so good to be bad (caldingham)

Avoir son prénom sur son café, ok, c'était cool, Elias devait bien l'avouer. Mais ce qu'il avait du mal à comprendre, c'est que l'on puisse s'exciter autant pour ça. C'est bon, ce n'était qu'une boisson quoi, pas besoin d'en faire toute une histoire. Non, franchement, ça l'agaçait parce que à cause de tous ces abrutis, il y avait une file d'attente limite jusque l'extérieur. Lui, tout ce qu'il voulait, c'était son cappuccino et rapidement. Parce que monsieur n'aimait pas attendre, surtout lorsqu'il n'avait rien à faire pour s'occuper - ni personne à mater. Enfin là, pour le coup, il n'était pas seul et heureusement. Y avait une belle blonde avec lui, Camilla. La fameuse Camilla, un véritable cas, tout comme lui. Ils formaient un duo de choc tous les deux, un duo plus que redouté tant ils pouvaient en faire voir de toutes les couleurs. À eux comme aux autres, selon leur humeur. Et en cet instant, c'était surtout les autres. "Putain y a encore tout ça devant nous ? On a pas avancé depuis dix minutes là, c'est une blague." Drama queen. Toujours en train de râler, pour changer. Sauf que là, il avait une bonne raison - enfin ça c'est ce qu'il se disait à chaque fois - et qu'il savait que la demoiselle serait d'accord avec lui. Attendre, c'était chiant, elle ne pouvait pas dire le contraire. "Tu crois qu'on gagnerait des places si je leur disais que je suis mannequin ? demanda-t-il, un sourire à peine peu fier sur le visage. Lui, narcissique ? À peine. "Ou alors des photos dédicacées plus un joli sourire de ta part, j'suis sûr que ça passe crème." Bah ouais, ils étaient quand même beaux gosses tous les deux, carrément canons même donc autant en profiter. Ce n'était jamais trop pour Elias, éternel insatisfait qu'il était.

C'était dingue d'être obligée de faire la queue sous cette chaleur. C'était limite oppressant en fait. Et Camila, la patience, c'était clairement pas son truc. Disons qu'elle avait un peu trop eu l'habitude d'avoir ce qu'elle voulait en un claquement de doigt alors forcément, devoir se taper le soleil de plombs pour un foutu café à la mode, c'était le genre de truc qui pouvait la rendre dingue. Et ouais, la blonde elle commençait à devenir nerveuse. Taper du pied, souffler toutes les deux minutes quitte à exaspérer toutes les personnes autour d'elle. Ils étaient peut-être tous dans le même sac mais concrètement, Camila s'foutait bien des autres tant qu'elle pouvait avoir son Teavana et partir d'ici. "On peut faire front et pousser aussi." Camila elle est du genre à rentrer dans le tas. A foncer tête baissée en se foutant du reste et dans le fond Elias c'est le même. C'est sûrement pour cette raison que ça marche entre eux même si la plupart du temps, ils sont sur des feux ardents. Un jour ils s'aiment, le lendemain ils s'insultent de tous les noms. Le genre de relation compliqué à gérer même quand elle reste de l'ordre de l'amical. "Je ne suis pas sûre.. Personne ne te regarde, j'crois pas que t'intéresse là." Elle se moque légèrement Camila avant de sourire. "On serait probablement plus convainquant en hurlant que Justin Bieber est à l'angle de la rue." Et ce qui était certain c'est que ça créerait une euphorie ainsi qu'une ruée pour trouver le chanteur leur laissant alors toute la place disponible pour récupérer leurs boissons sans la moindre peine. "Mais vas y, teste toujours ta popularité. Sur un coup chance ça pourrait le faire." Et sinon, elle montrerait ses boobs aux mecs pour gratter des places. La prostitution pour un starbuck ça pourrait vite devenir un truc.

Des manières de gruger tranquillement les gens en restant discret, il y en avait des tas, certaines faciles et d'autres plus complexes. Certaines plutôt logiques aussi alors que pour d'autres, ce n'était pas trop ça quoi. Et bien entendu, comme ce n'était pas l'imagination - ni l'arrogance - qui manquait à Elias, le voilà à parler d'autographes et de photos. Décidément, on ne le referait pas. Lui préférait faire dans l'originalité alors que Camila était beaucoup plus sensée. Ils pouvaient pousser, même si ça risquait de partir en cacahuète et qu'ils risquaient de se faire virer du café avant même d'avoir pu récupérer leurs boissons. Le winthrop misait sur sa beauté pour passer en VIP mais apparemment, la blonde à côté de lui n'était pas du même avis. Choqué, déçu, c'était le cas de le dire. "Personne me regarde ? Tu déconnes là ou quoi ? C'est les lunettes de soleil ça ou bien ils n'ont jamais ouvert un magazine de leur vie." Lui, vexé ? Pas le moins du monde. Mais bon, elle n'avait pas tort, parler du chanteur favori des douze/dix-sept ans devait probablement être plus efficace. Une honte, voilà ce que c'était. "Mouais, je comprends vraiment pas ce que tout le monde lui trouve à celui-là. Attends, me dis pas que t'es fan de ce mec toi aussi ? Manquerait plus que ça tiens, que Camilla Wildingham en personne ne fasse partie de ces groupies en chaleur et complètement tarées. Enfin, si elle doutait de lui et de sa popularité, ça ne serait pas si étonnant que ça qu'elle ne lui dise être amoureuse du chanteur. Tellement triste, je vous jure... "Genre. La chance n'a rien à voir là-dedans. Mais j'ai pas de photos sur moi, alors je vote pour qu'on pousse. Autant les ridiculiser en même temps." Et sans lui laisser le temps d'argumenter, il passa son bras autour du cou de la jeune femme avant de s'avancer dans la foule en lançant des "Poussez vous, je suis mannequin." à tout bout de champ. Plus fort que la police, il y avait Elias et Camila. On ne les faisait pas attendre, eux et leur café, c'est tout.

Non mais en vrai, ça pourrait probablement devenir populaire un truc de ce genre. Sûrement qu'elle ferait le buzz sur youtube et qu'on viendrait lui demander des autographes par la suite. Ce serait toujours mieux que se faire passer pour une pseudo mannequin qu'elle n'était pas même si dans les faits, elle était assez canon pour provoquer l'illusion. La nouvelle Gigi Hadid c'était elle sans l'ombre d'un doute. Suffisait de la regarder pour se rendre compte qu'elle était bien plus belle que les trois quarts de l'université. Pas de jalousie s'il vous plait. "T'inquiète pas, je reconnais ta vraie beauté moi, tu devrais t'en contenter." De toute manière, les gens étaient tous des ingrats et préférait rester dans l'ignorance plutôt que s'attarder sur ce qui était vraiment beau. Preuve étant que les touristes préféraient aller voir la statue de la liberté plutôt que venir les prendre en photo eux ce qui en soit était assez risible. "Fan?" Elle prend un air offusquée secouant la tête. "J'ai la nausée rien qu'à entendre les premières secondes d'une de ses chansons. Ne m'insulte pas comme ça Caldeira !" Plus jamais. Elle n'était absolument pas comparable à une groupie en chaleur de la bieber mania. Même pas en rêve que ça arriverait d'ailleurs. Elle, elle préférait fanstasmer sur Justin Timberlake, unique amour de sa vie. That's all. Bref, fallait pas oublier qu'ils étaient là pour un café et non pour se prendre la tête sur les choses futiles comme les groupies qu'ils pouvaient être tout au fond. Elias, il passait d'ailleurs son bras autour de son cou commençant alors à se transformer en bourrin poussant les gens dans la queue. "Il voudrait bien faire un selfie avec toi mais son agent lui interdit de poser avec les moches, désolée." Qu'elle lance au dindon qui râle. Et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, ils étaient enfin en lice pour passer commande. "Y en a une qui t'as gentiment appelé gros thon, j'espère que t'es pas trop offusqué." Elle ricane Camila sortant sa gold pour paye sa conso. Madame la princesse, like always.