Walty † I'm the boss ass bitch

 Mardi 29 mars. En retard, encore et toujours en retard j'avais l'impression que j'étais le lapin blanc dans Alice au pays des merveilles à courir comme ça à travers les rues de Boston. Je venais tout juste de finir mon après-midi au Btone, j'avais enchainé trois heures de cours sans pause et à peine j'avais eu le temps de souffler sous une douche bien chaude que je devais me dépêcher pour attraper mon bus, fichu permis que je voulais pas passer, ça m'apprendra. C'est ça de vouloir avec une vie professionnelle, étudiante mais aussi privée, et même au bout de quatre ans j'avais du mal à tout arranger pour que mes horaires collent entre eux, mais je n'avais pas le choix. J'avais troqué mon éternel brassière-legging-basket pour une longue robe bordeaux surmontée d'un manteau blanc et des escarpins noirs, fini la professeur de danse bonjour la jeune étudiante prête à aller en rendez-vous. Je regardais ma montre avec inquiétude, Walt devait déjà m'attendre au Drink et je détestais lui poser des lapins surtout quand on avait prévu de sortir dans un coin aussi cool. Bien sûr l'arrêt devait se trouver de l'autre coté de la rue, il allait falloir que je me tape toute l'avenue à pied perchée sur des talons de dix centimètres, idéal pour les cuisses soit dit en passant. Je poussais enfin les portes du bar, je devais avoir l'air d'un soldat revenant de la guerre, j'étais prête à m'assoir sur n'importe lequel de ces tabourets quand je remarquais que Walt était déjà là, et en "charmante" compagnie, génial. Allez on reprend du poil de la bête, tête haute et démarche assurée, j'avais pas sprinter comme ça pour qu'une blonde me vole la place ce soir. « Je dérange peut-être ? » Directement adressé à la fille en question, bien sûr que non je ne pouvais pas être de trop alors que c'était moi qui devait voir le Mather et pas cette ... C'était quoi au juste, une escort, une touriste ? Je crois que le charisme ça fait tout dans ce genre de situation, je suis pas le type de personne à se laisser marcher sur les pieds et encore moins quand il s'agit de mon meilleur ami, alors ouste petite Pamela Anderson, la Beyoncé est dans la place. Je m'attendais à avoir à faire à un peu plus de résistance, mais faut croire que les filles c'est plus ce que c'était, alors je prenais place à côté de mon Walt, laissant la blondie partir avec l'air pincé. « Mon dieu Walt, faut vraiment que t'arrêtes de piocher dans des filles aussi cheap, regarde y a même du fond de teint sur son verre » Je tenais du bout des doigts son cocktail maculé de maquillage bon marché, j'avais l'oeil pour ça moi. Je commandais ma boisson favorite, un Watermelon Vodka avant de me retourner vers mon meilleur ami à présent que le champ était libre. « Désolé pour le retard, j'ai encore des gamins de dix le soir en cours et bien sûr les parents arrivent en retard pour les chercher » Exploitée comme nounou bientôt, je vais finir par devoir même faire la plomberie là-bas j'vous jure.

 Mardi 29 mars. Si ça m'étonnait de voir que Walt était en bonne compagnie ? Pas du tout, ce mec c'était une sorte d'aimant à filles, j'allais finir par croire que quand j'avais le dos tourné il sortait une pancarte clignotante avec écrit "Frenchkiss" alors forcément ça attirait les petites mouches comme elle. Faut pas se voiler la face, il est beau mon Mather et n'importe qui rêverait d'être pendu à son bras en ignorant le reste du monde, mais faut pas compter sur moi pour que ça se réalise. Tel une panthère tapit dans le noir, je n'hésite pas à sortir de ma cachette pour récupérer ce qui m'appartient et dans le cas présent Monsieur Rutherford a bien une étiquette avec mon prénom sur le front, sauf que tout le monde ne la voit pas. « J'dis juste que tu pourrais sortir avec une Victoria Secret ou lieu d'une fausse Barbie » Je sirote mon cocktail en écoutant Walt m'assurait qu'il n'avait pas vu le temps passé. Je lève les yeux au ciel, jamais il ne changera ce Casanova, mais en même temps quelle idée j'avais de faire toutes nos soirées dans un bar branché, c'est limite une invitation à venir le draguer comme laisser un pot de miel ouvert et d'attendre les abeilles. « J'ai vu ça, dire que j'ai failli perdre une cheville en courant pour venir te secourir, quel remerciement » Je me la jouais grand mélodrame, affichant une expression faussement blessée avec le regard de pitié. Au moins j'étais installée maintenant et c'était ma place, plus personne ne pourrait venir m'en faire bouger à moins que le bar prenne feu et encore, j'étais capable de repartir avec nos deux tabourets sous les bras pour aller boire nos verres dans la rue.