"Notre amour c'est notre maison, nos pieds peuvent la quitter, mais nos cœurs jamais." Pour vous expliquer le pourquoi du comment je me trouve à Harvard dans cette université de prestige je me dois de vous raconter la rencontre de mes parents. Celle-ci s'est effectué à Harvard même: Nolan Overfield, Eliot, étudiant de 4ème année en relations internationales et psychologie tombe sous le charme de la charmante Delilah Kane, Cabot, étudiante de 2ème année en commerce, lors d'une soirée caritative ayant pour but de récolter de l'argent afin de rénover une partie d'Harvard. Une soirée parmi tant d'autres qui sera en réalité le début d'une belle histoire, du moins elle l'était au début. Ils emménagèrent ensemble à Cambridge en attendant d'avoir tous les deux terminaient leurs études et le jeune homme demanda également la main de Delilah. Deux ans plus tard voilà qu'ils s'envolaient pour leur nuit de noce en Indonésie. Un moment de bonheur avant la tempête. Alors que Delilah avait pour projet d'ouvrir un restaurant pour faire partager son amour de la gastronomie aux autres, Nolan lui faisait marcher ses relations dans la famille haut placée au sein du gouvernement dans le but d'obtenir le poste en or qui viendra très vite à lui: criminologue au sein du FBI, un bon job, bien payé. Alors que les Overfield Kane s'était installé dans l'état de Floride, Miami précisément, le mari passe le plus clair de son temps dans les bureaux d'investigation de la police à résoudre des affaires plus corsées les unes que les autres, une prouesse qui lui verra se faire offrir de multiples promotions. Entre temps la famille accueille un nouveau membre, un petit garçon prénommé Spencer. Celui-ci naît dans un confort financier sans nom, le salaire du père de famille continue a grimpé au fil des échelons grimpés et Delilah fait prospérer son patrimoine financier en passant de 1 à 8 restaurants à son nom, sur la côte floridienne. Mais voilà malgré la présence d'un enfant, l'absence de Mr Overfield commence à se faire ressentir. Et même l'arrivée 3 ans plus tard de la jeune Ilam-Zita Chastity n'y fera rien malgré tout l'amour que Mr Overfield porte à sa famille. Les choses ne s'arrangeront guère lorsqu'il obtiendra un des postes les plus convoîtés des Etats-Unis: la direction du FBI, un poste avec de lourdes responsabilités mais également très dangereux pour les proches de celui qui en est à la tête. C'est pourquoi la jeune Delilah reprend son nom de jeune fille Kane et le donne à ses enfants. Le père de famille se voit également contraint de quitter Miami pour Washington, laissant femme et enfants vivre paisiblement mais éloignés d'une figure paternelle.
"Les meilleurs et les plus belles choses du monde ne peuvent être vues ni même touchées. Elles doivent êtres ressenties avec le cœur." Tout le monde rêverait d'avoir une vie comme la mienne, une vie remplie d'argent, de bibelots qui ne servent pas à grand chose, une villa avec un immense jardin où tu peux jouer avec tes chiens, un frère aîné avec qui tu t'entends avec merveille, des tas d'amis bref un monde parfait sauf si on y ajoute l'absence d'un père. Non ce n'est pas une absence comme si mes parents avaient divorcés mais une absence dans le sens où je ne le vois que très rarement, ses visites à Miami se compte sur les doigts d'une seule main même en y ajoutant le Noël en famille et par la même occasion mon anniversaire (au moins ça l'arrange tiens). Tout ce que j'aimerais moi, ce n'est pas des cadeaux envoyés par colis ou des lettres, non c'est un père en chair et en os que je pourrais serrer dans mes bras et ce dans les bons comme dans les mauvais moments. Dans ma vie si rose, où je suis quand même heureuse, il me manque l'amour d'un père. Car quand bien même, j'ai de la famille et des amies sur qui je peux compter, il y a toujours ce vide en moi. Malgré tout mon frère Spencer, me permet de vivre pleinement ma vie, il est capable de me faire faire des trucs de dingues, comme sauter en parachute du haut d'un hélicoptère, juste pour voir mon sourire. Je sais également que ce n'est pas facile pour lui de jouer le rôle du grand frère et du père à la fois et je lui en serais à jamais reconnaissante pour cela. Je me demande d'ailleurs ce que je serai sans lui, à mon avis je serai loin d'être cette fille souriante, entreprenante et amoureuse de la vie s'il n'était pas à mes côtés. Il est ce que j'ai de plus précieux au monde, je tiens à lui comme à la prunelle de mes yeux et donnerai même ma vie pour lui s'il le fallait. Nous sommes tellement fusionnels que même parfois des gens nous prenne pour des jumeaux malgré nos 3 ans d'écart.
"Rien ne ravive mieux le passé, que l'odeur qu'on lui a autrefois associé." Comme tous les vendredis après-midi, en compagnie de ma meilleure amie je me rendais dans le plus grand centre commercial de Miami situé non loin de l'établissement scolaire où nous étudions à l'époque. C'était notre rituel avant le week-end, manger une glace et faire du lèche vitrine, un moment rien qu'à nous où nous parlions pendant des heures comme le faisait toutes les meilleures amies dans le monde. Nous étions liées comme les deux doigts de la main, chacune connaissait l'histoire de l'autre, elle savait même que j'étais la fille du patron du FBI alors que mes parents m'avaient interdit de le dire à quiconque, en disant que c'était beaucoup trop dangereux et bla bla bla, mais Nina était l'amie en qui j'avais le plus confiance et je pouvais tout lui dire, absolument tout, mes joies comme mes peines. Mais voilà ce vendredi précis, alors que j'étais âgée de 14 ans à l'époque, je me souviendrais comme si c'était hier. Nous venions de finir de baver d'envie devant des robes de Chanel hors de prix, que je pouvais m'offrir enfin que ma mère pouvait m'offrir. Nina et moi faisions du repérage pour une robe de bal de fin d'année qui n'avait lieu que dans 3 mois mais nous étions tellement impatiente vu que l'année prochaine nous entamions notre première année au lycée, une grande étape pour toutes les filles de notre âge. Avant de rentrer chez nous, nous faisions un détour par la parfumerie pour découvrir les dernières nouveautés, curieuses comme nous sommes. Nous étions occupés à tester de nouvelles senteurs sur nous, en nous aspergeant comme de vraies gamines, mais l'amusement prit fin d'une manière brutale. Des hommes cagoulés firent irruption dans le magasin, kalachnikov à la main, criant à tout le monde de s'asseoir dans le fond du magasin en pointant leurs armes sur nous. Je savais pertinemment ce qui se passait, une prise d'otage qui pourrait soit se finir dans le calme ou bien dans un bain de sang si cela tournait mal. Ces hommes étaient bien évidemment venus ici pour dévaliser le magasin que ce soit en argent ou en marchandises. Mon instinct fut de prendre la main de mon amie, alors que nous étions assises par terre et que les preneurs d'otages vidaient nos sacs à mains à la recherche de la moindre chose ayant une quelconque valeur. Par de simples regards, je tentais de rassurer mon amie que je voyais trembler de tout son corps. J'essayais en vain de garder mon calme face à la situation. Alors qu'aucun incident n'avait été à déploré pour le moment, un des hommes se retourna face à Nina et moi même, le téléphone collé à l'oreille puis soudainement le coup de feu partit, la balle venant se loger sur le côté droit de la poitrine de ma meilleure amie, qui tombait au sol. Le temps s'arrêta de tourner pour moi, je voyais ma meilleure amie baignant dans une mare de sang alors qu'elle était toujours consciente. Ne pouvant me résigner à la laisser mourir sur le sol, je compressais sa blessure à l'aide de mon foulard en soie tandis que je tenais sa main dans la mienne
"T'inquiètes pas Nina, tout va bien se passer, je te le promet." Je disais cela alors que je n'avais guère d'espoir qu'elle en sorte indemne et moi non plus d'ailleurs. Les larmes commencaient même à couler sur mon visage mais je tentais d'y croire alors que je voyais mon amie sombrait peu à peu
"Reste avec moi Nina, reste je t'en supplie." Je restai vivement accroché à sa main et je ne savais même plus ce qui se passait autour de moi. Je n'avais même pas vu les agents fédéraux débarquaient dans la boutique nous débarrassant ainsi des agresseurs. J'étais allongée là sur le corps de Nina, alors que son pouls s'était arrêté. Elle était morte dans mes bras et moi j'avais miraculeusement survécu, elle fut la seule victime de cette prise d'otage.
"Vos parents sont là mademoiselle." venait de prononcer un des flics présent alors qu'il tentait de m'arracher du corps sans vie de Nina mais je me débattais hurlant de douleur
"Lâchez moi, je veux rester ici, elle a besoin de moi." Une grande détresse se faisait ressentir dans tout mon corps, tandis que je m'éloigner de mon amie dont le sang tachait mes vêtement et qu'on venait de recouvrir d'un drap blanc. Je sentais encore cette odeur de sang comme si elle voulait me hanter jusqu'à la fin de mes jours. Pourquoi je faisais encore parti de ce monde alors que ma meilleure amie, ma soeur, ma confidente, mon tout venait de s'envoler? Cette question faisait le tour de ma tête et a ce moment précis, j'en voulais au monde entier de me l'avoir retirer.
"Le destin ne se satisfait pas d'infliger une seule calamité." Vous croyez que la vie ne peut pas être pire? Et ben vous avez tort je vais vous le prouver. J'ai perdu ma meilleure amie il y a de cela 3 ans et malgré le faut que j'ai d'autres amis sur qui comptait, ce n'est plus pareil. Et maintenant je suis en train de perdre ma mère, non elle n'est pas mourante, elle n'est juste plus elle même. D'ailleurs aujourd'hui je lui rend visite en compagnie de mon frère. L'établissement où elle se trouve est situé non loin de chez nous ce qui me permet de la voir assez souvent car elle me manque énormément. Ne plus pouvoir la prendre dans mes bras, ne plus goûter à ses petits plats, c'est petits plaisirs si simples je n'y ai plus le droit. J'entre donc sans bruit dans la chambre de ma mère, Spencer à mes côtés. Elle n'est pas endormie, c'est déjà ça, elle est juste assise devant la fenêtre avant de se retourner vers nous
"Bonjour, que puis-je faire pour vous." L'entendre dire ce genre de phrase à chaque fois que je viens la voir, me brise le coeur. Une mère qui ne vous reconnaît plus est une chose à laquelle je ne me ferais jamais. Il y a quelques mois ma mère a été diagnostiquée atteinte d'Alzheimer, une maladie qui normalement frappe les personnes âgées mais qui dans de rares cas, où elle se trouve être génétique, peut toucher beaucoup plus tôt les personnes qui sont porteuses. Cela avait commencé par de simple troubles de mémoires mineures mais très vite tout à empirer et mon père a décidé de la placer dans un centre spécialisé, vu qu'il n'est jamais à la maison et que mon frère et moi ne pouvant tout simplement pas nous occuper d'elle à cause de mes études pour moi et de l'armée que mon frère a rejoint l'année passée.
"Bonjour maman. C'est moi Chastity et Spencer." lui dis-je, même si je devrais lui rappeler dans quelques minutes mon identité, avant de lui faire la bise et de m'asseoir à ses côtés pour parler avec elle. Des conversations qui ne mèneront à rien mais qui sont tout de même importante à mes yeux.
"Je pars pour l'Irak dans deux jours." Quelques mots glissaient par mon frère au détour d'une discussion, ce qui eu pour effet de jeter un froid enfin entre lui et moi car ma mère, comme à son habitude dit quelque chose qui n'avait aucun sens
"Oh ca doit être jolie là-bas." J'avais le regard embué de larmes, j'avais de la pitié pour ma mère qui était dans une autre réalité, bien différente de celle à laquelle je devais faire face aujourd'hui.
"Non maman l'Irak c'est pas jolie, c'est l'enfer et je ne veux pas que tu y ailles Spencer, t'as pas le droit de me faire ça." Décontenancée et pleine de colère, je partis sans un au revoir, rentrant chez moi. Je me retrouverai encore un peu plus seule après le départ de mon frère et j'avais peur.
"Les larmes les plus amers que l'on verse sur les tombes, viennent des mots que l'on n'a pas dit et des choses que l'on n'a pas faites." Ma vie est un enfer, Dieu a décidé de me punir pour je ne sais quelle raison. Il m'arrache petit à petit tout ce que j'ai de plus précieux dans ma vie réduisant mon coeur en lambeau, et ce jour ne fera pas exception. Je ne m'en tirerai pas si facilement de ce chaos, de ce bordel qu'est mon existence. Depuis des jours je ne dors plus, les cernes creusent mon visage, je m'inquiète pour Spencer partit en mission en Irak dans le but de maintenir en ordre ce pays. Je sais qu'il aime son métier mais moi je le déteste et il le sait très bien, je ne cesse de lui répéter depuis qu'il a décidé de rejoindre l'armée. Une idée complètement idiote que je n'ai jamais cautionné. Depuis des semaines, je vis seule dans la grande maison familiale. Le silence m'entoure le soir et je repousse aussi loin que je le peux le moment où après les cours, je suis censée rentrer chez moi. A quoi bon rentrer chez soi, quand personne ne vous y attend, pas même votre chat? Ce soir une mauvaise surprise m'y attendait, mon père assis sur le canapé une enveloppe dans la main. Oui la présence de mon père n'est en général jamais bon signe surtout ces dernières années, car il ne vient même plus à Noël, ni voir maman. Et lorsque je le vois se relever le visage fermé, je commence déjà à paniquer.
"Je suis sincèrement désolé Chaz, il est parti, Spencer est ..." Un coup de poignard en plein coeur.
"Non stop arrêtes, je ne veux pas te l'entendre dire." Déjà des trémolos s'étaient fait ressentir dans ma voix, j'avais compris la raison de sa visite, il n'avait pas à finir à sa phrase, je ne pouvais pas concevoir la mort de Spencer. C'était juste trop, beaucoup trop à surmonter, je voulais que toute cette merde s'arrête. D'abord Nina puis maman et enfin lui. Je m'écroulais au sol, éclatant en sanglots
"J'en peux plus, j'en ai marre, la vie est trop injuste, pourquoi... pourquoi ça tombe sur moi?" hurlai-je de colère. Personne n'avait la réponse à cette question. J'avais l'impression de suffoquer, alors que mon père tentait en vain de me consoler. Mais le chagrin était inévitable. Une semaine plus tard, je mettais en terre le corps de mon frère aux côtés de mes parents bien que ma mère n'avait pas conscience qu'elle enterrait son fils mort lors d'un attentat suicide en Irak. Devant le cercueil, je tenais dans ma main, une photo de nous deux en compagnie de nos parents. A cette époque nous paraissions heureux car rien ne laissait présager que notre famille allait être réduite à ce qu'elle est aujourd'hui. J'embrassais la photo
"Merci Spencer et n'oublies jamais que je t'aime." avant de la déposer et de voir partir définitivement mon frère. Le premier et le dernier je t'aime auquel il avait le droit de ma part.
"Dans la vie, contrairement aux échecs, la partie continue après échec et mat." L'été avant de rentrer à l'université à complètement changer ma vie, enfin m'a complètement changé. J'en avais marre d'être cette fille triste qui a perdu toutes les personnes qui comptait dans sa vie, je me devais de cacher cette partie de moi. Je voulais à l'aube de rentrer à Harvard (oui le choix n'est pas anondin) commencer une nouvelle vie, une vie où je n'aurais plus peur et ou au contraire ce sont les autres qui auraient peur de moi. Pourquoi moi je devais souffrir et pas les autres. Alors au revoir la petite Chaz fragile et bonjour à la Chaz bitch qui vit sa vie comme elle l'entend quitte à faire mal aux autres. Je ne veux plus qu'on me dicte ma vie, je veux être seul maître de mon destin et plus une simple victime. Je sais pertinemment que mon père n'approuve pas moi nouveau mode de vie, où je pourris la vie des gens qui ne font pas ce que leur dit ou qui me regarde de travers, le fait que j'expose mon argent et que je joue à la sale peste égoïste. Je serais même prête à écraser quiconque se met en travers de mon chemin et de mon bonheur actuel. En effet pour la première fois de ma vie je suis heureuse, heureuse dans les bras d'un homme que j'ai rencontré ici même. Pour une fois j'ai un homme rien que pour moi toute seule, la seule chose qui me manquait dans ma nouvelle vie. Et je préfère prévenir que la première qui approche Enzo, je la réduit en miettes et fait de sa vie un véritable enfer. Croyez moi sur parole, je serais intraitable car il est hors de question que je perde de nouveau quelqu'un à qui je tiens énormément.