LIGHTNING AVENNE SNOWLEIGHT ► mary-kate olsen

« Les gens m'appellent l'idole des jeunes. Il en est même qui m'envient. Mais ils ne savent pas dans la vie. Que parfois je m'ennuie. » Mon patron m’a dit un jour à Interscope Records :

« Tu vois toi ce qu’il te faut, c’est quelqu’un qui a de l’énergie à revendre, une véritable personnalité tu vois ? Quelqu’un qui ne se laisse pas facilement marcher sur les pieds, qui a de l’ambition. Y’a une petite ici qui ferait bien l’affaire, je pense que pour une pt’ite débutante comme toi y’aura pas de problème. T’es prête à jouer le jeu ? » Me dit-il le cul posé sur sa chaise, ses mains sur son bureau, ses yeux fixant les miens. Comment pourrais-je refuser ? Mon premier boulot dans le domaine, et on me propose une perle rare, en voilà une idée ! Okay, mais qu’est-ce qu’il me réserve ? C’est trop facile, je sens le plan foireux. C’est qui cette nana d’abord ? Je la sens mal cette histoire, d’ailleurs, j’ai le pouls qui s’accélère, je me sens super stressé… J’ai un mauvais pressentiment. Alors j’ose lui dire : « Bien sur patron, je relève tous les défis. » Puis là d’un coup je la ferme. Je suis sûr que j’ai parlé trop vite, et puis, c’est pas une façon de parler de mon futur boulot. Avant de lui laisser ouvrir la bouche, je reprends : « Je veux tout savoir, vous attisez ma curiosité, qui est ma futur protégée ? » Je le vois qui commence à reculer sur sa chaise, un sourire sur le coin des lèvres, et moi, je commence à imaginer le pire. Il ouvre grandement la bouche avant de prononcer son nom de scène : « SNOW. » BLAGUE DE L’ANNEE. Je me demande comment le patron n’a pas pris peur en voyant mon visage se décomposer en tout cas, il a commencé à se marrer, puis il s’est levé, a fait le tour de la table et m’a tapé dans le dos en riant aux éclats : « Ahahaha ! Tu verrais ta tronche ! Ne fais pas cette tête Light ! C’est une bonne opportunité de tester tes propres capacités. Mais si elle en a fait virer plus d’un et qu’elle a réussi à faire changer de métiers d’autres, je suis sûr que tu vas être à la hauteur. Debout ! ». Je me lève lentement et je lui lance un sourire forcé. Il commence à partir en direction de la sortie de mon bureau et il me fait, sans doute pour m’achever : « Tu as rendez-vous demain matin avec elle au studio. Bonne chance ! » Puis moi je reste debout dans son bureau, fixant la sortie jusqu’à qu’il s’en aille. Cette Snow dont il parle est connue pour ne pas supporter être enchainé. Elle ne supporte pas que l’on lui dicte une conduite, qu’on lui dise quoi faire, qu’on lui impose des choses. C’est pourquoi elle a tant de mal à s’entendre avec des gens comme moi, qui ont pour fonction d’organiser planning et compagnie et à faire en sorte que les artistes suivent à la lettre nos recommandations et les horaires qu’on leur impose. Moi je suis née à New York, d’une mère qui a choisi de partir vivre en Floride et de m’abandonner après le divorce, et d’un père directeur d’Agence de Sosies dans ma ville natale. Personnellement je lui ai toujours obéi au doigt et à l’œil, ne trouvant pas vraiment des choses à redire sur sa façon de m’éduquer ou sur les choses qui me demandait de faire. Il m’a toujours poussé à travailler, à devenir ambitieuse, à me mettre à fond dans les études, et c’est ce que j’ai fait. De bons résultats, une bonne élève jusqu’à l’université puis quatre ans à Harvard. Alors quand j’entends parler de Snow, je me dis qu’on est déjà différente sur ce point, parce qu’elle ne supporte pas qu’on l’aide à prendre les bonnes directions, alors que moi lorsque l’on me tend la main, j’ai toujours tendance à la prendre sans réfléchir. C’est une forte tête, je pense l’être aussi. Je ne suis pas sûr que mon patron a fait le bon choix, vous comprendrez donc pourquoi le lendemain, je me suis pointée à reculons au studio d’enregistrement ou elle et moi avions rendez-vous. A ma première rencontre avec elle, j’ai plutôt eut pour elle finalement un bon ressenti malgré tout ce que j’avais pu imaginer. Son désir de liberté qui pompe l’air, son côté capricieux et hypocrite s’assemble aussi avec ses qualités comme sa grande générosité, sa gentillesse et son côté fleur bleue. J’ai voulu être autonome à partir du moment où j’ai pris le chemin d’Harvard. Je n’ai pas eu une vie incroyable, j’ai juste profité des contacts nombreux de mon père dans le domaine artistique, et j’ai réussie à me faire embaucher par la maison de disque de Snow. Depuis un an, elle poursuit sa carrière et je m’occupe de tout. Notre relation est parfois très électrique, mais parfois très tendre, comme deux sœurs qui se serrent les coudes. Il y a quelques semaines, Snow a décidé de reprendre les études en première année à Harvard. Ses résultats scolaires étaient excellents et sa notoriété l’a aidé à réussir son inscription. Vous n’imaginez pas à quel point une énorme pression pèse sur moi en ce moment. Ma maison de disques est scandalisée de ce choix car Snow peut dire adieu aux grosses tournés et moi à mon travail si je ne la résonne pas. Elle promet de réaliser des concerts, de poursuivre sa carrière mais souhaite plus que tout au monde avoir une vie normale en dehors de sa vie d’artiste. Je ne sais plus quoi faire d’elle… Je la protège, surveille ses fréquentations, je fais en sorte que tout aille bien pour elle mais si elle continue, ma carrière autant que la sienne risque d’arriver à terme. Toutefois ses fans ont un avis très positifs sur cette reprise d’étude, certains la considèrent comme un exemple mais je ne cherche même pas à savoir pourquoi. Cette fille me fou en rogne, je pense qu’à mon boulot et donc oui qu’à ma gueule, mais si je perds cet emploi je ne sais pas ce qu’il adviendra de moi et de mon futur.