JUNE-AMALYA ★ Sara Ramirez

Le 13 Mai 1988, aujourd’hui c’est le mariage de ma grand-mère et de son nouveau riche de mari. Elle l’a rencontré par hasard sur une croisière en méditerranée. Depuis, elle n’arrête pas de donner des cadeaux à mes parents, par exemple, elle a payée tous les meubles de ce qui sera dans quelques jours ma chambre. Avec tout cet argent c’est fou ce que ma grand-mère se la joue. Elle adore jouer les stars dans les magasins, quand nous allons au restaurant, elle étale ses billets comme si c’était son habitude. Mais, ce n’est pas moi qui allait me plaindre de cette situation, si elle pouvait m’acheter tout ce que je souhaite par la suite pourquoi la blâmer. En attendant, ma mère est assise, même si la fête est réussit son état lui permet pas vraiment de danser. Mon père quand à lui danse avec sa sœur, ils sont tendrement enlacés. La pièce montée est arrivée précisément à 23h25, le témoin était à ce moment là dans les toilettes entrain de baiser la demoiselle d’honneur, plusieurs personnes dansaient lorsque j’ai décidé de mettre un terme à la fête. Moi je m’ennuyais, je trouvais la soirée pourri. J’étais coincée dans une espèce de petite pièce rose bonbon assez…liquide et j’ai décidé d’en sortir. Ma mère perdit alors les eaux et une demi-heure plus tard, j’étais…née.

Bien sûr à cette époque, j’ignorais tout de ma vie futur. La première chose que je découvris dans mon enfance fut la schizophrénie de mon père. Ma mère m’a prévenue très jeune de ces troubles et m’a inscrit à l’âge de 4 ans dans un club de karaté. A Paris, il n’y avait que l’embarras du choix. Je devins un petit peu garçon manqué par la force des choses mais je demandai tout de même de faire de la danse en même temps, des activités que je continuais jusqu'à l’âge adulte. Malgré le comportement très étrange de mon père j’avais une existence à peu près normal, il n’était pas souvent à la maison. Ma mère était au petit soin pour moi, elle savait exactement que j’avais besoin de beaucoup d’affection suite aux problèmes de mon père, malheureusement elle aussi était malade. Elle avait été infecté par le V.I.H à ma naissance, elle m’a d’ailleurs expliqué que sa grossesse était une fécondation in vitro et qu’elle avait suivit de nombreux traitements pour que jamais je ne sois contaminé. Je n’avais pas ce virus, heureusement, mais je savais que ma mère finirait par mourir, un jour ou l’autre et cette pensée m’avait toujours horrifié. Vers l’âge de 8 ans, mon père et moi cuisinions ensemble quand il se passa quelque chose d’assez marquant. Il coupait des carottes avec un énorme couteau et moi je m’occupai de beurrer un moule à gratin lorsqu’il commença à s’approcher de moi dangereusement. Je savais le reconnaitre lorsqu’il était en période de psychose, il avait un regard différent. Il s’approcha de moi avec ce couteau, prédisant qu’il devait me protéger. J’ai bien cru qu’il allait me tuer ce jour là, heureusement le karaté me servit. Je reçu quand même quelques coups de couteau mais aucun ne fut mortelle. Mon père fut alors interné en hôpital psychiatrique et ma mère et moi nous sentions beaucoup plus libre.

Mon enfance se passait sans autre problèmes apparents même si je restais traumatisée par ce qui c’était passé avec mon père. Mon adolescence était elle aussi, fade et terne. J’étais une jeune femme sérieuse et appliquée, je passais mon temps dans les bouquins. Je ne faisais pas grand-chose d’autre mais je n’étais pas malheureuse pour autant. J'étais une personne sociable et assez apprécie amicalement mais en amour je ne trouvais jamais personne étant un peu ronde. Tandis que l’état de ma mère empirait de jour en jour, j’essayais de la rendre fière de moi en accumulant les bonnes notes. Je faisais aussi parti d’une chorale après le lycée où j’étais l’un des meilleurs éléments. Je faisais toujours de la danse et du karaté. A l’âge de 17 ans, un nouvel élève arriva dans l’établissement. Il s’appelait Drew, il était anglais, je crois que je l’ai adoré dès la première fois où je l’ai vu. Drew était l’archétype du garçon bien et sympathique. J’ai découvert dès le deuxième jour qu’il vivait dans mon quartier. Drew n’avait pas beaucoup d’amis, c’est normal car il venait d’arriver. Moi, d’un naturel gentil et avenant je ne pouvais laisser passer cela.
C’est alors que je me suis intéressé à Drew, ce que je n’aurais certainement jamais du faire. Je lui ai fait visiter notre lycée et il est devenu mon ami. Pourtant quelques jours plus tard, des garçons avait prit ma place parmi ses amis, des garçons que je n’appréciais pas vraiment d’ailleurs, le genre de garçon superficiel et m’as-tu vu ! Tout ce qui ne me correspondait pas du tout. Puis Drew avait finit par revenir vers moi, nous nous étions rapprochés, je pensais qu’il avait compris que j’étais une personne or du commun. C’est vrai quoi, je n’avais jamais intéressé les garçons parce que j’étais trop ronde mais lui semblait différent. C’est avec lui que j’ai vécut ma première histoire d’amour mais ça, je ne lui ai jamais dit. Après la première nuit que nous avons passés tout les deux j’ai découvert que toute mon idylle avec lui n’était qu’un jeu…Il avait fait un pari débile avec ses amis contre de l’argent. Son pari était simplement de sortir avec la fille la plus grosse du lycée. J’ai pleuré toute les larmes de mon corps à l’époque car en plus de perdre mon premier amour je prenais conscience qu’il n’avait jamais existé. J’appris quelques temps plus tard qu’il voulait cet argent pour soigner sa petite sœur gravement malade et qu’il m’avait toujours apprécié mais je m’en fichais. Ce n'était rien par rapport à la nouvelle épreuve que je devais surmonter : la mort de ma mère.


L’année suivante j’intégrais l’université afin de devenir professeur des écoles. Cependant ma passion pour le chant et la danse prenait de plus en plus de place dans ma vie, j’avais arrêté le karaté ayant un bon niveau pour me consacrer exclusivement à mes activités artistiques. A l’université j’étais encore une fois une élève modèle, j’avais choisi le métier de professeur pour apprendre aux autres et transmettre mon savoir. J’étais une personne gentille qui pouvait expliquer sans s’énerver et en plus, j’aimais bien les enfants. Même si j’obtins mon diplôme à 22 ans, avec un an d’avance, je n’exerçai que très peu mon métier d’enseignante. En effet, mon professeur de chant qui exerçait dans la chorale me proposa de passer un casting pour jouer dans une comédie musicale. Au départ je n’étais pas vraiment partante, en fait j’avais très peur de ne pas y arriver. J’y suis quand même allé et j’ai chanté, j’ai fait ce que je savais faire de mieux et j’ai été retenu…Je jouerais dans quelques mois le rôle de Marilyn Monroe, j’avais décroché le premier rôle. Au début ce rôle n’était que pure merveille, j’aimais jouer un rôle complètement différent de moi-même. Marilyn était différente de moi, elle aimait séduire les hommes et elle était belle, tout ce que je n’avais pas. Nous étions très opposés avec Marilyn mais pourtant son rôle me collait de plus en plus à la peau. Au départ je me suis mise à parler comme elle, puis à me maquiller comme elle, même quand je ne jouais pas, j’ai finit par me comporter comme elle. Malgré mes cheveux bruns j’avais l’impression d’être une seconde Marilyn, en faite j'étais persuadé d'être la descendante de Marilyn et qu'elle m'avait transmis quelque chose d'elle. Je m’étais beaucoup trop identifier au personnage. Je me suis d’ailleurs fait surnommée « Mary » en hommage à Marilyn. La comédie musicale fit un succès fou, nous faisions de plus en plus de spectacle et moi…Je plongeais de plus en plus dans mon obsession envers Marilyn. Marilyn, c’était un autre aspect de moi. Je commençais à avoir de plus en plus de mal à discerner ce qui se passait le soir sur scène et ce qui était la réalité.
La fin du spectacle calmait mon identification envers Marilyn, même si le personnage avait été une partie de moi je pris conscience que ce n'était qu'un rôle et m'arrêtait progressivement de lui ressembler dans mon caractère et dans ma gestuelle. Le succès que m’avais apporté la comédie musicale me donna la possibilité d’être actrice dans une web série. Des petits films racontant plus ou moins la même histoire qui s’enchainaient. Je devins assez célèbre en France mais bientôt cela ne me suffit plus, je voulais en apprendre plus en savoir plus. J’ai donc passé des épreuves complexes pour venir à Harvard et apprendre de nouvelles choses. Mon prochain objectif est de vivre de ma passion et de jouer à Broadway.