REASPER → wanna peel away our summer skin

« C’est les majuscules c’est ça ? C’est trop ? » Je sourire s'allonge en voyant le sien, hausse les épaules, "Même en minuscule ça aurait été impresionnant." Le regarde se lever, le sourire toujours aux lèvres. Je contrôle pas tu sais, c'est là et ça veut pas partir. « Mademoiselle Reagan, que faites-vous donc ici ? » il s'approche, la blonde se permet de faire un pas de plus. C'est particulier que d'avancer dans un endroit qu'on ne maîtrise pas, c'est un peu comme si j'attendais une autorisation de sa part, bien qu'on soit que deux. "J'me baladais dans l'coin, j'ai vu de la lumière," fais mine de rien, totalement crédible, "J'ai vu ton nom, j'suis entrée." tu connais la suite, tu vas m'aider à la construire. « Faut que je revois mes consignes à l’accueil. » hoche la tête, c'est vrai que t'es pas tellement en sécurité ici. "Ouais, ils laissent rentrer n'importe qui." moi, en l'occurence. Je sens le malaise qui commence à s'installer progressivement, alors je prends les devants et avance près de la fenêtre, "T'as une vue superbe." c'est ce qu'il faut faire pour combler les vides ? parler de la pluie ? du beau temps ? de ce qui nous entoure ? Parce qu'une autre question me brûle les lèvres mais j'oserais pas la poser. J'ai pas envie de te faire fuir pour des conneries d'un coeur mou comme le mien, j'ai pas envie que tu m'abandonne parce que je sais pas tenir une parole, parce que je suis une girouette, qui dis une chose d'abord mais qui ensuite ne veut t'avoir rien qu'à elle.

"Même en minuscule ça aurait été impresionnant." J'ai tendance à oublier, le début, ce que ça faisait, de rêver de tout ça. J'ai finis par m'habituer à la secrétaire, ce nom inscrit, être quelqu'un. J'supporterai pas de tout perdre, j'le sais déjà. J'pourrai tout recommencer à zéro, ailleurs, mais ça me détruirait de voir ce nom effacé. « J'peux mettre ton nom quelque-part, si tu veux. » Qu'il s'amuse, s'imaginant déjà graver son nom sur une plaque, sans aucune raison, sans aucun lien avec cette entreprise, juste parce qu'il avait le droit de le faire. "J'me baladais dans l'coin, j'ai vu de la lumière," Hausse un sourcil, croisant les bras contre son torse. Joue le mec septique, qui l'est vraiment. Tu t'es baladé dans un coin bien particulier, quand même. Le quartier des affaires n'est pas celui où on vient par hasard, pas celui dans lequel on se perd, pour le plaisir de croiser des costumes. "J'ai vu ton nom, j'suis entrée." Secoue la tête, ses billes captées sur la femme. Y a tellement rien de vrai, dans chacun de tes mots. "Ouais, ils laissent rentrer n'importe qui." Les lèvres se soulignent d'un fin sourire. Il serait stupide de ne pas t'avouer que ça me fait plaisir de te voir. Je suis venu squatter quelques fois, pour m'assurer que tu allais bien. Parce que ça me plaisait, aussi.  "T'as une vue superbe." Que tu glisses, une fois la fenêtre rejoint. C'est plus simple, de parler de la beauté d'un paysage. J't'y accompagne, le regard qui se perd, de toi, à l'extérieur. Les lèvres s'arment de malice :« Si on était dans un film, j'te balancerai un « pas faux » tout en te regardant. » La camera tournerait subtilement, les spectateurs trouveraient ça trop mignons, toussa toussa. « Tu veux que j'te fasse visiter ? » J'en sais rien, je cherche un sens à ta venue, c'est trop présomptueux de se dire que t'es venu uniquement pour me voir.

Je ne m'étais pas rendue compte plus tôt que Jasper avait tout ça. Je le savais, mais ça restait flou. Pour moi, il n'était que ce type bizarre qui avait fait une sorte de pari malsain sur moi. Puis un prof. Puis un ami. Et puis... et puis. « J'peux mettre ton nom quelque-part, si tu veux. » le sourire est amusé, "Dans le batiment, tu veux dire ?" tu devrais m'imposer des limites, parce qu'autrement je déborde. J'offre trop, j'offre plus que ce que je reçois par moment, et c'est possible que Jasper puisse en avoir marre. Il arrivera à un moment où il en aura marre, on en a toujours marre. Je t'étoufferais. Je dirais que je passais dans le coin par hasard alors que c'est clairement pas le cas, et je sais qu'il ne me croit pas, suffit de voir sa pose. J'entrerais dans un bâtiment qui n'est pas le mien, j'irais jusque là où mes jambes veulent aller, là où mon coeur chamalow me guide, et je mentirais en disant que je suis venue par hasard, et je parlerais de la vue pour ne pas devoir parler d'autre chose. « Si on était dans un film, j'te balancerai un « pas faux » tout en te regardant. » Le rire explose et est sincère. Donne un coup d'épaule à l'homme, "C'est nul c'qui se passe dans les films." C'est jamais réel. Ce n'est que scénario et phrase dictée par un autre. Moi j'ai envie d'entendre ce que toi tu ressens, comment tu me trouves, si je suis jolie, pour toi. « Tu veux que j'te fasse visiter ? » Hausse les épaules, c'est comme tu veux. Le sourire est doux quand je le regarde, "J'sais pas, y a des trucs cools à voir ?" autre que des couloirs, des portes, des pièces vitrées et des bureaux ? Je le regarde, souriant en coin, m'approchant de lui d'un grand pas, "On pourrait juste rester ici." tous les deux, face à la vue. Commander à manger, squatter ton bureau, rendre cette pièce un peu plus sympa. Le visage s'avance de celui masculin, frôlant des lèvres qui ne sont pas les miennes, "ça fait longtemps qu'on s'est pas vus.." les épaules se haussent, la faute est sur personne, c'est juste comme ça. J'appartiens pas à ton paysage et je saurais pas dire si tu appartiens au mien. Je suppose que oui, mais je peux pas t'inclure dans mon monde si je ne suis qu'à peine dans le tiens, n'est-ce pas ?

C'est devenu la norme, c'est mon monde depuis dix ans. Ca me manque, quand je m'éloigne trop, ça me bouffe, quand j'y consacre trop d’énergie. J'dois jongler entre ce que doit être ma vie, à qui j'donne de mon temps, pourquoi j'épuise mes minutes. Qu'est-ce qui vaut le coup ? "Dans le batiment, tu veux dire ?" Mes lèvres tracent un sourire amusé, en écho au tien. « Na, sur ma boite aux lettres. » Tu vois, j'sais pas faire, j'vais t'faire mal sans même m'en rendre compte. Je m'amuse de choses qui ne font pas rire, je joue avec ce qui n'est pas un jeu. Je n'me rends compte de pas grand chose. Ou j'fais exprès de fermer les yeux. J'les ouvre qu'à peine, juste pour voir où je marche. J'ignore les signes, j'dis les choses à qu'à moitié. J'mets le voile sur les signes de fin du monde. Du mien, en tout cas. « Dans le bâtiment, oui. J'peux donner ton nom à une salle, ça légitimera que tu viennes vérifier qu'il est toujours bien là. » Qu'il reprend, avec un ton léger. J'ai jamais caché que j'aimais ta compagnie, j'aime que tu débarques n'importe quand, que tu me laisses faire la même. J'aime aussi te croiser par hasard, et remercier ce denier. J'aime quand tu ris plus fort que d'habitude, et que t'oublies mes maladresses. "J'sais pas, y a des trucs cools à voir ?" Hausse les épaules, négligemment. Ca dépend, cool pour qui ? Moi j'trouve tout cool, jusqu'à l’agrafeuse de la secrétaire. « On a une super photocopieuse. » L'ironie n'est jamais loin. On a des technologies nouvelles, des trucs prodigieux, mais j'suis pas convaincu que ça soit ce que t'es venu chercher aujourd'hui. "On pourrait juste rester ici." J'peux pas dire que ça soit un mauvais plan, surtout quand tu t'approches. "ça fait longtemps qu'on s'est pas vus.." Se pince les lèvres, pour ne pas s'épancher sur celles d'en face. « Je ne peux pas éternellement squatter ton canapé.. » Esquisse un fin sourire. « Il n'est pas si confortable, en plus. » J'suis pas de ceux qui s'imposent, n'importe quand, j'aurai peur d'arriver au mauvais moment, quand t'es avec d'autres compagnies. « J't'ai manqué ? » Qu'il souffle, ses lèvres flirtant avec celles féminines.

Je peux facilement te faire ettoufer, je suis de ses filles qui prennent de la place, qui se blessent d'un rien, je fais partie des naïves, de celles qui pensent qu'un homme s'accrochent, qu'il s'attache, alors qu'en fait il ne fait que jouer. Je me suis déjà faite avoir une fois avec toi Jasper, et je m'avance doucement vers le tome deux. « Na, sur ma boite aux lettres. » je m'y avance mais je ne m'en rends pas compte, que pour toi tout est un jeu, que la vie ce n'est que ça. Alors je rigole à ce que tu lances, parce que je sais pas le prendre autrement que comme il vient, comme une blague, comme du ridicule qui nous enferme. "Pas intéressée." petite moue, « Dans le bâtiment, oui. J'peux donner ton nom à une salle, ça légitimera que tu viennes vérifier qu'il est toujours bien là. »   hausse les épaules, sourire amusée aux lèvres. Je viens pas pour ça, t'a beau faire semblant de ne pas le voir, je sais que même les yeux clos tu le sais, la raison pour laquelle je viens réellement. "Coupons la poire en deux, disons mon nom tout en haut du bâtiment." ce n'est qu'une suggestion parmis tant d'autres. Appelle-ça la tour Gallagher, et ça pourrait potentiellement devenir intéressant. Si tu veux me faire visiter ton bâtiment, libre à toi, moi tout me va du moment que tu fais parti de l'équation. Je suis pas compliquée, tu vois. « On a une super photocopieuse. » rigole, entre dans le jeu, "J'en doute pas !" une entreprise comme la tienne doit au moins avoir ça. On pourrait tout aussi bien rester ici, dans ton bureau qui me semble bien trop grand pour une seule personne. Surtout que j'ai l'impression que la dernière fois que je t'ai vu remonte à une éternité. « Je ne peux pas éternellement squatter ton canapé.. Il n'est pas si confortable, en plus. » Je souris, hausse les épaules. Ne pense pas m'avoir à ce jeu, "Oh mais j't'en demande pas tant, j'me doute bien qu'un homme qui possède une entreprise comme celle-ci doit bien avoir un téléphone qui traîne quelque part..." avec un forfait, qui permet d'envoyer des messages rien que pour prendre des nouvelles. Si j'me souviens bien, je t'avais même dis que la prochaine fois, mon lit serait plus confortable. T'as tout, l'invitation, mon numéro, mon adresse. « J't'ai manqué ? » les lèvres masculines jouent et le sourire est large, sur la blonde. La tête se secoue de gauche à droite face à l'homme, menteuse. "Et moi ?" je sais même pas si j'ai envie d'entendre la réponse, parce que je sais que tu vas encore jouer. Alors, pour couper court, mes lèvres se posent sur celles d'en face, tendrement. Les mains s'accrochent à la nuque masculine, j'arrête de jouer.

"Pas intéressée." Esquisse un sourire, en coin. « Y a pas de place pour une fille, t'façon. » Pas de place pour une fille dans notre domaine masculin. Pas de place pour une fille dans ce cœur encore en rémission. Y a plus beaucoup de place, même si tu pousses les douleurs, les amitiés qui bousculent tout. La peur remplit les moindres espaces, elle fait en sorte que personne ne vienne perturber cet équilibre qui semble enfin toucher la vie de l'homme. Tu sais, j'ai mis longtemps à pouvoir me présenter comme ça, à envisager quelqu'un d'autre. Je ne quitte pas un poison pour m'en injecter un autre. Alors, on fait comme si on ne comprenait pas le vrai derrière cette simple discussion. Comme si on ne savait pas lire entre les lignes. Comme s'il était tout à fait légitime et normal que tu te retrouves ici, dans mon bureau. "Coupons la poire en deux, disons mon nom tout en haut du bâtiment." Un rire masculin. « Rien que ça ! » Ouais, ça, non. J'ai beaucoup trop d'ego là-dessus pour le partager. "Oh mais j't'en demande pas tant, j'me doute bien qu'un homme qui possède une entreprise comme celle-ci doit bien avoir un téléphone qui traîne quelque part..." Les épaules se haussent nonchalamment, l'Ellington arborant un air insupportablement malin. « On est encore au téléphone fixe, le truc avec un fil, ou faut tourner chiffre après chiffre.. » S'arrête dans son espèce de mime, le sourire rieur. « T'es trop jeune pour connaître. » J'oublie parfois la différence d'âge. J'oublie pas mal de trucs, quand je suis avec toi. J'essaye de t'extirper quelques confidences sur un possible manque, me heurtant à ton visage qui oscille de gauche à droite. Y répond par une tête qui va de haut en bas. Puis ne répond plus, puisque tu l'empêches de tes lèvres qui se plaquent contre celles masculines. Qui faibles, se laissent facilement distraire. Les mains sur les hanches, les corps qui se rapprochent, jusqu'à... l'arrivée de sa su-per secrétaire, qui déboule en vrac dans son bureau, un dossier brandit à la main. Ecarte les hanches, les lèvres, les corps, et nous voilà devant trois idiots interdits. Tout cela se solde sur des au-revoir rapides, maladroits, avortés. A la prochaine, Reagan.