Depuis toute petite, je ne sais décrire les personnes de mon entourage qu'en les différenciant parmi deux catégories : les fortes et les faibles. Mentalement et physiquement.
En apprenant à connaître une personne, je pouvais distinguer si elle était courageuse, si elle avait de la volonté, une ambition, du caractère. Si elle était vouée à avoir un avenir brillant, une vie sociale active et une belle mort. Ou bien alors, si elle finirait seule, dans des journées, des semaines, des mois ou même encore des années défilants à la chaîne, sans amant ni enfants mais avec une mort pleine de regrets.
"Bon silence vaut mieux que mauvaise dispute."
Oh bien sur, je n'étais pas mentaliste ou n'avais aucun super-pouvoir. Mais, du fait que je ne parlait pas beaucoup : j'observais et ma seule occupation lorsque mon père était en repas d'affaires, était d'analyser les personnes qui piaillaient autour de moi. Chaque jour, je les observait attentivement. Leur façon de manger, de parler, leurs regards, leurs faux sourires, leurs attentions auprès des uns et des autres, les différences qu'ils faisaient par rapport à certaines choses. Généralement, au bout d'une semaine, j’arrivai alors à déterminer leur caractère. Je restait dans mon coin, calme, sans dire un mot dans une posture parfaite prouvant que j'était l’enfant modèle du merveilleux homme politique qu'était mon père et de sa magnifique compagne toujours souriante. Or, comme tout le monde le sait, le caractère n'est pas facilement maniable et les rares personnes qui arrivent à le faire correctement et complétement ne sont pas que des personnes qui le font à bon escient, ce ne sont que des manipulateurs de haut niveau qui prenne des personnes humaines pour des larbins. Pour le coup et de ce fait, ce que je pensais à ce moment-là de ces personnes précisément était loin de s'avérer forcément juste pour leur avenir.
Malgré tout, la seule personne que je ne pouvais décrire correctement était moi-même. Je n'appartenait à aucune de ces deux catégories. J'étais forte. J'étais faible. Lorsque je voulais quelque chose, je l'obtenais mais je n'avais que très peu d'amis. J'étais loin d'être bavarde et pourtant il m'arrivait d'avoir des conversations qui duraient des heures.
"Par la ruse on peut prendre un lion, par la force pas même un grillon."
Mentalement, je me qualifierais de mature, mais je peux me transformer en enfant au contact de certaines personnes. A vrai dire, je dirais que j'ai tendance à m'adapter au caractère des gens. Très clairement, je suis franche et direct et j'aime les gens honnêtes. Je suis quelqu'un de fière et de positif n'aimant pas parlé de soi-même. Du fait que je ne suis pas l'une de ces manipulatrices exécrables et que je ne ment pas, j’obtiens ce que je veux par la ruse et suis plutôt expérimenté sur ce sujet. Beaucoup de personne pense que la ruse est fondée sur le mensonge, alors que si on l'utilise rarement et avec précaution, sans pour autant manipulé le cerveau des gens ou encore leur mentir, à la clé se trouve l'objet de nos désirs.
"Le savon est gris mais il lave blanc."
Comme toute femme russe se respectant, j'aime que les hommes qui me trouvent attractive tout en étant célibataire, depuis toujours même si de base, je ne fais pas vraiment attention à mon physique. Je ne fais pas de sport en dehors de la danse, mais depuis toute petite j'aime le maquillage et les vêtements de marques. Cheveux noirs et teint blanc sont les caractéristiques de ma famille et je ne fais pas parti de l'exception. J'aime la couleur de mes cheveux, leur forme et la couleur particulière de ma peau. Tout cela me rappelle ma famille, mes ancêtres décédés auxquels j'attache beaucoup d'importance. Malgré le fait que je suis naturellement belle (et je n'ai pas honte de le dire), il m'arrive de sortir de chez moi démaquillée et pas coiffée puisque de toute façon, je me fiche de ce que pense autrui.
Beaucoup de personnes disent que je suis inexpressive et que je n'ai aucune sensibilité puisque même s'il m’arrive de rire, je ne pleure jamais. Et je ne me rappelle pas avoir déjà pleurer. Je pense que s'ils disent que je n'ai aucune expression, cela vient du fait que je ne montre pas lorsque j'aime ou bien encore lorsque je n'aime pas les choses.
"Mieux vaut une amère vérité qu'un doux mensonge."
Je ne sais pas mentir. Et ce depuis ma plus tendre enfance. En réalité, le fait que je ne parlait pas beaucoup viens de ma difficulté à cacher la vérité aux autres. J'avais déjà causé quelques problèmes à mes parents en faisant pleurer des enfants ou en offensant des adultes par mes propos et étant une bonne fille, j'écoutais mes parents qui me disaient de ne rien dire. Après, je ne dit pas qu'ils en sont la cause exclusive. Je suis bien entendu de nature silencieuse mais j'ai tendance à ne pas trop réfléchir.
"Une chandelle à un kopec a fait brûler Moscou."
Malgré ma petite taille, on me qualifie de "grande gueule". Le fait que je ne soit pas bavarde et que je n'ai pas beaucoup d'amis n'implique pas que je soit forcément timide, bien au contraire. Le peu d'amis que j'avais à Moscou m'était chère et il m'est arrivé de sortirent leur compagnie. Or je ne tiens pas l'alcool. Aujourd'hui encore. Et lorsque je boit trop, mon côté brutal se réveille. Je me souviens encore de cet épisode de Glee où il décrivait les différentes sortes de caractères qui se révélaient chez certaines personnes après avoir bu : que ce soit strip-teaseuse ou alors collant, chacun avait son genre. Et bien moi; je cris. Vraiment. Je cris partout et sur tout le monde. Alors rien que de m'imaginer, moi et ma petite taille, monter sur mes grands chevaux et engueuler des hommes de deux fois ma taille, ça me fait peur. Je ne boit donc aucun alcool. AUCUN. Pas même du panaché.
"Le chien aboie, le vent emporte."
J'écoute rarement ce que les gens me disent et j'ai un caractère plutôt borné. Lorsque je me fixe un but, non seulement je l'atteint, mais en plus de ça personne ne peut m'arrêter. Me donner des conseils ne sert à rien, je n'écoute que moi et ce depuis toujours.
"Ce n'est pas le champ qui nourrit, c'est la culture."
Pour pouvoir intégrer l'université d'Harvard, j'ai toujours travaillé indépendamment des autres. Contrairement à mes camarades de classe, je refusais d'avoir des professeurs particuliers et surmontait mes difficultés moi-même du peu qu'elles étaient. J'était douée dans la totalité des matières. En passant de l'histoire au sport ou même du français aux mathématiques. Je parlais couramment le russe, le français, l'anglais et le mandarin à 16 ans et j'ai sauté une classe bien que cet exploit m’aie rattrapé plus tard. J'ai perdu un an d'étude, en travaillant en tant qu'assistante de je ne sais plus quelles personnes pour financer mon voyage en Amérique, mes parents voulant que j'aille à l'université par mes propres moyens mais, même avec un an de salaire, je n'avais pas assez d'argent pour aller en Amérique et avoir de quoi faire ma petite vie là-bas. De ce fait, je suis allée à une université à Moscou, tout en travaillant parallèlement trois années de suites. Mon entrée à l'université d'Harvard se fera donc à ma quatrième année d'université !
"La danse est une passion."
Même si je ne parlais que rarement, la danse était un moyen de m'exprimer pour moi, ainsi que de rendre mes parents fiers. Ils m'avaient inscrite dans une grande école de danse où j’allai m'entraîner chaque soir directement après mes cours. Les représentations de notre travail en fin d'année se faisait sur scène pendant que famille et amis étaient dans une salle et nous regardait tout en mangeant. C'était mon père qui avait organisé le système de cette façon. Ainsi, il pouvait inviter ses collègues haut placé en politique à diner et lui montrer le talent que son enfant avait. La danse était donc devenu une source de joie pour moi. J'aimais ça et j'étais doué. De plus, je rendais mes parents fiers et les personnes autour de moi semblait heureuse. J'ai fini par devenir dépendante de la danse. Je m'imagine des chorégraphies sur les musiques qui défilent à la radio, sur celles qui sont sur mon portable, dans les magasins, dans le pubs, partout.
"Qui langue, à Kiev va."
La ruse n'est pas mon seul talent. En effet, je sais parlé. Pas comme tout autre personne normale. Enfin si, je veux dire que je suis doté de parole, persuasive peut-être ? Je ne peux pas l'expliquer clairement. Je ne sais pas pourquoi et comment j'ai su le faire mais quoi qu'il en soit, je suis douée pour la politique. Peut-être un gène héréditaire que mon père m'a transmis ? Bien sur, mon choix premier est porté sur la danse mais au cas où je ne perce pas dans ce milieu, faire de la politique en Russie ne me déplait pas.