NIELS JANS HRYHOROVYCH ► Anthon Wellsjo

« Espère ce connard ! » La voix de ma soeur raisonnait étrangement dans la pièce et dans ma tête, me donnant l'impression de sentir mes neurones trembler à l'intérieur de mon crâne. J'arrivais à peine à ouvrir les yeux, ne distinguant qu'un mur blanc et des lumières autour de moi. « T'imagines même pas dans qu'elle état j'étais ! » Les mots d'Ava n'avaient aucun sens pour moi à cet instant et je ne sais pas combien de temps je suis resté les yeux à demi ouvert pendant que ma soeur me sermonnait sans savoir que j'étais incapable de comprendre quoi que ce soit. « Mademoiselle ! Laissez-le se reposer voyons ! » « Ca fait une semaine qu'il dort ! Il a fini de se reposer là ! » Et je n'ai pas souvenir de suite.

« T'as failli mourir pauvre con. » Sa voix était devenue plus douce, et ça sûrement parce que j'arrivais à ouvrir entièrement les yeux et à prendre conscience de ce qui se passait autour de moi. Je lui souris tendrement, c'était la première fois que je voyais ma soeur aussi inquiète, même la fois où je me suis battu contre un plus grand que moi au collège. « Alors on a eu la frousse ? » Mes mots ne cachaient ni ma douleur, ni la peur soudaine qui me prenait tout à coup. « Où est Alec ? » Son visage s'assombrit étrangement, et je me mis à froncer les sourcils. Le blanc qui suivit accentua mon mal de tête et entendre les bips des machines doublaient la sensation que mon crane allait exploser. Ventseslava soupira et je la fixais durement. « Ta voiture à quitter la route Niels. T'as foncé droit dans un arbre ! » Il détourna son regard, et je compris qu'elle m'en voulait horriblement. « Pourquoi est-ce que t'as pris le volant ? T'étais complétement bourré ! Le test de la ligne droite tu connais pas ?! » « Où est Alec ? » Elle soupira, essayant de contrôler sa colère avant de se lever brusquement de sa chaise. « Papa étouffera l'affaire. »

Effectivement papa avait vite étouffait l'affaire, aucune poursuite ni enquête n'avait été fait, et les parents d'Alec se suffisaient d'un simple accident de la route alors qu'Ava avait raison. J'avais tué mon meilleur ami, et j'allais devoir supporter ça tout le reste de ma vie. Vivre avec le poids de la perte d'un ami, et vivre tout en sachant que j'étais entièrement coupable. Alors j'ai fait ce que j'étais censé faire : J'ai fait avec. J'ai continué mes études, j'ai eu mes Stats et maintenant j'étudie l'histoire tout en continuant de m'amuser, vivre ma vie. Même si j'ai tendance à prétendre une allergie sévère à l'alcool, j'arrive à vivre comme si rien ne s'était passé.