PANDORAS ♡ cap ou pas cap ?

Nuit noire, froide et solitaire. Terrifiante et fascinante. La nuit avait toujours été le moment de la journée que je préférais. Quand le voile sombre et terrifiant des ombres cauchemardesques déchirait les couleurs joyeuses du jour se laissant danser par trait ici et là sous le regard de la lune. Aucune mosaïque, aucune peinture n’était aussi belle que la nuit après une journée trop colorée. Nuit que j'observais depuis le balcon du Royale et vêtue d'une robe dévoilant mes courbes à la perfection. Survolée d'un manteau pour éviter que je me gèle les os. Les nombreux scooters alignés sur le bord, je commençais par descendre mon premier de la soirée. Ne laissant aucun détail échapper à mes yeux. Ce ciel étoilé qui me donnait envie de me perdre, fille de la nuit, j'assumais mon côté sombre. Après tout, j'avais une part de ténèbre en moi pour espérer un jour préféré l'aube. La nuit c'est le vice et le vice c'est Pandora, point. Je descendais mon deuxième shooter avant de presser mes lèvres dans le citron bien acidulé. Tout était réuni pour me faire passer la plus belle des soirées. Même toi, qui venais de faire ton entrée dans le décore, t'approchant à pas de loup vers moi et sans aucun bruit. Je me demandais ce que tu cherchais à faire. Essayer de me surprendre, où bien tout simplement m'observer dans ma sérénité du moment ? À toi de me le dire Silas.

Dès qu’il avait fait son entrée dans cette boîte de nuit réputée, qu’est le Royale, il avait tout de suite remarqué Pandora, seule en train de commencer une rangée de shooters. Toujours aussi belle et chaude comme de la braise, il n’avait pas hésité une seule seconde à commander un plateau plein à rebord de différents shooters, avant d’aller la rejoindre, tout doucement, sans faire le moindre bruit pour ne pas déranger le tableau devant lui. Elle semblait si calme et à la fois si féroce qu’il ne savait pas trop s’il devait s’y aventurer. Silas se décida néanmoins assez rapidement et sans un regard pour la belle, il s’assied à ses côtés, déposant devant lui des rangées de shooters, en donnant plusieurs à cette beauté à ses côtés. Elle n’avait certainement pas à poser des questions et devait comprendre ce que cela voulait dire… L’allemand prit un petit shoot dans sa main et l’avala cul-sec avant d’en enfiler un deuxième, avant de se décider à parler. Ce n’était pas qu’il en avait besoin pour lui adresser la parole, non, c’était seulement comme ça qu’il gérait les choses. « Un peut de compagnie ferait plaisir à demoiselle Lévesque ? » Ce n’était pas réellement une question, puisque qu’il ne lui demandait pas la permission. Ce n’était que pour engager la conversation tout juste avant de reformuler sa phrase. « Devrais-je dire… Cap de passer la soirée avec moi ? » Et il prit un nouveau shooter qu’il but, une fois de plus cul-sec, mais cette fois-ci regardant Pandora droit dans le blanc des yeux, petit sourire narquois au visage. 

N'était-ce pas diablement électrisant ? Cette boîte de nuit, les shooters que je descendais, ce lieu de débauche chaud comme la braise. Autrement dit, un endroit qui me correspondait parfaitement. L'ambiance, la musique, tous ces idiots et idiotes qui se trémoussaient sur la piste de danse, profitant pour se caresser furtivement. Moi ? Non, je préférais rester dans mon coin, car je voulais vraiment éviter de faire un meurtre. Petit à petit, je me soignais du contact avec les hommes, contact que je ne supportais pas et qui me rappelait bien trop de souvenirs douloureux. Je ne me laissais pas toucher par n'importe qui et quand j'entendais par là n'importe qui, je voulais parler de toi, tu n'en faisais pas partie. Toi, sombre lueur dans les yeux, regard perçant qui m'avait séduite, petit coquin à tes heures perdues, sexy avec ton veston en cuir, tu avais su comment me parler. Avec ce jeu débilement excitant. J'y avais pris part à cause de mon côté joueuse, parce que je ne reculais devant rien ni personne. Pandora ne serait pas Pandora si elle se défilait n'est-ce pas ? Alors à sentir ta présence près de moi, assis tenant quelques shooters que tu partageais de bon cœur et dans un premier temps, je t'écoutais parler, fixant le ciel imperturbable. Et puis, je tournais la tête vers toi pour ancrer dans ton regard, mes deux prunelles vertes. « Ai-je seulement le choix ? » Constatai-je d'une voix suave. Je plongeais de nouveau mes lèvres dans un shooter, m'abrevant cul sec et sans manière, de son liquide. « Cap ! Même si tu m'es insupportable et drôlement chiant. » Que je lançais joueuse et taquine. Évidemment que je plaisantais. Ton côté petit branleur avait même quelque chose d'excitant. « Eh ben alors ? Aucune minette à assouvir ce soir ? Tu n'es pas accompagné ? » Ce qui serait ma foi, surprenant quand on connaissait toujours ta quéquette en feu. J'avalais un deuxième shooter en faisant exprès de laisser déborder au coin de mes lèvres, une longue lignée de liquide froid jusqu'à ma clavicule. « Cap ou pas cap de lécher l'alcool qui déborde ? » Et c'est avec un sourire narquois, que je te défiais.

Silas est une personne qui se vexe tout de même très facilement. Ce n’est pas de sa faute, il est fait ainsi et c’est surtout une tactique, une carapace qu’il s’est faite pour que personne ne s’éprenne de lui. L’attachement pour lui, c’est une perte de temps qui finit toujours par un drame. Or, ce soir, il allait faire des efforts pour ne pas se mettre en colère trop rapidement pour des broutilles. Surtout avec la semaine qui vient de se passer. Au moins, avec Pandora, il savait qu’il allait certainement passer une excellente soirée et qu’elle pouvait être chiante à souhait. « Si tu m’connaissais mieux que ça, tu devrais savoir que j’ai toute la soirée pour me trouver ma proie et que j’arrive toujours seul, mais je quitte toujours accompagné ! » Petit sourire narquois au coin des lèvres, il accompagna sa compagne de la soirée, dans sa beuverie et regarda l’alcool qui coulait le long de la mâchoire de la demoiselle par la suite. Suite au défi qu’elle venait de lui faire, il se mit à sourire. Il aurait dû s’en attendre, tout de même. Tout était calculé pour que cela arrive, n’est-ce pas ? Secouant la tête, il se lécha les lèvres pour finalement s’approcher tout doucement vers sa clavicule où sa langue récolta tout doucement, peut-être même avec trop d’appétit le liquide qu’elle avait délibérément laisser couler. Le muscle de chair remonta le long du cou pour aller terminer sa course sur le bord des lèvres. Il finit par se reculer, la regardant droit dans les yeux. « Humm… Délicieux ! » Et lui fit un clin d’oeil. Ce n’est certainement pas ce genre de défi que le jeune Rothschild aurait refusé, loin de là, même. « C’est à mon tour, c’est ça ? » Il fit mine de réfléchir quelques secondes avant de finalement lui demander : « Cap de monter sur une chaise ou alors une table et de dire à toute l’assemblée. T’adressant surtout aux femmes évidemment, que je suis l’être le plus extraordinaire que tu as rencontré dans ta vie ? Mais également un merveilleux coup au lit » Un petit défi très facile pour commencer… Ça ne pouvait que l’aider pour ce qui allait se passer par la suite.  

Je te connaissais Silas, c'est pour cela que ça m'étonnait de ne pas voir une meuf déjà accrochée à ton bras. Mais un rictus s'installait tout au coin de mes lèvres suite à une délicieuse pensée. Et j'ancre mes yeux bleus dans les tiens. « Avoue que ma simple présence évince toutes les autres filles de ce bar et que tu préfères nettement mieux ma compagnie à celle d'une inconnue sans importance ? » On pouvait dire que j'avais carrément rangé ma modestie au placard, mais qu'importe, je savais que tu appréciais nettement plus ma présence. Il n'y a qu'à voir ton sourire squattant tes lèvres depuis que je suis entrée dans ton champ de vision. Je peux m'en venter et vous savez quoi ? Je m'en fiche d'avoir tort ou raison. Ce que je pensais, était le plus important. Le reste ? On s'en branle. Tu te rapprochais de moi pour exécuter mon défi et je penchais légèrement la tête sur le côté histoire de t'offrir mon cou sur un plateau d'or, passant mes cheveux d'un côté pour que rien ne vienne gêner ce délicieux moment. Et je sentais ta langue chaude se hisser le long de ma clavicule, me volant un violant frisson et m'obligeant à fermer les yeux pour savourer pleinement ce moment. Je me léchais même mes propres lèvres, désireuse. Désireuse que ce moment perdure encore un peu, mais tu le stoppais bien trop tôt. Je te regardais dans les yeux, capturant ton regard à l'entente de ton défi tandis qu'un rire m'échappa. « Franchement, t'as pas b'soin que je vente tes exploits. Mais cap ! » Toujours quelque chose à dire celle-là. Enfin bref, je me levais pour retourner à l'intérieur et choppais le micro de l'animateur. Bah ouai, je ne me casserai pas les cordes vocales, pas même pour toi chéri. Je montais sur une table et je prenais la parole. « Bonsoir Bostoniens !... Bonsoir surtout aux demoiselles pour qui j'ai une annonce à faire ! Vous voyez ce mec là-bas ? » Mon doigt te fixait accompagné d'un sourire coquin. « C'est l'être le plus extraordinaire que j'ai rencontré dans toute ma vie !... Et vous savez pourquoi ? Parce que c'est mon meilleur coup ! Bordel ce mec fait un truc sensationnel avec sa queue !... Mesdames, si vous voulez avoir THE orgasme, j'vous conseille de prendre son numéro ! Silas. Son nom est Silas. » Et je leur balançais ton numéro dans la volée. Ah ouai, je venais de te foutre dans un sac à merde avec tous les appels que tu recevras. Mon cher, tu n'es pas au bout de tes surprises ! Je descendais de la table et rendais le micro pour aller te rejoindre. « Oh ne me remercie surtout pas, je l'ai fait de bon cœur. » Que j'avoue en t'offrant mon plus beau sourire, provocatrice. « Cap ou pas cap d'aller draguer une meuf en couple et obtenir son numéro sous le regard de son mec ? » Ça se corse babe. Mais au fond, j'étais certaine que tu parviendrais. Peut-être avec un œil au beurre noir, mais l'essentiel, tu obtiendras ce numéro.

Ah la garce ! Tu savais qu’elle allait remporter haut la main le défi que tu lui avais demandé de relever. Après, tout, il n’était pas bien difficile, mais tu ne pensais pas qu’elle allait donner ton numéro de téléphone à s’assembler. Désormais, tu allais devoir changer de numéro de téléphone, pour ne pas avoir d’appel de personne moche. Tu la regardas se rapprocher de toi, un air meurtrier sur le visage. Déjà, ton téléphone se mit à sonner. Tu avais envie de lui foutre un coup-de-poing bien placé. Heureusement pour elle, qu’il s’agissait d’une fille. Voyant que le numéro en question t’était inconnu, tu fermas simplement l’appareil ne prenant même pas en compte son défi. « Pourquoi t’as donné mon numéro ? Mon nom n'aurait pas suffi ? J’savais que t’avais pas de cervelle, mais à s’point là? » Ouais, elle venait de te vexer, mais après tout, t’es réputer pour te vexer d’un rien et ça te fait chier, parce que t’as l’air d’être un mec qui n'est pas capable de se trouver une meuf sans aide. Elle venait de se tirer dans le pied sans même s’en rendre compte. Ce n’est peut-être pas du jeu, mais tu es fait ainsi. Tu ne lui fais plus attention et tu avales cul-sec tes shooters qui te restent avant de te relever et de te retourner vers la garce. « Ça m’as fait plaisir de t’voir. Maintenant, j’ai l’embarras du choix pour la petite conne qui va me suivre dans mon pieu… Ça aurait pu être toi, mais bon, t’en a décidé autrement. » Oui, tu es conscient que tu jouais au gamin, mais elle n’est pas mieux. Tu haussas les épaules et ouvris ton téléphone de nouveau.  

Qu'est-ce que j'avais dit ? Que tu n'allais jamais être au bout de tes surprises avec moi et la preuve sous ce regard de tonnerre que tu me lançais. Et tu sais quoi ? Tu pourrais abattre mille tonnerres sur ma fête que je demeurerais calme et sereine, si ce n'est pas encore plus provocatrice. Tu ne le savais pas, mais ton regard-là, celui que tu faisais à cet instant précis, me nourrissait. Je pourrais être le diable en personne que tu ne le sauras jamais. Ça me nourrissait autant que ça m'excitait. « Mhhh, parce que j'en avais envie ? Rho allez, tu devrais plutôt me remercier à la place de faire ton gamin puceau-là ! » Je pouvais moi aussi te fusiller du regard, mais toi, t'en mourrais sur place. Alors, je préférais jouer les aguicheuses et te pousser encore plus à bout. Jusqu'à ce que j'aurais bien pompé ton énergie, qu'importe comment et jusqu'à ce que tu craques. Cependant, face à ta remarque un peu macho, j'éclatais de rire non sans me retenir. Je riais tellement que j'en avais presque les larmes aux yeux. « Je t'ai vexé à ce point ? » Mon sourire imprégné, mon regard plongé dans tes prunelles. « Et puis, qu'est-ce qui t'a fait croire que j'avais envie de me retrouver dans ton pieu ce soir ? » Je n'y avais même pas pensé en fait. Tout ce à quoi je pensais, c'était à ce jeu que je voulais gagner et que visiblement, je venais de gagner puisque tu n'exécutais pas mon défi. « Attends ? T'avais envie de me retirer mes vêtements après cette soirée ? » Prétentieuse, je ne clignais point des yeux. « Attends, attends ! T'as envie de moi ? » Avouais-je d'un air sidéré. Je faisais semblant évidemment. « T'es vachement coquin toi ! T'aurais voulu me prendre dans quelle position en fait ? Celle où... » Je me retourne, dos face à toi et je me penche en avant afin de plaquer fougueusement mes fesses contre ton bassin. C'est-à-dire, contre ton membre. Puis, je me redresse pour reculer, toute souriante. « T'aurais dû me le dire que t'avais de vilaines intentions sur mon corps ce soir ! Je n'aurais pas mis de culotte en dessous. » Te provoquais-je en balançant mes cheveux en arrière.

Pardon ? Qu'est-ce que tu venais de dire-là ? En fait je n'ai rien calculé, il y a juste que ma main, elle a volé et elle a atterri sur ta joue dans un énorme claquement qui poussait ta tête à tourner sur le côté. « Connard ! » Oh crois-moi que je me suis retenue pour ne pas être bien plus vulgaire que ça. J'aurais pu te traiter d'enculer tiens. Parce que c'est ce que t'es et parce que je ne sais même pas pourquoi j'ai perdu mon temps à t'apprécier, pourquoi j'ai cru que tu serais meilleur joueur que moi. Mais en fait, t'es rien qu'un petit merdeux. Franchement, ce que j'ai été conne de t'accueillir ce soir, j'aurais dû t'envoyer chier, te mettre un vent, là t'aurais sûrement plus kiffé. Et tu m'emmerdes sérieux. Ta mauvaise humeur, tu pouvais te la foutre là où je pense. Mais avec moi, tu vas bien redescendre sur terre. « Vas te faire foutre ! Tu es très mal placé pour m'apprendre le respect parce que t'es loin, très loin de l'être pauvre con ! Tu sais quoi ? Je ne vais pas faire que leur donner ton numéro, je vais aussi bien balancer ton adresse pendant que j'y suis ! » Non mais allô, c'est l'hôpital qui se foutait de la charité non ? « Vas baiser ça va te détendre ! Parce que là, t'es minable. » Et tu fais chier le monde. De toute façon, avec monsieur grincheux que tu es ce soir, je n'avais pas envie de perdre mon temps, ni même d'encaisser ta mauvaise humeur gratuitement. Et si tu me cherches, ce n'était pas ta deuxième joue qui allait se prendre mes foudres, mais bien ton putain d'entre-jambes. J'attrapais mon sac et sans un mot de plus, ni même un regard, je te laissais en paix et je traçais ma route vers la sortie de l'enceinte. Bah ouai, j'avais été d'humeur joueuse ce soir, mais tu m'avais bien refroidi.