Lisades || Never be alone

Et nous voila à ce jour tant redouter : Noel. Ce n'est pas un secret, ce jour est maudit pour moi mais j'ai tenté toute la journée de sourire et de faire bonne figure. Il faut bien sourire après tout non ? Alors j'ai souri quand je me suis levé, j'ai souri quand on a bouffé comme des gros, j'ai même souris quand on a ouvert les cadeaux. Et j'ai finis par m'éloigner un peu. Ce besoin de prendre l'air reprend le dessus. Il y a 1 ans, jour pour jour, je perdais une de mes raisons de vivre et le goût du père Noel et de la magie qu'il ramène avec lui. J'ai perdu l'envie d'être sympathique et calme. Et j'ai commencé à vrillé, lentement, doucement, encore plus qu'avant. Quand Arthy a disparu, il y a cette part de moi qui est partie. Quand Arthy a disparu, le Hadès raisonnable et remplit de belle illusion a disparu aussi et mon calvaire à reprit : la lucidité est devenu encore plus inssuportables et pourtant, aujourd'hui a beau être un jour douloureux, il ne l'est pas autant que ce que je pensais car les gens que j'aime sont là. Il y a Noah, Abé, elle, il y a ces personnes qui comptent et qui rendent ma vie un peu moins morose. Ils me comprennent et ils savent lire à travers mes silences. Alors dans ce foutu jardin, mes songes partent dans tous les sens alors que mon corps reste bien là. Je pense à cette chance que j'ai : dans ce monde, si haut, si moche, je ne suis pas seul. J'ai des gens sur qui je peux compter. Certes, ils n'acceptent pas tous mes excès, mais ils sont de ceux qui me supportent, même quand j'agis comme un connard. Même quand je ne cesse de faire n'importe quoi. Ils sont là. C'est eux mon vrai cadeau de Noel. C'est elle la vraie magie de Noel. Pour dire vrai, c'est un peu Noel tous les jours quand elle est dans le coin. Demain, Noel sera finis, on rentrera tous et la déprime et mon penchant pour l'alcool pourra reprendre, ou bien j'irai en Angleterre, tout dépend de mon père, mais j'ai envie de profiter de l'instant. Alors je retourne dans la pièce, remplit de monde, mon sourire revient. Seulement, il me reste un cadeau a offrir, un cadeau spécial pour une personne spéciale. Je lui lance un regard, à la reine de mon âme. Je lui souris et lui fais un signe de tête avant de quitter la pièce pour partir dans un coin plus isolé de la demeure. Je veux la voir un peu rien que moi. Je veux profiter de ce moment de paix loin du vrai monde. Quand on est à Boston, tout est compliqué, mais ici, boston est loin et les problèmes le sont aussi. Profitons juste de l'instant présent. Vivons, car la vie est trop cruelle et trop courte. Alors il est temps de vivre tout simplement. Quand elle est là, cette flamme dans mes yeux s'annime et ravage de nouveau tout. Ensemble, nous sommes comme un incendie, comme une tempête de neige : incontrôlable et sans pitié. Ensemble, nous sommes foutrement en vie dans ce monde où tout semble anesthésié. Alors je pousse la porte de la bibliothèque du père de Noah, je sais bien qu'il ne me dira rien, son père est cool contrairement au mien -enfin, Noah vous dirait probablement le contraire, ça fait longtemps qu'on sait qu'on aurait dû échanger de géniteur- et je l'attends dans cette pièce, le coeur battant, avec hâte, je veux qu'elle arrive, voir sa tignasse blonde, sentir sa présence, je veux sentir cette foutue pompe à sang battre plus vite pour la seule raison connue qu'elle est dans la pièce. J'ai besoin de mon moment Lily pour ne pas finir aussi fou que ces connards de ce monde. Elle est ce qu'il y a de pire pour moi, ce n'est pas faux, et je suis probablement la pire pour elle, mais elle est tout autant mon équilibre, ce qui existe de mieux pour mon être meurtrie par la dureté d'un monde trop fade et faux.

Tu t'es levée relativement tôt ce matin. Les yeux qui brillent et un putain de sourire accroché sur tes jolies lèvres. Pour les gens qui te connaissent, pour les personnes qui font parties de ton cercle privé, c'n'est pas un fait aberrant. C'est le jour J, c'est Noël et ils savent tous combien tu aimes ce jour là en particulier. C'est même ta période préférée de l'année, après ton anniversaire. Le temps de vingt cinq jours, tu redeviens cette gamine dont la magie de Noël touche toujours autant. T'as conscience que ça peut vite devenir insupportable pour tes proches, tellement t'es à fond pendant cette période là. Tellement tu peux être assez extrême parfois. Mais t'y peux rien. La magie de Noël ne te laisse pas indifférente, elle a cet effet sur toi qui te rends légèrement plus humaine le temps de quelques jours. La journée te semble défiler à la vitesse de la lumière. Tu commences par passer un moment avec Noah, en l'accompagnant au cimetière de la famille et tu lui tiens la main alors qu'il se recueille devant la tombe de sa mère. T'entraînes ensuite Abé dans la cuisine, pour lui changer les idées. Tu lui fais mettre ses mains dans la farine et tu ris de cet air boudeur qui ne quitte pas ses traits. Mais pendant quelques minutes, il pense à autre chose et c'est tout ce qui t'importe. Il est déjà bientôt l'heure de passer à table et tu finis par rejoindre la chambre d'Aria pour te préparer et enfiler la robe rouge que tu t'es offerte pour l'occasion. T'as hâte de retrouver tout tes proches, ceux que t'as finis par considérer comme étant ta famille. T'as hâte de te goinfrer de toutes les bonnes choses cuisinées pour ce jour spécial. T'as hâte de voir la réaction des tes amis alors qu'ils ouvriront leurs cadeaux. Surtout la sienne à vrai dire, quand tu pourra t'échapper pour lui offrir son véritable cadeau. Tu te sens un peu... Conne, à vrai dire. T'es lucide et l'idée te parait bien niaise quand t'y repenses. Le truc c'est que t'as du mal avec les mots alors tu te concentres sur la signification de ce cadeau. Sur son véritable sens et tu sais que lui, il comprendra. C'est pas qu'un truc niais, ça va plus loin que ça. Et Hadès est le seul à pouvoir le comprendre. Tu peux pas empêcher tes yeux de le chercher, empêcher ton regard qui essaye d'accrocher le sien en toute discrétion. Tu sais que ses sourires sont faux, tu sais combien il déteste cette journée et ça t'énerves de pouvoir rien faire de concret à ce propos. Alors tu te contentes juste de le suivre des yeux quand il finit par quitter la pièce pour aller à l'extérieur. T'aimerai le rejoindre mais tu préfères le laisser seul pour le moment. Il finit par revenir, se mêle à la foule quelques instants. Juste le temps de capter enfin ton regard pour te faire comprendre qu'il aimerai te voir en privé. Enfin. Tu le laisses quitter la pièce en premier, tu prends même le temps de finir ta coupe de champagne avant de lever les voiles, à ton tour. Tu presses le pas dans les couloirs du manoir, le cœur battant parce que pressée de l'avoir devant tes yeux. C'est sûrement un des derniers moments que vous allez pouvoir passer ensemble, seuls, puisque le lendemain vous quitterai la demeure des d'Aremberg. Mais t'y penses pas là tout de suite, alors que tu pousses la porte de la bibliothèque du paternel de Noah. Un sourire vient étirer tes lèvres alors qu'Hadès apparaît devant toi. Tu fermes la porte et vous enferme dans votre bulle. Tu glisses jusqu'à lui et vient déposer un baiser sur sa joue avant de briser le silence qui vous entoure : Je meurs d'envie de te dire que t'es beau depuis que j't'ai vu dans la salle à manger. Un légère éclat de rire s'échappe de tes lèvres alors que tu viens t'appuyer contre le bureau du père d'Aremberg. Et tout un tas d'autre chose aussi. Tu hausses des épaules avant de glisser ton regard dans le sien et de le sonder quelques secondes de tes yeux puis de lui demander : Tout va bien ? Hadès a quand même pris un certain risque en te faisant comprendre de le rejoindre en privé, alors que vous étiez entourés de tout vos proches. Votre départ va sûrement passer inaperçu mais c'est quand même un certain risque. Tu sais que ça va pas même si tu sais aussi bien qu'il ne te le dira pas clairement. Mais c'est surtout que tu te doutes absolument pas de la raison de vos retrouvailles improvisées. Bien que t'ai aussi un cadeau à lui offrir, en privé.

Elle m'appaise, elle me fait sourire, c'est bizarre, c'est nouveau. Je ne connaissais pas ce sentiment. Je n'ai jamais vécu ça avec une autre femme. Il y a Abélard, mon jumeau, toujours là, et puis il y a l'homme de ma vie, Noah, mais Lily, elle est différente des autres. Je voulais la faire tomber sous mon charme, en la faisant rire, mais à chaque fois qu'elle riait, c'est moi qui tombait un peu plus, qui faiblissait pour ses beaux yeux. Et peut importe où nous sommes, tant qu'on est ensemble, c'est genre magique, c'est genre un renouveau à chaque fois. Et ma main dans la sienne ou mon corps près du sien dans un lit, ou nos regards complices, font que je me sens un peu plus à ma place dans ce monde où la cruauté est de mise, dans ce monde où tout est faux, tout est laid, tout crains. Ce monde où les puissants se moquent de tout, où la politique vrille en du n'importe quoi, ce monde où les hommes font la guerre même plus pour leurs idées mais par plaisir de faire du mal, ce monde où les gens persécutent des innocents, ce monde que je vois trop clairement. Nous sommes supérieur en pensé et nous voyons le monde comme personne. Nous savons, nous comprenons et c'est moche, je vous l'assure, pourtant, elle rend les choses un peu plus belle, elle me fait rire, elle me fait me sentir vivant et bien et c'est bien tout son pouvoir sur moi. Notre relation est complexe, parce que nous sommes complexes et foutrement lucide. Les contes de fée, on y croit pas, l'amour éternel, on y a jamais cru, les histoires à l'eau de roses craignent plus que les autres, alors la peur prend le dessus, la peur d'être abandonné, la peur de souffrir, la peur de perdre l'autre, la peur de se perdre soit même. Ajouté à cette conscience du monde qui nous entoure, tout est trop dur, trop compliqué, tout est trop censé. Ces petits pantins ne le voient pas, nous si. Nous on sait lire entre les lignes, on sait voir les faux sourire et la fausseté de certains. Nous on se contente pas de peu, de ce qu'on peut avoir, on veut toujours plus, on va toujours plus loin. On voudra toujours plus. On restera d'éternel insatisfait. Pourtant, avec elle, le bonheur, cette foutue promesse semble possible, à porté de main. Même dans un jour comme celui ci. Alors quand je reviens après avoir pris l'air, mon regard capte le sien et je lui fais signe que je veux la voir, je veux lui offrir mon cadeau, avoir le mien que j'attends depuis des plombs, je veux l'avoir pour moi, rien que pour moi, encore un peu, égoïstement. Pourtant, égoïste, je ne le suis pas avec elle. Je ne peux l'être face à elle. Elle mérite mieux qu'un mec promis en mariage. Mais j'ai ce besoin de la sentir près de moi. Ses baisers m'ont rendu accro, son rire m'a rendu dépendant, foutrement addict à cette blonde au sourire d'ange, tributaire de son regard, subordonné à sa présence. Alors quand elle entre dans cette bibliothèque et me rejoint, mon coeur bat trop vite, trop fort. Un sourire se fraye un chemin sur mes lèvres, loin d'être faux, il est vrai. Aussi vrai que le ciel bleu, que l'herbe verte. Le reste n'existe plus, il n'y a plus que nous et cette bulle qui nous entoure. Ses lèvres effleurent ma joue et mon coeur rate un battement. Oh oui, de ses baisers aussi je suis dingue. Et quand elle rigole, je suis émerveillé. Elle s'adosse au bureau du padré de Nono, moi, je suis perdu dans ses yeux. Tu peux parler, tu es ... exquise dans cette robe. elle est magnifique tout le temps d'ailleurs, mais là, elle ferait se damner n'importe quel homme. Ses yeux accrochent mon regard et elle me demande comment je vais. On fait aller. Je suis content d'être là avec tout le monde, et encore plus d'être là, ici, maintenant avec toi. Oui, parce que vous voyez, Lily elle gomme ma peine, elle me rend un peu moins grincheu, un peu moins extrême, un peu plus souriant. Elle m'apporte une bouffé d'air frais, elle est l'oxygène qui me manquait. Je pouvais pas attendre plus pour t'offrir mon cadeau. Et pour recevoir le mien, ça va de soit. Mais déjà, je veux la voir sourire quand elle verra ce que je lui ai acheté. Quand elle verra ce que je lui offre. Je sors de ma poche un paquet, rouge brillant, avec un superbe noeud de soie blanc. Une boite pas excessivement grande. Une boite pas excessivement petite. Et je tire aussi une enveloppe. Deux cadeaux. Deux vrais cadeaux en plus de celui que je lui ai offert face à tout le monde. Dans l'enveloppe, pas de lettre, pas de réel mot, non, c'est autre chose : une partition. Je ne sais pas pourquoi l'inspiration m'a trouvé. Elle n'était pas revenue depuis la disparition d'Arthur. Mais les notes avaient tournés dans ma tête trop longtemps. Une mélodie, douce parfois, qui vire à la passion à un moment, une musique qui est presque inaudible au début mais qui devient intense. Un genre de mix entre divenire, fly, run et life de Einaudi. Un genre de musique qui je pense la définie, elle, Lily l'indomptable, Lily la radieuse. Je ne l'ai pas joué, les notes sont simplement tombé sur le papier pour elle. Et un titre : You. Et dans le second paquet, tout autre chose, autre chose de symbolique : une carte, dorée, commune pour ceux qui connaissent le mandarin. Cette carte qui donne accès à cette suite, celle que je loue désormais, cette suite pour nous, pour nous retrouver. Cette suite qui pourrait être notre havre de paix dans cette ville trop cruelle. Cette suite qui serait notre endroit à nous. Ceci n'est pas une invitation à emménager, mais une invitation à ne pas être seul, à ne pas se laisser, à ne pas avoir peur qu'on nous voit. Cette suite pourrait être notre repère, notre coin à nous, loin des autres, loin des regards. Je voulais juste lui offrir un truc de spécial, un truc à sa hauteur et ces cadeaux me sont parût évident. Pour elle, une robe gucci ou dior n'est pas assez, elle peut se la payer, je voulais juste lui offrir quelques choses de plus unique, que je n'ai encore jamais offert. Je lui tends ses cadeaux avec un sourire sur les lèvres Joyeux Noel. je sais comme elle aime Noel, alors j'espère que ces cadeaux lui plairont, et le rendront encore plus unique à ses yeux.