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Sabian n'était pas là par hasard. Adossé contre le mur de cet immeuble, il ne lâchait pas la fenêtre d'en face des yeux. Sa respiration était calme, son esprit semblait retrouver une certaine stabilité non négligeable. La capuche de son sweat sur la tête, il semblait attendre quelque chose ou quelqu'un. Songeur, il gardait une clope non déclarée au bout de ses doigts. La nuit était tombée sur Boston pour laisser place à une atmosphère assez festive avec les décorations de noël. Le samedi soir était le rendez-vous de tous les étudiants d'Harvard, ils en profitaient pour laisser les révisions de côtés et se concentraient sur leur jeunesse et leur besoin de liberté. Une issue inévitable pour tout jeune qui se respecte. L'étudiant cligna délicatement des yeux en voyant bouger là-haut. Une silhouette apparu à la fenêtre et un mince sourire apparu sur son visage. Il ignorait qui était présent dans cet appartement, si Cecilia était seule, avec Andrew ou même avec des copines. En réalité, il ne voulait pas risquer de tomber nez à nez avec son ennemi juré. Sabian ne savait pas vraiment comment s'y prendre pour la retrouver, tout était confus dans sa tête. Voilà environ six mois qu'il avait quitté la ville pour partir à la recherche de sa famille biologique. Le beau brun avait parcouru la moitié de l'Italie et une bonne partie du sud de la France, en vain. Il avait suivit des débuts de pistes, des brides d'informations. Son besoin d’apaisement l'avait amené à traverser la moitié de la planète, à la recherche de sa mère biologique. Loin de lui l'envie de reconstruire un semblant de famille avec une femme qui l'avait lâchement abandonné. Il voulait juste des réponses à ses multiples questions. Pourquoi ? Il arrivait à un stade dans sa vie où il avait besoin de réponses, cela en était devenu une obsession. Sa quête de vérité l'obnubilait totalement, c'est pour cette raison qu'il n'hésita pas une seule seconde à lâcher Harvard et sa petite vie afin d'essayer de retrouver sa famille. Il voulait juste atténuer son mal de vivre et trouver la paix intérieure. Ce psychopathe survivait depuis trop d'années, il voulait mettre fin à son mal être et tirer un trait sur un passé de souffrance et de solitude. Malheureusement pour lui, ses recherches l'avaient menés tout droit dans le mur. Six mois de traque et de recherches sans relâche pour finalement rentrer bredouille. Il n'avait pas trouvé sa mère et encore moins sa famille. Plus seul que jamais, il décida d'abandonner pour rentrer sur Boston pour reprendre un semblant de vie. Écorché à vif, son retour était délectable mais avait un goût amère. Les regrets ne cessaient de se bousculer dans sa tête, il craignait le pire. Les adieux avec Cecilia furent déchirant et il s'en voulait. Les deux étudiants s'étaient parlés un peu, surtout au début. Mais face à tant de défaites, le Student avait décidé de la laisser tranquille. S'interposer dans sa vie et la faire souffrir étaient deux choses qu'il ne voulait pas. Alors oui, il resta muet ces derniers mois parce qu'il voulait lui offrir l'opportunité de continuer sa vie sans lui, d'avancer. Il avait essayé de l'oublier dans les bras d'autres filles, des italiennes ou même des françaises. Dire que Sabian en a pas profité serait pure mensonge mais aucune n'arrivait à la cheville de la petite Von Lichtenstein. Cette fille l'obsédait réellement. Ce qu'il avait fait durant ce voyage, il n'en était pas vraiment fier mais qu'importe, il ne pouvait pas effacer le passé. Le présent s'offrait à lui et sa présence ici sonnait comme une certaine revanche sur la vie, une demande d'excuse inavouée. Il serra sa mâchoire avant d'inspirer profondément. Combien de fois avait-il rêvé de la revoir, rien qu'une fois. Lorsqu'il dormait dans des hôtels miteux, parfois même sous les ponts, les pensées envers cette fille lui avaient donnés la force de continuer. Six mois de solitude à ressasser, inlassablement, les moments passés en sa compagnie. Il s'était remémoré de nombreuses fois, leur première rencontre, leur première fois, leurs adieux. Des moments aussi déchirants que réconfortants. Il apporta sa clope à la bouche en repensant à tout ça, à la souffrance qu'il avait pu ressentir loin d'elle. Pour dire vrai, il semblait stressé. Et si Cecilia l'avait tout simplement oublié. Peut-être s'était-elle mariée avec Andrew, peut-être était-elle même enceinte. Il ferma les yeux trente secondes avant de les rouvrir et d'allumer le briquet pour déclarer sa clope. L'étudiant inspira profondément pour extraire un maximum de tabac, garda la fumée dans ses poumons et la recracha délicatement dans l'air froid de la rue. Il regarda autour de lui, le vent glacial de décembre semblait plonger la ville dans un silence de plomb. Il détourna son attention pour observer un homme passer devant lui mais rapidement, son regard bifurqua sur la fenêtre. La blondinette avait fermé la lumière, elle n'allait pas tarder à descendre. Sabian se redressa et apporta, une nouvelle fois, sa clope à la bouche. Il plissa les yeux en voyant la porte d'entrée s'ouvrir. Son coeur se serra, l'adrénaline monta en lui tandis qu'il essayait de noter les moindres détails qui la composait. Installé de l'autre côté de la rue, dans la pénombre, elle ne pouvait surement pas le voir. Inconsciemment, il entrouvrit la bouche en la voyant. Putain ce qu'elle lui avait manqué. Il déglutit, ne la lâchant pas du regard. Toujours aussi bonne, il avait l'impression de voir cette fille pour la première fois de sa vie. Cecilia n'était pas seule, elle était accompagnée par deux filles. Il soupira. Au moins, elle n'était pas avec Andrew, c'était déjà ça. Tous les moments qu'ils avaient vécut ensemble lui revenaient en pleine face. Beaucoup d'émotions se mélangeaient en lui, la nostalgie de voir cette fille devant lui, l'angoisse de l'avoir perdu pour de bon, la haine de ne pas avoir trouvé ce pourquoi il l'avait abandonné, la peur de se rendre compte qu'il est, en réalité, beaucoup plus attaché à elle qu'il ne voulait bien l'admettre. Le petit groupe de gonzesse commença à avancer dans la direction opposée. Sans chercher à comprendre plus loin, le Student se mit à les suivre mais en prenant soin de rester sur le trottoir d'en face. Il ne voulait pas se montrer, pas maintenant du moins. Son côté malsain reprenait le dessus et, dans l'ombre, les suivit. Son regard ne la lâchait pas, il était relativement loin et par conséquent, ne voyait pas grand chose. Néanmoins, il pouvait facilement deviner sa silhouette marchant non loin de lui. Ses longues jambes fines et envoûtantes. Un léger rictus apparu sur le coin de ses lèvres rien que d'y repenser. Les filles n'avançaient pas vite, il n'avait pas forcément envie de se faire remarquer, pas comme ça. Cecilia et ses copines s'arrêtèrent devant une maison et ne mirent pas longtemps avant d'y entrer. Sabian attendit qu'elles soient hors de sa vue pour traverser la route et s'approcher de la maison en question. De la musique s'émanait de la bâtisse, c'était certainement une fête étudiante où l'alcool coulait à flot. Ce genre de soirée lui manquait terriblement, il ne demandait qu'une seule chose : retrouver un semblant de vie. Une fois devant la porte d'entrée, il enleva sa capuche et jeta le mégot de sa clope par terre. Il attendit qu'un petit groupe de jeunes se pointe pour pouvoir entrer avec eux car ouais, à la base il n'était pas vraiment invité. La musique allait fort et l'ambiance était plutôt folle. Il y avait du monde, il allait pouvoir passer inaperçu encore un petit moment. L'étudiant se faufila donc à l'intérieur et prit directement un verre de vodka qu'il bu dans son intégralité avant de le poser n'importe où. Il croisa un mec qui le reconnu presque instantanément. « Wow Sabian, qu'est-ce-que tu fou là ? » lui dit-il d'un ton imbibé d'alcool. Le beau brun leva les yeux au ciel avant de regarder autour de lui. Non mais quel connard, il avait qu'à crier encore plus fort celui là. Il posa son bras sur son épaule avant de serrer son emprise. Il lui lança un regard qui voulait clairement dire fait pas chier. « Ça te regarde ? » grogna-t-il, pas content. Il manquerait plus qu'il lui foire ses plans. Sabian plissa les yeux avant de lui tapoter la joue ironiquement. « Si jamais on te demande, tu m'as pas vu, ok ? » balança-t-il, en prenant soin de bien insister sur la claque. Il lui fit un sourire un peu étrange avant de contourner son pote et de continuer d'avancer dans la maison. Le Student cherchait la blondinette des yeux mais ne la trouvait pas. Pourtant il n'avait pas rêvé, il l'avait vu entrer ici avec ses copines. Perplexe, il entra dans la cuisine et attrapa un autre gobelet au passage. Pas de trace de Cecilia. Mais où pouvait-elle bien être ? Il reparti dans le salon et la vit au loin. Il s'humidifia les lèvres, cherchant un moyen de l'aborder. Se pointer comme une fleur devant elle ne lui ressemblait tellement pas. Il se mit un peu à l'écart pour ne pas qu'elle le remarque. Il laissa passer la soirée tranquillement, en profita pour boire quelques verres et renouer le contact avec deux de ses connaissances. Néanmoins, il ne lâchait pas son objectif des yeux. Sabian était là pour Cecilia et pour personne d'autre, il laissait une oreille attentive à ses conversations. Son rire lui parvenait parfois, réchauffant son coeur et alimentant son esprit dérangé. Putain, il ne pouvait plus attendre, fallait qu'il lui parle, qu'il la touche, qu'elle le regarde. Le jeune homme n'écoutait rien de ce qu'ils pouvaient dire, d'ailleurs il commençait à en avoir marre. Il quitta ces gens pour aller fumer dehors. Il emprunta un couloir assez étroit qui, bizarrement, était vide. Autant la baraque était pleine à craquée, autant là, c'était plutôt calme. Il emprunta donc ce fameux couloir avant de sortir pour fumer une clope. Il rejoignit rapidement la petite cour afin de s'en griller une calme. Retrouver Boston lui faisait du bien, il se sentait enfin chez lui. Plus les minutes passaient et plus le beau brun songeait à partir de là. Ce n'était surement pas le moment ni l'endroit adéquat pour renouer le contact avec sa belle. Il allait la laisser passer une bonne soirée et reviendra demain pour lui faire la surprise. Après tout, il venait de passer six mois sans elle, il n'était pas à ça prêt. Il faisait vraiment froid dehors, il mit de nouveau sa capuche sur la tête, surement pour éviter d'attraper froid aux oreilles. Une fois sa cigarette terminée, il ne tarda pas à rentrer à l'intérieur, histoire de traverser la maison et de rentrer chez lui. Mais c'était sans compter sur une présence dans ce couloir très étroit. Son rythme cardiaque s'accéléra immédiatement lorsqu'il reconnu Cecilia. Elle était là, juste devant lui, lui tournant le dos. Elle venait certainement d'aller aux toilettes ou une connerie du genre. C'était l'occasion ou jamais. Sabian laissa ses yeux se balader sur son corps avant de la rattraper. Sans un bruit, il s'approcha d'elle et, une fois à sa hauteur, se racla la gorge. La blondinette sursauta et se retourna, surement pour voir à qui elle avait à faire. Sans chercher à comprendre quoique ce soit, le Student se précipita sur elle et la plaqua au mur. Une sensation de puissance, de virilité vint l'envahir, un sentiment qu'il n'avait pas ressenti depuis des lustres. Cecilia laissa échapper un petit cri tandis que la porte s'ouvrit. C'était surement l'une de ses copines qui venait de l'entendre crier, hurler. « Cece, est-ce que tout va b... » Sabian pressa son corps contre celui de la blondinette et appuya sa main sur la porte pour la refermer brusquement. Sans même tourner la tête, il mit le verrou pour éviter que sa copine ne rentre dans le couloir et ne les dérange. Le beau brun avait encore sa capuche sur la tête, il n'était pas évident qu'elle le reconnaisse tout de suite mais sa nature malsain avait prit le dessus. C'était plus fort que lui, il était incapable d'agir normalement avec elle. Cette fille le rendait fou, complètement fou. @Cecilia Von Liechtenstein
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