I'm sorry, if you were right, I'd agree with you (sophia)

Jules en avait marre de tout. Non vraiment, déjà que d'ordinaire il était difficile et se fichait de tout, bah là c'était encore pire. Dix fois pire, peut-être un peu plus ou un peu moins. Il n'était plus exactement le même et ça, n'importe quelle personne qui le connaissait un minimum l'aurait remarqué. La seule chose qui avait encore un sens pour lui, c'était ses entraînements de natation. Enfin, là encore tout n'était plus pareil puisque l'entente avec certains de ses coéquipiers était tout simplement devenue inexistante. Notamment avec l'ex-capitaine de l'équipe qui lui reprochait d'avoir perdu son titre par sa faute. Ah la bonne blague... depuis quand coucher avec quelqu'un n'était plus la responsabilité que d'un seul des partenaires ? Non, Jules n'était absolument pas d'accord avec Sophia et si jusqu'à maintenant il l'avait laissée l'ignorer et le détester sans rien faire, cette fois ce serait différent. Parce qu'il en avait marre, voyez-vous, de finir par être détesté de tous les côtés et vu comme le méchant de l'histoire. C'était toujours comme ça, ça finissait toujours par l'être mais le De Lacroix n'avait pas envie que cela ne vienne interférer avec son sport préféré, la seule chose qui ne finissait pas par lui tourner le dos un jour ou l'autre. Alors une fois l'entraînement de la journée terminé, le mather regagna les vestiaires de la manière la plus normale qui soit et s'engouffra dans la cabine de la Dunster avant que celle-ci n'ait le temps de la refermer. Hum, c'était assez radical comme façon de faire et ça ne ressemblait pas du tout à Jules mais là, tout de suite, il n'en avait absolument rien à faire. "Détends toi je vais pas te toucher." lança-t-il dans un premier temps,  une fois la porte refermée, conscient que Sophia puisse trouver cela... inquiétant. "J'veux juste savoir quand tu vas te décider à passer à autre chose ou si tu comptes m'ignorer pendant encore longtemps ?" Est-ce qu'il avait besoin de lui demander ça en entrant dans sa cabine ? Non. Mais au moins là,  elle ne pouvait pas faire comme si elle ne le voyait pas.

Encore une journée où j'ai décidé d'aller faire quelques longueurs, de montrer encore le bout de mon nez aux entraînements et mis à part les filles qui me fusillaient du regard, les mecs eux, avaient l'air de trouver ça drôle. Quoi? Ils vont s'imaginer que ça y est maintenant que j'ai ouvert les cuisses pour Jules ça allait être chacun son tour? Le seul qui avait du mal avec ça c'était Lennox, celui qui nous avait vu et qui avait tout balancé au coach. Une vraie tête à claque ce mec et heureusement qu'il n'était pas là aujourd'hui. Bref, inutile de faire copain copine avec l'entraîneur. Même s'il m'appréciait, mon comportement était inacceptable et je ne peux pas le contredire sur le fait qu'un bon capitaine doit montrer l'exemple et pas s'envoyer en l'air pendant le cours dans les vestiaires. L'entraînement terminé, j'ai pris ma douche et je rentrais dans ma cabine avec ma serviette sur mon épaule lorsque quelqu'un m'enferma avec lui. Dans ma cabine. Jules en plus. « Sors d'ici ! hurlai-je en chuchotant. Je lui donnais un coup de serviette sur l'épaule pour le chasser mais il ne bougea pas d'un poil. Qu'est-ce qu'il voulait? Qu'on remette ça? Je crois pas non. Je pouffais. « Je t'ignore pas. mensonge. Mon visage devint rouge et je baissais le regard... sur ses abdos. Quel champ de vision, je suis obligée de garder mes yeux vers le haut. Je sais pas trop pourquoi il tient temps à ce que je le remarque. « Pourquoi tu me demandes ça? Tu ne faisais pas trop attention à moi avant... comme si subitement je l'intéressais et il avait envie que je cesse de le prendre pour un fantôme. J'ai du mal à y croire. On était juste des co-équipiers, le courant était bien passé, trop bien trop vite et boum tout a explosé. Il s'en est passé des jours après l'événement et c'est aujourd'hui précisément qu'il vient me parler. J'ai dû louper un épisode.

La réaction de Sophia était peut-être prévisible - et compréhensible - mais pour le coup, c'était complètement inefficace. Comme si le frapper avec une serviette - ou même avec ses mains - allait suffire à le convaincre de partir. Ahah, c'est qu'elle ne le connaissait pas si bien que ça, la dunster. Son but premier n'était peut-être pas de l'emmerder en le coinçant avec lui dans une cabine, n'empêche que le jeune homme n'avait pas l'intention de s'en aller si rapidement, pas avant d'avoir eu ce qu'il voulait, c'est à dire une réponse. Certes, Jules n'était vraiment pas d'humeur en ce moment, mais il n'en était pas moins déterminé pour autant, dommage pour elle. Ce qui n'était pas prêt d'arriver apparemment puisque madame avait décidé de faire comme si elle ne voyait pas de quoi il voulait parler. "T'en es sûre ?" demanda-t-il en haussant les sourcils, un léger sourire en coin alors qu'il sentait le regard de la jeune femme sur son corps. "Parce que c'est pas l'impression que tu donnes..." Donc merci de ne pas le prendre pour un con, parce que ça ne marchait pas avec lui. Elle était pas du tout crédible avec son mensonge à deux balles donc ça leur ferait gagner du temps à tous les deux si elle évitait de partir sur cette voie. S'il lui demandait ça, c'était parce qu'il voulait régler cette histoire une bonne fois pour toute et que Sophia arrête de l'ignorer, voilà tout. Et à vrai dire, Jules ne comprenait pas vraiment ce qu'elle voulait dire par "ne pas faire attention à elle avant" puisque aux dernières nouvelles, ils avaient couché ensemble, non ? "J'sais pas, peut-être parce qu'on est censés s'entraîner ensemble, former une équipe..." lança-t-il avec une pointe d'ironie dans la voix. Mouais, c'était pas faux mais c'était loin d'être la seule raison. Mais ce serait le cas pour Sophia, parce qu'il n'avait aucune envie de lui en dire plus, à elle comme à tous les autres.

Ce mec je le comprendrais jamais. A part être incroyablement attirée par lui, ce pourquoi je me suis laissée aller, je ne vois pas ce qu'il a d'intéressant à l'intérieur. C'est le mather assez mystérieux qui vous donne l'impression d'être tout petit quand vous croisez son regard. C'est ça le pire, il m'intimide quand je le regarde. C'est pourquoi j'ai baissé les yeux vers son torse mais c'était une mauvaise idée. Je devinais qu'il en avait marre que je l'ignore mais le pire c'est que je ne le faisais pas exprès, pas de ma propre volonté. Enfin ça dépendait des jours. Parfois je lui lançais un regard discrètement quand il ne me regardait pas et puis je m'enfonçais six pieds sous terre. « Je ne sais pas pourquoi je me suis éloignée de toi. J'me disais que c'était mieux comme ça. répondis-je en haussant les épaules. C'est quand je traîne avec lui que j'ai des emmerdes alors pour moi, il était préférable de ne plus le côtoyer. « Une équipe. répétais-je avec un petit rictus. J'ai plus trop l'impression que je peux faire confiance à mon équipe, et à ce Lennox qui postule pour être capitaine à ma place ! Grr, ce type je vais le tuer je crois. « C'est tout? je collais ma serviette contre moi et je me pinçais les lèvres en attendant sa réponse. S'il a autre chose à rajouter c'est le moment, sinon ciao mais j'aimerais bien me changer moi.

Elle se disait que c'était mieux comme ça ? Ouais et bah elle avait sûrement raison, valait apparemment mieux se tenir à distance de Jules puisqu'il finissait toujours pas attirer des problèmes aux autres, sans forcément le vouloir. C'était d'ailleurs ce qu'il avait tenté de faire comprendre à Ana lorsqu'elle se trouvait à l'hôpital mais la blonde n'était pas d'accord avec ça. Et puis finalement, elle avait fini par l'écouter puisqu'elle n'était plus là désormais. Alors Sophia avait raison d'en faire de même avant qu'il ne soit trop tard. Enfin, trop tard, ça l'était déjà puisqu'elle n'était plus capitaine de l'équipe de natation. "Et c'est toujours le cas ?" demanda-t-il sans grande conviction parce qu'il connaissait déjà la réponse. Bien sûr que oui c'était toujours le cas et ce n'était pas en s'incrustant dans sa cabine que ça allait changer. Mais pour Jules, le mal était déjà fait alors à quoi bon ? Elle ne risquait rien de plus à lui parler et puis, pour être honnête, elle faisait encore partie de l'équipe de natation donc y avait pire comme sanction, ce n'était pas la fin du monde. "Ouais, une équipe. Enfin tu vois ce que je veux dire...' Elle Sophia n'avait pas du tout l'air convaincu et ça pouvait se comprendre puisque c'était un de leurs coéquipiers qui les avait dénoncé. Jules avait d'ailleurs été le voir pour tenter de lui parler mais sans grand succès. Enfin ça, il se cachait bien de le dire à la brune. "Tu devrais pas écouter les autres, on s'en fout." Ignorer, s'en foutre, c'était ce que le mather savait faire de mieux et à en juger par ces derniers jours, la Caruso s'en sortait pas mal de se côté là aussi.

J'aime pas quand les gens veulent venir régler leurs comptes avec moi. C'est toujours une situation embarrassante que n'importe qui voulait éviter. Surtout quand il s'agit de la personne qu'on évite. Mais je vais me montrer plus maligne que ça. Je vais accepter de l'écouter, de voir ce qu'il a à me dire et après on verra pour la suite des aventures. Ce qui n'aidait pas évidemment, c'était que nous étions tous les deux dans une petite cabine à l'abris des regards. Je levais les yeux timidement vers Jules. Il était impressionnant quand il essayait de me donner raison. « Je... j'en sais rien. répondis-je du tac au tac, comme si je baissais les armes. Il me conseilla ensuite de ne pas écouter les autres, qu'on s'en foutait. C'est vrai, mais moi j'ai du mal à ne pas cerner ce que les gens pensent de nous en nous regardant. J'ai horreur des pensées qu'ils pouvaient avoir. Je me pinçais la lèvre tout en plongeant mon regard dans le sien et en une fraction de seconde, je montais sur la pointe des pieds, je venais plaquer mes mains sur ses joues pour déposer mes lèvres contre les siennes. Ne me demandez pas pourquoi, c'est Jules, Jules et son sourire ténébreux, Jules et ses abdos, Jules et... je pourrais y passer la nuit. Je dévorais ses lèvres avec un peu de sensualité puis je glissais mes doigts sur sa mâchoire avant de reposer mes pieds sur le sol. Je le regardais, un peu déboussolée. « Pardon, j'sais pas ce qui m'a pris. dis-je confuse, en déglutissant, une main sur le front. Génial, il allait encore plus me poser de questions maintenant.

Jules n'était pas quelqu'un de particulièrement et pourtant, il était bien le premier lorsqu'il s'agissait de poser des questions. D'abord pour éviter d'avoir lui-même à répondre à quelqu'un et aussi lorsqu'il voulait déstabiliser la personne, enfin faire son Jules quoi. Et ce qui était cool, c'est que ça fonctionnait plutôt bien sur la dunster qui ne semblait pas tellement à l'aise, dans cet petite cabine aussi étroite. C'était d'ailleurs, en partie la raison pour laquelle il ne s'était pas gêné pour y entrer, ouais. Et aussi pour éviter qu'elle ne lui échappe, par la même occasion. Sophia n'avait donc pas d'autre choix que de lui répondre, qu'elle le veuille ou non. Donc elle n'en savait rien. Un petit rictus apparut au coin des lèvres du jeune homme, satisfait de cette réponse. C'était vague, très vague même mais ça lui allait parce qu'il voyait que la brune n'était pas du tout sûre d'elle et puis, c'était toujours mieux qu'un "oui, c'est toujours le cas". Parce que fallait pas croire qu'il n'avait pas remarqué la manière qu'elle avait de le regarder, il n'était pas aveugle Jules, c'était juste qu'il aimait faire semblant de ne rien voir, de ne rien comprendre. Et qu'il avait le don de toujours vouloir qu'on lui dise les choses en face, aussi. Alors que lui, il ne disait clairement rien. Mais là, il n'y avait rien d'autre à dire de plus. Sophia paraissait peut-être moins en colère contre lui qu'il ne l'aurait imaginé, peut-être même qu'elle ne l'était pas du tout d'ailleurs. Puisque contre toute attente, c'est bien la Caruso qui vint s'emparer de ses lèvres, la même qui lui avait pourtant demandé de partir cinq minutes plus tôt. Ce qui fit bien entendu, sourire Jules de plus belle, qui commençait à trouver la situation assez intéressante. "T'en es sûre...?" luis souffla-t-il à l'oreille après s'être rapproché de son visage, tout en plongeant à nouveau son regard dans le sien. Parce que lui, il avait sa petite idée l'idée là-dessus, voyez-vous. Et puis il vint chercher à son tour les lèvres de la jeune femme pour prolonger ce baiser tandis qu'il la pressait légèrement contre la cabine, tout en y mettant plus d'intensité.

Non non non, ça ne pouvait pas recommencer. Pas comme ça, pas ici et surtout pas dans la cabine. C'est l'effet Jules, j'y peux rien. Il m'excite quand il me gronde, voilà. Je peux pas faire autrement. L'embrasser c'est comme pour lui demander de la fermer et d'utiliser ses lèvres autrement que pour blablater. Je sais qu'il est pas enchanté que je l'ignore mais sincèrement, je pensais qu'il n'en avait plutôt rien à foutre. Des filles il peut en avoir à la pelle hein, moi des mecs pff ils me fuyaient sur mon passage. Je suis pas assez intéressante, je suis quasi inexistante, la Sophia dunster qui passait son temps dans les bouquins. Mais quand ce n'était pas le cas, je passais mon temps à la piscine ou dans les vestiaires, à dévorer les lèvres de ce cher Jules mather qui n'avait rien pour me plaire, pourtant j'étais séduite. Je lui disais que j'étais désolée, que je ne savais pas quelle mouche m'avait piquée car je venais de lui violer la bouche sans rien demander. Comme si j'en avais le droit. Je rougissais comme une tomate et je plaquais une main sur ma joue qui brûla mes doigts. Jules, amusé, chuchota à mon oreille et je déglutissais en battant des cils. « Arrête, ne murmure pas à mon oreille. dis-je en retour mais le jeune homme captura mes lèvres de son chef et je me laissais glisser contre la cabine. Je peux rien faire, j'en suis incapable. Je ne peux pas le repousser. Mais des images revenaient en tête, j'entendais des gens qui rigolaient à côté de la cabine et non, il ne manquerait plus qu'un gugusse fasse une photo ou que le coach passe par là et c'est mort. Je poussais alors les épaules de Jules pour qu'il se détache de moi. « Pas ici. soufflai-je en reprenant ma respiration qui était légèrement saccadée. On pourrait nous voir et ça pourrait mal finir cette histoire.