m’attendre. Pourquoi voulait-elle me voir? Je n’avais rien fait de mal. Mes notes au lycée était impeccable, premier de classe, aucune faute de comportement. Oui, je suis un peu le parfait élève. Populaire, premier de classe, riche, fils de lignée royale. Ouais fin, vous voyez le genre. J’étais dans ma dernière année. L’année prochaine je ferais mon service militaire avant d’aller dans les universités auxquelles j’avais envoyé des candidatures. Il s’agissait des plus prestigieuses qu’il pouvait exister dans ce monde, Cambridge, Harvard, Yale, McGill, Princeton. Je ne voyais vraiment pas de quoi ma mère voulait me parler.
“Comment vas-tu Xaver?” Surpris par la question de ma mère, je ne réponds pas directement.
“Très bien Mère, merci. Et vous? Comment allez-vous?” Formalité distincte, comme toujours. Je ne sais pas pourquoi j’étais comme cela avec elle. Peut-être parce que ma mère m’a toujours intimide et que je l’ai toujours respecte.
“De même, merci.” me répondit-elle avec un petit sourire. Cela faisait longtemps que je ne l’avais pas vu avec ce sourire-la. Depuis que Père était mort, Mère ne montrait presque jamais un visage joyeux. Ce sourire était un bon signe du moins je crois. Nous avions tous été choque par la mort de mon père, ayant chacun fait son deuil de notre cote. Je n’avais pas besoin de vous dire que de voir un sourire sur le visage de ma mère me rendit heureux.
“Xaver, tu sais, cette fille, Eugènie, elle n’a jamais voulu te faire du mal.” Pourquoi parlait-elle d’Eugènie? Je baisse les yeux. Je ne veux pas en parler. Eugènie est la arrière-petite-fille du Général de Gaulle, noblesse française. Nous nous sommes rencontre lors de rallyes il y a 3 ans de cela. Puis, nous avons écrit des lettres, cela peut vous sembler très ridicule vu l’âge dans lequel nous vivons. Cependant, cela avait été notre truc à nous. Puis, je suis tombée amoureuse d’elle, et tout avait change.
“Comment pouvez-vous en être sure? Elle s’est fiancée sachant mes sentiments pour elle. Elle m’a demandé de rompre tout contact avec elle. Elle m’a demande2 de l’oublier.” La dernière partie de ma phrase était sur un ton colérique. Soudain, ma mère pose sa main sur la mienne. Elle ne l’avait pas fait depuis que j’avais dix ans. J’ai l’impression que cela fait une éternité que j’ai été proche d’elle. Ma maladie, son travail, la maladie de père. Tout avait fait que nous n’étions plus si proche qu’avant et pourtant, je me sentais rassure avec sa main sur la mienne.
“Elle le fait pour ton bien. Il ne faut pas que tu l’oublies mais que tu passes outre cet événement. Elle doit être heureuse avec son fiancé, et elle veut la même chose pour toi.” Surement, je ne sais pas trop. Cela faisait plus mal qu’autre chose en vérité.
“Vous avez raison. Je devrais arrêter de me morfondre dans mon coin.” lui répondais-je.
“Je te préfère largement avec cet esprit la.” dit-elle sur un ton léger. Cela faisait tellement longtemps que j’avais pas eu une discussion telle quelle avec Mère. J’espérais que les choses n’allait pas changer. Je voulais que les choses redeviennent comme avant, même si c’était impossible. Cependant, je savais qu’a partir de maintenant les choses ne pouvaient qu’aller en meilleure.
“Au faite, tu as reçu des réponses d’Universités?” Elle change de sujet. Ca ne me dérange absolument pas. Je hoche la tête acquiescent.
“Oui, j’ai reçu une réponse de Harvard. J’ai été accepte.” Je vois un grand sourire s’afficher sur son visage.
“C’est super. Il va falloir fêter cela. Je vais appeler le cuisinier pour faire un grand diner ce soir. Et toi, va te préparer. Père aurait été plus qu’euphorique d’apprendre cela.” J’ai laissé échapper un petit rire. Je n’avais jamais vu ma mère dans cet état depuis longtemps. Mes grandes soeurs avaient déjà toutes finies leurs études. Il n’y avait plus que moi et ma petite soeur, les derniers de la famille Von Hohenzollern.
“D’accord.” Je me lève alors et me dirige alors vers la porte.
“Xaver..” Ma mère m’interpelle. Je me retourne pour la regarder.
“Tu me promets qu’une fois a Harvard, tu ne vas plus penser a Eugènie. Il faut que tu profites de ta jeunesse. Je ne veux pas que tu passes a cote de quelque chose.” A nouveau. j’acquiers avec un hochement de la tête. Tout le monde semblait s’inquiéter pour moi a cause de cette histoire. Eugenie avait vraiment été la seule et unique fille qui avait compte pour moi, la fille a qui j’aurais pu offrir la lune, et elle avait tout jeté pour un autre homme. Puis je sors du salon et me dirige vers m chambre. Je prends mon cendrier et mon briquette et brule chacune des lettres. Ca fait mal certes, mais Mère avait raison. J’allais finir par passer a cote de quelque chose de bien. C’est pour cela que j’étais parti a Harvard pour étudier la Politique. Loin de la France, de l’Allemagne, loin de tout souvenir. J’allais rendre ma mère heureuse à nouveau. Ce sourire qu’elle avait sur son visage le jour où je lui avais annonce pour mon entrée, je n’allais plus jamais l’oublier. Je voulais le voir pour toujours.