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My Body is a cage
ft. ANNALYNNE & CLAY11 mai - Tampa FlorideMais l'insouciance tout comme la liberté a son prix et déjà j'en ressens le poids conséquent, fautif d'avoir outrepassé les libertés qui m'ont été permises. J'avais le droit de l'avoir à mes cotés durant le séjour mais pas de la toucher, cruelle distraction pour celui qui nous épie encore de coté. Pour sa propre distraction personnelle, je le soupçonne d'avoir fomenté la chose en m'offrant la possibilité de regarder sans toucher, de toucher sans gouter, de gouter sans avaler. Vieux refoulé qui n'a depuis longtemps apprécié les plaisirs qu'une femme peut offrir sans avoir à la payer, dans quelques secondes dans son esprit étriqué, il va en jouir c'est assuré. Annalynne d'ailleurs semble partager mon point de vue puisque c'est mesquine qu'elle lui souligne qu'elle ne m'aura pas longtemps eu. « Ca va, je l'ai pas épuisé. » Ses mots s'impriment dans les esprits comme des poignards aiguisés pénètrent la chair. Interdit face à cette situation à laquelle je me sais coupable, mes lèvres ne s'animent que pour expirer mon désappointement et donner réplique aux siennes venues provoquer une dernières fois volontairement les foudres du vieillard en un ou deux baisers. « Interdiction de perdre, ok ? » Comme s'il était question de se coucher. Certainement pas, contrairement à nos duels sensuels sans perdant ni vainqueur, de ceux qui dépeignent nos nuits pourpres de leurs licencieuses saveurs. Épopées lubriques qu'il me plait de rejouer sans fin dans son corps dédié à mes talents malsains. J'en décroche un sourire léger, faussé par la présence de celui qui se prend pour Dieu à nos cotés alors que le Diable lui-même nous a presque invité dans une délicatesse excessive à nous détourner de la sagesse pour s'adonner dans une collision synergique, affamés l'un de l'autre sans pouvoir pleinement se sustenter.
Elle a pour elle ce don singulier de me redonner vie à chacune de ses caresses, réanime un cœur lésé que je pensais de pierre et qu'elle a su broyer pour n'en faire que poussière, distillant ses pulsations dans mon derme échaudé à chacun de ses regards provocateurs. « Je vais aller jouer les copines apeurée. » Là c'est bon et peu m'importe qu'il soit présent pour juger de notre intrigante relation, j'en ai un rire gras quelques secondes" Toi? " Parce qu'une Malcolm sait se jouer des situations mais de là se lancer dans l'autodérision... Elle fait quelques pas en direction de la sortie avant que ne disparaisse pour de bon sa silhouette derrière la cloison et je me retrouve subitement seul face à mes propres démons. Le vieux sénile ne dit mot mais son regard parle pour lui, teinté d'une exaspération sans nom des suites de notre effronterie. Il en abaisse les yeux et directement ne perd de temps en se dirigeant vers la table mise à disposition, fouille dans son sac tandis que je me change rapidement de mon coté, short promptement enfilé et pompes lacées avant de devoir me rapprocher. Évidemment c'est lui qui devra, d'après les règles établies, me panser les mains une à une qui seront ensuite vérifiées par un arbitre. Sait-on jamais, des fois que j'y glisserais un poing américain sous l'épais bandage. C'est une idée comme une autre qui vient souvent à l'esprit des jeunes prétentieux qui se découvrent une passion soudaine dans les combats de rue.
La mienne est d'une toute autre nature et j'en jette encore un regard vainement sur la place vide qu'elle a laissée suite à son départ prononcé. " Tu la reverras ". C'est encourageant de le savoir maintenant de mon coté ou n'est-ce que parce qu'il veut me voir gagner? Il bande silencieusement, strappe mon pouce et enroule par habitude la bande trois fois autour de mon poignet, une diagonale et c'est autour de la zone de frappe. Trois tour pour revenir sous l'articulation du pouce et tresser phalange après phalange mes doigts écartés en un poing fortifié. La moindre jointure est soigneusement protégée pour finaliser le tout en scratchant la fin du bandage à mon poignet. Et c'est par le même procédé que la seconde est sanglée, me laissant tout à loisir de profiter une dernière fois du calme apaisant avant de me plonger parmi le hystériques, en société. J'éprouve une dernière fois la qualité de son œuvre avant d'observer un sweet laissé là, d'un bleu nuit et à mon nom brodé, Cooper en lettres d'un blanc nacré." C'était nécessaire ? " Le vieillard, d'un sourire complice et plein de malice même si j'ai pu le décevoir, ne mâche pas ses mots pour me cracher d'un regard avisé: " Tu ne serais pas un peu con toi? Tu souhaites être connu? " Oui bien sûr mais c'était avant parce que maintenant, mon nom pourrait lui porter préjudice. Mes doigts s'en viennent empoigner le textile pour admirer ce présent que je ne mérite pas, incrédule qu'il ai pu dépenser dans cette connerie qui pourtant me touche quelque part. Il est certain que depuis le début je me complais dans l'anonymat, ne cherchant même pas à broder mes initiales sur l'un de mes nombreux short de combat. Je n'en voyais pas l'utilité jusque là. Par curiosité, je le revêts et sens son regard se poser sur moi qui tente de me rendre à peu près présentable, les cheveux ébouriffés par le textile qui est venu les malmener." J'espère que ça se détend, " parce que j'ai forci depuis quelque temps, ai pris de la masse contrairement à ce qu'il pouvait s'imaginer et ce sont des épaules que le sweet me contraint forcément. Il me lâche un sourire illuminé, lui le vétéran qui n'a ni proche ni famille pour pouvoir en bénéficier et vient me taper sur l'épaule avant de me pousser faiblement vers la sortie.
Au dehors dans le couloir, évidemment plus d'Annalynne mais le combattant précédant qui revient en se tenant les cotes faute d'avoir encaissé un trop grand nombres de coups. C'est donc à mon tour de me présenter, les poings serrés, lorsqu'arrivé à son niveau j'entrevois l'étendue des dégâts non sans une certaine satisfaction malsaine à le savoir détruit pour une saison à laquelle il ne participera pas. L'arcade défoncée, l'arrête du nez ensanglantée ce qui laisse présager d'une possible fracture, c'est son coach qui l'aborde et l'aide à marcher jusqu'à la salle qui lui a été dédiée." P'tite nature..." Même si je me fais défoncer, j'espère encore avoir assez de ressources pour pouvoir seul me tenir. Et plus je m'approche du couloir desservant la grande salle, plus les cris font échos au tumulte qui me ronge de l'intérieur. Parfaite alliance entre la peur, l'angoisse et l'excitation, ces rares moments sont d'autant plus marquants qu'éphémères car déjà mes sens exacerbés par la vue des premiers gradins complets, l'exaspération s'est envolée au détriment d'une toute autre émotion: celle de vaincre envers et contre tout pour ses yeux doux, pour elle. Le vieux s'est ramené à mes cotés, me soufflant ses dernières recommandations le temps d'être appelé puisque je suis le second, le challenger du teneur en titre de ma catégorie. Par respect, je ne cherche encore Annalynnne et préfère me focaliser entièrement sur ce qui va se dérouler dans quelques secondes. Mon nom, une marche durant laquelle je ferais abstraction de tout ce qui sera craché à mon encontre, la montée sur le ring et la brève présentation pour en finir par ce que je suis venu chercher ici, une réputation.
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