MICHAËLA P. WOLFF ► Susan Coffey

Meurtre

« Les étoiles brillent de mille feux, toi tueur te glisse près d'eux. »

La nuit tombait sur Baltimore, étendant son manteau de ténèbres sur la ville. Une douce brise soufflait, emmêlant les cheveux d'une petite fille assise sur un rocher, en face de la mer. Dans ses mains, elle tenait une guitare et jouait une douce mélodie tout en chantant d'une voix douce. Soudain, un cri retentit dans la maison derrière elle. Un hurlement déchirant le silence du soir. La petite fille se retourna pour apercevoir une jeune femme, étalée de tout son long devant la porte d'entrée d’où un homme sortit et s’enfuit. La fillette se leva précipitamment et courut jusqu'à la jeune femme. En voyant sa bouche ouverte dans dernier cri remplie de sang, elle s'écroula à coté du corps sans vie et pleura. Les larmes perlaient sur ses joues rouges. Un cri franchit ses lèvres, comme un appel dans le lointain.

- Mamannnnnn !!!

Puis, la fillette sursauta. Sa mère venait de bouger.

- Michaëla, murmura-t-elle dans un toussotement. Je . . . je t'aime ma chérie. Sois forte.

Puis dans ces dernières paroles, elle s’éteignit. Ses yeux se fermèrent doucement et sa main qu'elle tenait dans celle de sa fille tomba à terre dans un bruit sourd. Michaëla pleura toutes les larmes de son corps jusqu'à ce qu'une des voisines de la famille sorte de chez elle et aperçoive le corps de Tania aux cotés de sa fille. Puis, tout ce passa comme dans un brouillard pour Miki. Elle se rendit bien compte de la jeune femme se précipitant vers elle et lui posant des questions mais était trop anéantie pour y répondre ou même les écouter. La police emmena la petite fille au poste afin de lui poser des questions. Puis, étant donné que le père de la fillette était partit depuis déjà plusieurs années, elle la confia à sa tante Nadège, la sœur de Tania. Michaëla apprit par cette dernière que son beau-père aussi avait été tué et en éprouva une satisfaction effrayante. En effet, il la violait depuis quelques mois déjà et ne plus avoir la crainte de cet homme encrée en elle soulageait Miki. Mais elle avait huit ans et avait perdu sa mère, la personne la plus importante à ses yeux.

Combat

« La vie est un long sentier battu par les pas de ceux qui y sont passé avant toi. »

- Hé Miki ! Tu viens à la discothèque avec nous ce soir ?

- Non merci. Désolée mais j'ai encore pas mal de choses à faire. Une autre fois peut-être.

- Pas d'prob ! A plus !

En regardant son amie s'éloigner, Michaëla fut tenté de la rattraper et d'accepter son invitation mais l'état de sa tante la forçait à refuser. En effet, cette dernière était très malade. Les médecins avaient diagnostiqué une méningite bactérienne et Nadège était actuellement à l’hôpital. Chaque jour, Miki allait la voir, lui apportant à chaque fois de petits gâteaux de sa création et espérant qu'elle n'allait pas perdre la dernière "famille" qu'il lui restait.

A l’hôpital

Miki poussa une porte et pénétra dans une pièce à la fois terne et lumineuse. Les murs blafards ne dégageaient aucune chaleur. Nadège était couchée sur un lit, les yeux fermés. Elle avait beaucoup maigri et ses joues creuses vieillissaient son visage d'une dizaine d'années. Lorsque Miki s'assied à coté d'elle, ses yeux s’ouvrirent et un mince sourire se dessina sur ses lèvres craquelées lorsqu'elle vit sa nièce à ses cotés.

- Tu n'est pas censée être au lycée Miki ? demanda-t-elle.

- Pas aujourd'hui, répondit la jeune fille d'une voix douce. J'ai terminé plus tôt.

- Ne néglige pas tes études à cause de moi. Tu dois réussir pour rendre hommage à ta mère.

Michaëla baissa les yeux. Il était vrai que ces temps-ci, elle avait un peu négligé son travail. Enfin, beaucoup négligé son travail. Mais à chaque fois qu'elle essayait de se concentrer en cours, le visage souffrant de sa tante revenait toujours dans son esprit.

- Ne t’inquiète pas. Guéris, c'est tout.

Quelques semaines plus tard

Michaëla était assise dans la salle d'attente de l’hôpital, attendant que l'opération de sa tante se termine. Alors qu'elle fixait la fenêtre depuis un moment déjà, un médecin s'approcha d'elle. Miki leva lentement ses yeux tristes et concentra son attention sur le jeune homme qui se trouvait devant elle.

- Vous êtes bien Michaëla Wolff ? demanda-t-il.

Celle-ci hocha la tête d'un air absent puis demanda à son tour pleine d'espoir :

- L'opération s'est-elle bien passée ? Ma tante va s'en sortir ?

Le jeune médecin baissa les yeux. Des larmes commencèrent à remplir ceux de Miki.

- Oui elle va s'en sortir mais il faudra qu'elle reste à l’hôpital encore quelques jours voire quelques semaines.

Les larmes repartirent d’où elles étaient venues et un sourire radieux éclaira le visage de Miki. Elle planta ses yeux gris dans ceux du médecin et lui dit simplement « Merci »

Harvard

« Suis ton chemin et n'écoutes que ton cœur. »

- Tu es sure ? Tu ne veux pas que je t'accompagne ?

- Sure et certaine. Je suis grande maintenant, tata. J'ai dix-huit ans.

- Oui, je sais. Tu as grandit tellement vite. Dire que cela fait maintenant dix ans que je t'ai recueillit.

Michaëla sourit. Sa tante était décidément très émotive.

- Oui. Bon, j'y vais. Au revoir.

Puis, Miki serra Nadège dans ses bras en guise d'au revoir, sortis de la voiture et se dirigea vers Harvard, la valise à la main. Le bâtiment principal était vraiment immense. Dans le parking, beaucoup de jeunes regardèrent Miki passer, certains en gloussant ou en se chuchotant des trucs à l'oreille. Mais la jeune fille s'en fichait. Elle était concentrée sur les bâtiments de l'université qu'elle trouvait vraiment immense. Elle avait travaillé d’arrache-pied pour rattraper les mauvaises notes qu'elle avait eu lorsque sa tante était malade et avait finalement réussit à être accepté à la célèbre Harvard.

- Me voilà, murmura-t-elle au vent ébouriffant ses cheveux.