○ Un jeune d'Ndrangheta et une jeune femme à la plage ○
Avant de vous parler de la naissance de notre petit Angelo, je tenais à vous apprendre certaines choses sur la vie de ces deux jeunes gens qui lui ont donné naissances, Francesco Bellocco et Julia Hopkins. Francesco est issu d’une famille de Mafioso, je ne sais pas si vous avez entendu des ‘’Ndrangheta’’, c’est la mafia qui dirige la région de la Calabre, au sud de l’Italie. Dès lors, quand Angelo est né, il s’appelait en premier lieu Angelo Bellocco et non Angelo Hopkins, mais cela je vous l’expliquerais au moment venu. Les manigances ont été créé simplement pour protéger les enfants, sinon Angelo vivrait encore en Italie est serait certainement devenu comme son père, un mafieux qui sèmerait la terreur dans sa région.
1981.Une plage à Naples ou dirais-je dans un village non-loin, mademoiselle Hopkins était dans l’eau, la vingtaine, s’amusait comme elle pouvait. Elle aimait l’Italie, elle aimait cet endroit depuis toujours. Elle avait rencontré l’Italie à l’âge de cinq ans pour la première fois, Naples étant sa ville préférée lorsqu’elle voyageait en Europe. Elle aimait la culture, la musique, la langue, la nourriture, Julia aimait tout ce qui touchait à l’Italie. Elle s’était toujours dit qu’elle aurait aimé épouser un italien rien que pour y vivre, et non pas vivre en Amérique, comme depuis sa plus tendre enfance, l’Amérique elle n’aimait presque rien de tout ça, son cœur appartenait à ce pays si magique, encore une fois l’Italie. Et donc elle se baignait tranquillement quand subitement une balle lui atterrit sur la joue pour rebondir sur l’eau ensuite pour quelques mètres.
« Oh mio Dio ! Mi scusi signora! » Julia gênée redonna la balle et tenta de dire quelques mots en italien :
« Non importa » avec un petit sourire timide, dès lors Francesco voyait en elle la femme idéale. Les jours suivants, il continuait de venir à la plage sans trop oser l’aborder, car il se rendait compte qu’elle n’était pas de la région, une étrangère il le savait, mais elle avait ce truc qui l’a rendait attirante, puis un soir d’été, il y avait une petite soirée au bord de la plage et Julia y était bien entendu, ces derniers instants pour l’année il fallait qu’elle profite avant de retourner en Amérique, mais ce soir-là, elle s’était rapproché de Francesco, ils se parlèrent comme ils le pouvaient, elle comprenait l’italien, mais le parlait pas très bien mais bon, le plus important était qu’ils se comprenaient malgré tout, il ne restait plus qu’une semaine avant le départ de Julia et elle passait la plupart de son temps avec Francesco – sans savoir bien entendu qu’il faisait partie de la Mafia – il lui apprendra bien plus tard, d’une façon tragique qu’il fait partie d’une famille comme celle-ci et elle devra prendre un choix, rester ou partir, à tout jamais.
1984.Trois ans plus tard, Julia avait décidé de vivre en Italie avec son amour, Francesco. Elle savait qu’il était le fils d’un très grand mafieux, mais elle ne se doutait pas qu’elle allait devoir sacrifier sa vie pour vivre son amour aussi longtemps qu’elle le pourra. Elle avait terminé études dans le droit, voulant être juge et lui était un criminel, n’était-ce pas fou ? L’amour dépassait les frontières des lois elle voulait devenir sa femme et le chérir jusqu’à ce que la mort les sépare. Ils décidèrent de se marier le 18 juillet 1984, symbole de leur première rencontre trois ans auparavant. Julia quittait l’Amérique, quittait son nom de famille Hopkins pour devenir la mariée d’Italie au nom de Julia Bellocco. Leur mariage avait été grandiose, un moment magique.
Un enfant naquit une année plus tard, l’ainé de la famille le fils de la famille, puis une année plus tard une fille. Vint 1988 la naissance du second fils, Angelo et en 1992 viendra la dernière fille.
○ L’enfance d’Angelo ○
En premier lieu, pourquoi Angelo ? Car lors de sa venue au monde, Angelo était un bébé mort-né, il n’a pas respiré directement, mais quelques manipulations et le voilà qu’il pleurait et qu’il répandait la joie dans la salle d’accouchement, Julia était si heureuse d’avoir ce petit bout d’homme dans ses bras, c’était un enfant très doux, charmeur déjà dès son plus jeune âge, il aime se vanter de tout et n’importe quoi, montrer qu’il est le plus doué. Sa passion pour la danse débute très jeune, déjà lors quand sa mère mettait de la musique dans la maison, on pouvait voir le petit Angelo remuait son postérieur au rythme de la musique comme un fou, s’agiter dans tous les sens et tenter de faire des pas. Il amusait la famille dans l’ensemble, c’était une tête de mule, son grand frère aimait beaucoup le taquiner car Angelo avait un caractère assez cochon, il fut un temps où il était très capricieux, il voulait tout sans attendre une seule minute. Angelo passait beaucoup de temps avec ces deux aînés, et surtout sa mère. Il n’était pas très proche de son père, lui étant souvent absent car il devait ‘’travailler’’ selon sa mère alors qu’il passait ses séjours en prison car il se faisait attraper.
La vie italienne, la nourriture italienne, Angelo avait vraiment grandi dans ce milieu, toujours au Sud de l’Italie, dans la Reggio de la Calabre, ses journées d’été résumaient à la mer, la maison, la mer et de nouveau la maison. Quand il a eu enfin treize ans, un drame surgit dans la famille, il devait soit partir, soit resté et mourir. En effet, Francesco Bellocco a failli avoir la tête tranché par une autre mafia car le père a complètement pété un plomb un soir, il a voulu aller en Sicile pour tuer quelqu’un….
Flashback, 1997.Angelo jouait dehors, sa mère étant à la cuisine avec ses deux sœurs et lui avec son frère, il s’amusait à la mer au foot avec une bande de copains, ils virent tout d’un coup un groupe d’hommes aller en direction de chez lui, Angelo ne comprenait pas, il ne les avait jamais vu – sachant que tout le monde se connaissait dans la ville, et là ces hommes ne lui disaient rien – et il commença à ralentir un peu sur la cadence du jeu
« Angelo, vient jouer vas-y qu’est-ce que tu regardes ! » Il s’approcha de ces hommes et d’un seul coup il entendit un tir, il entendit sa mère hurler, Angelo se retourna face à son aîné :
« VIENT DÉPÊCHE-TOI ! » Ils avaient saccagés la maison, la mère en larmes était assise à genoux en priant Dieu que rien n’arrive à ses deux filles :
« Il n’est pas ici je vous le dis, il est parti laissez-nous tranquille ! S’ils apprennent que vous avez osé venir ici sans demander au chef, vous allez mourir, je n’oublierais aucun de vos visages ! » L’homme qui l’a tenait se mordit la lèvre, et lui demanda de se taire. Angelo arriva en courant :
« LAISSEZ MA MÈRE TRANQUILLE ! MON PÈRE N’EST PAS LÀ PARTEZ DE CHEZ NOUS ! » Alerté par les cris, les voisins appelèrent les membres de la famille, ainsi que le chef de la Mafia, il arriva et pria à ses inconnus de s’en aller, ils s’en allèrent puis une dizaine de minutes plus tard, Francesco arriva à son domicile. Le chef l’avait attendu, il fallait qu’il lui parle.
« Francesco, tu dois t’en aller, ils veulent ta peau, vous devez partir de l’Italie, je vais organiser votre transfert pour l’Amérique. » Le père Bellocco refusa catégoriquement de partir, estimant que cela était trop lâche, le chef fronça les sourcils et eu un ton dur :
« Tu veux que ta femme et tes enfants meurent sous les coups de leur balle Francesco ? Tu veux voir ta famille se décomposer ? Que tes filles se fassent violer ? Tu vas m’écouter maintenant et vous allez tous partir d’ici, à la fin de la semaine ! Je vais tout organiser, chercher une maison pour vous, les enfants iront à l’école il le faut ! » Angelo n’eut aucune réaction, c’était donc ça la vie de Mafia ? Partir en cavale ? Il devait changer de nom de famille, changer d’école, de pays et même d’amis… Il en voulait à son père pendant des mois il ne lui avait pas adressé la parole.
New York, 2005.Angelo avait dix-sept ans, il vivait aux Etats-Unis depuis huit années désormais, son anglais était parfait il était devenu bilingue très rapidement, il s’était fait pleins d’amis, c’était clair que son pays natal lui manquait et son nom de famille également, il ne s’appelait plus Angelo Mike Bellocco, mais Angelo Mike Hopkins. Non pas qu’il n’aimait pas le nom de famille de sa mère mais bon il était italien, il se sentait italien jusqu’à l’os et porter un nom de famille américain… Et puis contre toute attente, Angelo était un très bon élève à l’école, il visait les grandes écoles très réputées, il voulait montrer à sa famille qu’il était capable de faire cela car il tenait vraiment à faire de grandes études, déjà à son âge il faisait partie d’un groupe de danse, sachant que la danse était sa passion depuis petit.
Banlieue newyorkaise, 2009.« Angelo, tu vas bien ? Réveille-toi mon pote ! » du sang coulait le long de son torse, il venait de recevoir une balle en plein thorax par des fous furieux qui hurlaient en italien qu’ils l’avaient enfin retrouvés, quand il reçut cette balle, il marchait tranquillement dans la rue lors de l’impact, au début il n’avait pas réagi, il n’avait pas bougé et d’un seul coup il était tombé et il a vu tout noir, il ne voyait plus rien du tout, il entendait son ami l’appeler, hurler et demander de l’aide mais rien ne sortait de sa bouche, était-ce donc ça la mort ? Quelques jours plus tard, il se réveilla avec un énorme mal de tête, il était à l’hôpital et il ne se souvenait de rien du tout, il voyait les perfusions le long de ses bras et une vive douleur le prit dans l’abdomen, la balle avait touché la rate, rien de grave selon les médecins mais bon il a dû subir d’urgence splénectomie – ablation de la rate dans le langage de la médecine – et il devait rester tranquillement et sagement à la maison, pas de sports, pas d’efforts, rien de tout cela, juste son lit et une télé.
Angelo était devenu quelqu’un de froid depuis la tentative d’homicide qu’il avait subi, il se méfiait de chaque personnes qui s’approchaient de lui, il s’inquiétait surtout pour sa mère et ses sœurs, mourir au nom de la Mafia ? Il ne le voulait pas, il avait certes grandi dans cet atmosphère, mais il n’avait jamais connu tout cela, du moins le père avait toujours essayé d’éloigner ses deux fils de ces vices si difficiles qui était ce monde criminel, lorsque père Bellocco – ou dirais-je Hopkins désormais – avait appris que quelqu’un avait tenté de tuer son fils, il était devenu fou de rage, il avait contacté le chef de la Reggio de Calabre pour savoir ce qui s’était passé, au final ils avaient découvert que c’était quelqu’un d’un ‘’gang’’ voisin et tout était remis dans l’ordre suite à l’assassinat de l’homme qui avait essayé de tuer Angelo. Un monde de barbare vous dites ? Si vous saviez tout ce que notre cher avait vu de ses propres yeux, vous seriez étonnés…
Harvard, 2015.Voici donc sa dernière année à l’issu de cette école extraordinaire qui est Harvard, il avait beaucoup appris dans cet école, et avait fait toute son université ici, désormais c’était la dernière ligne droite, bonne chance Angelo.