Lisa était pourtant si adorable à toujours s’inquiéter. Pire que ta mère finalement qui t’appelait tous les deux. C’était disons assez chiant à la longue pour elle et pour toi, mais dans son cœur, tu voyais vraiment qu’elle s’inquiétait. Comme ton amie. Elle était pareil, toujours à t’envoyer un message, à t’appeler ou même à essayer de te convaincre de sortir, même si le médecin te conseillait cela. Mais finalement, tu ne pouvais rien lui refuser, c’était comme ça, Lisa ne pouvait pas, ne pas faire partie de ta vie, parce qu’elle était ta meilleure amie d’enfance, celle qui saura en premier ce qu’il t’arrive. Tu as refusé de le dire à Anja, tu as refusé de mettre dans la confidence ta plus proche amie, ta deuxième meilleure amie et tu le regrettes aujourd’hui, parce que tu es obligé de la voir que dans tes très bons jours. Alors qu’avec Lisa s’était tout le contraire, bon ou mauvais, elle s’en fichait. Comme aujourd’hui. Tu n’étais pas bien, mais pourtant, tu étais assis en face d’elle dans ce café. A sa remarque, tu fronças les sourcils. « Non ! Arrête de dire ça. Tout le monde le dit. Tu es très belle Lis’, y’a pas que moi qui le dit. Essaye de faire dire le contraire durant ma dernière exposition, c’est tout le contraire. Tout le monde t’adulait et tout le monde te trouvait magnifique. » Tu es sérieux. A ta dernière exposition à la galerie Andréa Grimaldi, tu l’avais bien affiché et personne ne s’était moqué d’elle. Personne, même ton père avait décidé de garder une de tes photos dans la galerie privée du palais. A croire qu’elle faisait toute la différence. Tu soupiras. « Tu sais très bien que oui. Je suis comme ça avec tout le monde. Tu as l’âme d’être derrière un appareil photo. Et même si tu ne me crois pas, je m’en fiche, je me retournerai quand même. Et ça. Ce n’est pas un mensonge, loin de là. C’est la pure vérité. » Tu lui souris un peu plus, elle manquait cruellement de confiance en elle, et toi aussi, mais ça se voyait moins. Rassurer tes amis était une chose que tu faisais tous les jours, surtout avec Lisa. Tu ne voulais pas partir tant qu’elle n’assumera pas sa vie actuelle. Quitte à lui faire comprendre par des baffes, tu le feras. Tu lui lèves les yeux au ciel. « On parle des dragueurs ? Ou on parle de toi ? Moi je te parle de Lisa, la petite lisa de 3 ans qui est venu me voir à mon anniversaire parce que nos parents se connaissent. Je te parle de la petite fille que j’ai appris à connaitre petit à petit et qui m’est devenue aussi chère d’une petite sœur. Je te parle de cette Lisa là. Pas des hommes qui pensent qu’à ajouter un nom à leur conquête, à leur tableau de chasse. Et tu sais que j’ai raison. Tu trouveras ce gars là, ce gars qui se retournera vers toi, qui t’observera comme moi je t’observe, mais encore mieux. Tu le trouveras plus rapidement que tu ne crois ma Lisa. » Tu savais qu’avec ce genre de phrase, elle ne pouvait pas te contredire, mais toujours rabâcher, comme elle le faisait. Mais c’était ça votre plus grande force, vous étiez d’accord partout, sauf si un point. Celui que vous avez en commun. Votre non confiance en soi. Mais finalement, tu souris faiblement face à ses paroles. Parler de ta maladie n’est pas le meilleur sujet de conversation et encore, elle n’a pas assisté à un repas entre Grimaldi, c’est pire. Alors bien sur, comme toujours, tu baisses la tête légèrement pour observer la tête. C’est mieux non ? Et puis, qu’est qui pourrait être pire que d’avoir une maladie cardiaque grave ? OK, mourir c’est sur mais bon. Mais sa remarque te fait sourire en coin. « Pourquoi ? Parce que tu n’es pas bien en maillot de bain ? Arrête de dire ça je te dis. » Tu la regardes sérieusement, même si tu souris à ta propre remarque. Quelle idée aussi de te mettre ça dans le crâne. Elle était comme elle était non ? Et puis sérieusement, tu serais capable de frapper toutes les personnes qui osaient dire du mal d’elle, même si tu risquais de te prendre une sacrée raclée après. Tu la regardes, avant d’hausser les épaules. « Bah quoi ? Un thé reste un thé s’il te plait Lis’, et puis j’ai pas le droit à trop de sucre, ni à trop de lait.. » En même temps, t’as le droit à pas grand-chose aussi, tu rigolas néanmoins, avant de te reconcentrer sur ton amie qui est à tes côtés. Elle abuse, tu abuses aussi. D’ailleurs, tu rigoles en hochant négativement la tête. « Arrête donc dire ça, je vais survivre, ne t’inquiète pas pour ça. » Oui, enfin en même temps, tu as déjà survie à une première cuite, difficile, mais à survit alors pourquoi pas à une deuxième ? Tu ne peux t’empêcher de soupirer. « Lisa ! Stop. Tu arrêtes tes conneries et tes mensonges. Tu es très bien comme modèle, je te l’ai assez prouver non ? Ou tu veux que je recommence un monologue ennuyeux la dessus ? » Tu la mets au défi et tu te connais, tu tiendras parole dès qu’elle te dira la mauvaise réponse. Et niveau speech ennuyeux, tu savais y faire avec ton père. Bien sur, quand tu pris le temps de la regarder, tu lui souris en coin. A ce fameux aveu, tu lui continuas de la regarder, en profiter pour hocher la tête, cette fois-ci positivement alors qu’elle enchaine les paroles. « J’espère que tu le ferais. Tu as intérêt même à le faire sinon t’es mal. » Tu essayes de rester sérieux, même si tu essayes de ne pas rire. Compliqué. Mais finalement, tu rigoles presque naturellement, pas trop fort quand même pour éviter de tousse après. « Une seule fois et finalement tu as cédé, comme une débutante. C’est bête hein. » Tu souris un peu plus alors que tu pris ta tasse entre les mains pour ensuite la boire lentement. Tu en profites pour lever les yeux vers ton amie. « Ne me regarde pas comme ça, on devait avoir 10 ans pas plus, et tu ne voulais pas dormir au palais, ou un truc comme ça. Tu as accepté parce que j’ai dis à mes parents que tu étais d’accord. Donc. C’était pas ma faute. » Tu souris, pour terminer ta petite gorgée et finalement, tu déposas ta tasse sur la coupelle doucement. L’habitude débile des thés à la cour d’Angleterre, merci Ariel.