(Teresa) Vivre ensemble et mourir ensemble

“Vivre ensemble et mourir ensemble"

Teresa & Andréa

Qui aurait cru que tu veuilles poster une annonce dans le journal pour avoir des colocataires ? Quelle idée en fait d’avoir des colocataires. T’es bien tout seul avec Monaco. Quoi qu’en fait, t’es trop seul non. Tu avais décidé de le faire pour le bien-être de ta vie sociale. Ok ton cœur ne survivrait sans doute jamais à ton année scolaire mais qu’importe, tu devais vivre normalement non ? Tu soufflas un coup, passant ta main dans tes cheveux alors que tu entendis sonner. Une sonnerie qu’il fallait que tu arrives à t’en souvenir. Sauf que c’est Monaco qui s’arrêta devant la porte. Tu levas les yeux au ciel. « Monaco, tu vas pas interdire à tout le monde de m’approcher. » Un autre aboiement. Ce chien, tu l’avais sauvé d’une mort certaine. Et bien sur, ce Rottweiler t’avait tout de suite adoré et traité en maitre. Alors bien sur, il t’arrivait encore de lui parler et tu avais l’impression qu’il te parlait aussi. Tu soufflas un coup, venant à t’approcher de la porte pour l’ouvrir. Tu renvoyas le chien en direction de sa place alors que tu découvris cette jeune femme, brune, et très simplement souriante. Et merde. C’est quoi ce délire.. Tu fronces les sourcils alors que ton regard se pose sur la fiche qu’elle tient. Et à regarder le papier, c’est l’affiche que tu as déposé à l’université, tu souris lentement « Salut.. Tu viens pour la colocation non ? » Et aussi un autre aboiement. Ton regard se tourne vers ton chien qui arriva pour se poser entre toi et la porte, tu caressas sa tête. « Il est .. Très possessif .. Excuse moi. Vasy rentre. » Tu ouvris un peu la porte pour regarder ton chien, surtout en mode : Dégage de là. Mais bien sur, il t’avait compris et c’était poussé. Tu refermas la porte pour regarder la jeune femme, en souriant pour lui tendre ta main  « Au fait Andréa, mais appelle Andy ! C’est plus simple et bien plus facile à retenir. Et lui c’est Monaco » Et encore un aboiement. Enfoiré de chien. Tu le regardes, il te regarde. Tu lèves les yeux au ciel pour te rabattre sur la jeune femme.

La Lowell c'était bien. C'était génial même. Si si, Lowell for the Win forever, mais la Lowell c'était petit aussi. Les chambres tout du moins. Et encore, j'avais de la chance, ma colocataire était plus digne de invisible fantôme de l'opéra que de la bonne copine des soirées pyjamas. En tout cas, j'aimais pas ça. J'avais besoin de dormir dans une pièce seule, je ne supportais pas le moindre bruit. Ah que la vie est dure quand on est une petite patate. Toujours est il que j'avais brillamment rendu les clés à Kaya avant de me rendre compte que c'était bien la liberté mais c'était encore mieux quand on avait un toit pour fermer les yeux. Traduction, j'étais à la rue, et or de question de retourner chez mes parents. Triple buse. Alors quoi, j'avais environ sept heures pour me trouver un appart... ou une collocation ? Nombreux étaient les étudiants d'Harvard à user de cette technique. Soufflant et traînant mes bagages comme une nouvelle, ce que j'étais au fond, je courais à l'administration de l'université, ou les annonces se multipliaient comme des petits pains. Bien joué, trois propositions étaient punaisées sur le tableau. Attentive, je les comparais avant de faire sortir la seconde du lot et de la prendre sans autre forme de procès. Un certain Andréa, habitant pas très loin, avec un chien. Mystérieux, ça m'amusait de découvrir ce qui m'attendais, et j'étais plus partisane des suprises que la logique pure et simple. Une artiste quoi. Un appartement à Boston c'est ce qu'il me fallait, et au final alors que je montais les escaliers menant à une certaine porte, je regrettais pas mon choix. Arrivée, je vérifiais à nouveau l'étage et le numéro, savait on jamais, et appuyait fortement sur le bouton de sonnette qui résonna dans tout le couloir ainsi que des aboiements. Le fameux chien sans doute. Alors que je comptais ressonner, comme une gamine pour s'amuser, la porte s'ouvrit à la volée laissant apparaître un jeune homme entièrement tatoué sur les bras. Le fameux Andréa ? J'adhèrais déjà. « Salut.. Tu viens pour la colocation non ? » J'asquièscais, un grand sourire collé à la figure. « Il est .. Très possessif .. Excuse moi. Vasy rentre. » Il est trop mignon aussi. Le chien, j'veux dire. Mes valises sous les bras, je passais le seuil de ce que j'espérais être mon nouveau foyer durant mes années à la fac. « J'aime bien les chiens. » J'offrais une caresse à l'animal avant de me rappeler les bonnes manières, et de saluer à mon tour l'inconnu à l'air franchement sympathique qui me faisait face. « Au fait moi c'est Andréa, mais appelle moi Andy ! C’est plus simple et bien plus facile à retenir. Et lui c’est Monaco » Ouais Andy c'était pas mal. Original par contre le chien. Monaco ? J'aurai du appeler le chat de mon ancienne colloc' Ukraine quoi. « J'm'appelle Teresa Nòwackòwska. Mais appelle moi Teresa, parce que Nòwakòwska c'est un peu compliqué. Ou même juste Tere, c'est encore plus simple. Et bonjour Monaco.» Oulah, mais c'était quoi ce discours ? Il allait jamais accepter qu'une folle crèche sous son toit. J'essayais malheureusement de me rattraper en sortant une vulgaire banalité et, plantant mes yeux gris anthracite dans les siens je sortais aussi calme que possible. « Je suis pas la fille la plus sociale du monde, j'écoute de la musique classique pour m'endormir et je me drogue à la glace au cookie. Et j'ai rien contre le bleu turquoise. » Ça marche. On avait dit banal Teresa. On avait dit banal...

“Vivre ensemble et mourir ensemble"

Teresa & Andréa

Tu ne savais pas quoi t’attendre avec ton chien. Gros protecteur de ton corps et de tes pensées. Cet animal, tu l’avais vu grandir, devenir ce chien de garde parfait et même ce chien amoureux de la vie, malgré le peu de possibilité que lui donnait cette ville. Néanmoins, tu avais appris à t’en occuper, il avait appris à faire avec ta maladie, et c’était ton meilleur ami, ton frère, ton garde du corps et même ton père quand il s’y mettait. Alors bien sur, quand tu ouvris la porte, il aboya, tu le fusillas du regard avant de lui sourire. Mais la jeune femme entra et aussitôt, une belle histoire commença entre ses caresses et ce chien. Incapable ouais. Tu souris. « Monaco, on dit bonjour, au lieu de réclamer, non mais oh ! » Le regard du chien sur toi, tu fis de même alors qu’il se pencha légèrement en avant, la tête également. Tu le regardas faire avant de soupirer aussitôt. « Je t’ai pas demandé de la draguer, arrête. Tu pourrais le faire plus tard. » Tu vis ton chien se rasseoir alors qu’il regarda la fameuse Teresa. A son nom de famille, tu fronças légèrement les sourcils. Ok, bon, c’est un nom à retenir, une chose est sure, ça va être dur de le prononcer en une fois, mais tu le fis dans ta tête. Tu souris à la fin de ses paroles. « Ok, Teresa Nowackowska. Teresa, c’est plus simple. C’est de quelle origine ? Enfin excuse moi, ça me regarde peut-être pas. » Toi et tes questions à tout vouloir savoir si le monde extérieur. Un petit cerveau près à emmagasiner toutes les informations que tu trouves, c’est bien d’un côté, c’est parfait de l’autre. Mais tu la laissas entrer rapidement dans l’appartement. Un petit studio à deux étages, grand parfait avec la chance d’avoir un petit jardin dehors. Pour le chien mais aussi pour toi. Une chance, une perle cette habitation. Tu souris aussitôt quand elle évoqua tout ça avant d’avancer vers la cuisine ouverte. « D’accord, bah écoute c’est cool. Tu fumes non ? ou tu fais d’autres trucs bizarres comme ça ? » Ouais, bah merde, c’est hyper compliqué aussi de poser des questions à une famille. Tu n’es pas habitué à ça et encore moins depuis que tu vis tout seul. Tu aurais mieux fait de prendre un appartement avec Matt. Quoi que, ça aurait été compliqué. Alors tu réfléchis une seconde, prenant un verre d’eau pour la regarder. « Tu veux boire un truc ? J’ai de tout » Aussitôt, Monaco arriva, tu levas les yeux au ciel pour déposer de l’eau dans sa gamelle. Bravo, tu venais de vider le verre d’eau et maintenant, tu devais en prendre un autre. Et finalement, tu repris, en même temps que de préparer les boissons. « Du coup ici, ça se passe simplement. Aucune règle, sauf la cigarette, c’est dehors, je suis allergique à la fumée, désolé. Après, tout le reste est libre. Y’a juste une petite chose, faut laisser la porte fermée de ta chambre sauf si ça te dérange pas dormir de Monaco. Après, non, c’est chez toi ici. Pas besoin de courses, pas besoins de grand-chose, juste ta bonne humeur, ta musique classique et tes glaces. Pour les courses, c’est à noter sur le tableau en craie, et .. Y’a quelqu’un qui va les faire toutes les semaines, donc pas de soucis dessus. Est-ce que tu as des animaux par contre ? Enfin, Monaco ne mort pas, ou ne tue pas hein, mais la journée, il est souvent dehors donc ça dépend si tu veux le ou la laisser dehors, c’est toi qui voit ! » Tu lui souris, réfléchissant si tu avais oublié quelque chose avant de passer ta main dans ta nuque. Ah ouais. Il fallait que tu lui parles du traitement peut-être, tu ajoutas alors. « Il faudra pas que tu touches aux quatre boites de ce placard, ce sont des trucs importants, donc voilà,, je crois que j’ai tout dit. Tu veux rajouter un truc ? » Questionnas-tu. Mais tu ne voyais rien d’autre à rajouter. Enfin pas à ta connaissance.