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« i need some space » ft Jinny

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S'éloigner de la ville, du chahut, des conflits, c'est ce dont il avait besoin, alors comme à chaque fois qu'il perdait le contrôle, que ça devenait ingérable et qu'il se sentait incapable de reprendre le contrôle sur ses propres émotions, il s'en allait. Pas si loin, certes, mais assez pour se sentir perdu au milieu de nulle part, seul et apaisé. Il s'agissait d'une maison, d'une vieille bâtisse tombant en ruine mais qui sûrement, autrefois était un bel endroit.  Aujourd'hui, elle n'était que poussière et déchets jonchant le sol, rien de bien esthétique, mais Eloan appréciait particulièrement ce lieu situé tout proche de la sortie de la ville, éloigné d'une quelconque trace de vie active, de vie humaine. C'était silencieux, la seule mélodie bourdonnante provenait du son excessivement élevé qui émanait de ses écouteurs. Affalé sur un fauteuil de cuir à moitié explosé dans la pièce principal, il avait les yeux rivés sur le plafond qui pourrait d'une minute à l'autre s'écrouler sur sa personne, tandis qu'il fumait sereinement une énième cigarette. Les canettes de bières vides traînaient un peu partout, aux côtés de nombreux de paquets de clopes vide. Il était là depuis tôt ce matin, il y avait passé la journée et il n'était pas décider à en partir. Cependant, s'il était bien ici et qu'il ne voulait pas regagner son appartement trop grand, mais surtout trop vide, il avait tout de même besoin d'un brin de compagnie, juste un peu. Il n'avait pourtant envie de voir personne ; personne excepté sa sœur aînée. Eloan avait grandement besoin de se changer les idées et par la même occasion, de changer celles de Jinny qui était un peu à cran et par dessus tout affectée par les événements derniers ; il était de son devoir de lui venir en aide. Alors, il lui avait envoyé un message pour lui demandé de le rejoindre dans cet endroit qu'il considérait comme son squatte, sa bulle. Il n'avait pas été nécessaire de préciser l'adresse, elle connaissait déjà l'endroit et elle était la seule à savoir qu'ici, c'était son lieu d'isolement, la seule à pouvoir le trouver quand il disparaissait parce que ses proches n'aurait autrement jamais l'idée de venir le chercher dans un taudis tel que celui-ci. Cette vieille maison renfermait mille et un secrets, des souvenirs auxquels il se plaisait à repenser lorsqu'il venait là, et c'est en rejouant les images dans son esprit qu'il attendait patiemment la venue de sa sœur.

@Jinny Bezos-Park
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il ne fallut que très peu de temps avant qu'hae-seong ne finisse par s'endormir sous l'effet de la morphine que j'avais préférée lui injectée, son mal de tête se ravivant violemment. alors, il ne me fallut que très peu de temps pour finir par le border et quitter sa chambre pour retourner aux vestiaires après une longue discussion avec ma titulaire qui, consciente de la situation dans laquelle j'étais, avait fait l'impasse sur mon départ de l'hôpital assez précipitamment. d'autant plus que cette fois-ci, j'avais vraiment besoin d'air, besoin d'un bon bol d'oxygène, de quoi me remettre les idées en place. j'avoue que j'avais versé quelques larmes en me changeant. sous pression, j'étais faible et voir mon ex petit-ami dans un état pareil n'avait pas arrangé les choses. heureusement, même si c'était en plein milieu de la nuit, je savais que je pouvais compter sur mon frère cadet, mais aussi surtout sur les restaurants fast-food qui étaient à mon grand soulagement toujours ouverts. alors que j'avais évoqué plusieurs chaines connues par messages, mon choix se portait finalement sur le barbecue coréen et j'avais donc fait une commande rapide à emporter pour pouvoir manger tranquillement avec mon frangin, même si il ne voulait pas avaler le moindre aliment ce soir. et donc après avoir fait un crochet au liquor store non loin pour prendre une bouteille de tequila, j'avais reprit la route pour sortir de la ville et me rendre dans la vieille bicoque que nous avions l'habitude de fréquenter lui et moi lorsque nous étions encore des gamins, innocents et purs. papa et maman n'avaient jamais aucunes idées d'où pouvait bien être le garçon et ça finissait toujours en dispute et en pleurs parce que ma mère, un peu trop sur-protectrice et notre sœur ainée étaient à la limite d'appeler la police pour faire fouiller la ville de fond en comble. alors que j'étais arrivé au bâtiment désaffecté, rongé par le temps et les intempéries, je coupa le moteur de ma voiture et poussa un long soupir, tirant le pare-soleil pour observer ma gueule complètement rongée par la fatigue et les larmes, mais aussi pour essuyer le mascara qui avait une nouvelle fois taché mon doux minois. je finis donc par sortir du véhicule, attraper les sacs encore chaud et mon téléphone, verrouiller les portières puis ouvrir la porte de la vieille maison d'un coup de pied délicat parce que j'avais bien trop peur que les mites aient rongées le bois et qu'elle parte en lambeaux sous le coup. je retrouva eloan, posé comme à son habitude sur le fauteuil qui était là depuis des lustres, notre table et nos tabourets de cartons et palettes toujours en place. je posais le tout sur la table de fortune avant de venir tirer délicatement un des écouteurs que le garçon avait dans les oreilles pour éviter qu'il ne sursaute de peur et posa un délicat baiser sur sa joue glacée, accompagné d'un sourire mielleux en coin de lèvres. "t'attends depuis longtemps ici ?" lui demandais-je en constatant qu'il avait dû y passer des heures et des heures rien qu'au vu du nombre de cannette écrasées et aux paquets de clopes terminés qui jonchaient le sol.
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Il n'avait pas mit les pieds ici depuis près de deux, peut-être trois mois. Il pensait s'être sorti de cette spirale, de ce cercle vicieux. Il pensait vraiment être parvenu à se sortir de ce fichu virus qui le rongeait jours et nuits, cependant il suffisait toujours d'un détail, même insignifiant, et tout lui revenait comme une vague inattendue, tel un ouragan ; une tempête dont il avait beaucoup de mal à en voir la fin. Alors comme à chaque fois qu'il sentait que tout commençait à lui échapper, il venait là et il essayait de faire le vide, de se rattacher à des souvenirs, de bons souvenirs qui eux, ne mourront jamais et demeurons agréables jusqu'à ce qu'il en perde le souffle. Laisser le temps filer, seul entre quatre murs, l'avait poussé à se poser des questions existentielles, des questions glauque, morbides, qui signifiait juste le début d'une nouvelle période de cette maladie nocive qui lui minait le moral et le ternissait plus qu'il n'y paraissait. Malgré ça, il tenait bon, parce qu'on le retenait, parce qu'on avait besoin de lui et même s'il en crevait d'envie, il n'était pas du genre à lâcher prise, c'est principalement pour cette raison qu'il s'isolait durant des heures, des journées et parfois des jours, pour ne nuire à personne. Là, il saturait, il avait besoin de mouvement, d'une présence et sa sœur était la seule à être au courant de ce qui faisait de sa vie un véritable enfer, tout comme il connaissait les épreuves qu'elle avait dû traverser. C'était sûrement la seule et unique personne qu'il ne tenait pas à l'écart, qu'il gardait près de lui, même lorsqu'il était en colère contre la terre entière. Parfois, il voudrait pouvoir la maintenir loin, très loin de ce qu'il y avait de mauvais en lui, mais il s'agissait de Jinny et elle avait besoin qu'on soit là pour elle et non qu'on la repousse. Leur lien fusionnel avait déjà assez subit ces derniers temps, il jugeait que ce n'était pas le bon moment pour la mettre sur la touche, pour mettre des barrières. Ils avaient tous les deux besoin l'un de l'autre ; s'ils restaient soudés, ils pourraient sûrement tout surmonter. C'est de cette façon qu'il tentait de se raisonner et c'est en se posant mentalement une énième question sur les raisons de son existence, qu'un écouteur échappait de son oreille, laissant les paroles de bird set free se jouer de façon presque audible dans la pièce avant qu'un baiser ne vienne être déposé sûr sa joue. Eloan mettait alors la douce musique sur pause et s'asseyait correctement pour écraser le mégot de sa cigarette dans le cendrier cliché à l'effigie des états-unis. « -Techniquement je t'attends depuis que je t'ai envoyé le message, mais sinon je suis là depuis tôt ce matin », lançait-il simplement en allumant un nouveau bâton de nicotine, les yeux désormais rivés sur sa sœur. « -Toi, tu vas pas bien, dis-moi ce qui t'arrive », demandait le brun en s'adossant au dossier inconfortable sur fauteuil.

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en rien je ne m'attendais à ce que le garçon soit ici depuis plusieurs heures, mais en même temps de cela, je n'étais pas étonnée puisque c'était tout à fait son style de venir squatter dans cette bicoque pourrie jusqu'à l'os. je m'étais assise sur la petite table que nous avions construite quand nous étions plus jeunes, aménageant notre planque comme si on comptait vivre ici pour toujours. j'avoue que pendant un moment, j'avais imaginé racheter le terrain avec eloan et retaper la maison mais au final, la seule chose que j'avais fait c'était racheter le terrain et laisser cette baraque continuer son auto-destruction toute seule. je continuais à observer ce qui m'entourer avant de venir sortir mon enceinte de mon sac à main et la poser à côté de moi. au moins, ça mettrait un peu d'ambiance puis ça évitera qu'on entende trop la pluie se fracasser contre les plaques métalliques qui trainaient par-ci par-là dans la maison. en le voyant venir allumer une énième cigarettes, un soupir franchit mes lèvres mais voilà que ma demande allait sûrement le surprendre. "passes-moi en une s'te plait. j'ai grave besoin d'un truc mais j'ai pas envie de rentrer bourrée.." je passais ma langue contre mes muqueuses pour les humidifier quelque peu. ben quoi ? c'est pas comme si j'avais pas déjà fumé par le passé non plus. je tendis la main vers le garçon et attrapa une clope que je glissa entre mes dents avant d'attendre son zipo et allumer le bâtonnet blanc. j'haussais les épaules à sa question avant de soupirer une nouvelle fois. "mouais... j'vais très bien, la preuve regarde, je recommence à fumer tellement ça va bien. mais pas grand chose t'sais quoi à part que j'suis surbookée à l'hôpital et que j'me suis retrouvée à devoir m'occuper d'un hae-seong renversé par une voiture alors qu'il s'était arrêté dieu sait pourquoi au milieu de la route." je remettais la cigarette entre mes lèvres tout de rouge peinturées avant d'aspiré profondément cette nicotine qui allait encore une fois me rendre addict, mais je préférais milles fois mieux recommencer à fumer que me retrouver bourrée et à moitié morte d'une overdose au milieu rue sombre. je gardais le poison entre mes dents avant de me pencher et sortir un bento plein de jjajangmyeon et sortit la paire de baguette que je claqua avant de commencer à touiller le contenu de mon repas.

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Il ne fallait pas être médium pour deviner qu'en effet, Jinny n'allait pas bien. Puis, il connaissait trop bien sa sœur pour qu'elle parvienne à dissimuler ça sans qu'il ne puisse se rendre compte de quoi que ce soit. Alors, lorsque cette dernière lui demandait une cigarette, il levait les yeux de son cylindre cancérigène pour les poser sur elle, un brin étonné. Il n'aurait jamais vraiment pensé la voir fumer à nouveau, mais il ne comptait pas jouer les frères moralisateur, il était bien trop mal placé pour la juger quant à ce sujet. Eloan se contentait simplement de lui tendre son paquet pour qu'elle saisisse une cigarette avant qu'il ne lui lance son zippo après l'avoir lui-même utilisé. « -J'aurai bien roulé un joint mais j'ai la flemme de me lever pour aller chercher mon grinder dans la voiture », soupirait-il, soufflant le restant de fumée non inhalée. Le temps frais avait tendance à l'apaiser et la compagnie de sa sœur contribuait à maintenir son état de santé mentale plus ou moins stable alors pour le moment, ça allait plus ou moins bien. En l'écoutant s'exprimer une seconde fois, il commençait à se dire qu'il avait bien fait de lui dire de se ramener. Elle avait besoin d'une pause, une pause méritée après toutes ces péripéties. Il savait qu'en terme d'amour, il n'avait pas les meilleurs conseilles à offrir ; ce serait plutôt ironique qu'un mec n'ayant toujours pas fait le deuil d'un amour vagabond datant de plus d'un an, se mette à donner des conseils à sa sœur sur le fait d'aller de l'avant, de passer à autre chose et d'oublier tout ça. Lui-même savait combien c'était compliqué et il n'oserait jamais lui demander de se bouger, la seule chose qu'il pouvait faire c'était tout bonnement de se ranger de son côté et de lui montrer qu'il était là pour elle tant qu'elle en aurait besoin. « -J'espère qu'il va bien », c'est tout ce qu'il trouvait à dire. Ça avait été un jour son ami et il ne souhaitait en rien la mort d'autrui, il était pas stupide à ce point-là. Eloan s'affaissait davantage dans son vieux fauteuil, la nuque contre l'accoudoir et les yeux tournés vers le plafond ; « -Bon appétit noona », il la laissait manger tranquillement, il s'occuperait de lui vider la tête lorsqu'elle aurait fini, « -j'espère que tu tiens pas aux vêtements que tu portes ».
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