Waves of Past

”Take me all the way down tonight...”

Gagné !
Je n’ai même pas à m’allonger qu’il ouvre un oeil et me regarde faire. Dés que je finis ma besogne, il soupire, réaction logique d'exaspération compréhensible, et se lève. Le gromellement je ne l’avais pas pris en compte... disons que je l’ai “Beaucoup” exaspéré.
Qu’est ce qu’il va faire? Je ne sais pas.

Il pose une main dans mon dos, et je me rends compte que le frisson de tout à l’heur n’était qu’un titillent, par rapport à la réaction de surprise que j’ai la. Je ne bouge pas. Peut être que j’ai juste envie que sa main reste la encore un peu. Et je souris quand je comprends ou il veut en venir.
On va jouer à la marié !!
C’en est presque offusquent… que je semble tellement léger. Heureusement que ça ne dure pas ! le lit n’est qu'à quelques pas, et il me dépose très vite (trop vite) dessus.

Son ordre, encore avec l'utilisation de l’impératif , me convainc que je vais dormir sur le lit ce soir. Benji tourne les talons et esquisse un mouvement vers le canapé.

Non attends !

Je me redresse sur le lit, et sans le préméditer , tends la main jusqu'a retenir la manche de sa jaquette.

Prends pas le canapé s’il te plaît.

Je marque une pause avant que continuer

Regarde …

Je lui montre le lit maintenant sans couette

C’est assez grand pour nous deux ET une équipe de football

Restons dans le viril.

Je me tiendrais dans un coin, et ferait pas de bruit

A part si j’hurle dans mon sommeil … mais ça risque pas. Finalement je suis assez fatigué pour oublier jusqu'à mon nom. Alors les cauchemars … je serais certainement immunisé.

Ou alors va dans ta chambre ...  Je réussirais à dormir tu sais.

Autant lui donner un exutoire. Je ne peux pas le laisser encore plus endosser la responsabilité de mes décisions ou de mes actes.
J’en avais assez fait.

Et j’avais encore un bout de sa manche entre les doigts.

”Caus’ the power you’re supplying, is electrifying ”

Je ne vais plus l’ennuyer avec ça. Je sais m’arrêter quand c’est perdu.
Sa réaction ne laisse pas de doute, et il se passe la main sur le visage… Fatigué.
Au moins c'est avec délicatesse qu'il se dégage de ma prise, avant de retourner vers son lit de la nuit.
Je pousse un soupire exaspéré. De moi même, rien à voir avec lui… et m’allonge dans le lit. Je n’ai pas d'oreiller.
Instantanément un oreiller atterrit sur moi.
Cool ! mais je dois pas demander de poney … au risque d’en voir un m’attérir sur la tête. Au lieu de quoi, c’est un drap qui suit le chemin. Je me relève un peu et voit l’autre brun revenir vers le lit.
Il va me border?
Je le suit du regard… Il s’installe à côté de moi. Sur le dos, Une main derrière la tête.
Et je souris.
Ca ne traduit aucunement ce que je ressens vraiment, le bonheur d’avoir réussi à lui faire changer d’avis, le fait qu’il ne va pas dormir sur le canapé, un petit sentiment de fierté d’avoir gagné une compétition puérile d’entêtement… Mais surtout le fait que j’allais l’avoir dans le lit ce soir.
Chose insignifiante certes… Qui me fait énormément plaisir, n'empêche.

Pour faire bonne mesure, j’obéis quand il me demande (impératif toujours) de dormir.

Bonne nuit Benji

Dis je me retournant dos à lui.

Faut pas qu’il voit combien je suis ravi de moi même.


Une raie de lumière filtre à travers les rideaux. Une seule. Il faut bien qu’elle tombe sur mon visage.
Je plisse un instant les paupières, refusant de me réveiller pour commencer… Juste pour commencer. Parce que quand mon inconscient  sort de sa torpeur, je n’arrive plus à retomber dans le sommeil. Ni à rester allongé là à ne rien faire.
Les yeux toujours fermé, je me demande un instant ou je suis, dérouté. J’ai chaud, et je sens quelque chose sous mes doigts. La fragrance qui m’entoure me donne envie de me rapprocher un peu plus de la source. Et mon esprit ne veut pas encore emerger.
Jusqu’a ce que je me rappel que je n’étais pas chez moi.
J’ouvre mollement les paupières, rencontre une partie de peau, une épaule, je relève les yeux, et voit la nuque, puis la mâchoire de… Benji. Les idées pas encore très claire, je sais juste que je ne dois pas faire de gestes brusques au risque de le réveiller.
Je suppose que je me suis rapproché pendant mon someil. Que je me suis retourné, et ai posé le bout des doigts sur son avant bras. Que ma tête s’est retrouvé à quelques centimètres de ses épaules, et que je me suis dégagé partiellement du drap qui nous recouvrait.  
Aussi étonnant que cela puisse paraitre. Je ne bouge pas. Je n’ai plus ce besoin urgent de bouger au réveil. Sensation habituelle que je vis depuis mon plus jeune âge. Non je veux juste … le regarder … dormir.

DRIIIIIIIIING
Mais pas le méchant téléphone.
Je m’éloigne brusquement, essayant de trouver la source du réveil. Pour l'éteindre, ou le casser… mine de rien , j’ai eu la peur de ma vie, et je sens encore mon coeur cogner dans mon torse, quand je trouve l’appareil de l’autre côté de Benji, et que je tends la main pour le faire taire.

”Caus’ the power you’re supplying, is electrifying ”

Je suis encore effrayé par le son du téléphone quand j’essaie de le trouver de l’autre coté de Benji. Je n’ai pas envie que ça le réveille, je n’ai pas envie d’être éveillé. Mais ce n’est pas la raison pour laquelle je le fais, ce n’est pas la raison pour laquelle je suis à moitié allongé sur lui. C’est juste … le reflex.
Et parlant de reflex… le sien me prends de court, encore plus que le son strident du portable un peu plus tôt. Il arrête mon geste avant que j’arrive à toucher le matelas, et me prends le poignet plus ou moins violemment.
C’est qu’il en à des reflex.
Je tournes la tête vers la sienne, regarde ses yeux, peut être un peu trop longtemps. Notre proximité me prends encore par surprise, et si ce n’est les dernières semaines que j’ai passé à faire du sport, je serais tombé sur son torse comme tout à l’heur.
La … je tiens bon. Au dessus de lui. Dévorant ses pupilles bleu à moitié éveillé.
Jusqu'à ce qu’il se mette à parler..
Oh mon dieux sa voix !
Tout mon corps est parcouru par un mini frisson. J’en ai un peu la chaire de poule, même si je sens que tout se passe dans ma tête. Il me redresse, et je suis le mouvement.
Je ne lui ai même pas répondus, et je ne le fais toujours pas quand il continue de parler, faisant une remarque sur les cauchemars
Jonathan …
Jona’ ? …
Ferme la bouche que t’as à demi ouvert. Rassemble tes idées, ou peu importe à quoi tu penses.
Et parle.

Je me racle le fond de la gorge, pour répondre :

Je n’ai même pas fait de rêves…

Dis je d’une petite voix. Je me laisse retomber sur le matelas, quand il ferme la voix stridente qui me vrillait les tympans. Mon rythme cardiaque essaie plus ou moins de retrouver le bon tempo. Et je continue Répondant à sa question de plus tôt

Je voulais juste fermer le réveil tu sais.

La tête sur l’oreiller, je me tourne légèrement vers lui, redressé sur ses bras.

Bien dormis ?

”Küsschen ins Lüftchen”

Allongé ainsi sur le lit, je regarde le plafond pendant que Benji se redresse, et s’assoit au bord. Je retourne encore la tête vers lui, et le fixe de dos. Il me réponds pour le réveil comme une sorte d’excuse ? Je souris, parce que même si ça ne l’est pas je le prends comme ça.
Il continue en me proposant un déjeuner.
Non pas qu’il me propose un déjeuner comme … déjeuné genre il m’invite. Mais juste déjeuné copain copain en tout bien tout honneur…
Enfin bref, je me retourne et soupire contre ma propre bêtise.
Le mec n’a rien demandé que je bave dessus.
Hier j’étais même pas gay.

Exaspéré du cours que prenaient mes pensées, je me lève prestement. Peut être un peu trop vite pour quelqu’un qui vient de se réveiller, sauf que c’est ma façon habituelle d’agir. Dés que mon esprit commande mon corps obéit . Le plus rapidement possible.
J’enlève mon pull, et le jette sur le lit derrière lui, avant de me retourner pour lui répondre.

Oui d’accord, je dois juste prendre ma douche vite fait.

Voilà pourquoi j’avais enlevé le haut de mon pyjama. J’aurais peut être du attendre qu’il parte ? soit …

Je te rejoins dans ta chambre dans 20 minutes ?

Je fais quelques pas vers la salle de bain

Ou sinon je te rejoint dans la réception si tu veux ?

Autant lui donner le choix, je ne veux plus m’imposer… J’en ai assez fait hier.

”Caus’ the power you’re supplying, is electrifying ”

Il rajoute 5 minutes au temps que je lui propose, et j’ai un sourire tellement grand qu’il doit se dire que je suis qu’un débile. Je souriais parce que … en ajoutant ces 5 minutes … c’est comme s’il avait le dernier mot. Un peu pour montrer qui commande ici.
Si tu veux ! Tu peux me commander comme t’en as envie Benji…
Bon eh ben. Douche froide pour moi ce matin.
Non pas que j’avais une marque visible du trouble interne de mes hormones… pas du tout. Je suis peut être puceau dans mes souvenirs, mais j’ai une grande maîtrise de moi. La douche froide servira pour plus tard … si je perds cette même maîtrise.

Je le regarde se lever et se diriger vers la sortie, j’essaie alors, d’une manière subtile, de me retrouver dans son chemin vers la porte. Je fais quelques pas en m’étirant, les mains au dessus de la tête, et quand il passe, à côté de moi, c’est à peine si on ne s'effleure pas.

A plus Benji .

Seul … enfin… J’ouvre la radio pour commencer, une musique que j’ai beaucoup trop entendu ces derniers temps monte des baffles, un truc du genre Me myself and i. Beaucoup trop de personnes dans une seule tête? bienvenue au club.
C’est un peu trop lent pour moi, mais les paroles compensent, et quand je ramène la radio dans la salle de bain, tout ce dont j’ai envie c’est de perdre cette fine couche de chlore que j’ai gardé depuis la veille.

Quelques images me reviennent pendant que je me déshabille, et jette le tout par terre.

Good Lord.

Tout mon corps se dénoue quand j’entre sous le jet d’eau, tiède. la nuit dernière, le froid de l’eau de piscine, Benji et le moment ou j’ai faillit me tapper la tête au bord, tomber à quelques centimètres de ses lévres, Ses yeux… son odeur… Quelques images restent plus longtemps que d’autres. Quelques sensations me font sourire…. Jusqu'à ce que le titre laisse place à un autre, puis un autre… La je sais que j’ai assez perdu de temps.
Et pour faire bonne mesure je met : l’ Eau froide !  
Le jet me fait grimacer, et je ne réussit pas à tenir plus que deux minutes.

Claquant des dents je sors de la cabine et me dirige vers la chambre tout nu, sans serviette. Badass.
Je retire un jean noir, un pull simple Rouge bordeau, et des converses de la même couleur. un boxer noir, des chaussettes rayé orange et gris de ma valise et les pose sur le lit.
Les chaussettes restent mon dada. Peut importe ce que j’ai sur le dos, mes chaussettes c’est moi qui les choisit.
La musique entrainante amplifié par la sonorisation de la salle de bain me renvoie un nouveau titre beaucoup plus adapté à mon humour, je me change en dansant, prends la montre de père, mon portable et portefeuille, cette fois je n’oublie pas mes lunettes solaires, et sors dans le couloir, chantonnant.

Le trajet en ascenseur. J’arrive en bas. Et vois Benji. Je regarde ma montre… Une minute de retard.

Yop

Dis je en arrivant à sa hauteur.

On va au bistrot d’hier?

Ben quoi ?
on risque de trouver Tayler?
Et alors? … n’avait il pas dit hier qu’il pourrait me faire entrer en contact avec lui? Peut être … que je peux montrer que … je m'intéresse aux mecs? ou que j'intéresse les mecs? ou alors lui rappeler que lui s'intéressait aux mecs et que je suis un mec.
Ou bien juste me tapper la tête contre un plat d’oeuf brouillé que je pourrais commander.