Confessions. Part 1 | Nolwenn&Aaliyah

Comme si quelque chose avait décidé de foutre en l'air toute ma vie cette année. L'année 2014 avait commencé et j'étais arrivé au sommet de cette falaise. Plus les jours passaient et plus je m'approchais du rebord et ça y est, aujourd'hui, j'y étais. Je pouvais voir ce grand vide s'offrir à moi. Je savais qu'il ne me restait plus qu'à faire le grand saut pour être enfin libre. Pour ne plus souffrir. Une fois que mon corps aura heurter le sol, je serai libre. Je pourrai enfin respirer et vivre ma vie librement, paisiblement.
Je m'asseyais sur mon lit, une feuille et un stylo noir à la main. Comme support, j'avais prit le livre de classe de l'an passé. Et je commençais à écrire...

Je me tiens en haut de cette falaise, les bras grands ouverts, le vent soufflant dans mes cheveux, juste au bord et je regarde le monde, le vide qui s'offre à moi et je pense à tout. Et je ne me pose qu'une question : Par où commencer ? Je pourrai remonter à mon enfance et parler de mes parents qui n'étaient pas présents pour moi et qui me laissaient à ma nourrice 6 jours sur 7. Quoique ma mère, je la comprenais et je la comprends toujours. Elle avait un métier prenant et puis, elle sauvait des vies alors que mon père, c'est mon père quoi. Il a toujours fait en sorte de passer en premier. Encore aujourd'hui je me bats contre lui pour mes valeurs, pour mes études mais il fait le sourd et espère toujours qu'un jour, je deviendrai la Aaliyah Buerberry, à la tête de l'empire que son père a construit et qu'il dirige aujourd'hui alors que mon seul désir est de sauver des vies, comme ma mère, peu importe la façon dont je m'y prends pour le faire.
Ou alors devrais-je parler de Konrad. Le mec à qui j'ai donné ma confiance, mon innocence, mon ignorance et surtout, ma virginité il y a 5 ans de ça ? J'ai jamais osé me l'avouer avant aujourd'hui, mais je pense que dans le fond, j'étais aveuglément amoureuse de lui. Ce n'était pas que physique entre nous, c'était bien plus que ça et je ne m'en rends compte qu'aujourd'hui. On s'est toujours perdu pour mieux se retrouver. A chaque fois que l'on se perdait, il s'en allait avec un morceau de moi, un morceau qu'il ne me rendait jamais. Puis, je suis tombée enceinte de lui. C'était le début de la fin, la fin de Liyad. C'est à ce moment là que je suis arrivée devant la falaise sans savoir ce qui m'attendait tout en haut. J'ai commencé à boire, à me droguer alors que je n'étais plus seule, alors qu'un être vivait en moi, peu importe sa taille, son poids, il était là et je le tuait lentement, comme je me tuais également à petit feu. Ce Mather m'a fait perdre l'homme avec qui j'étais et pour qui j'éprouvais des sentiments sincères. Puis la maladie a frappé et a touché une partie de la ville et j'en faisais partie et c'est à cet instant que j'ai perdue cet être en moi et Konrad. C'est également à cet instant que j'ai perdue la tête sans que personne ne s'en rende compte, sans que moi-même je m'en rende compte.
Je me disais que tout était perdue, que plus rien avait d'importance et il est revenue. Ricardo est revenu et je me suis sentie revivre lentement. Il m'a soutenu lors de l'enterrement de mon oncle, il a été présent lors de mon anniversaire, que j'ai d'ailleurs fêter avec l'une de mes meilleures amies. Avec celle que je considérai comme mon amour au féminin. Il était mon pilier, celui qui me faisait espérer et garder la tête haute. Puis tout s'est arrêté durant le Spring Break. Il a mit fin à notre couple. J'ai gardé le sourire et surtout l'espoir d'être heureuse quoiqu'il advienne jusqu'à ce que l'on m'assaille de questions le concernant et surtout, concernant ses coucheries quelques heures après notre rupture.
La c'était fini, il n'y avait plus d'Aaliyah. J'ai perdue pieds et j'ai sombré dans la solitude, la dépression, l'alcool, la drogue, la mutilation. Et ma mère a tenté de me sauver la vie, comme elle l'a toujours fait, avec tout le monde. J'étais enfermée pendant un mois, dans un centre de désintoxication après avoir tenté de mettre fin à mes jours. J'en suis sortie plus sereine et avec plus d'espoirs que jamais, lors du bal qui plus est. J'avais mon cavalier, un cavalier qui s'est avéré être un tout pour moi à partir de cet instant. Il a été présent à chaque instant, dans les moments de joies comme les moments de tristesses mais j'avais peur, peur de lui dire que je l'aimais et je suis allée voir ailleurs. Je suis tombée dans les bras d'Andrew, au Summer Camp alors que je ne le connaissais pas à ce moment là et j'en suis tombée enceinte. L'article de Cambridge's Secrets est sortie et je n'ai pas eu le temps de dire quoique se soit. Ca ne faisait que deux semaines que Darnell, mon cavalier, mon soutien mental et physique, et moi étions ensemble et il a mit fin à notre couple. Andrew n'a pas apprécié que je ne lui dise pas ça de ma propre bouche et que son nom soit salit sur le net. Je me suis bagarré violemment avec Zara et en plus de ça, j'ai déçue ma mère. Et pour terminer, pour couronner le tout, j'apprends de la même façon que tout le monde a appris pour ma grossesse que Swan, ma meilleure amie, mon amour, a couché avec Ricardo et que ce soir là, elle avait toute sa tête et que c'était volontaire.
J'ai été seule jusqu'au bout. Je suis tombée dans la dépression, dans la folie et je n'ai pas eu un appel, un message de soutien. Je suis revenue et c'est comme si ce mois de désintox n'était qu'un DVD que l'on mets sur pause. Quand je suis revenue, le film s'est répété mais avec un homme différent et un scénario un peu modifié mais la chute du film n'a pas changé. Je souffre, j'ai mal et je finie par sauter de cette falaise.
Si tu lis ça, c'est qu'à cet instant précis. Au moment même où tu lis ces derniers mots, je ne suis plus, mon esprit a totalement disparu.

Aaliyah.

J'avais relu la lettre plusieurs fois avant de la plier et de la glisser sous ma porte afin qu'elle atterrisse dans le couloir. Je voulais que celle qui passe par là sache à quoi s'attendre en entrant dans cette chambre, surtout s'il s'agissait de mon amie et colocataire, Camille. Je m'approchais ensuite du miroir de ma salle de bain, situé au-dessus du lavabo et je me regardais quelques instants. Je pris ensuite les cachets posé près du robinet et j'en ingurgitait sans me soucier du nombre. J'avais prit soin juste avant d'écrire la lettre, de remplir la baignoire et je n'avais pas fermé le robinet. Elle commençait à se remplir et elle menaçait de déborder mais je ne coupais pas l'eau pour autant. J'entrais tout habillée. L'eau tomba au sol telle une fontaine, sans s'arrêter. Je me saisie du gros couteau que j'avais pris dans la cuisine des Cabot et je me fis plusieurs grosses entailles aux deux poignets, certaines plus profondes que d'autres. Bien que j'avais plus de mal à le faire au deuxième étant donné que les cachets faisaient déjà leur effet que la douleur des entailles à la première main me faisaient mal. Mais je continuais quand même. L'eau devenait rouge et se déversait un peu partout dans la salle de bain. Je fermais les yeux et... voilà, je me voyais sauter du haut de cette falaise. J'avais complètement perdue la tête et qui sait, j'avais peut-être aussi perdue la vie...

Quand Nolwenn m'avait envoyé un message, je dormais et je ne m'attendais pas à être réveillé à dire vrai. Le bruit de l'alerte message m'avait réveillé mais je n'y prêtais pas tellement attention jusqu'à ce que je comprenne que le message venait de ma meilleure amie. Elle n'était pas du genre à parler aussi tard dans la nuit. Du moins, pas par message. Je regardais donc ce qu'il y avait écrit et je n'y croyais pas sur le coup. J'avais du mal à me dire qu'il arrivait quelque chose de grave à Aaliyah et pourtant, c'était bien ce qu'elle me disait. Elle avait tenté de mettre fin à ses jours et pour le moment, Nolwenn n'en savait pas plus. Elle me dit de venir à l'hôpital, qu'elle m'attendait à l'entrée des urgences. Elle ne m'avait pas demandé de venir, elle me l'avait ordonné et je m'habillais rapidement avant de l'y rejoindre. Je mis 10 bonnes minutes à arriver sur les lieux. J'essayais de la trouver, la cherchant un peu partout du regard mais c'était elle, là à genoux devant l'entrée. Je courais en sa direction, la prenant par la taille et essayant de la soulever. Une fois sur ses deux pieds, je la pris dans mes bras, la serrant aussi fort que je pouvais. Qu'elle comprenne que j'étais là à présent. Hey ma puce j'suis là, ça va aller, tu verras ! Nolwenn est beaucoup trop fragile et sensible pour surmonter tout ça toute seule. Moi, j'avais l'habitude après mon père, ma mère, je commençais à cerner le truc et à ne rien montrer. Mais il est vrai que je m'inquiétais énormément pour Aaliyah. Intérieurement, j'étais flippé ! Allez on rentre ! J'avançais jusqu'à l'intérieur du bâtiment. Je marchais tout droit en fait, jusqu'à trouver un endroit où s'asseoir et je finis par y arriver. Zara était là. Je la saluais rapidement de la main. Mais je préférais focaliser toute mon attention sur Nolwenn.