Le classique coup de raconter sa vie pour une histoire de soucoupe du temps, au début j'étais un peu réticent. Pas que je sois pudique de mon historique de vie, seulement je me demandais le but de ce projet. A la base c'était pour une classe de jeunes gens, mais c'était plutôt le projet du professeur au final. La mairie d'une petite ville s'est saisie du projet et cela a prit un peu plus d'ampleur. Cela a donné la possibilité à n'importe qui, de raconter sa vie et son avis sur le présent. Tombé totalement par hasard sur le projet, j'ai pris le temps d'y songer. Pourtant même si je n'étais pas chaud dessus, cela m'a trotté en tête durant une nuitée avant, d'avouer que j'y participerai. Me voilà donc devant cette caméra, fraichement prêt à vous raconter quelques brèves d'une vie. Je n'ai que 25 ans, cela peut paraitre peu par rapport à ceux qui auront vécu mais j'ai cru voir qu'il fallait vraiment de tout. Alors qu'est ce qu'un jeune adulte pense de son monde actuel, voici mon avis, mon histoire, moi quoi.
En premier lieu je m'appelle Woody, un prénom qui est devenu un peu plus populaire quand Toy Story a fait son apparition. Heureusement j'étais déjà né et je ne copiais nullement ce dernier, mais c'était l'inverse qui se produisait après tout. Je plaisante car n'importe qui pourrait s'appeler comme moi, que ça ne changerait rien. Je ne sais pas pourquoi une personne sur cette terre m'a appelé ainsi. J'ai été abandonné à l'âge de six mois, dans une gare. Comme on égare ses clefs, comme on jette un mouchoir sur le sol. Pas un seul mot, seulement une couverture avec mon prénom brodé dessus et cette coquille où je me trouvais. Pas de doudou, pas d'affaires m'appartenant dans un cabas, rien. Je n'ai pas connu longuement les murs d'un orphelinat, au fait je vous ai pas dit que je venais d'Ecosse à la base, puis j'ai migré à Londres. J'ai peut-être des ancêtres en kilt qui m'observent de là-haut, qui sait.
J'ai été adopté par des parents aisés et plutôt -busy-. Une petite soeur a rejoint la famille six mois plus tard, j'avais un an. Je n'ai jamais fait de différence, l'importance du coeur était pour moi, bien meilleure que celle des origines. Si on m'avait abandonné c'est que je ne devais pas exister dans leur vie. Je nourris une rancoeur au fond de moi, celle qui fait que je n'ai pas envie de savoir de qui je viens. J'ai grandi confortablement, sans manque de quelque chose et j'étais heureux. Certes que je connaissais la nourrice plus que mes parents adoptifs mais je sais qu'ils m'ont désiré et qu'ils ont tout fait pour que je puisse avoir, une chouette vie. Je pouvais leur ressembler de petites manies, pas physiquement bien que les personnes qui ignorent que j'ai été adopté, me trouve des ressemblances avec l'un et l'autre. On dit bien tel maitre, tel chien alors pourquoi pas tels parents, tel enfant.
Toute ma vie se résume en grande partie à Londres, mon père est le grand patron de l'enseigne -Lewis- et ma mère est médecin sans frontière. J'ai été bercé là-dedans, parfois avec l'un ou parfois sans l'autre. Malgré la distance j'ai tiré pas mal des principes, des envies qu'ils avaient pour moi. Pourtant il n'y avait rien de très fusionnel, de très chaleureux mais je les respectais car je savais qu'ils bossaient ardûment pour avoir, tout ce qu'ils ont. Will et moi étions proches et je me tenais d'un grand devoir de la protéger, d'être toujours là pour elle. Nous avions ce point commun après tout, bien qu'elle nourrissait plus que moi le fait de savoir, d'où elle venait. Concernant ma vie en dehors de ma famille, je n'avais pas à me plaindre. Des amis, des connaissances, des ennemis, un peu comme quelqu'un de normal, au fond.
Bien que je ne dépassais pas les limites, je ne jouais pas avec le feu, j'étais en fait celui qui récupérait ceux qui étaient de ce genre. A se mettre dans la merde et à créer des conflits dans leur vie. Un grand frère avec un coeur un peu trop grand car j'en payais le prix par moment, à trop donner cela finit par devenir pesant. Ce qui fait que quand ma soeur a voulu quitté Oxford, j'ai demandé mon transfert en janvier 2015 pour la suivre et sans remord ou regret. Je quittais tout, pour moi l'importance était elle car à ce moment là, quelque chose de grave s'était produit dans sa vie. J'ai cru la perdre, j'ai bossé dur pour l'aider et pour être présent. Je me voyais pas la laisser partir, seule. Peut-être aurait-elle voulu, je ne sais pas trop car en fait je crois pas lui avoir demandé son avis. Puis j'ai quelque chose la concernant que je garde pour moi, devrais-je lui dire un jour ou pas. Je suis encore tellement sûr de rien.
Vous voulez savoir ce que j'étudie, si je bosse ou pas ? J'ai pour projet futur de devenir analyse des enquêtes criminelles. De grands mots qui ne vous parlent pas ? En fait cela consiste à aider la communauté policière à résoudre les crimes violents. Elle s’appuie sur les principes d’enquête et des sciences du comportement et permet de déterminer les caractéristiques et les traits de la personnalité d’un délinquant inconnu. C'est fort intéressant, j'ai toujours été attiré par ce genre. J'adore écouter à la télévision les émissions qui retracent des crimes d'ailleurs. Le fameux jeu Cluedo était mon favori quand j'étais jeune, en fait je pense pas que ça soit le hasard. J'étudie la criminologie en ce moment même, mais c'est plus une passion qu'une obligation pour moi. Je donne tellement de temps là-dedans. D'ailleurs on a déjà pu m'apercevoir dans des coins, où des crimes ont eu lieu par le passé, un peu comme déjà être dans le service alors que je n'y suis pas du tout.
J'ai 25 ans au fait, je sais pas trop si je vous en ai déjà parlé. -radote- Je ne suis pas marié et je n'ai pas d'enfants, enfin je crois. Une femme dans ma vie ? Point non, enfin c'est compliqué. Je foire mes relations, cela ne me réussit pas et je pense que la faute est souvent, à cause de celui que je suis. Ruptures voulues ou pas, pourtant des sentiments j'en ai eu. Au contraire cela m'aide pas car je m'attache à ces personnes, cela n'est pas que du sexe, que le côté -se caser- à tout prix, non il y a des sentiments, hélas. Mon coeur s'est déjà brisé quelques fois, en fait je crois qu'il a pas mal de pansements. Il se fêle un peu plus à chaque fois, ce qui me vaut de me morfondre quelques semaines avant de rebondir. La bonne n'est pas si loin, j'y crois. J'ai une passion en dehors de ma vie sentimentale chaotique, de ma famille ou de mes études. La photographie, je prends énormément de choses en photos. Des tonnes de clichés depuis des années. D'ailleurs j'ai aidé pas mal de journaux scolaires, car je ne suis pas mauvais. Mon style bien particulier, rien de transcendant je présume mais, j'apprécie mes clichés. Cela me permet de gagner de l'argent car j'obtiens quelques contrats en dehors des études, pour dépanner. Photos personnelles, événements particuliers, tout y passe. Je ne pense pas avoir de limite, tout est permis dans les demandes. Je n'ai pas eu de superflus, pour le moment.
Vous savez ma plus grande peur ? L'abandon. Une angoisse que j'ai depuis tout jeune, je ne supporte pas la solitude, trop longtemps. Cela me rend proche de ma soeur, de mes nouveaux amis et bien que je sois dans cette nouvelle ville depuis quelques mois, je pense que l'intégration n'a pas été mauvaise. J'ai mes petits secrets, qui n'en a pas ? Des bons comme des mauvais mais rassurez-vous, je n'ai tué personne. Sans me lancer de fleurs, on me donnerait facilement sa confiance et un côté gentleman que je ne refuse pas. Loin d'être un goujat, un violent ou difficile à vivre, je ne suis pas non plus la bonne poire, car je crois qu'au final je me dévoile pas assez pour qu'on prétende me connaitre les yeux fermés. Je pourrais parler durant des heures, bien que parler de moi c'est pas ce que je préfère. J'ai plutôt l'oreille bien attentive que la bouche trop pendue. J'ignore qui tombera sur mon profil, qui m'écoutera jusqu'au bout mais, si j'ai quelque chose à vous dire, profitez de la vie en la vivant comme vous voulez la vivre. Ne vous soudoyez pas à être dans la norme, -dans le moule- mais soyez vous ! Sur ce, bye.