Personne n'a dit que ça serait facile... {Carter}

Nate avait les yeux embrumé de larme quand la porte de Carter s’ouvrit. «  J’suis désolé… ». Sans qu’elle n’ait le temps de parler, de dire qu’on que se soit, il passa sa main derrière elle et la ramena vers lui pour la serrer très fort, si fort. Cette étreinte il l’avait imaginé durant tout le trajet en avion qu’il avait fait du Texas à Boston, ce trajet qui lui avait semblait interminable. Chaque seconde qui le séparer de sa meilleure amie qui avait besoin de lui était une torture. Il aurait tellement aimé être là au moment même où elle avait appris cette horrible nouvelle. Il n’oublierait sans doute jamais ce qu’il avait ressentit en lisant le texto de Carter. Chaque mot était imprégné à jamais à l'encre indélébile dans sa mémoire. S’il y avait un sms qu’il voulait recevoir sur le bébé c’était «  ça y est il est là ! » ou «  C’est aujourd’hui qu’est né le mini-Carter » ou un truc du genre, même s’il était trop tôt pour ça… Au lieu de ça, les mots de Carter l’avait déchiré en deux. Il n’était pas le père de cette enfant, ni la mère, mais il était empathique à sa douleur et n’aurait vraiment pas aimé être à la place de Roman… Il posa la main contre les cheveux de Carter et lui chuchota un «  ça va aller, je suis là. Ça va aller » sans qu’il sache si c’était vrai, mais qu’aurait-il pût dire d’autre. «  Laisse toi aller. Tu peux pleurer. » Blôtit dans ses bras, il n’avait pas envie de la lâcher, il voulait la garder là, pour l’éternité, bien au chaud et bien protéger, là où il ne pourrait rien lui arrivait de mal. Là où personne pourrait la blesser…

Elle avait envoyé un message à Nate pour lui annoncer, c’était la moindre des choses non ? Putain, elle se rendait compte que sa vie avait changé, que toute sa vie prenait un autre tournant et elle ne savait pas comment le prendre. Elle avait quitté Roman, il y a quelques jours de ça, elle avait dormis dans les bras de Royce et là, elle venait de perdre son enfant. Elle venait de perdre une partie d’elle, sûrement la meilleure partie d’elle. Elle allait ouvrir la porte se doutant de qui cela pouvait être et elle finit dans les bras de Nate, elle fermait les yeux rapidement, fortement tout en agrippant le haut de Nate. Elle était incapable de pleurer, elle le faisait tellement la nuit qu’elle ne pouvait pas, elle avait surtout envie de garder la tête en dehors de l’eau, elle avait envie de sourire, de faire comme ci de rien était, de faire la fille forte qu’elle n’était pas. Elle ne dit rien, elle restait simplement dans ses bras et ça lui faisait du bien, c’était son meilleur ami après tout alors forcément que ça lui faisait du bien. « Je suis incapable de pleurer. » Cette vérité faisait mal et pourtant c’était le cas, elle avait trop mal, elle souffrait trop, son cœur était brisé parce que ça ne lui faisais pas plaisir d’avoir quitté Roman mais, elle se sauvait elle, elle sauvait sa propre santé mentale en faisant une telle chose et elle avait un trou qui ne pourrait jamais être combler, pas personne malheureusement. Elle avait perdue un enfant, son enfant même si elle ne le voulait pas au début, elle avait accepté de l’avoir, elle avait accepté de l’assumer malgré l’absence du père. « J’serais jamais heureuse. » Elle rit froidement tout en secouant la tête, ouais elle avait eu un passé merdique, un présent horrible alors qu’est-ce que serait son avenir ? Elle finissait par se le demander, par redouter toutes ses choses.

Carter n’avait pas envie de pleurer, elle s’en sentait incapable, alors que Nate, lui, avait le cœur à l’envers à cause de tout ce qui arrivait à sa meilleure amie. Elle était forte, bien plus qu’il ne s’en rendait compte la plupart du temps. Carter avait une grande force de caractère. Ce n’était peut-être pas la fille la plus facile à vivre et à comprendre, mais c’était une fille incroyable forte et qui valait tout l’or du monde. A sa place, d’autre aurait été à se morfondre sous la couette, incapable de se relever face à toutes les merdes que la vie mettait sur sa route, mais par Carter. Alors qu’elle aurait eu toute les raison du monde d’être en l’air, elle ne pleurait. Peut-être aussi parce qu’elle l’avait trop fait avant qu’il n’arrive ? Il n’aurait pas su le dire. Malgré tout ce temps, Nate avait encore parfois du mal à deviner ses pensées. Même pour lui, de temps en temps, elle restait un mystère. Ou du moins c’est l’impression qu’il avait depuis son coma mais ça ne l’empêcher en rien de l’aimer et de vouloir être là pour elle. Quand elle affirma qu’elle ne serait jamais heureuse il la serra un peu plus contre lui, il avait mal pour elle. Blesser les proches de Nate c’était le blesser lui… Il ne voulait pas qu’elle souffre. Elle méritait tellement pas de souffrir… Il s’écarta un peu d’elle et la regarda dans les yeux. «  Tu sais ce qu’il y a bien quand on tombe au plus bas ? » Il laissa trainer le silence. «  C’est qu’on ne peut que remonter. » Il lui fit un sourire, espérant que ce soit communicatif. «  Tu sera heureuse Carter un jour, j’en suis sûr. » De nouveau il la serra contre lui et une larme roula sur sa joue. Si elle n’avait pas envie de pleurer, lui oui. L’idée qu’elle soit aussi mal lui était insupportable…

Elle était incapable de laisser une larme coulait sûrement pour donner le change aux autres, pour montrer qu’elle était heureuse alors que pas du tout. Elle était brisée, elle était loin d’avoir un putain de sourire sincère sur les lèvres, elle avait même l’impression qu’elle ne savait plus ce que ça voulait dire sourire parce qu’on le ressentait. Elle le faisait pas automatisme, pour faire plaisir tout le monde en montrant qu’elle allait bien, qu’elle se releverait toujours de ce qu’il se passait dans sa vie. Mais là pour le coup, elle avait du mal à le croire comment elle pouvait le faire avec ce qu’elle venait de vivre hein ? Elle avait perdue une partie d’elle, elle avait perdue son enfant, son fils et putain, c’était clairement plus horrible que tout. Elle se fichait d’avoir perdue Roman, elle l’avait jamais eu, depuis le début elle le savait mais, elle avait été juste idiote de croire que tout serait possible entre eux, elle avait juste cru que son amour était assez fort pour deux mais, ce n’était pas le cas. Elle fermait les yeux en restant dans les bras de Nate, elle ne serait plus heureuse, elle ne serait plus mère parce qu’elle se retrouvait incapable de donner son amour à un autre homme ou même penser à avoir un enfant. Pour quoi ? Pour le perdre encore une fois ? Non, c’était déjà de trop pour elle, elle ne se voyait pas vivre ça encore une fois. Elle finit par planter ses yeux dans ceux de son meilleur ami, elle se mordit la lèvre inférieure en l’écoutant puis elle laissait un rire ironique sortir de sa bouche tout en secouant la tête. « Ils me laisseront jamais remonter la pente, ils feront tout pour que je reste dans ce trou. » Mais elle jouerait la comédie en faisant comme ci elle était heureuse, elle secoua la tête face à ce qu’elle entendait. Il y avait au moins une personne pour croire une telle chose parce qu’elle ne pouvait plus, elle n’avait plus la force de croire qu’un jour elle connaître la vraie définition du mot bonheur.

Nate se sentait impuissant et il détestait ça. Il avait l’impression qu’importe sa présence, ses mots, qu’importe ce qu’il dirait, ça ne ramènerait pas le bébé qu’elle avait perdu… ça ne ramènerais pas le bonheur dans la vie de Carter. Tout ce qu’il pouvait faire c’est être là pour elle, la serrait contre lui et lui assurait que tout irait mieux par la suite sans en avoir une quelconque certitude. Si seulement il l’avait eu cette certitude, mais ce n’était pas le cas. Dans la vie on ne pouvait être certain de rien. « Tu n’es pas toute seule. » Ce fût les seuls mots qui sortirent de la gorge du jeune homme alors qu’il la tenait serrer contre lui. Sa tristesse, sa peine, il la partageait avec elle. Il faisait ce qu’il faisait de mieux : être là pour ses amis. Carter avait toujours été sa meilleure amie, et qu’importe leur dispute, il voulait continuer à être là pour elle, même s’il était maladroit, même s’il n’agissait pas toujours comme il le fallait.