« ça s'passe comme ça dans la vraie vie, jamais comme dans ton plan. » (JÜRGEN&KATELL)

Mauvaise idée. Mauvaise habitude. Voilà ce que nous définit le plus, le mieux. Et si tout ceci paraît malsain à vos yeux, c’est ce qui me tient éloignée à la douce folie qui gravite autour de moi. Jürgen est, à la fois, ce que je déteste le plus et ce que j’apprécie le plus. En tomber amoureuse ? Impossible. Notre crédo relève plutôt de l’auto-destruction, à celui qui ira le plus loin. En plus de cela, ajoutez que mon activité favorite consiste à me glisser dans son lit quand bon me semble – et quand il n’y a pas la queue à la porte, évidemment – ainsi que de lui emprunter ses sous-vêtements, mais ça c’est un secret entre nous. Aux dernières nouvelles, ce soir c’est strip poker. Un classique, soft pour bien commencer l’été. Il est particulièrement doué et je vous accorde avoir une petite idée quant à la fin de la soirée… Mais je m’y plie. J’ai pas besoin de plus après mon aller-retour au poste de police pour « bagarre, prise de becs et crêpages de chignons » en état d’ivresse avec mes colocataires, le premier soir… Merci Caleb de nous avoir sorties de cette sale histoire. Après avoir revêtu la quasi-intégralité de mon placard, je me faufile jusqu’à notre point de rendez vous. Jürgen n’est pas prévisible, mais je préfère m’attendre à tout avec lui, vraiment tout. Parée comme pur descendre les pistes en plein hiver, chapka comprise, je le rejoins vers la piscine face au chalet communautaire. Il a les cartes et son charme irrésistible dont les filles en détresse raffolé. J’ai une bouteille à l’intérieur de ma veste et de la lingerie fine. On est quitte il me semble pour commencer. « Edelstein, je te jure que si je gagne dans cette sorte de hammam ambulant, tu auras réussi à me faire perdre une bonne taille, poitrine comprise. » C’est plutôt ironique. Un, je ne suis pas bien épaisse. Deux, ma poitrine est presque inexistante. Je m’assieds face à lui, sur les dalles bordant la piscine. Je pose la bouteille et passe mes doigts à la surface de l’eau. Il paraît que les nuits sont fraîches dans le Vermont, au moment où je vous parle, je peux vous assurer le contraire.