28 mai 1993, un air de Woodstock et des volutes de fumer s'élèvent dans les airs. Une femme crie. Pourtant, ça n'a pas l'air d'alarmer ces individus, assis dans l'herbe de ce champ, fumant ce qui devait être de la marijuana. Certains sont à moitié nu, d'autre vêtu de tissu floraux aux couleurs vivent. Un second crie couvre la chanson. Plus aucun doute, il provient de ce van orange aux fleurs vertes. A l'intérieur, une femme en sueur, allongée sur un matelas miteux, les jambes écartées. A ses côtés, un homme défoncé lui tien la main en rigolant. Elle pousse, il lui met une fleur dans les cheveux. Elle se plaint une dernière fois, se contracte de toutes ses forces et la voilà délivrée. Une chose gigotante se met à pleurer. Les deux nouveaux parents se mirent à rigoler ensemble, s'embrassent avec passion, en oubliant presque le petit nourrisson. Le père lèche le téton de la jeune maman, et prend l'enfant dans ses bras, les yeux rougit, non pas par l'émotion, mais par cette fumée qui étouffe l'atmosphère du véhicule. La génitrice allume un énième joint et le passe à son cher et tendre qui tire dessus et crache la fumée sur le nouveau venu, comme pour le baptiser. "Salut, Dylan" Dit-il. Sa mère rigole.
6 septembre 2001, elle sautille, ses cheveux blonds ondulés lui fouettant le dos, elle se dirige vers sa maison, ou plutôt le van de ses parents. Non, Dylan n'est pas un petit garçon, mais bel et bien une fillette. Ses parents lui disent toujours dit qu'ils avaient jurés avoir vu un pénis à sa naissance, et que celui-ci avait disparu peu après. "Une intervention divine" disent-ils ! Dylan, à toujours trouvée cette histoire drôle. Les fines gouttes de pluies grossissent, "Bonjour Luna !" Salut-elle chaleureusement une femme totalement nue qui court se mettre à l’abri, les seins sautant à chacun de ses pas. Arrivée devant le van, elle ouvre la porte, ses cheveux trempés gouttant à ses pieds. "Salut Dydy !" lui dit-il en la saluant comme si de rien était. Son père était dans une position bien étrange, sa mère secouée à chaque coup de bassin qu'il lui donnait. Dylan lui sourit et sort en fermant la porte derrière elle. Tant pis, elle attendra sous le haut-vent, ça ne la dérangeait pas. Elle ouvre son livre et s’assied sur une chaise pliante, à attendre la fin des cris bestiaux.
15 juillet 2003, elle tire par le bras un garçon de 11 ans, maigre, échevelé, de grosses cernes sous les yeux. Ses habits sont dix fois trop grand, sales et troués. Il n'a pas l'air très à l'aise. "Allez, je suis sûr que ça va te plaire !" Visiblement, il n'en avait pas l'air certain. Ils s'approchent tous les deux d'un groupe d'individus, qui forment un cercle. Au milieu, cinq personnes danse au rythme du ukulélé. Les joues rouges, il lui murmure à l'oreille. "Dylan, pourquoi est-ce qu'ils sont tout nus ?!" Elle sourit. "Et toi, pourquoi es-tu habillé ? " Il la regarde, perplexe, elle doit avoir l'habitude. Arrivés vers le groupe, quelques uns se poussent afin de leur faire une place dans l'assemblée. "Salut" dit un homme à l'ami de Dylan. Les autres ne semblent pas dérangés par la présence de ce petit homme, et l'ignorent. Ils écoutèrent la musique pendant un moment, applaudissant, regardant comme hypnotisés, les danses bizarres qu’exécutaient ces hommes et ces femmes. Étrangement, il se sentait bien, comme s'il avait toujours fait parti de ce groupe. "Il continue ?" Lui demande t-elle soudain. La gorge du garçon se noue, il ne cesse de regarder devant lui. "Oui." Répond t-il simplement. "Tu sais que tu peux venir vivre ici." Malheureusement ce n'était pas aussi simple. Il là regarde, les yeux plein de détresse. "Merci" Elle lui sourit.
30 mars 2013, Comment avait-il pu !? Comment a-t-il osé partir comme ça, sans un mot, sans un au revoir, sans explication ?! Pensait-il qu'elle le laisserait filer après tout ce qu'ils avaient vécu ensemble !? "AAAARRG" Elle hurle de rage et balaye de la main tout ce qui se trouve sur le bureau du jeune homme, les faisant voler dans la chambre. Elle jette un dernier coup d’œil au lit vide, haletante. Elle prend son téléphone, essaye de le joindre pour la quarante-troisième fois, et pour la quarante-troisieme fois, elle entend sa voix, répéter le même message. "Vous êtes bien sûr le répondeur d'Eliott, laissez-moi un message et je vous rappellerais." De toutes ses forces elle balance son téléphone sur le mur et se précipite hors de la maison, bien décidée à le chercher dans toute la ville. Elle commence par la maison de son oncle. Elle ouvre la porte violemment. Comme à son habitude, ce porc est avachie sur son canapé, devant un match de basket, un verre à la main. Il se contente de la regarder et reporte son attention sur la TV, il avait fini par avoir l'habitude de ses excentricités. Il pue, elle le sent de loin. Elle s'approche du téléviseur à grands pas et le jette contre le sol. Il se lève précipitamment, abasourdi. "SALOPE" Les yeux de la jeune femme étaient emplis de haine. Elle hurle. "OU EST-IL !?" Elle s'approche de lui lentement. "Tu l'as encore touché c'est ça ? JE SAIS QU'IL M'A MENTI !" Elle lui crache à la figure. Elle se dirige vers la seconde pièce : La chambre. Elle est minuscule, pas besoin de chercher bien longtemps. Elle soulève le matelas et le vire du lit. Personne. Elle sort du taudis et prend la direction de l'université. Arrivée, elle ouvre le coffre et sort ce qui ressemble à une batte de baseball, elle se dirige à l'intérieur du bâtiment et cherche la salle ou devrait être en train d'étudier son cher Eliott. Elle ouvre la porte et cherche des yeux le jeune homme. Encore une fois, personne. Prise d'un accès de rage, elle détruit tout au passage de sa batte, hurlant à plein poumon. "OUU ESST-IIIIIL !? MONTRE TOI, MONTRE TOIIIII" Elle s'approche de la femme qui était en charge de donner des cours, la menaçant de son épais bout de bois. "C'est un complot, n'est-ce pas ? Vous vous êtes tous dis que ce serait, marrant, de le cacher, de me voir perdre la tête, C'EST CA !?" Elle avançait au fur et à mesure qu'elle parlait, le professeur reculant au même rythme. Les cheveux en pagaille, elle ressemblait à une folle.
12 juillet 2013, "Dylan, Dylan ! C'est l'heure de prendre vos médicaments !" Encore dans ses pensées, la jeune aide soignante essayait d'attirer l'attention de Dylan. Elle tenait dans une main un tout petit gobelet, remplit de cachet de toutes les couleurs, de l'autre, un verre remplit d'eau. Elle secoua le petit gobelet, faisant s'entre choquer les pilules. Le visage paisible et serein, Dylan sourit à la jeune femme avant de les avaler avec un peu d'eau. Sans un mot, elle retourne son attention sur une mouche se baladant sur une vitre. Elle avait beau prendre tous les médicaments du monde, il ne se passait pas un jour sans qu'elle ne pense à lui, sans réfléchir à comment le retrouver quand elle serait de nouveau dehors. Elle s'était promit qu'elle le retrouverait.