CORDELIA PENELOPPE WINSTON ► kate beckinsale

La vie n'a jamais été facile et ne le sera jamais. Mon enfance a toujours été des plus normales. Je vivais à Oxford avec ma mère. Mon père, je ne le connaissais pas. En réalité, il avait abandonné ma mère tout bonnement. Je l'ai détesté, énormément. Et pourtant, j'ai toujours rêvé de le rencontrer. Je l'imaginais à ma manière, à penser qu'il m'aimait, qu'il attendait également avec impatiente le jour où enfin, on se rencontrerait, mais tout n'était qu'un pur rêve. La vie avec Maman n'était pas spécialement facile. Nous étions pauvres, oui, très en réalité. Je voulais l'aider, tellement, mais elle ne voulait pas. Elle espérait me voir finir mes études, aller à l'université, me marier à un bon parti et vivre une vie heureuse, contrairement à la sienne qu'elle trouvait misérable. Mais moi, je trouvais que nous étions très bien. Je n'avais pas spécialement besoin de richesse, elle était la personne la plus importante à mes yeux, ma seule richesse. Mais je l'ai perdue... A 15 ans, je devenais orpheline d'une mère.

Enfin, j'ai rencontré mon père. Je venais de réaliser mon rêve, mais pour se faire, j'ai du payer le prix par la vie de ma mère. Ironique n'est-ce pas? Je m'attendais à ce qu'il me prenne dans ses bras, me console, mais non, rien de tel. J'ai appris alors la vérité, celle que ma mère n'a jamais voulu me le dire. Je suis née d'un adultère. Rapidement, je me rendis compte que j'étais étrangère dans une famille étranger et dans un pays étranger. Car oui, j'ai quitté Oxford et l'Angleterre pour New York et les Etats-Unis. Tout était tellement différent. Papa était riche, au début. Mais à croire que mon arrivée était signe de malheur, rapidement, son entreprise s'est retrouvé en faillite. Non, je n'ai pas vécu une misère, pas vraiment. J'étais juste ignorée, mais je m'en fichais. Je ne me sentais pas chez moi avec eux et c'est dans l'art que je me suis réfugiée. Seulement, je savais que jamais, je ne pourrais percer dans ce domaine, alors je me suis dirigée vers un autre rayon. Harvard m'a accueilli, Dunster devint ma nouvelle famille et le droit, ma raison de vivre. C'est d'ailleurs là que j'ai fais la connaissance de Vilhelm. Il était mon ami, mon amant, mon amour de toujours, celui que j'ai aimé plus que de raison, et celui que j'aime toujours plus qu'il ne le faudrait, même après 4 ans de divorce. Notre mariage n'a duré que 2 ans, 2 ans de tristesse, 2 ans de tromperie. Et pourtant...

Harvard a toujours été ma maison et c'est sans doute pour cette raison que je suis revenue ici, pour devenir professeur. Mais peut-être aussi pour me souvenir des moments heureux que j'ai vécu... avec lui...