K. PIA MCGEARY ► amelia zadro

Bonjour tout le monde ! Sur internet on m'appelle aliel et j'ai dix-sept ans. Je suis marocaine et j'ai connu le forum grâce à ELIZABETH MON COCOTIER   .  Il est splendide et les membres/l'ambiance ont l'air vraiment sympas alors j'ai décidé de m'inscrire. J'utilise amelia zadro comme avatar, d'ailleurs les images ont été faites par twisted lips. Je fais environ 500/650, tout dépend mots par RP et mon personnage est un personnage inventé.

Mot de la fin ? ▲ je vous nem déjà  :7:
Je souhaite ▲
adhérer un flood d'intégration (?)

Avant de commencer je voudrais d’abord te dire que ça me prend énormément de courage et d’énergie de t’écrire cette lettre même si je sais que je vais sûrement le regretter par la suite. Aussi, tu devrais peut être savoir que j’ai reçu toutes tes lettres mais que je n’en ai jamais lu une seule et je te demanderais s’il te plait d’arrêter d’essayer de rentrer en contact avec moi après avoir lu ceci.

Comme ça fait longtemps que tu n’as pas eu de nouvelles et que je ne tiens pas vraiment à t’en donner je vais te mettre à jour sur deux choses : Milo est mort il y a trois mois mais tante Eilís dit que dix-sept ans c’était déjà beaucoup pour un setter irlandais comme lui. La deuxième chose est que je pars à Harvard. Je sais, tu ne t’y attendais pas et moi non plus à vrai dire. Tante Eilís ne voulait pas me laisser partir au début parce qu’elle avait peur que je me perde et que je fasse une dépression alors elle s’est mise à pleurer pendant toute une semaine, tu la connais, elle est toujours aussi excessive, mais je pense que c’est aussi parce qu’elle avait peur de me perdre. Je suis tout ce qui lui reste et je me sens mal de la laisser derrière moi, j’ai peur qu’elle fasse une rechute, je l’ai vu ouvrir une bouteille de vin hier soir mais elle m’a assuré que c’était pour le voisin. J’imagine que tu voudrais savoir comment ça se fait que je parte pour une des universités les plus prestigieuses du monde et je sais que tu serais fier de moi, si tu avais un cœur et des sentiments bien sûr.

Ça s’est passé il y a à peu près six mois. Depuis que tu ne fais plus partie de ma vie, je n’ai pas arrêté d’exposer mes œuvres chez Peter. Tu te rappelles de, Peter, non ? La vingtaine, grand et fin, grands yeux verts, cheveux noirs et une barbe toujours mal rasée ? Quand j’étais petite tu me disais que je ne devais pas m’approcher de lui mais ça ne m’empêchait pas de travailler en tant que serveuse pour lui tant qu’il me laissait exposer mes peintures dans son pub qui faisait aussi office de galerie d’art. Je pense que tu avais déjà fait un tour là-bas et bien que tu croyais en mon talent tu pensais que c’était une perte de temps parce que dans un village de trois cent personnes personne n’allait s’intéresser aux œuvres d’art d’une gamine de onze ans. Tu ne me l’as évidemment jamais dis sur ce ton tu as toujours eu un don avec les mots, pas étonnant que tu sois un excellent menteur.  Mais je crois que je n’ai jamais vraiment fais ça pour que les gens voient mes peintures, c’était surtout pour moi, pour m’exprimer, être libre, être moi-même. Un homme est parti prendre une bière chez Peter, cet après-midi là. Peter dit qu’il a tout de suite su que c’était quelqu’un d’important parce qu’il avait un ‘’super costume et une super montre et une façon de se tenir qui te fait foutre les jetons’’ même si je ne le crois pas vraiment. Il ne savait pas que le pub avait une partie galerie d’art et il est tombé dessus par hasard en voulant aller aux toilettes. C’est là qu’il a vu deux de mes peintures et une sculpture. Je ne sais pas si tu t’en souviens mais je fais toujours en sorte de laisser un mot ou une sorte de message avec mes œuvres, sur celles-ci j’avais mis un poème, le mot folie – tu devrais en savoir quelque chose – et une bref description. Ça lui a apparemment plu alors il s’est mit à discuter avec Peter. Peter lui a parlé de moi, de mon âge, de mon amour pour l’art et de ma vie (ce que je n’apprécie pas encore aujourd’hui). Alors j’ai rencontré ce même monsieur le lendemain. Un américain, il est en fait un professeur d’économie à Harvard (je ne sais toujours pas ce qu’un professeur d’économie d’Harvard peut faire à Gortin, un village de quelques centaines de personnes en Irlande) et il m’a dit que je devais sûrement essayer de postuler pour la bourse de l’université. Je n’y croyais vraiment pas au début mais comme tu peux le deviner je l’ai eu. Et complète en plus. De toute façon je n’aurais même pas pu payer un vingtième des frais de scolarité.

J’ai hâte, hâte de m’en aller loin d’ici. Je crois que c’est parce que j’ai besoin d’un nouveau départ. Je ne veux plus avoir cette image qui me colle à la peau surtout quand je dois fréquenter les mêmes personnes chaque jour. Une réputation ça peut vraiment te pourrir la vie, tu sais. Je ne veux plus être vue comme une bête de foire et surtout je ne veux plus des regards pleins de pitié. Je ne veux plus être la fille de l’homme qui a tué trois femmes dont la sienne. Tante Eilís veut aussi que tu arrêtes d’essayer de communiquer avec elle. Ça fait six ans qu’elle doit vivre avec les actions de son frère sur la conscience et je l’aime comme ma mère vu que tu m’as enlevé la mienne alors laisse la tranquille, s’il te plait. Tu as beau être en prison, on a toujours l’impression que tu es parmi nous et on déteste ça. J’imagine que ceci est un adieu. Alors adieu papa.