(llewova) i wouldn't be distant if i didn't love you

Fuir Orysia. S'éloigner. C'était une nouvelle résolution qu'Eliot s'était gravé au fer rouge partout sur lui en début d'année. Certains décident d'arrêter de fumer, de perdre du poids, d'être plus studieux à l'école ; et Eliot avait décidé lui aussi de rendre sa vie plus saine, et son addiction moins croissante, en s'éloignant de la blonde. Car oui, au fil des années, elle était devenue une putain d'addiction qu'il n'a jamais su expliquer.  Il avait toujours eu besoin de la voir, de l'appeler, de savoir si elle était bien, de la protéger, de lui parler. Au début, il avait mis ça sur le compte de son caractère un brin trop protecteur, ce besoin constant de savoir ses proches sains et saufs, et son inquiétude constant pour chacun des membres de sa famille et de ses amis. Mais au fil du temps, il avait comprit qu'Orysia ne rentrait dans aucune de ces deux catégories, au fil du temps, il a fini par compte qu'il en était foutrement amoureux, et ce depuis le premier jour. Du coup, il a prit l'initiative de l'éviter. Pour maintes raisons, car elle en devenait limite toxique pour lui. Il avait fait des voyages, s'était plongé dans ses études et avait fréquenté d'autres filles. Il ne l'avait pas vu depuis son retour à Harvard, et aussi brisé que ça le rendait, tout était mieux comme ça. Il se concentrait sur ses études depuis son retour aux Etats-Unis, sortait peu, à part avec Maxence et Elias et passait le plus clair de son temps à la bibliothèque. Et aujourd'hui n'était pas une exception. Il se dirigeait déjà dans les allées, à la recherche d'une table pour s'asseoir paisiblement et réviser son cours de droit du travail, en espérant être tranquille. Il parait en direction du fond de la bibliothèque pour cela, et priait pour qu'e la table du fond soit libre. Mais pas de chance, elle semblait être prise, il vit une blonde lui tourner le dos lorsqu'il l'atteint. Et son cœur s'arrêta, encore. Même de dos, il pouvait la reconnaître. Et merde. Il voulait faire demi-tour et partir, mais se rendit compte que c'était un peu une attitude de lâche. Alors il inspira, s'avança et une fois à sa hauteur, se racla la gorge. « Orysia à la bibliothèque ? Mais où va le monde ? » La taquina-t-il, comme à son habitude, tout en s'asseyant en face d'elle. Son regard l'avait, comme d'habitude, détaillé de la tête et aux pieds et c'est à ce moment-là qu'il vit l’attelle qui entoura sa cheville. De suite, il s'inquiéta, fronça des sourcils.   « Tu t'es fait quelque chose à la cheville ? »

Tu peux t'estimer chanceuse d'être encore en vie, après ce qui s'est passé au mariage. Tout s'est déroulé si vite. Cette journée qui devait être le plus beau moment, s'est transformé en un véritable cauchemars. Des hommes russes ont débarqués avec des armes, en demandant où était ton oncle. Or, celui-ci s'était éclipsé subtilement avec sa femme. La situation avait vite dégénérée lorsqu'ils ont refusés de partir. Ils n'allaient pas s'en aller avant d'avoir trouvés ton oncle. Il y a eu des coups de feu tout de suite après. Les Russes ont tués, blessés des gens. Ils ont carrément saccagés la cérémonie. Ta cousine, Oksanna a été blessée. Toi, en voulant protéger Abélard, tu t'es blessée à la cheville. Ta main aussi a subit une légère blessure. Tu ne peux pas faire de sport jusqu'à nouvel ordre et c'est pourquoi, t'es obligée d'aller étudier à la bibliothèque. Tu vas t'installer au fond, parce que c'est plus tranquille dans ce coin. Il n'y a presque pas d'étudiant à cette heure-ci, c'est bien. Tu t'assois sur une chaise et ouvre tes livres. Tu as placée tes béquilles près de toi, au cas où si t'aurais à te lever. Tu appuies ton coude sur la table, ta main soutenant ta tête. Tu ne te retournes pas en entendant des pas à travers la bibliothèque. Tout à coup, tu vois des jambes apparaître dans ton champ de vision. Tu portes une main à ton coeur, évitant ainsi d'alerter la civilisation avec ton cri. Tu lèves les yeux et tu reconnais Eliot. Il te taquine en ce qui concerne ta présence à la bibliothèque. Il va sans dire que la fille qu'il a connu il y a quelque année, elle pouvait se trouver n'importe où sauf dans une bibliothèque. Tu hausses les épaules, en penchant ta tête sur le côté. « J'suis pas devenue une intello, rassure toi. » Dis-tu, tes yeux le suivant du regard. Il vient s'installer en face de toi. Eliot te regarde de la tête au pied, comme s'il vérifiait que tu n'aies pas changée. Son regard s'arrête sur ta cheville et il fronce les sourcils, en relevant ses yeux. Tu secoues légèrement ta tête. « Oui.. afin non.. C'est rien, t'en fais pas. » T'as pas trop envie de lui expliquer pour la prise d'otage.

« Hé, je passe mon temps à la bibliothèque je te signale, j'suis pas pour autant un intello ! » Feignit-il de s'indigner tout en s'asseyant. Il était ridicule. Toute cette histoire était ridicule, mais il ne pouvait pas retourner en arrière et tout effacer. Il était foutu jusqu'au cou maintenant, et c'était trop tard. Assis en face d'elle, il commençait déjà à perdre tous ses moyens, perdait le vrai Winthrop en lui et voulait prendre ses jambes à son cou, partir le plus loin possible, oublier avec la première fille qu'il trouverait. C'était ridicule, mais il y avait que ça qui marchait. Enfin, c'est ce qu'il essayait de se convaincre. Mais son foutu cul refusait de répondre à son cerveau, et il restait planté devant elle. Comme un con. A s'inquiéter pour un rien, surtout lorsqu'il constata qu'elle avait la cheville enroulée dans une attelle. Eliot était du genre à s'inquiéter, pour tout, pour tout le monde, surtout ses proches, surtout pour Orysia, avec qui il a toujours été un chouïa trop protecteur, depuis leur rencontre. Et elle avait cette sale manie de lui mentir pour le rassurer, ce qui ne lui plaisait jamais. « Commence pas à me mentir s'il te plaît, Ory. » Lui asséna-t-il d'un ton assez abrupte et cassant. Soupire Eliot, soupire. Il ne perdait pas souvent son calme, mais quand l'inquiétude et un début de panique prenait sur lui, il avait cette sale habitude d'être un peu trop froid avec les autres. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Il se doutait qu'il se cachait plus qu'une simple chute dans les escaliers là-dedans.