QUINN G. ENGELBRECHT ► Ciara Princess Harris

C'est le 1 Octobre 1995, dans une clinique privée de Pretoria - capitale administrative de l'Afrique du Sud - que Quinn voit le jour, soit seulement quatre ans après l’abolition de l'apartheid. Métisse, son père - Henrik Engelbrecht -  est un néerlandais blanc et sa mère - Janet Richardson née Pretorius et anciennement Engelbrecht - une sud-africaine métissée ayant elle-même des racines afrikaners, namibiennes et polynésiennes.

La famille de Janet Richardson, les Pretorius, est l'une des familles fondatrices de la cité qui deviendra plus tard la capitale actuelle du pays. En bâtissant la ville, elle s'est graduellement enrichie en se créant un empire immobilier conséquent et en le dirigeant, avant de se tourner par la suite vers le domaine de la finance et des affaires internationales. Henrik Engelbrecht, quant à lui, est un millionnaire ayant également fait fortune dans la finance, mais aussi dans banque et les investissements. Et c'est de cette union arrangée que Quinn est née.

Son enfance, par contre, peut être qualifiée d'assez mitigée : en effet, la jeune femme n'a jamais manqué de rien et à même bénéficier d'une excellente éducation. Cependant, dans les cours de récréations de ses instituts privées, elle était celle qui avait peiné à trouver sa place parmi ses camarades. Même avec la fin de la politique de séparation du pays, certains avaient remis en cause son métissage varié. De ce fait, elle s'était retrouvée au final très seule et ce vide n'a jamais été comblée. Sans frères ni sœur à l'époque, elle n'a pas tellement côtoyé d'autres enfants de son âge lorsqu'elle était en primaire.

Peu de temps après son douzième anniversaire, ses parents divorcent malgré ses propres efforts. Après un choix difficile, elle décide de suivre son père et partir vivre aux Pays-Bas avec lui, curieuse de découvrir une nouvelle contrée. Là-bas, les choses se déroulent différemment pour elle : loin de l'environnement oppressant de Pretoria, elle s'installe dans le domaine familial de Rotterdam appartenant aux ascendants de son père et intègre un collège privé où elle parvient enfin à s’intégrer et à se faire des amis. Brisant sa carapace, elle laisse tomber sa personnalité plutôt introvertie et devient une jeune fille pétillante et pleine d’humour dont le but est de continuer à tisser des liens avec tous les élèves de son établissement, tout en excellant bien entendu dans ses études.

Un an plus tard, son père refait sa vie et se remarie avec une autre femme, une héritière qui deviendra sa belle-mère et avec qui les relations ne sont pas toujours au beau fixe. Et deux ans plus tard, elle donne naissance à des jumeaux, un garçon et une fille : son demi-frère et sa demi-sœur. De nouveau, Quinn sent qu’elle a du mal à trouver sa place dans cette famille cette fois-ci recomposée et entre dans une espèce de compétition pour garder l’affection et l’attention de son père. Pendant ce temps, sa mère quant à elle quitte l’Afrique du Sud pour les États-Unis et se remarie également, mais à un brillant médecin américain qui a déjà un fils, qui lui était plutôt sympathique.

Les années lycée de Quinn sont très certainement les meilleures de sa vie. Entre ses amis, les fêtes, les études, les activités extrascolaires et les voyages en veux-tu en voilà, elle passait plus de temps hors du domaine qu’en son sein. Toujours bien entourée, c’est à ce moment-là qu’elle s’est décidée à profiter sans complexe de la vie ; mais surtout, c’était un moyen pour elle d’oublier les tensions récentes qui subsistaient chez elle. Fière de ce qu’elle est, c’est aussi à partir de ce moment-là qu’elle s’est transformée en apprentie féministe convaincue et qu’elle s’est cultivée cette image de fille « séduisante et intelligente ».

Douée en sciences et mathématiques mais également passionnée par les domaines de la beauté, de la cosmétique et de la mode, elle décide après le lycée de se lancer dans des études qui lui correspondent. Arrivée première de sa promotion, son père lui suggère alors vaguement de tenter sa chance à Harvard, l’une des universités les plus prestigieuses du monde puisqu’elle en a, selon lui, largement les capacités. D’abord dubitative, elle se prête finalement au jeu et y postule. Dans la foulée, elle candidatera aussi pour d’autres écoles de l’Ivy League, à sa savoir Princeton, Yale et Columbia.

Contre toute attente, son premier vœux, Harvard, lui affirme qu’elle a été présélectionnée et l’invite à passer les SATs. Et avec un dossier en béton, un score de 2250 et un entretien qui s’est superbement bien passé, c’est avec une certaine fierté qu’elle s’y voit acceptée.

Quittant donc la Hollande pour les USA, elle se rapproche donc de sa mère qui vit à New-York, plus précisément à Long Island.