KONRAD ∞ ce n’est pas que j’ai le vertige … je ne suis juste pas très rassurée quand je vois le vide sous mes yeux.

La Mather House. Première fois que je venais à mettre les pieds ici et je ne comprenais pas bien pourquoi j’avais dérogé à cette habitude. Enfin si, je le savais, mais l’avouer était tout autre chose. Cela devait faire dix minutes que je me trouvais face à cette bâtisse, fixant la porte d’entrée sans savoir si y rentrer serait vraiment une bonne idée, finalement. Soupirant doucement en plissant bien correctement mon pull, je me disais qu’il fallait bien que j’y rentre et le plus tôt serait le mieux. J’avais pris la délicate attention de m’informer sur où se trouvait mon ancien meilleur ami et pour mon plus grand bonheur – pas que je ne l’aime pas, mais je ne me verrais pas lui expliquer ce que je fais ici – il ne se trouvait dans cette maison. Prenant mon courage à deux mains, je m’avançais vers cette porte d’entrée afin de pouvoir pénétrer dans ce lieu totalement inconnu. A ma grande surprise, une fois la porte ouverte sur le hall, je remarquais que tout était relativement propre. Evidemment, quand on a une vision de la Mather House comme les pires drogués qui font tout le temps la fête sans jamais s’arrêter, on s’attendrait plutôt à une immondité. Comme quoi, les préjugés sont vraiment à éviter. Souriant un peu, rassurée que l’endroit soit « normal », je refermais la porte derrière moi avant qu’une jeune femme vienne à moi, me demandant qui j’étais et ce que je faisais là. Elle avait l’air gentille, donc c’est avec calme que je lui disais mon prénom et que je cherchais Konrad. La deuxième partie de ma réponse eut le don de l’intrigué, apparemment, et elle me répondit simplement qu’il se trouvait sur le toit de la maison. Sur le toit ? Vraiment ? Lui demandant de m’indiquer comment y arriver, elle m’expliqua tout avant de s’éclipser.

Suivant ses indications, je me retrouvais rapidement à devoir sortir de la maison pour grimper sur le toit. Non pas que j’ai le vertige, mais le vide, ce n’était définitivement pas mon truc et j’espérais juste ne pas mourir en tombant de là. Trouvant celui que je cherchais du regard, je fis un peu de bruit, histoire d’indiquer ma présence avant de m’extirper pour le rejoindre, moyennement à l’aise alors que je faisais en sorte de ne pas penser à la hauteur. Finalement, je crois bien que si Austin avait été dans les parages, ça m’aurait un peu calmée. Soit, il fallait bien que je me débrouille par moi-même et que j’affronte mes peurs. « Konrad ? » demandais-je quand même pour être certaine d’être en face de la bonne personne. Question stupide, car je savais parfaitement que c’était lui. Physiquement, personne ne lui ressemblait alors ma question devait avoir l’air très bête. Peut-être devrais-je me présenter ? Ne sait-on jamais qu’il ne me reconnaisse pas. « Je suis Madisson, la meilleure amie.. enfin, l’ancienne – je crois – meilleure amie d’Austin » lui dis-je, m’embrouillant moi-même comme toujours. Avec les évènements récents, je ne savais bien plus ce que j’étais et le « nous » que j’avais instauré à Halloween semblait assez.. bancale pour définir notre relation. Mais si j’étais venue pour le voir, c’était pour essayer de comprendre et lui parler de ce bouclé qui me rendait folle, dans tous les sens du terme.