Khalilah ► Wake me up

Wake me up

Après l'épisode dans les toilettes, où elle m'avait encore envoyé baladé en me balançant à la gueule qu'elle était en retard pour ses règles, même si je ne l'avais pas comprit tout de suite... Il m'avait fallut du temps pour le comprendre, ou plutôt accusé le coup... Quelque minutes où j'étais resté comme un con face à mon reflet dans les toilettes des filles jusqu'au moment où une de ses comparses étaient venue me gifler à cause de ma présence dans ce lieu interdit aux garçons et m'éjecter dehors. Je ne sais pas si c'est le fait de m'être fait insulté ou encore cette gifle que la fille m'avait collé, mais dans tout les cas, la pièce était tombé, je comprenais... Elle était potentiellement enceinte... De moi ? J'avais du mal à le croire... je ne pouvais pas. Je ne veux pas croire ça du tout !
J'avais alors laissé du temps s'écouler, deux trois jours, espérant réellement un retard dans la menstruation de la jeune femme, avant de finalement lui envoyé un texto pour avoir des nouvelles étant donné qu'elle ne me communiquait rien... Dans un sens, pas de nouvelles bonnes nouvelles ? j'aurais du penser ça, agir de la sorte et juste l'ignorer pour de bon, comme elle le voulait mais non. Je jouais le con. plus con que jamais, mais pas vis-à-vis des autres... Vis-à-vis de moi-même. Je jouais celui prêt à assumer d'être père sans même comprendre ce que cela implique réellement... Non, je ne pigeais pas, parce que ce n'était pas quelque chose qui se jouerait que quelque chose, ça allait influencer tout le reste de ma vie, mais ça, non, j'y pense pas. Parce que je pense qu'à l'instant présent ne réalisant pas l'ampleur de ce que signifie cette phrase 'être père' peut avoir.

Envoyant donc des textos à la jeune femme, elle me répond, bien qu'elle ne semble pas apprécier le fait que je me manifeste à elle, on se prend le chou, comme à chaque fois, j'essaie de lui faire entendre raison, alors qu'elle me parle qu'elle est au magasin pour s'acheter un test de grossesse. Elle va même jusqu'à me reprocher de ne pas être avec elle là, alors qu'elle ne m'a pas du tout prévenu. Elle pousse mémé dans les orthies là, mais genre clairement parce que putain, comment j'aurais pu être au courant ? Elle est trop con ! Puis c'est quoi cette histoire que c'est contre sa religion de prendre la pilule ? Pire encore, qu'elle préfère se faire engrosser plutôt que de prendre ce comprimé une fois par jour... Elle a réellement un cerveau ? J'en doute là ! Parce qu'elle me traite d'idiot, mais pour le coup, elle s'est regardée ? Je soupire et met mon téléphone dans ma poche, attrapant mon portefeuille et les clefs de ma moto, ainsi que mon casque, je prends la route, destination chez elle. Je connais pas encore bien Boston, mais je vais me démerder, toute façon, j'ai pas peur de gaspiller de l'essence, j'ai assez de fric pour en remettre si besoin. Bref, après avoir tourné un moment, utiliser mon cellulaire pour trouver l'adresse exacte, j'arrive finalement à destination devant chez la jeune femme. Je ne sais pas si elle est déjà rentrée du magasin... Puis est-ce que je ne risque pas de tomber sur son frère ? Putain ! J'aurais du réfléchir à cela avant de débarquer... J'attrape mon téléphone et l'appelle. " Ouais, t'es rentrée ? Ton frère est là ou pas ?" Savoir si je remets mon casque sur ma tête pour éviter ses coups de poings en pleine face...

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Je regard les différents produits devant moi. Plusieurs étagères consacrées à cette unique chose. Pourquoi y a-t-il autant de choix ? Je pousse un soupir reculant d'un pas, comme si le fait d'avoir une vision plus large m'aiderait. Ou tout simplement pour laisser passer les autres clients, notamment une femme, plus âgé que moi ; 30 ans je dirai, qui choisit très rapidement pour sa part .Elle m'adresse un rapide coup d'oeil avant de s'éloigner, sans pouvoir s'empêcher de se retourner pour me regarder une nouvelle fois. Je me mordille la lèvre, redéposant mon regard sur mon téléphone portable, répondant rapidement à Darwin. Il ne m'aide pas non plus celui-là avec ces questions à la con. Je prends pas la pilule, je prends pas la pilule. À la base je pensais que le préservatif suffisait, que prendre la pilule c'est quelque chose de bien plus compliqué à cacher à mes parents, qui, malgré les milliers de kilomètres qui nous séparent, ont toujours un œil sur moi ; surveillant régulièrement mes comptes, si je continue d'aller chez le médecin régulièrement, et aussi mon dossier médical. Comment effacer le mot pilule après ça ? Ce serait leur avouer que j'ai renié mes principes, ma religion, et que je ne suis plus vierge. Et ça… je ne pense pas qu'ils le pardonneraient. Leur petite-fille chérie pétant les plombs face au rêve américain. Mais si je m'avère réellement enceinte… ce sera encore pire . Je suis pas dans la merde. Je ferme les yeux , ne supportant plus d'être dans cet endroit, devant tous ces tests qui me renvoie en boucle cette image de moi avec un bébé dans le ventre . Je ne peux pas rester dans l'incertitude plus longtemps. Je finis par en prendre un au pif ; après tout je m'en fiche de savoir de combien de semaines je suis enceinte ou autre. Je veux juste voir marqué le mot « négative » . Je ne prends rien d'autre, inutile de traîner ici plus longtemps. Je passe d'ailleurs à une caisse automatique, évitant ainsi le regard brûlant des caissiers

Le trajet jusqu'au loft, que je partageai encore il y a peu avec mon frère, ne dure que quelques minutes, me laissant peu de temps pour réfléchir. La solitude que je peux ressentir en déverrouillant la porte de mon appartement, me submerge très rapidement ; alors même que je n'ai pas encore franchi le seuil. Je pousse un soupir et fini tout de même par rentrée . Le silence qui m'envahit me donne la chair de poule. Je dépose mes clés sur la table basse, me défaisant de ma veste que je pose sur le canapé en cuir . Je sors du petit sachet blanc la boîte en carton du test, laissant un soupir s'échapper de mes lèvres tandis que j'ouvre ce dernier, attrapant rapidement la notice tout en m'asseyant au bord du canapé. Je lis les principales indications, le mode d'emploi également. La sonnerie de mon téléphone me sort de ma lecture, le prénom de Darwin s'affichant sur l'écran. J'inspire un coup avant de décrocher. « Oui tu peux monter, je vais t'ouvrir la grille… et non il est plus là... » dis-je avant de raccrocher. Au moins une bonne nouvelle pour lui, Nekho ne risque plus de lui démolir son visage. Plus personne ne le fera. Je me lève rapidement pour aller appuyer sur l'interphone près de la porte, permettant ainsi avec une combinaison, de déverrouiller le portail de sécurité à distance. Je retourne m'installer à ma place, attendant qu'il monte, terminant rapidement de lire la notice d'utilisation ; attendant qu'il arrive pour aller faire ce foutu test.

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Mon cellulaire contre mon oreille, j'attends que la jeune femme décroche et quand enfin, elle le fait, je ne la salue pas réellement, je la questionne doublement et quand elle me répond, je pousse un soupire de soulagement. Je vais pas devoir attendre comme un con qu'elle arrive et surtout je vais pas encore me faire refaire le portrait par son frangin... Puis, je ne tique pas plus que cela au fait qu'elle emploi le terme plus et non pas. Je devrais peut-être mais pour moi le plus important à cet instant c'est pas cela, qu'il ne soit pas là ou plus là, ça change rien au fait que présentement, je n'ai aucun risque de me faire fracasser. Insensible ? Peut-être, si ça se trouve il est mort, et j'en sais rien. Il a peut-être tabasser un autre mec à cause de sa frangine qui est venu ensuite se venger de lui avec ses potes et donc, de là, il a pas survécu. C'est un scénario possible en plus sachant qu'il est trop protecteur avec sa frangine et que celle-ci est du genre à lui faire des emmerdes... "Merci." Lançais-je alors avant de raccrocher parce qu'elle m'ouvre la grille, celle-ci s'écartant devant moi, alors que je remontes sur ma moto, le casque sur le bras pour pas le remettre pour juste cinq mètres. Je démarre mon engin, pour l'arrêter quelque mettre plus loin derrière les grilles et en descendre pour de bon. Je garde mon casque à mon coude, entrant ensuite dans le loft de la jeune femme sans prendre trop de temps. Je dépose rapidement mes clefs et mon casque sur la table, retirant mon blouson en cuir pour être plus à l'aise à l'intérieur et je m'approche d'elle doucement, comme si elle était un animal effrayé par moi, comme si elle allait me griffer, me gifler ou me mordre à n'importe qu'elle geste trop brusque, trop rapide. Je cherche dans un sens à l'apprivoisé tandis qu'elle m'apparait comme fragile et sauvage en même temps. C'est, je dois bien le reconnaître, magnifique. Je pose alors ma main sur son épaule, esquissant une caresse en même temps sur celle-ci avec le pouce, je lui souris doucement. "ça va aller." Murmurais-je doucement, non pas pour la questionner, mais pour tenter de la rassurer, de nous rassurer, parce que je pense que comme elle, je n'ai pas envie qu'elle soit enceinte et pour le moment, je reste dans l'optique qu'elle ne peut pas l'être... Je m'y refuse, malgré ce que j'ai dit ! Bref, je reste calme en apparence, parce que c'est un peu une habitude chez moi de jouer un rôle, mais à défaut de jouer le rôle du petit con cette fois, c'est celui du mec calme que j'arbore... Un changement... Etrange et vachement déplaisant alors que j'ai juste envie de faire les quatre cents pas devant elle en mode, t'es pas enceinte, tu peux pas l'être, je veux pas, je refuse... J'essaie de sauver les apparences, mais si jamais elle me dit qu'elle l'est réellement, le masque va tomber... C'est clair et nette...

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Je raccroche rapidement après la très brève conversation avec Darwin. Au moins, avec ce peu d'échange, nous ne nous envoyons pas de vacheries à la figure. Je grimace d'ailleurs en redéposant mon téléphone sur le canapé, avant de finalement me lever pour aller jusqu'à l'interphone et lui ouvrir la grille de sécurité, en bas de l'immeuble. Si je suis réellement enceinte… de lui qui plus est... cela risque d'être encore plus difficile. Déjà le simple fait d'être enceinte, mais qui plus est, avec un homme, dont j'ai du mal à ne pas avoir envie de lui balancer un verre d'eau à la figure dès qu'il ouvre la bouche… cela devient mission impossible. Je soupire de nouveau, retournant jusqu'au canapé sur lequel je m'installe délicatement, croisant mes jambes l'une sur l'autre en reprenant le papier entre mes mains, qui recommencent à trembler. L'incertitude me fait perdre tous mes moyens. C'est toujours comme cela ; pour certains ce sont les mauvaises nouvelles, alors que dans mon cas… le fait de ne pas savoir ce qu'il va advenir de mon avenir, de cette année qui commençait seulement à se dévoiler à l'horizon... Cela me fait paniquer, comme lorsque je me trouve brusquement plongé dans l'obscurité. C'est la même sensation que je ressens actuellement. J'entends à peine le jeune homme rentrer dans l'appartement ; cela pourrait être aussi bien un cambrioleur, que ça ne me ferait pas plus d'effet que cela, tandis que je suis plongé dans cette lecture, enfin façon de parler. La réalité consisterait à dire que je suis dans l'obligation de lire deux fois la même phrase , pour en comprendre quelque chose, mes pensées étant bien loin de cet endroit, de ce bout de papier et de cet appartement. Alors lorsqu'il pose sa main sur mon épaule, un léger sursaut l'accueillit. Je tourne mon regard vers lui, un regard surpris et également apeuré. Je n'ai même pas encore fait le test et pourtant. Je pousse un soupir redéposant la notice sur la table basse, attrapant de mon autre main le reste de la boîte avec le test à l'intérieure.« Ouais... » j'aimerais vraiment y croire, que ce test indique le mot « négative » mais… si c'est réellement le cas, pourquoi je n'ai pas mes règles ? C'est encore un autre problème que je devrai régler, mais certainement moins important, ou grave . Je finis par me lever, tournant mon regard vers lui. « Tu n'as qu'à...t'asseoir, regarder la télé si tu veux, pendant que… je m'occupe de ça. » dis-je en levant la boîte du test. Inutile de lui dire que je vais aller faire pipi, sur le beau petit bâtonnet qui se trouve à l’intérieur. J'essaie de lui sourire ... un sourire un peu crispé malgré moi, tandis que je m'évapore dans l'un des couloirs pour me diriger vers les toilettes et faire le test.

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Je viens de rentrer chez la jeune femme, sans trop savoir ce que je peux bien penser, parce que putain, c'est la misère si elle est réellement enceinte. J'espère que c'est pas le cas, qu'elle me fait qu'une putain de mauvaise blague pour se venger de ce qu'elle pense que je lui ai fait... Je m'approche d'elle, mais en voyant son air grave, sa panique en quelque sorte, je comprends que ce n'est pas une blague ou alors, elle joue vachement bien la comédie... Je m'approche d'elle, posant ma main sur son épaule, je suis surpris de la voir ainsi sursauté et cela me met encore plus mal... Quelle connerie j'ai fait moi ? Je la regarde, cherchant à la rassurer alors qu'elle n'est pas plus convaincue que moi de mes paroles, en même temps, qui pourraient me croire dans cette situation ? Personne, je pense bien... je la regarde et la laisse s'extirper de mon emprise alors qu'elle me propose de regarder la télévision en attendant. Elle est sérieuse là ? Putain, elle me prend pour quoi ? Elle pense que j'en ai rien à faire ? Je la fixe, surpris par ses dires alors qu'elle ne me laisse guère le temps de réagir que déjà, elle s'est éclipsé... Je fixe le couloir qu'elle vient de prendre, restant debout, à attendre. Je pourrais faire les quatre cente pas, pour attendre, tourner comme un putain de lion en cage, je suis pas loin de le faire, parce que je peux pas juste attendre, comme un putain de condamné à mort que la sentence tombe... Je passe ma main dans mes cheveux blondes, soupirant, finissant quand même par commencer des aller et venu. Putain, c'est long ! Pourquoi ça prend autant de temps ? C'es horrible. Je m'avance dans le couloir, je sais pas où elle est rentré, mais j'en peux plus d'attendre... Sauf que je fais demi tour, parce que je dois pas lui mettre la pression comme ça, elle me le dire... Je retourne dans le salon. Restez calme, voilà ce que je dois faire, mais qui pourrait l'être ? je suis pas prêt pour ça, pour cette histoire... Je ne l'aime même pas... Elle va avorter ? Il le faut ! Elle peut pas le garder...

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Je me mordille légèrement la lèvre en regardant la notice du teste de grossesse. Tellement de lignes, juste pour expliquer qu'il faut faire pipi dessus et attendre quelques minutes que le résultat apparaisse. C'est une utilisation simple pour quelque chose qui ne l'est pas du tout. Être enceinte c'est… Merde ce n'est pas rien quoi, c'est un bébé ce n'est pas une vulgaire poupée qu'on prend et qu'on abandonne comme on le souhaite... c'est un être humain, quelqu'un dont on doit s'occuper durant les 20 prochaines années. Je ne suis pas prête pour être mère moi ! Et sincèrement, je ne pense pas que ce soit le cas de Darwin, qui est encore plus jeune que moi. C'est la catastrophe dans mon esprit, un véritable tsunami que j'essaie de canaliser, et de ne rien laisser paraître à l'extérieur. Je ne suis pas sûr d'être très doué pour ça, tandis que je me tourne vers Darwin, et lui propose de « se mettre à l'aise » d'une certaine façon, en attendant le verdict. Mais je doute réellement qu'il regarde la télé... D'ailleurs je le prendrais certainement très mal, même si c'est moi qui lui ai proposé. Je finis donc par m’éclipser dans le couloir pour disparaître dans les toilettes. C'est assez éloigné du salon, je n'entends absolument pas ce que fais Darwin. Il pourrait très bien s'en aller en claquant la porte que je ne serai pas au courant. . je finis par faire le test de grossesse, me laver les mains avant de sortir des toilettes, le test à la main.Le résultat n'est pas encore affiché, il faut attendre quelques minutes mais je suis incapable de rester enfermer dans cette pièce, seule, à attendre que la nouvelle tombe. De retour dans le salon, je tourne mon regard vers Darwin qui ne semble pas s'être assis une seconde, non, je le soupçonne même d'avoir fait les cent pas en mon absence. Je m’installe sur le canapé, à la place que j'occupais encore il y a quelques minutes avant de tapoter la place à côté de moi, comme pour l'inviter à me rejoindre. « Je préférerais que tu sois assis quand on apprendra le résultat. S'il te plaît » dis-je essayant de lui adresser un petit sourire... que ce soit pour lui ou pour moi. Je grimace doucement, tandis que je fixe de nouveau le test de grossesse tandis qu'il finit par me rejoindre. Je reste quelques secondes interdite face au résultat . J'ai l'impression d'avoir perdu l'usage de la parole, et j'aimerai que ça en soit le cas d'une certaine façon, n'ayant aucune envie d'annoncer la nouvelle au jeune homme, mais je ne peux le laisser sans savoir. « c'est positif. »

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Comme un putain de lion en cage, j'attends. J'attends qu'elle revienne, faisant les quatre cents pas dans son salon. C'est attentes est réellement insoutenable. J'en peux plus ! Je vais craquer... Je serres les poings avant de les rouvrir, tentant de faire diminuer un peu la tension que je retiens... De m'apaiser un peu. Quand j'entends la porte s'ouvrir, je cesse de tourner en rond nerveusement, cherchant à être décontracté à avoir l'air de dire que tout va bien se passé, parce que si elle craque, je pense que je craquerais aussi... Alors autant tenté de pas la faire craquer. Je la regarde s'installer, lui obéissant sans rien dire, prenant ainsi place dans le fauteuil à côté d'elle. Je sais pas quoi dire... Je ne sais même pas s'il y a quelque chose à dire maintenant, on doit juste attendre... Attendre que ce putain de test nous affiche qu'elle n'est pas enceinte. Ça prend combien de temps ça ? j'en sais rien ! Merde ! J'aurais dû m'intéressé à ça avant, parce que là, je suis complétement paumé... paumé parce qu'elle est peut-être enceinte de moi. Je déglutis, attendant que la sentence nous tombe dessus comme la hache du bourreau. Je la regarde, parce que je sais pas ce que veut dire ce qu'affiche le test de grossesse... J'allais la questionner, lui demander ce que ça signifie quand elle me balance le tout... Elle est enceinte... De moi... "T'es sûre ?" T'es sûre que ce putain de test dit juste ? T'es sûr qu'il est de moi ? T'es sûr que t'es enceinte ? Plein de question derrière ces trois mots et pourtant je ne précise pas... Parce que je veux pas y croire, je peux pas... Je me lève alors et marche un peu, encore, pour tenter de relativiser. "T'es enceinte." Répétais-je. J'ai blèmis. Je crois, pas qu'un peu. "T'es sûre qu'il est de moi ?" Parce que je veux pas qu'il soit de moi, je veux pas avoir un enfant à charge maintenant. Je suis trop jeune pour ça. T'es sûre que t'as pas couché avec un autre gars peu de temps avant ? Que c'est lui qui serait réellement le père ? Genre un type que t'apprécie et qui t'apprécie aussi, que tu aimes même ! Ça serait encore mieux. Pourquoi faut que ça tombe sur moi. Je m'arrête et la fixe soudaine. "On fait quoi?" Tu le garde ? Non, vaux mieux que t'avorte. Je veux pas assumer ça.

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Mes yeux se posent sur mon reflet dans le miroir du couloir, avant de fermer quelques secondes les yeux. La fatigue et le stress ont pris le dessus sur tout depuis quelque temps. Une tonne de devoirs et de cours s'accumule sur le bureau de ma chambre, mais lorsque je m'installe devant, la tête et l'esprit n'y sont pas. Si je règle ce problème, que ce test devient négatif, tous mes problèmes, ou presque seront réglés. Juste une visite chez le médecin pour savoir ce que j'ai ; et ma vie pourra reprendre, du moins je crois. Je souffle un coup, rouvrant les yeux avant de poser mon regard vers le test toujours muet . Je ne peux pas rester là à attendre seule, je ne le veux pas non plus. Même si je n'aime pas Darwin, qu'il est loin d'être dans le haut de la liste des personnes que je voudrais à mes côtés en ce moment… c'est le seul que j'ai, alors… J'avance en direction du salon, le voyant se stopper à mon arrivée dans la pièce, un léger sourire s'installe sur mes lèvres, pour essayer de le rassurer ou je ne sais pas pourquoi je fais ça en fait. Je finis par m'installer sur le canapé en l'attente du résultat. Et lorsqu'il tombe… annonçant le verdict final, cela à l'effet du douche froide sur le jeune homme j'ai l'impression. « Oui. » oui le test ne ment pas, trop de signe sont là pour le prouver. L'absence de mes règles, mes sautes d'humeurs, la fatigue, et le test à présent. Je passe une main dans mes cheveux pour rejeter les mèches me tombant devant les yeux. Je le vois du coin de l'oeil se lever, répéter le résultat, ce que je redoutais depuis quelque temps. Je suis enceinte. Je me répète également cette phrase dans ma tête. Enceinte, un bébé à mon âge, hors mariage … je me mordille légèrement la lèvre, déglutissant légèrement, comme pour avaler cette information qui a du mal à passer. Je relève les yeux vers Darwin, haussant un sourcil à ce qu'il me demande. « Bien sûr, je te l'ai déjà dit ! Si toi tu t'envoies en l'air avec tout Harvard, ce n'est pas mon cas ! » dis-je en lui lançant un regard noir. Non je suis enceinte bien enceinte de lui . « je croyais que tu voulais prendre tes responsabilités . T'as changé d'avis ? » dis-je en levant les yeux au ciel en soupirant . Ma main lâche le test de grossesse sur la table basse, sur la notice bien sûre. Je croise mes jambes l'une sur l'autre , restant calme en apparence par rapport à Darwin. Ce que je compte faire… Bonne question tiens. « Je ne sais pas…c'est une question qui demande réflexion... » Ce n'est pas comme s'il me demande si j'aime le chocolat ou le nouveau groupe à la mode…Il y a tellement de choses à prendre en compte ce n'est pas que notre vie qui est en jeu mais aussi celle... d'un bébé, un futur être humain… « Je dois aller en Égypte le mois prochain… » dis-je soudainement… Si je suis enceinte, pourrai-je le cacher à mes parents, en serai-je de toute manière capable ? Mais si je dis la vérité… c'est l'enfer qui m'attend…

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Mon regard se pose sur elle, choqué par ses propos alors qu'elle me laisse entendre qu'elle me voit comme un putain de coureur de jupon, je serre les dents, reste calme Darwin ! Il faut réellement que je me maîtrise là que j'éclate pas comme ça devant elle. "T'es la seule fille avec qui j'ai couché au summer camp, alors non, je suis pas un coureur de jupon." Laissais-je entendre. Non pas que je n'avais pas cherché à m'en faire des autres, mais ses filles étaient en couple et vachement trop fidèle, du coup, il est clair que je m'étais heurté à des portes fermé, j'avais même testé avec la fille dont mon cousin est bleu, pour la tester. Sauf qu'elle avait également refusé. A croire que je plais à personne au final, ou plutôt qu'ici, la fidélité, c'est réellement le truc que tout le monde pratique, chose qui m'étonne assez... Bref, je la regarde alors que je viens de lui balancer ça, continuant cependant à la questionner, chose qui semble un peu l'agacer quand même... Je secoue alors la tête à sa question. "Non ! J'ai pas dit que je changeais d'avis. Je veux juste être sûr que tu me la fasses pas à l'envers. Que je serais juste le cochon payeur alors que t'as un copain à côté qui est réellement le père de l'enfant." Ouais, je pars loin dans la théorie du complot là, mais en même temps, elle m'aime pas, alors elle pourrait bien cherché à me pourrir la vie comme ça, ça serait un bon moyen... Parce que ça allait pas être un truc de deux trois jours, sauf si elle décidait d'avorter, ce qui m'arrangerait bien, parce que je ne me vois pas devenir père maintenant, même si je ne réalise pas encore tout ce que ça impliqué, je sais juste que ça va être des putains d'emmerdes pour les vingts prochaines années, si pas plus... Je reporte alors mon attention sur elle, alors qu'elle me répond maintenant, pour me préciser qu'elle ne sait pas ce qu'elle va faire, elle doit réfléchir... Je la fixe... "Tu veux le garder ? Tu te vois avoir un enfant maintenant ?" La questionnais-je alors pour tenter de savoir si on était sur la même longueur d'onde ou pas à ce niveau là... Si jamais elle répond oui à ces deux questions, je suis pas mal dans la merde... Et des je sais pas, ça va pas m'aider... Je soupire alors et je viens reprendre place à côté d'elle. "Désolé, je devrais te laisser le temps de réfléchir..." Murmurais-je alors, venant poser ma main sur la sienne, la caressant doucement, avec un peu de tendresse dans un sens... Faut que j'arrive à la convaincre de pas garder cet enfant, mais je sais pas du tout comment faire...

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Mon regard se pose sur l'Éliot en face de moi, avant de finalement finir sa course au ciel à l'intonation de sa voix. On sent comme le reproche dans sa voix, surtout vu la fin de sa phrase, comme si je l'avais accusé de quoi que ce soit. Qu'il couche avec d'autres personnes, au fond ça ne me regarde pas, tout comme mes propres coucheries ne le regarde pas non plus, mais je peux comprendre qu'il se pose la question… Je pousse finalement un soupir, avant d'hausser les épaules et de baisser les yeux sur mes pieds nus. « On pourrait le croire... enfin désolé. » dis-je en soupirant. Je pense qu'il est temps qu'on essaie d'enterrer la hache de guerre, si je suis enceinte… enfin maintenant il ne s'agit plus d'une hypothèse, mais bien de la vérité… on va devoir apprendre à s'entendre, du moins essayer… ce qui n'est pas gagné d'avance selon moi. Je fais doucement balancer mes pieds au sol, les frottant contre le tapis moelleux, la douceur de la caresse sur la plante dès mes pieds pourrait me faire sourire, même me chatouiller, mais je n'ai pas vraiment l'esprit à ça . Un nouveau soupir s'échappe de mes lèvres, mais je ne relève pas mon regard vers Darwin, continuant de fixer le mouvement de mes pieds au sol . « Je ne sais pas comment tu vois les femmes, mais tu n'as vraiment pas une bonne image d'elles... » je finis par relever les yeux vers lui, et croiser son regard. « Je ne suis pas comme ça, peste ou manipulatrice… Je suis honnête et je ne te ferai pas un coup comme ça. » dis-je en haussant les épaules, question d'éducation peut-être, j'ai appris le respect de l'autre personne, que ce soit un homme ou une femme, à ne pas mentir également, mais ça, par contre dans ce pays… les parents semblent l'avoir oublié ici.Mais j'ai également appris que la vie d'un fœtus était aussi sacrée que celle d'un être humain...ai-je le droit d'y mettre fin ? Je me mordille légèrement la lèvre... pour moi ça semble impossible … Je suis totalement perdue, ne sachant absolument pas ce que j'ai le droit ou non de faire. Ma main vient rejeter en arrière quelques-unes de mes mèches tandis que je m'enfonce un peu plus dans le canapé. « Non je ne me vois pas avec un enfant... mais que je veuille le garder ou non, ça n'a pas vraiment d'intérêt pour l'Islam. » Les exceptions qui permettent à une femme d'avorter sont peu nombreuses, et le fait de ne tout simplement pas avoir envie de ce bébé, n'en font pas partie. Je garde ce visage fermé, gardant mes émotions et mes sentiments le plus longtemps que je peux, pour moi, je ne quitte pas des yeux Darwin qui vient s'asseoir à côté de moi. Il n'est pas difficile de savoir que lui, n'en veut pas de cet enfant, de tuer une vie ne le dérange pas plus que ça… mais puis-je l'en blâmer ? De vouloir profiter de sa vie, de ne pas foutre en l'air sa jeunesse à cause d'une capote oubliée, et de devoir passer une partie de sa vie avec moi car il m'a fait un enfant. « Tu n'en veux pas toi, de toute manière ? » demandai-je tout de même, pour être sûr à 100 % . Sa main sur la mienne à un effet apaisant et je finis par la prendre dans la mienne, me raccrochant à ce simple contact. « Je sais pas quoi faire Darwin... »

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