j’avais promis de le faire alors je me lance. aujourd’hui débute le challenge
une semaine pour une vie. pour ceux qui ne connaissent pas, j’ai donc cinq jours -et par conséquent cinq articles- pour synthétiser vingt trois ans d’existence. c’est partie
welcome in my world.#01 - on débute forcément quelque part j’ai longtemps réfléchis à comment exposer les choses, comment raconter sans forcément partir dans n’importe quoi ou des détails dont tout le monde se fout mais.. dans la finalité, il s’agit de ma vie. alors même si les détails peuvent sembler insignifiant, moi j’ai envie de parler de ce que j’aime, de ce qui m’a marqué, de ce qui m’a blessé, de tout ce qui fait qu’aujourd’hui je suis cette personne. alors pour le jour un, je vais axer sur le premier évènement vraiment marquant de ma vie.
mon déménagement. je sais, tout le monde déménage un jour ou l’autre mais quand on a tout juste onze ans et qu’on apprends que non, on ne va pas juste partir dans la ville voisine mais clairement changer de pays -qui plus est, les états-unis- c’est quand même assez marquant. je crois me souvenir que ma première question était « comment je vais parler aux autres ? » parce que ouais, à Ermoúpoli, on parle grec. mais dans la finalité, entre les préparations, les cartons et tout le reste, je crois que je n’ai pas vraiment eu le temps de m’y attarder plus que ça. et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, j’étais en nouvelle orléans. premier regard et premier coup de foudre avec cette ville. entre le quartier français, les habitations atypiques et l’ambiance jazz, je peux dire que j’ai rapidement été fascinée par cette manière de vivre. mais pas le temps de s’y habituer, c’était déjà le moment de faire face au collège, aux gens de mon âge et à la barrière de la langue qui dans la finalité était un vrai handicape. j’ai passé les premiers mois plutôt en retrait, observer, écouter, comprendre. m’exprimer surtout à travers les gestes et je crois que mon plus grand soutien dans tout ça, c’était maddox. c’est le hasard qui a fait que je me suis retrouvée à côté d’elle pour chaque cours, le hasard qui a lui aussi décidé que je vivrais juste en face de chez elle. alors même si on ne se comprenait pas par la parole, on se comprenait par les mots. et parfois, on restait chez moi à bouquiner, jouer, tout ça sans prononcer un mot et je crois que c’est comme ça qu’on est devenues amies. parce qu’elle est la première qui m’a donné l’impression qu’il n’y avait plus de barrière. et pour ceux qui se posent la question, treize ans plus tard, maddox est toujours ma meilleure amie.
#02 - grandir ça craint la plupart du temps. deuxième jour. deuxième partie. cette fois, on va parler de mon entrée au lycée. pour beaucoup de personnes, c’est important. pour moi, ça l’était aussi. j’avais quinze ans, j’étais jeune mais comme la plupart des gens de mon âge, j’avais l’impression d’être une grande. de devenir adulte et de gagner mon indépendance. c’est là qu’on commencé les premières conneries, les sorties en douce, les grosses soirées et surtout mon entrée dans le top du lycée. parce que oui, je faisais partie des populaires. naturellement sans que je ne sache vraiment le pourquoi du comment. c’est à ce moment que j’ai vraiment commencé à sympathiser avec jax. un an de plus que moi, habitant pas si loin mais avec qui la communication n’avait jamais été vraiment établie. des sourires en se croisant dans la rue, des brèves salutations, rien de bien dingue. mais faut croire que se retrouver à manger à la même table, tous les jours, accompagnés des même personnes, ça forge les liens. le plus populaire, la plus populaire, vous faites le lien ? je crois que dans le fond, c’était devenu logique pour tout le monde qu’on termine ensemble. si bien que c’est aussi devenu logique pour nous.
jaga. c’était comme ça que tout le monde nous surnommait. le couple parfait, à la tête de la chaîne alimentaire que sont les adolescents. jax, mon premier amour. à cet âge on croit à tord être invincible, être plus fort que le reste. la réalité est en vérité plutôt triste. jax, c’était typiquement le genre de mec se croyant tout permis. aucune limite, aucun contrôle, peu de respect. bêtement, je m’étais dit qu’il finirait par changer. pour moi, par amour. m’a t-il seulement réellement aimé ? cette question m’a hanté un temps infini. j’ai accepté beaucoup de chose pour lui -sûrement trop-, regardé en retrait chaque écart, chaque affront, chaque blessure. et pendant trois ans, je me suis persuadée qu’il serait celui avec qui je finirais mes jours. trois ans c’est long. beaucoup trop long quand finalement, on tombe de haut.
#03 - les erreurs, c’est sûrement ce qui nous forgent. pour ce troisième jour, je vais parler de jax. puis de maël aussi. parce que les deux m’ont marqués à leurs façons. y avait.. un an. ouais, un an qu’on avait quitté le lycée, qu’on était diplômés jax et moi. toujours ensemble mais avec une relation de plus en plus fragile. c’est aussi à ce moment que j’ai choisi de lancer mon blog et ma chaîne youtube. c’est d’ailleurs ce qui m’a considérablement rapproché de maël, petit frère de mon petit ami. les points communs, les rires, cette complicité si évidente. parfois, je me demandais pourquoi est-ce que jax n’était pas un peu plus comme lui. les choses auraient probablement été plus facile dans ce sens-là mais.. bref. c’est étrange ce que je vais faire parce que je n’en ai jamais parlé à personne alors dans le fond, c’est une confession. confession à tout mes followers qui finira forcément par leur revenir à eux deux. je m’excuse d’avance si je blesse quelqu’un, vraiment. avec jax, les choses n’étaient pas au beau fixe. il était la même personne, sans perspective d’avenir, sans but, toujours dans l’excès. et c’est une soirée qui a tout changé. j’avais décliné l’invitation, trop occupée par le tournage de ma vidéo mais jax, il y est allé. moi, j’étais en compagnie de maël, peaufinant des détails, le scénario et c’est là que j’ai reçu
cette vidéo. jax, sûrement bien trop alcoolisé, en compagnie d’une fille lambda. alors non, je vous arrête de suite, c’est pas une question de tromperie, puis c’est beaucoup trop cliché. non, lui, il s’amusait juste avec ce jeu à la mode. les body shots. et la blonde, elle était devenu le bar et moi, j’avais la gerbe de regarder ça. pourtant, on avait eu cette conversation des milliers de fois. les limites, le respect. j’crois que c’est là que j’ai vraiment eu le déclic. que j’ai décidé ne plus pouvoir supporter ça. j’avais la rage, vraiment. à en devenir dingue tellement j’étais offusquée par son comportement et c’est là que ça a dérapé. maël il était à côté, à chercher les bons mots et moi, je l’ai juste embrassé. comme ça. peut être par vengeance, peut être par pulsion, qui sait ? le baiser s’est transformé en étreinte et cette fois, c’est moi qui ait dépassé les limites. ni plus ni moins.
#04 - y a forcément un moment où l’on doit avancer. je vais rester dans le même espace temps parce qu’en soit, c’était sûrement les choses les plus marquantes de ma vie. j’avais merdé. considérablement merdé. trompé mon petit ami avec son frère et instaurer une relation plus qu’étrange avec ce dernier. j’ai demandé pardon, je savais que c’était une erreur, qu’on aurait jamais du faire ça et le pire étant sûrement que je lui avais volé sa première fois, alors si tu lis ça maël, pardonne moi. puis c’est jax que je suis allée voir. pour être honnête ? pas vraiment. vous pouvez dire que c’est un manque de courage, de la lâcheté, ce que vous voulez. c’était surtout pour respecter cette promesse de me taire que j’avais fait à maël. bref, j’ai simplement mis un terme à cette relation néfaste, appuyant sur la vidéo blessante qui m’avait poussé au dérapage et.. j’ai eu le droit comme toute réponse à un « ok. » ok. ok après trois ans de relation c’est blessant. j’ai osé lui demander s’il s’en fichait, si ce n’était pas important pour lui et après avoir entendu « ouais, je m’en tape, casses toi » j’crois que c’était juste trop en fait. j’ai passé la porte, en larmes, et j’ai choisis de tirer un trait sur tout ça. six mois sont passés, six mois puis ils sont partis, tous les deux, sans nouvelle, sans explication, sans rien. je suppose que c’était normal dans le fond, on avait plus grand chose à se dire de toute façon. c’est aussi dans cette période que je me suis vraiment investit dans tout ce que j’aimais faire. le tennis, les vidéos, les articles. un mal pour un bien au final puisqu’aujourd’hui, j’en suis là. alors ouais, parfois c’est difficile, parfois impossible mais continuer à se battre permet de construire des choses pas si mal au final et en soit, je crois que je ne changerais pas celle que je suis parce que ce sont bel et bien mes erreurs qui m’ont permit d’être là aujourd’hui.
#05 - youtube, saphir et la vie les choses elles finissent toujours par avancer. avec le temps, jax et maël n’était plus que les souvenirs d’une époque révolue. j’avais avancé, la nouvelle orléans c’était chez moi et quoi qu’il en soit, je n’étais pas seule. mes parents, maddox, mes abonnés et surtout saphir. saphir, ma petite soeur. quatre ans d’écart mais mon amour. vous l’a connaissez déjà, il n’est pas rare qu’elle fasse partie de mes vidéos de toute façon. donc bref, saphir quoi. le plus drôle, c’est sûrement le fait que malgré son jeune âge, elle ait toujours été la plus mature de nous deux. plus réfléchis, moins dingue. la plus raisonnable. et à chaque écart, elle est celle me rappelant sur le droit chemin. donc ouais, saphir a été mon soutien dans tout ça. à m’encourager dans la moindre de mes actions, à croire en mon potentiel et en ce que je voulais faire. on a tous une muse, une raison d’être, la mienne, c’est elle. j’avais toujours voulu faire des grandes choses, aller à harvard, construire un bel avenir mais je crois que si je suis pas partie, c’est surtout parce que je ne voulais pas la laisser derrière moi même si ce n’était que pour quelques années. alors je suis restée à la nouvelle orléans prétextant avoir trop de chose à faire, ne pas pouvoir intégrer une université sur le moment puis elle a finit par être diplômée. elle est talentueuse saphir malgré tout ce qu’elle pourrait dire. intelligente, bosseuse.. c’est pas pour rien qu’elle a eu une bourse d’études sans grande difficulté. mais comme moi, elle a préféré prendre une année sabbatique pour se consacrer à autre chose. pour réfléchir à ce qu’elle voulait faire de sa vie. et c’est ensemble qu’on a tenté l’aventure. s’inscrire à harvard, passer les tests d’entrée, avoir la boule au ventre jusqu’à la réception de la fameuse lettre. merci saphir d’être toi, d’être là, de me montrer jour après jour que les liens du sang sont bien plus importants que tout le reste.