you fucking kiddin' me - alezael

Attends attends.. Donc t'es en train de dire que finalement, tu restes un an de plus à Harvard ? Ouais, elle était sur le cul. Parce que c'était pas ça les projets. Non. Ils étaient censés être tout les deux à la maison, vivre leur parfaite petite vie de couple et se supporter dans tout les évènements. Au final, elle se retrouvait comme une conne, à avoir abandonné ses études et à rester comme la cruche de service à la maison pendant qu'Alex irait suivre des cours encore et encore. C'était drôlement injuste en fait. Et ça la mettait en colère. Ouais, elle aurait pu être contente pour lui, le soutenir un peu mais.. Quand elle voyait le désastre de sa vie, elle n'en était clairement pas capable. Puis merde quoi, c'était juste pas comme ça que ça devait s'passer. La brune inspirait profondément passant ses mains sur son visage. Génial, c'est juste génial ! Et on pouvait sentir toute l'hypocrisie qui teintait dans le son de sa voix. Tournant les talons, elle s'arrêtait au niveau de la cuisine ouvrant un placard pour en sortir un verre qu'elle remplissait d'une substance étrange mais emplit de vitamine. Tu m'fatigues Alex. Alors quoi ? C'était ça sa vie ? Rester dans l'appartement, s'occuper d'Hendrix, n'avoir aucun projet d'avenir ? Parce qu'elle avait clairement l'impression que c'était le cas pour la peine et bien sûr qu'elle le vivait mal. Puis quoi ? Tu vas aussi te présenter encore une fois comme président ? Ah ouais, ça va être chouette les voyages, l'alcool et toutes vos conneries à deux balles. Ouais bah ouais, elle l'avait mauvaise.

Et voilà, je lui avais annoncée la nouvelle. Autant dire que ça ne passait pas. « Tu comprends pas que c'est une opportunité à ne pas manquer » Comme si j'avais prévu qu'on vienne m'aborder pour intégrer cette classe à comité restreint. Qu'on vienne m'aborder et me vendre ce cursus qui avait l'air d'être fait sur mesure pour moi. J'avais rien prévu de tout ça et pour le coup, elle pouvait pas me blâmer d'avoir encore un peu d'ambition. Et puis c'était son choix à elle d'arrêter les études, qu'est-ce que j'y pouvais moi si elle se retrouvait mère au foyer ? « Ose me dire que tu aurais refusé une opportunité si ça avait été toi Az, sérieusement ? » C'était pas possible. Elle aussi aurait sauté dessus à tous les coups, c'était obligé. Ca pouvait pas en être autrement en fait. « Tu peux sûrement reprendre tes études toi aussi si c'est ce qui t'inquiète » Après tout, elle avait pas encore officiellement abandonné, il me semble. Alors ouais, pourquoi pas reprendre? Je soupirais en la regardant, les mains posées sur l'îlot central de la cuisine. « Peut-être que ouais, ça m'est passé par la tête. Merde quoi, c'est la Mather, tu sais à quel point j'y tiens » Et puis sûrement aussi que j'étais pas encore prêt à lâcher tout ça. Encore un gamin dans la tête, dans l'esprit, dans le comportement. Mais j'y pouvais rien, c'était mes Mathers. J'donnerai tout pour eux. Y compris mon temps et mon énergie.

Puis tout le monde était au courant qu'elle était ravagée du ciboulot la petite. Et quand quelque chose ne lui plaisait pas, elle ne s'empêchait pas une seule seconde de le crier sur tout les toits. Ravis seraient les voisins qui allaient sûrement entendre la dispute du siècle. « Tu comprends pas que c'est une opportunité à ne pas manquer » Blablabla. Elle levait les yeux au ciel claquant le placard plus que de raison. Balec de l'opportunité, il avait pas besoin de ça. C'était juste un prétexte pour continuer à jouer le jeunot dans une maison de toxico. « Ose me dire que tu aurais refusé une opportunité si ça avait été toi Az, sérieusement ? » Le regard noir, elle se tournait vers lui l'air sérieusement interloqué. Oh, c'est pas comme si j'venais d'arrêter MES études pour m'occuper de NOTRE enfant. Alors qu'il la ferme un peu sur les sois disantes opportunités. Parce qu'elle aurait très bien continuer dans son chemin et hasta la vista. « Tu peux sûrement reprendre tes études toi aussi si c'est ce qui t'inquiète » Ouais ben forcément. La répartie la plus facile du monde. Il était fatiguant dans son genre et fuck it, elle avait limite envie de l'empéguer dans un mur. « Peut-être que ouais, ça m'est passé par la tête. Merde quoi, c'est la Mather, tu sais à quel point j'y tiens » Et hop, un dix sur dix pour le manque de tact. Ouais, c'est surtout connu que tu ne fais jamais de concession. Elle aurait pu lui balancer en plein visage une nouvelle fois qu'il n'était qu'un égoïste mais ça n'aurait servit à rien. Puis il était parfaitement au courant de ce trait de caractère, il n'avait juste jamais fait le moindre effort dessus. Tu me fatigues vraiment.

Et voilà qu'on était parti dans une dispute qui, j'osais l'espérer, ne serait pas gravissime. En fait, je n'avais encore aucune idée de son niveau de colère à l'heure actuelle. Alors je tentais de voir, mais c'était dur, je marchais un peu sur des œufs. Nous connaissant, ça peut très rapidement devenir une omelette. « Oh, déjà TU as choisi ça, indépendamment de quoique ce soit. Et de deux, continuer mes études ne va en rien m'empêcher de m'occuper de notre fils, ni même de toi! Je l'ai déjà fait j'te rappelle » Nan mais sérieux en fait, c'était quoi ce bordel ? Comme si faire des études allait m'empêcher de m'occuper de mon fils. Je n'étais pas comme elle, je ne fuyais pas face aux problèmes. Et puis voilà qu'elle parlait de concession. Elle était sérieuse ? Elle était vraiment sérieuse quand elle disait ça ? « Pardon ? » Je voulais être certain de bien avoir entendu, parce que clairement, ça allait partir loin là, très loin. Après tout, si j'faisais jamais de concession, qui se serait occupé du petit dès l'instant où il a quitté l'hôpital pour venir ici. Certainement pas elle, puisqu'elle était incapable de l'approcher. Non, j'avais du faire des concessions parce que madame préférait se bourrer la gueule toute la nuit. Ouais non, j'acceptais pas ce genre de réflexions venant de sa part.

S'il le fallait, elle le lui répéterait un nombre infini de fois. Parce que oui, il l'a fatiguait et apprendre comme ça que finalement, monsieur choisissait de jouer une année de plus le petit étudiant, ça la foutait en rogne. Merde quoi, il avait vingt six ans, il avait son diplôme et pendant qu'elle choisissait leur vie de famille pour construire quelque chose de vraiment stable, lui préférait jouer l'enfant certifiant même qu'il y avait des chances pour qu'il retente la présidence. Blague de l'année. « Oh, déjà TU as choisi ça, indépendamment de quoique ce soit. Et de deux, continuer mes études ne va en rien m'empêcher de m'occuper de notre fils, ni même de toi! Je l'ai déjà fait j'te rappelle » Pardon ? Là, elle avait l'impression de se prendre un énorme coup de massue. Les émotions défilaient sur son visage pour ne finalement laisser place qu'à une colère pure et dure. T'insinues quoi là Alex ? Non mais vas y, va au bout de tes paroles ! Ose. Ose dire les choses concrètement. Poupée, elle bouillonnait intérieurement. Elle était prête à lui balancer son verre à la figure et tout ce qui pourrait lui passer sous la main sans hésiter une seule seconde. « Pardon ? » T'as très bien entendu. Alors quoi ? Il se la jouait offusqué maintenant ? C'était lui qu'était en train de lui remettre les sales trucs sur le dos. Elle était pas conne Az, loin de là. Et ouais, elle avait très bien saisi l'allusion à son incompétence pendant les premières semaines de vie de leur enfant. T'es fort à ce jeu là. Pour me faire sentir comme de la merde à chaque fois. Mais qu'est ce que t'as Alex ? T'existes juste en rabaissant les autres, c'est ça ? Elle avait levé la voix sans vraiment le contrôler. J'ai pas besoin de toi. Rentre toi le bien dans la tête. Et poupée elle avait trouvé un boulot sur Boston, fallait pas qu'il la pousse trop loin s'il ne voulait pas la voir dégager.

C'était mon choix après tout, ça ne la regardait pas. Certes, j'aurais du entrer dans la vie active - chose que je faisais déjà d'ailleurs - et on aurait du se soutenir de cette façon. Mais merde quoi, c'était même pas une vingtaine d'heures par semaine ce cursus. C'était beaucoup de travail à la maison. J'pouvais m'occuper d'Hendrix pendant qu'elle fait je ne sais quoi. En somme, ça change pas beaucoup de ce qui était prévu puisque j'avais déjà dans l'idée de rester travailler à l'appart, évitant alors d'engager une babysitter. « J'peux m'occuper d'une femme et d'un enfant tout en faisant des études. J'ai eu Billie, j'ai eu Robyn. Maintenant c'est toi et Hendrix, j'peux le faire je l'sais, ça change rien bordel » Qu'est-ce qu'elle cherchait à me faire dire ? J'en savais trop rien, mais je n'aimais pas du tout comment la discussion tournait en fait. Enfin, l'engueulade. Parce qu'on discutait pas là, on s'engueulait. Et nous connaissant, ça pouvait tourner assez rapidement au vinaigre. « Mais putain, d'où j'te rabaisse là Az ? Explique moi parce que j'vois vraiment pas ! » Peut-être que j'étais trop con pour elle, que sais-je. Mais ouais non, j'étais pas en train de la rabaisser, j'cherchais juste à comprendre quel était le putain de problème quand je dis que je continue mes études. « J'ai jamais dit le contraire t'façon. » Je croisais les bras contre mon torse, m'appuyant contre le mobilier derrière moi, continuant de la fixer pour savoir quel était le fond de sa pensée.

C'était dingue comme les choses pouvaient déraper en un temps record entre eux. La moindre petite phrase, la moindre petite intonation et c'était l'explosion. Mais Azraël, elle avait jamais été douée pour se canaliser et quand quelque chose n'allait pas, elle se défendait à coup de mot assassin et d'injure bien placé. Cette fois n'échapperait pas à la règle. Il était égoïste, elle était sanguine. Chacun son truc. « J'peux m'occuper d'une femme et d'un enfant tout en faisant des études. J'ai eu Billie, j'ai eu Robyn. Maintenant c'est toi et Hendrix, j'peux le faire je l'sais, ça change rien bordel » De mieux en mieux. Parler de son ex. De son magnifique amour. Il cherchait quoi en fait ? A lui faire littéralement péter un câble ? Parce qu'il était plutôt bien parti dans ce sens. Et elle est où Billie ? Ouais, ça te réussis plutôt bien de t'occuper des gens. Bam. Ca avait claqué dans l'air. Elle était meurtrière dans ses paroles poupée, comme à chaque fois. « Mais putain, d'où j'te rabaisse là Az ? Explique moi parce que j'vois vraiment pas ! » L'innocence même. Et puis pourquoi perdre son temps à lui expliquer par a+b que depuis le début, il ne cessait de la faire sentir comme une moins que rien. L'utiliser comme une roue de secours quand les choses n'allaient pas avec Alaska. La tromper brièvement avec Briony comme si elle n'existait pas. Déclencher une bagarre au bal pour son ex. Y avait tout ces éléments qui la faisait sentir à chaque fois comme si elle était d'une insignifiance la plus totale. « J'ai jamais dit le contraire t'façon. » Elle est en colère poupée, aveuglée par sa propre rage. Y a des moments où elle le déteste par dessus tout, où elle voudrait lui faire aussi mal que ce qu'il a pu lui faire. J'ai trouvé un boulot. J'serais partie d'ici quelques semaines et au pire, Romy m'hébergera. Romy. Même ça il était pas au courant. Pas au courant qu'à force de chercher ses origines, elle avait trouvé sa jumelle.

J'comprenais pas pourquoi elle en faisait tout un plat en fait. C'était incompréhensible et.. ouais non, c'était clairement pas logique dans ma tête qu'elle me fasse une scène de ménage de cette façon alors qu'il s'agissait pas de grand chose. Mais c'était Az, fallait pas chercher. Elle se faisait tout un film dans sa tête et l'utilisait comme argument d'engueulade qui n'avait pas lieu d'être. Et elle est où Billie ? Ouais, ça te réussis plutôt bien de t'occuper des gens. Bim, prends toi ça dans la gueule Alex. Elle n'avait pas tort. Elle m'avait quitté du jour au lendemain, sans préavis ni rien. J'avais pas compris, et je comprenais toujours pas. Mais là, elle touchait où ça faisait mal. C'était Az de toute façon, elle se sentait menacée, elle attaquait. Et clairement, je la blessais vu à quel point elle pouvait me blesser. Silencieux, je cherchais à comprendre quel était le putain de malaise dans l'histoire. Mais non, elle restait à faire l'autruche, à continuer de se planquer dans des excuses. Elle me disait rien, elle.. elle prenait la fuite, comme à chaque fois. « Comment ça tu seras partie ? Non, tu restes ici. Puis c'qui elle là ? » D'habitude, c'était le prénom de Maxine que j'entendais, c'est qui cette Romy dont elle parle là ? Non mais en plus, à ce rythme là, elle serait capable de m'filer les papiers du divorce, papiers que je ne signerai clairement jamais en fait.

De là à dire qu'elle pourrait aller chez elle, c'était un peu trop gros. Disons que Romy avait été plutôt "choquée" par la révélation et que par conséquent, elles n'étaient pas encore ce qu'on pouvait appeler "proche". Mais poupée, elle avait espoir de passer cette étape un jour. Elle avait apprit qu'elle avait une soeur, un double et quelque part, elle n'avait pas envie de perdre ça. Mais c'était pas le problème du moment. Loin de là même. Et puisqu'ils étaient en plein dans une crise, mieux valait laisser ses autres questions de côtés pour le moment. « Comment ça tu seras partie ? Non, tu restes ici. Puis c'qui elle là ? » Elle baisse les yeux et lui passe devant pour quitter la pièce. La fuite et elle, ça ne faisait qu'un. C'était pas quelqu'un de courageux Az. Elle balançait ses atrocités et s'barrait pour ne rien assumer par la suite. Elle pouvait pas fonctionner tout le temps comme ça, c'était pas possible. Soupir. Elle s'arrêtait une fraction de seconde pour le regarder. Je pars si j'ai envie. Il n'avait aucunement le droit de lui dire où est ce qu'elle devait être et à quel moment. Et elle c'est ma soeur. Bombe lancée. Explosion dans quelques secondes. Désolée, on est tellement proche toi et moi que j'ai du oublier de t'en parler. Ironie palpable. Mais c'était la vérité. Au final, il ne se parlait de rien. Jamais. L'un comme l'autre. Prétendre que tout aller bien, régler les choses par des parties de jambe en l'air mais ne jamais favoriser la conversation. Et y avait ce fossé qui se creusait peu à peu entre eux pour cause d'incompréhension.

J'avais pas envie que les choses se dégradent entre nous. Déjà qu'on a bossé pas mal cet été pour retrouver une relation plus ou moins normale, c'était clairement pas dans le but de tout foutre en l'air à la rentrée. Mais elle avait dans l'idée que si. Parce que c'était elle qui foutait la merde dans cette histoire aujourd'hui, c'était elle qui avait décidé que c'était pas bien de continuer les études. Pour quelle raison ? Qu'est-ce que j'en sais, elle a rien exposé du tout. Elle s'est mise à gueuler et partir dans des trips que je ne comprenais même pas. Sans queue ni tête quoi. Voilà que maintenant, elle s'était mise en tête de partir, aller je ne sais où, chez une certaine Romy. C'était qui elle ? J'en savais rien. Voilà qu'elle s'en allait. Non mais c'était une blague putain. La fuite, la fuite, toujours la fuite. Elle me gavait quand elle réagissait comme ça putain. Finalement elle s'arrêtait, daignant me répondre. Ah, okay. Putain, prends toi encore ça dans la gueule Alex. « Ouais c'est vrai, t'as raison. On est pas proche » Qu'elle se casse alors, qu'elle se casse loin et qu'elle ne me fasse plus chier. Ce coup-ci, c'était moi qui me barrait de la pièce, clairement affecté par ses paroles. J'attrapais mes clés et je sortais de l'appart. Une chance que le petit soit chez la nourrice au final, parce que j'avais vraiment pas envie de m'encombrer ce soir.